Témoignage
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Moi! Aimé de Dieu?

Comment Dieu, trois fois saint, peut-il nous aimer d’un amour si grand, étant donné son aversion pour le péché et notre condition terrestre, notre faiblesse spirituelle, la nécessité quotidienne de nos excuses et contritions? Nous essayerons d’y répondre d’une manière satisfaisante pour l’esprit.

Le mécanisme de l’amour

Vu que Dieu est amour et qu’il nous a créés à Son image, nous pouvons comprendre, au moins partiellement, l’optique et les réactions de Dieu à notre égard. Nous avons appris et compris que le Seigneur Jésus, Dieu fait homme exempt de notre nature pécheresse, s’est conduit en homme parfait, tel qu’il fut annoncé tout au long de l’Ancien Testament.

Nous les hommes, dans presque tous les cas, nous pouvons obéir pour faire ceci ou cela, pourvu que nous en acceptions l’effort. Nous avons donc la liberté d’agir, de commander notre corps; et quand notre volonté le commande, le corps obéit bon gré mal gré.

En revanche, commander à nos sentiments n’est pas si simple et nous n’avons pas la capacité d’obéir aussi facilement au commandement «d’aimer» qu’à celui «de lire la Bible» par exemple. Cela devient une affaire de culture, et nous pouvons cultiver les mauvais sentiments (Osée 10.13), mais les bons aussi, leur trouver un moteur, une raison d’être, un besoin. Ainsi, nous cherchons les raisons d’aimer une personne, une chose, et suivant ce qui touchera notre coeur, nous éprouverons spontanément de l’amour.

Les motifs possibles en sont nombreux, parfois inattendus, insignifiants, voire contradictoires. Ainsi on aimera un enfant quelconque parce qu’on le connaît, parce qu’il est faible, malheureux, qu’il a besoin d’être aimé ou qu’il nous aime, etc. Mais la raison indispensable est de connaître la personne ou la chose à aimer: on ne peut pas aimer sans connaître.

C’est pourquoi la lecture systématique de la Bible nous fait grandir dans la connaissance de Dieu, en nous montrant les actions et réactions de l’Eternel dans l’Ancien Testament et celles du Seigneur Jésus dans le Nouveau Testament. Simultanément, notre amour pour Dieu naît et grandit spontanément.

Notre vision de l’amour de Dieu

Si la connaissance de Dieu nous conduit à l’aimer, elle nous permet aussi de comprendre les raisons de son amour pour Israël, les rachetés, le jeune homme riche (Marc 10.20s), les amis (Jean Il.5), etc. Nous découvrons que ces raisons sont comparables à ce que peuvent être les nôtres, quoique plus anciennes, et plus lourdes de conséquences. Dieu étant parfait, son amour est parfait puisqu’il se définit lui-même par ce sentiment (1 Jean 4.8).

Michel Evan soulignait ceci: «Un grand amour entre deux personnes crée un besoin: celui d’être aimé en retour. Certes, Dieu n’a besoin de personne, mais avant que nous ayons eu besoin de lui, il avait choisi d’avoir besoin de nous. Aussi la Bible compare-t-elle son amour à l’amour conjugal, tant pour Israël que pour l’Eglise, et également à l’amour filial, fraternel, amical, pour chaque racheté. En effet, nous sommes conscients que, dans le couple, il existe un sentiment d’insécurité quand le besoin d’amour éprouvé par l’autre n’est pas mutuellement ressenti. Les vrais amis, également, sont ceux qui éprouvent le besoin réciproque de l’autre: il est nécessaire d’être deux pour éprouver une relation d’amitié ou d’amour> (conférence 1991 à St-Marcellin).

Il est utile également de méditer la réciprocité des sentiments et l’intimité commune qui apparaissent dans Apoc 3.20, après l’ouverture de notre porte.

Considérons aussi notre «adoption», car nous fûmes créés et non engendrés. Une créature n’est pas un fils. Une statue ne fait pas partie de la famille de l’artiste, bien qu’il l’aime avant de l’avoir sculptée, car il la voit déjà dans sa tête et dans son coeur. Or, Dieu nous a adoptés légalement: Eph 1.5 dit que nous sommes prédestinés à être ses enfants d’adoption. Conformément au droit romain (nationalité de Paul), l’adoption résulte d’un choix réciproque du père et des enfants. C’est bien ce qui se passe à la conversion: un choix de l’enfant qui répond au choix de son père.

