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Dieu et le temps

Dieu est le maître du temps (Dan 2.21) Dieu est le créateur de toutes choses (Gen3.9). Tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’ elles existent et qu’elles furent créées (Apoc 4.11). C‘est par le Christ que Dieu a tout créé dans les cieux et sur la terre, ce qui est visible et ce qui est invisible (Col 1.16).

Tout ce qu’il a fait est beau en son temps, et même il a mis dans le cour la pensée de l’éternité, bien que l’homme ne puisse pas saisir l’ouvre que Dieu a faite du commencement jusqu’à fa fin (Ecc 3.11).

Origines

Dieu seul existe depuis toujours, avant les choses, les lois et les êtres, qui ont eu un commencement et ont été créés par lui. l’homme, quoique limité, est un être privilégié, créé à l’image de Dieu. Il est doté d’un sentiment de l’éternité, cependant il a de la difficulté à concevoir parfaitement l’absence de commencement de Dieu, ainsi que l’infini sans limite. D’autres privilèges constituent sa liberté de choix, sa volonté, sa capacité d’inventer et de créer. Ils lui permettent d’imaginer l’existence de pouvoirs semblables mais plus grands, d’où la conscience d’un créateur éternel, souverain et tout puissant. De ces vérités, il résulte que Dieu a créé des lois que nous qualifions de spirituelles, morales, physiques; parmi elles, il a créé les temps ou le temps (Pr 18.22-23). Il est plausible qu’un temps ait été créé à notre intention: en réglant les mouvements du soleil et de la lune (Gen 1.14), Dieu nous a permis une mesure facile du temps de notre planète. En même temps, parmi tous ses dons, il nous a donné la notion d’un temps qui s’écoule, et notre vie est formée d’instants qui se succèdent, toujours dans le même sens, du passé vers le futur, comme un fleuve qui nous entraîne. Cela nous paraît une loi physique nécessaire à l’intelligence reçue et à la mission de gestionnaires de la terre. Dieu utilise aussi un temps dont la valeur précise nous échappe pour expliciter notre création, et la jalonner dans un ordre que les savants acceptent aujourd’hui en fonction de leurs dernières connaissances (Gen 1).

Notre esclavage du temps

Nous ne saurions nous passer du temps, qui est indispensable à notre vie sociale. Cependant nous en sommes esclaves, car il ne revient jamais vers le passé. Nous sommes esclaves de la minute qui vient de s’écouler de la même façon que nous le sommes d’un secret que nous avons trahi: nous ne pouvons pas revenir en arrière et corriger la faute commise. Nous pouvons quelquefois lui apporter un palliatif, mais son historique subsistera dans notre mémoire. Etre esclave d’une action, c’est être esclave du temps passé dans lequel elle a été enregistrée.

Dans un autre sens, nous sommes aussi esclaves du temps futur, car il ne nous appartient pas et nous ne le connaissons pas. Où serons-nous dans un an? Demain, il sera peut-être trop tard pour se repentir. Vous ne savez pas ce que sera votre vie demain (lac 4.14). Si nous avons peur de la minute prochaine qui nous inquiète, cette peur ne permet pas de la retarder. Et si nous vivons une minute heureuse, nous ne pouvons pas la retenir: elle s’écoule, elle s’échappe, et quand elle est passée, elle n’est plus qu’un souvenir. Mais le souvenir lui-même s’estompera avec le temps.

La liberté du créateur

L’homme, petit créateur, peut être esclave de ce qu’il a créé, tandis que Dieu n’est esclave de rien, et n’est assujetti à aucune création: il est souverain sur elle, elle le sert, il peut lui donner des ordres, la modifier ou la supprimer selon son bon plaisir. C’est le cas pour le temps: il peut le modifier, effacer notre mauvaise action qu’il a pardonnée, comme si elle n’avait pas eu lieu, et il peut même l’oublier, ce qui est un élément de la perfection du salut: Je suis tel que, par égard pour moi, J’efface tes révoltes et ne garde pas tes fautes en mémoire (Es 43.25 Tob). Donc, malgré sa mémoire parfaite, Dieu est capable d’oublier nos fautes, comme si elles n’avaient pas eu lieu. Il est parfaitement libre par rapport au temps. Il vit hors du temps, mais il utilise le nôtre pour communiquer avec nous dans un langage accessible, Il montre aussi sa maîtrise sur notre temps: il a arrêté le cours du soleil et de la lune pour permettre à Josué de terminer la bataille de Gabaon dans la même journée; c’était vraiment le jour le plus long (Jos 10.12-14). Et pour rassurer le roi Ezéchias, il a fait reculer le soleil dans sa course (2 Rois 20.8-11).

