Série: Fondements
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Les deux volets du salut (lère partie)

 Verset clé: …afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle. Tite 3.7

Préambule

Les réflexions que je vous soumets n’ont d’autre prétention que de refléter fidèlement ce que dit la Bible. Ce sujet étant, je l’espère, bien connu de nos lecteurs, j’éviterai d’enfoncer des portes ouvertes.

Dans cette première partie, nous allons examiner le premier volet du salut, à savoir le salut qui sauve de la perdition, qui fait passer de la mort à la vie. La base: l’oeuvre de Christ; le principe: la grâce; le moyen: la foi.

La deuxième partie traitera du salut qui fait participer au royaume, où il est question d’hériter et de régner avec Christ. La base: l’oeuvre du chrétien; le principe: une récompense; le moyen: la fidélité.

Nous prions nos lecteurs de faire abstraction de leurs positions théologiques particulières pour laisser parler la Parole, tout simplement. Je ne puis que souhaiter que, comme moi, vous découvriez certains aspects du salut dans ses implications futures qui vous avaient peut-être échappées jusqu’alors.

Précision préliminaire

Avant de nous lancer dans le sujet proposé, faisons tout de même le point sur le sens du concept «salut, sauver».

Dans l’AT, le salut signifie une délivrance d’ordre souvent matériel, collectif, personnel, quelquefois spirituel, qui est toujours l’oeuvre de Dieu. Le salut prend aussi une dimension prophétique liée à l’apparition du Messie et à l’établissement d’un royaume éternel.

Dans le NT , «salut, sauver» apparaissent environ 150 fois, avec le sens de rendre sain physiquement et spirituellement (du latin salus = santé). Le salut est une délivrance de la personne entière, une libération du péché, de la colère de Dieu, de la condamnation, de la perdition, de la mort. Comme dans l’ AT, c’est par la puissance de Dieu que le salut s’opère.

Explication

Pourquoi «les 2 volets du salut» ? Je vous propose d’entrer en matière par le texte de Zacharie 3.1-7 (à lire). – Josué, pourtant revêtu des habits sacerdotaux, est un pécheur comme tous les hommes. Dieu le revêt de justice sans que Josué n’ait rien dit ni rien fait, gratuitement. C’est le premier volet du salut. Mais après cette purification par grâce, Dieu met des conditions: si tu marches droit, si tu gardes ma parole, tu régneras parmi les autorités angéliques. C’est le deuxième volet du salut.

Premier volet
Le salut qui sauve de la perdition
(passer de la mort à la vie )

J’ai choisi 2 textes de base: Romains 4 et Hébreux 6. Il est recommandé d’ouvrir sa Bible et de lire chaque fois les versets indiqués:

v.1-3: justification et justice
– selon la chair: cette expression s’applique ici aux oeuvres, aux mérites, à la naissance, au baptême considéré comme salvateur.
-devant Dieu, ces oeuvres de la chair sont une base inacceptable en ce qui concerne la justification.
-Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté ( imputé) comme justice: ce texte est cité de Gen 15.6, première mention de la justification par la foi. Dieu fit une promesse de bénédiction à sa descendance ( semence, sing.), cité en Gal 3.16 pour montrer qu’il s’agissait de Christ, dont Abraham se réjouissait de voir la venue (Jean 8.56); dans un sens, il croyait déjà en la rédemption par Jésus-Christ! Le principe est resté le même: Dieu nous compte (déclare) justes; cela ne nous fait pas justes.

v.4-8: La foi qui sauve
Dieu justifie l’impie: Abraham aussi bien que nous, car tous sont pécheurs et donc coupables devant Dieu; tous sont justifiés en tant qu’impies. David non seulement est pardonné, mais aussi réintégré dans la communion avec Dieu.

Comment Dieu pardonne-t-il l’injuste tout en restant le Dieu juste et saint? -2 Cor 5.19-21: Christ a été fait péché pour nous (non pas « pécheur »!); il s’est substitué à l’homme pécheur en se chargeant de son péché.

Le chrétien a compris cela. Il ne fait rien pour se sauver (la sanctification ne le sauve pas); il se sait sauvé à cause de Christ uniquement.

v .9-17: Grâce et loi
Abraham est présenté comme le père de tous les croyants (Juifs et païens): avant la circoncision, avant la loi !

La promesse dont Abraham hérita se référait à Christ et fut donnée sur la base de la foi, en l’absence de la loi. Dieu lui promit d’être le père d’un grand nombre de nations avant même qu’il soit devenu le père d’Isaac!
-là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas non plus de transgression: non pas, «pas de péché»; la loi codifie le péché, le rend évident.

La foi d’Abraham va loin: il croyait que Dieu donne la vie aux morts (Héb 11.17-19) et qu’il appelle à l’existence ce qui n’existe pas (au point de rendre fertile l’ovaire desséché de Sarah !).