Ces considérations ne répondent que partiellement à la question: «Comment Dieu peut-il nous aimer, pécheurs que nous sommes chaque jour?» Car ce que nous sommes, ce n’est pas ce que voient les autres, c’est ce que chacun connaît de soi- même. Or, aucun chrétien ne se fait d’illusions sur lui-même, à moins d’être encore aveugle. Et je ne crois pas que nous conserverions beaucoup d’amis si chacun d’eux connaissait toutes nos pensées secrètes. Mais Dieu connaît nos pensées secrètes, et cependant il nous aime.

Une conséquence de la maîtrise du temps

Cette maîtrise éclaire la réponse cherchée. Dieu étant le créateur du temps, il n’y est pas assujetti. Il vit dans tous les temps simultanément, ou encore, il vit dans un éternel présent. Il n’y a pour lui ni passé ni présent, sinon pour se rendre accessible à notre intelligence (voir l’article «Dieu et le temps» dans le n°102).

D’autre part, puisqu’il nous a adoptés comme fils, depuis notre conversion il nous éduque à la façon d’un père, avec ses droits et ses responsabilités. Dans la Loi, le père n’avait-il pas droit de vie et de mort sur son fils indocile et rebelle ? (Deut 21.18-21). Ce droit, qui est aussi celui du créateur, nous l’avons reconnu de bonne grâce à notre père céleste. Il en résulte que, depuis notre conversion, nous trouvons tout à fait normal et bon qu’il nous perfectionne au moyen de l’éducation, d’encouragements, de remontrances, d’épreuves et de sanctions. A la conversion, n’étions-nous pas d’accord avec lui sur les clauses du contrat?

Or, quand un père doit punir son enfant, il ne cesse pas de l’aimer à cause de la désobéissance précédente. Bien sûr, il n’aime pas les fautes commises, et ce sont elles qu’il sanctionne, tandis que ce qu’il aime, c’est l’enfant tel qu’il sera après avoir été guéri de ses défauts, lorsqu’il aura grandi et lui fera honneur.

Seulement, pour le père humain, ce n’est qu’un espoir qui peut être déçu. Tandis que Dieu sait ce que nous serons dans l’éternité, il le voit et il ne subira aucune déception, aucun échec. Il voit, dans le ciel, des hommes saints et parfaits: ses enfants d’adoption. Alors, bien que les défaites du présent justifient sa désapprobation, il nous aime néanmoins pour ce que nous serons demain. Et cela, il peut le faire sans aucune ombre, malgré ce que nous sommes aujourd’hui.

Y a-t-il une maîtrise du temps pour nous?

Bien qu’il soit créé à l’image de Dieu, l’homme, encore pécheur, voit rarement les événements avec la même optique que lui. Aussi, pour juger des circonstances, l’homme spirituel doit-il, dans beaucoup de domaines, tenir compte de cette optique d’en haut.

Je m’expliquerai en ce qui concerne la maîtrise du temps. Si elle ne nous est pas accessible, savoir qu’elle existe peut quand même nous conférer une certaine sagesse, une certaine patience. Nous pouvons penser à l’avenir avant d’agir ou de réagir. Je citerai un seul exemple pratique que j’emprunte à David Goold :

«Quand Jésus regardait quelqu’un, il ne voyait pas le pécheur récalcitrant du moment, mais le fidèle qui se repentira demain. Alors, toi non plus, ne désespère de personne, regarde les gens comme Jésus les voit: il voit des personnes qui pourront changer. De la même façon accueille sans difficultés le rétrograde repentant, en pensant non à ce qu’il fut, mais à ce qu’il sera. Il faut voir ce que toutes ces personnes seront demain» (conférence 1988 à l’Hermon). Ce frère regardait au lendemain, dans le but de voir comme Dieu, et d’agir selon son conseil.

La Bible fait une appréciation dans le temps quand elle dit: Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement (Ecc 7.8 Seg. 1975). Elle nous conduit à la patience, à la mansuétude, et à une foi plus clairvoyante pour les autres, car, malgré l’ennemi, le dernier mot appartient au créateur, notre Père céleste.

H.L.
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