Les théologiens furent les premiers a suggérer que toutes choses ne sont pas dans le temps. Des philosophes leur ont emprunté cette idée, et actuellement des savants font de même. Einstein a découvert que le temps est relatif dans l’univers, et la Bible dit que pour Dieu un jour est aussi long que 1000 ans, et 1000 ans aussi courts qu’un jour (Ps 90.4; 2 Pi 3.8). Cela nous rend sa patience plus accessible.

Lorsque le Seigneur Jésus est venu accomplir l’ouvre de rédemption, il y était prêt «de toute éternité»; c’est-à- dire que depuis toujours, avant toute création, cette oeuvre était dans son plan pour notre salut éternel. A 1’heure terrestre voulue, il est «descendu» dans sa création et il y a vécu les jours et les années nécessaires à sa justice. Pour nous remplacer, il s’est laissé contraindre, notamment par notre temps. Mais il nous devient évident que Dieu ne vit pas au 20è siècle du calendrier grégorien, malgré sa liberté de le faire. Il n’y a pour lui ni passé, ni présent, ni futur obligatoires: il peut utiliser tous nos temps simultanément, sans qu’ils ne s’usent ou ne lui échappent. il n’a pas besoin d’écrire un livre de souvenirs, ni de faire des photos: il peut voir et entendre ce qui se passe depuis toujours jusqu’à toujours. Ralph Shallis traduisait cela en disant que «Dieu vit un éternel présent» (Le miracle de l’Esprit).

Quelques conséquences sur nos vies de croyants

Si nous acceptons cette logique sur Dieu et le temps, nous acceptons aussi que toute la création obéisse à Dieu au même titre que le temps. Nous voyons différemment le déluge, le poisson de Jonas, les miracles qui fourmillent dans la Bible, car nous avons une idée plus précise de la souveraineté de Dieu. Nous comprenons mieux la nature des livres qui seront ouverts lors des jugements à venir. Ces livres ne sont pas des parchemins antiques, des reliures, des films cinéma ou vidéo, mais on pourra tout voir et tout entendre sans barrière de temps. Rien ne s’effacera, sauf si Dieu décide de l’effacer.

Parallèlement, nous comprenons que lorsque Dieu considère ce qui arrivera demain, il ne le prévoit pas à la manière d’un prophète qui a une révélation de l’avenir: il le voit de ses yeux, il le vit, et il l’entend de ses oreilles. Et pour le présent, sa souveraineté sur le temps lui permet de s’ occuper de tous les siens en même temps.

Il est attentif à chacun de nous: il ne s’occupe pas de nous en bloc. Chacun de nous peut être seul avec lui et profiter de toute son attention. A l’heure de la croix, Christ a expié les péchés de tous, c’est vrai; mais plus encore, il savait exactement pour qui il donnait sa vie et pour quelle action déplaisante le Père déchaînait sa colère; il en connaissait exactement le poids et la nature pour chacun de nous, nom par nom.

Nous pourrions être tentés de penser que la vie humaine du Seigneur sur la terre, les créations, le temps passé à l’éducation d’Adam et des autres, les événements célestes, sont des épisodes de l’histoire de Dieu. Mais «Dieu n’a pas d’histoire», a dit C.S. Lewis (Etre ou ne pas être). Avoir une histoire signifie en avoir terminé avec une période passée et commencer la période suivante; mais la création seule a une histoire. Comme dit plus haut, quand on a une histoire, on n’est maître que de l’instant présent; et encore s’envole-t-il dès qu’il a commencé. Le créateur de temps ne peut donc être vu comme ayant une histoire.

Ainsi, lorsque les prérogatives du créateur (notamment sur le temps) sont reconnues, de nombreux textes de la Bible s’éclairent; on comprend mieux la souveraineté de Dieu et certaines de ses vertus, on est éclairé sur des vérités spirituelles importantes dont on ne parle pas, et on grandit dans la connaissance du Seigneur (2 Pi 1.3-8; 3.18).

H.L.
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