Conclusion: la loi ne peut produire le salut.
v.18-22: La nature de la foi
-espérant contre toute espérance: la réalité ne permettait pas à Abraham d’espérer que se réalise la promesse (sa descendance, la venue du Messie et du salut).
-il ne douta point: il douta initialement (Gen 17.17), puis sa foi surmonta le doute. (La foi n’exclut pas le doute.)
-pleinement convaincu: Abraham avait l’assurance que, par sa puissance, Dieu accomplit tout ce qu’il promet.
-il donna gloire à Dieu: c’est l’ essence même de la foi; elle regarde à Dieu (qui il est, ce qu’il est) et non aux circonstances (elles sont là, mais Dieu peut les vaincre); le croyant est ainsi fortifié, rendu capable d’agir selon sa foi.

v.23-25: La résurrection de Christ valide le salut
-Jésus notre Seigneur, livré pour nos offenses et ressuscité pour notre justification:
1. Nos offenses sont effacées à cause de la croix.
2. La résurrection démontre que Dieu est parfaitement satisfait de l’oeuvre d’expiation par laquelle nous sommes justifiés.

Implications pratiques

Abraham illustre ce que fait la foi qui sauve:
1. Elle croit la promesse de Dieu sur la seule base de sa parole.
2. Elle nous pousse à agir selon cette parole, prouvant par là son authenticité.

Si nous croyons comme Abraham croyait, nous serons justifiés comme Abraham le fut.

Hébreux 6.1-8: Peut-on perdre le salut?
-tendons vers la perfection: les mots «parfait» et «perfection» utilisés dans l’épître aux Hébreux sont appliqués à Christ et à sa sacrificature par contraste au système lévitique (p.ex. 7.11,19). La sacrificature de Christ va au-delà du fondement déjà posé; car les v. 1b-2 sont une énumération d’éléments communs au judaïsme aussi bien qu’au christianisme.
-il est impossible de les ramener à une nouvelle repentance: impossible pour qui? (Rappel: la repentance signifie un changement radical d’attitude.) Le texte vise ceux qui ne peuvent plus changer d’attitude. Ce qui les caractérise:

1. Ils ont été éclairés par le Saint-Esprit (ce n’est pas identique avec «sauvés» ); ils ne sont plus ignorants (parallèle: Jean 8.31 mentionne ceux qui avaient cru en Jésus, mais qui ont ensuite rejeté son enseignement et sont nommésf ils du diable par Jésus; leur foi ne les a pas menés au salut).

2. Ils étaient participants au Saint-Esprit: seule la puissance du Saint-Esprit peut produire la repentance; si elle est rejetée délibérément, il n’y a plus aucune autre puissance qui puisse les mener au repentir. L’illustration des 2 terrains fait comprendre que davantage de pluie ne produira que davantage de chardons!

3. -goûté …les puissances du siècle à venir: les Juifs distinguaient entre «l’âge présent» et «l’âge messianique à venir» .Les miracles de Jésus et des apôtres après lui témoignent suffisamment de la qualité de l’âge messianique encore à venir, et ceci encore aujourd’hui (pas besoin de nouvelles preuves !).

Résumé: avoir été éclairé, avoir goûté à toutes ces bonnes choses n’est pas la même chose que de naître de nouveau.

Déduction:
Il arrive que d’authentiques chrétiens s’éloignent du Seigneur et deviennent mondains; ils vivent comme s’ils étaient de nouveau sous la souveraineté de Satan, selon la chair, mais ils n’ ont jamais rejeté Christ pour autant; ils n’ont pas perdu le salut. C’est le sens de la parole que Paul prononce sur un cas d’inceste à l’église de Corinthe: qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus (cf. 1 Cor 5.5). Satan est nommé le détenant du pouvoir de la mort (traduction littérale de Héb 2.14); mais il n’a plus ce pouvoir pour ceux qui vivent sous la souveraineté de Christ. Les enfants de Dieu égarés peuvent se repentir et être pardonnés ( cf. 2 Cor 2.6-7, qui semble indiquer que l’incestueux s’est repenti, et les lettres aux 7 églises dans Apoc 2et 3, qui appellent les croyants égarés à la repentance).

Je vous rappelle que je veux faire parler uniquement les textes de la Bible, en tirer les déductions évidentes et chercher réponse à des questions que cette quête peut susciter. Et ici, justement, je me pose la question concernant:

L’efficacité de la prière

La Bible affirme 2 choses qui, pour notre logique, sont contradictoires, voire irréconciliables :

1. Dieu est souverain; il est le Seigneur de l’univers; il accomplit tout ce qu’il se propose de faire.

2. L’homme est responsable de ses choix et de ses actions, et Dieu les respecte.

Nous ne pouvons pas concevoir que l’une de ces affirmations n’exclut pas l’autre. Nous ne pouvons que constater que la Bible affirme aussi bien la puissance souveraine de Dieu que la liberté de choix et d’action de l’homme créé à l’image de Dieu. La Bible ne craint pas de juxtaposer la responsabilité de l’homme et la souveraineté de Dieu. Je ne citerai que 3 passages:

Rejetez loin de vous tous les crimes qui vous ont rendus criminels; faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi devriez-vous mourir, maison d’Israël? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt – oracle du Seigneur, l’Eternel. Convertissez-vous donc et vivez (Ez 18.31-32). Si le peuple n’exécute pas les 4 ordres donnés, il ne vivra pas, bien que ce ne soit pas le désir de Dieu qu’il meure.

-... personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, …et je vous donnerai du repos (Mat 11.27-28). L’implication est claire: à moins qu’on vienne à lui, pas de révélation ni de repos.

– Jérusalem, Jérusalem, …combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, …et vous ne l’avez pas voulu (Mat 23.37). Dieu veut bien, mais l ‘homme souvent ne veut pas.

Nous prions, étant convaincus que Dieu peut exaucer nos prières; la prière perdrait tout sens si Dieu ne pouvait pas l’exaucer selon sa volonté. D’autre part, si nous n’étions pas convaincus de la valeur de nos propres actions, nous ne prierions jamais. Le croyant fait 1’expérience de la réalité de la prière en constatant l’exaucement. Sont ainsi établies la souveraineté de Dieu et en même temps la signification de l’action de l’homme.

Quand je prie pour la conversion de quelqu’un, je m’attends à l’action souveraine de Dieu et au libre choix de la personne. L’apôtre Paul illustre cet état de fait: pendant 3 mois, il cherche à persuader les Juifs d’Ephèse de la vérité de !’Evangile et les invite à se repentir, mais ils restent endurcis et incrédules. Ils en sont pleinement responsables. Pourtant, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (I Tim 2.4). Mais leur incrédulité les perd. Celui qui croit a la vie éternelle,. celui qui désobéit (en ne croyant pas) ne verra pas la vie… (Jean 3.36).

«D’une part, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés. D’autre part, le choix de l’homme décide de son salut ou de sa perdition. Je répète: nous ne pouvons comprendre comment ces deux affirmations de la Bible peuvent s’accorder. Mais il y a d’autres réalités que nous n’arrivons pas à comprendre. Nous ne comprenons pas, par exemple, comment Jésus pouvait être en même temps Dieu et homme, ni comment son être intérieur pouvait s’en accommoder. Et pourtant tous les chrétiens ont affirmé avec les apôtres que Jésus était aussi bien Dieu qu’homme. Nous savons que notre salut demande que Jésus soit les deux: Dieu pour être un sacrifice suffisant pour ôter les péchés de tous et avoir la puissance sur la mort; homme pour être notre substitut et s’offrir à notre place. Nous ne pouvons pas non plus comprendre comment Dieu créa l’univers simplement en parlant.» (Traduit de «Being Human», par Macaulay et Barrs, IVF Press, p.lll. )

«Si nous disons «non» à Jésus, c’est notre faute; si nous disons «oui», c’est la grâce de Dieu.» (Traduit de «Lydia», par Barbel Wilde, p.59.)

Acceptons que la Bible affirme des faits qui apparaissent irréconciliables entre eux à notre raison humaine limitée, et ne cherchons pas à les harmoniser. Paul nous avertit: aujourd’hui je connais partiellement (1 Cor 13.12). Acceptons notre limitation humaine.

Pour terminer, voici une description de ce qu’est l’Evangile qui sauve, placée sous le titre:

Les bases du salut

L’Evangile… par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain (1 Cor 15.1-2), D’emblée, Paul évoque le danger de remplacer les termes inspirés par l’Esprit par des expressions qui soi-disant rendraient l’Evangile plus accessible (voir «Bible en français courant», où le mot «sang» est 16 fois remplacé par «mort, sacrifice, nature humaine» ).

Quels sont les termes de l’Evangile?

1. L’ oeuvre expiatoire (propitiatoire ) de Jésus-Christ pour nos péchés est la seule base (cf. Rom 3.25; 1 Jean 2.2; 4.10).

2. La grâce, source de salut pour tous les hommes (Tite 2.11 ):les oeuvres du croyant n ‘y sont pour rien (Eph 2.9).

3. ...sauvés par le moyen de la foi (Eph 2.8). La foi est la condition qui rend le salut opérant {Jean 3.16,36).

Quels sont les éléments nécessaires au salut?

1. Conviction de péché produite par le Saint-Esprit à l’écoute ou à la lecture de la Parole, qui donne la sagesse en vue du salut par la foi en Jésus-Christ (2 Tim 3.15).

2. Repentance: confesser son péché, s’en détourner et radicalement changer de vie (2 Cor 7.10).

3. Saisir par la foi le pardon par le sang de Christ, le Fils de Dieu devenu chair, mort et ressuscité. Rom 10.9: ...si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. La foi est le «oui» du pécheur, la condition pour recevoir le salut. Il est entièrement responsable de son choix face à Christ.

4. Naître à la vie éternelle (Jean 6.47); réception du don du Saint-Esprit (Act 2.38).  Ceci dit, comme toute schématisation est sujette à caution, il faut constater que de nombreux textes déclarent sauvée toute personne qui croit dans son coeur en Jésus-Christ mort et ressuscité et qui le confesse (p. ex. Rom 10.9-10).

La perspective globale

Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses, et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses, et par qui nous sommes. 1 Cor 8.6.

J.-P. S.
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