Série: Une église en marche
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Une communauté remplie du Saint-Esprit

Une communauté remplie du Saint-Esprit (2 Rois 6.5-6)

Cet article est le dernier d’une série de 5 études sur le thème de l’Eglise. Les lecteurs qui désirent posséder la série complète voudront bien écrire à la rédaction.

Celui qui remue des pierres en sera blessé, celui qui fend du bois court un risque. Si le fer est émoussé et qu’on n’en ait pas aiguisé le tranchant; on devra redoubler de vigueur; mais la sagesse a l’avantage du succès (Ecc 10.9-10).

Devenir «actionnaire de l’amour» dans l’église locale, c’est s’exposer aux assauts de l’ennemi. C’est quitter les gradins des spectateurs pour descendre dans l’arène et devenir acteur dans une vraie guerre spirituelle. Le diable, qui nous inscrits dans son carnet d’adresses dès notre nouvelle naissance, passe lui à l’action. Il importe donc d’être bien équipé pour parer ses coups directs ou sournois et travailler efficacement à l’édification du Corps en glorifiant Dieu.

A. Non à une puissance empruntée

(verset 5): Dans l’épisode de la vie d’Elisée qui nous sert d’illustration, un des fils des prophètes se voit subitement stoppé dans son action. Il n’a plus qu’un manche entre les mains, le fer de sa hache venant de disparaître dans les flots du Jourdain. L’incident le met en émoi nous révélant ainsi son problème: la hache n’était pas sa propriété! L’homme travaillait en quelque sorte avec une «puissance» empruntée à autrui. Sans doute connaissait-il mal l’outil et ses défauts. Un bon ouvrier aime travailler avec ses propres outils car il les connaît bien et ils sont adaptés à sa main. Il entretient sa hache, en aiguise le tranchant, s’assure que le fer tient bien… Car la sagesse a l’avantage du succès !

Dans l’église locale aussi, vouloir être un bon ouvrier c’est se refuser à travailler avec une puissance empruntée. On ne triche pas avec Dieu. La première fausse note qui nous soit rapportée par le livre des Actes concernant l’église primitive touche précisément au domaine que nous évoquons (4.36 à 5.11). Barnabas, le fils de consolation, concrétise la plénitude spirituelle qui l’habite par un don généreux déposé aux pieds des apôtres, sans réserve ni arrière pensée. Ananias et Saphira lui emboîtent le pas dans un acte d’offrande apparemment similaire.

Hélas, leur plénitude n’a ni la même origine ni la même nature… Satan a rempli leur coeur (5.3). Ils ont emprunté à Barnabas son geste extérieur tout en étant habités par un autre esprit, de mensonge et d’hypocrisie. L’extrême sévérité de Dieu n’a d’égal que le péril encouru par l’église locale dans laquelle de telles attitudes se font jour. Plus tard, pendant le ministère de Paul à Ephèse, quelques exorcistes juifs connaîtront douloureusement ce qu’il en coûte d’essayer de chasser les esprits mauvais par «le Jésus de Paul». L’imitation pure et simple sans relation personnelle avec le Christ vivant et sans revêtement de la puissance d’En-Haut ne paye pas autrement qu’en accidents et blessures graves dans le combat contre le monde des ténèbres (19.13-20). Le verset 20 précise d’ailleurs que c’est par la force du Seigneur que la parole se répandait efficacement et la même pensée est reprise dans 1 Pi 4.10-11 qui indique que notre service doit s’effectuer par la force que Dieu nous accorde. Déjà dans l’ancienne alliance le jeune David a tenté d’affronter l’ennemi Goliath en revêtant une puissance empruntée au roi Saül. Mais heureusement, la sagesse et l’humilité l’avaient emporté et c’est dans son habit de berger et équipé de sa fronde qu’il avait vaincu l’envoyé du malin (1 Sam 17.38-48). Le bâton emprunté à Elisée par son serviteur Guéhazi n’avait pas suffit pour ramener à la vie le fils de la Sunamite. Le prophète lui-même avait dû livrer un grand combat dans la prière et jeter dans la bataille toutes les ressources dont Dieu l’avait équipé pour voir enfin le miracle s’accomplir (2 Rois 4.25-37).

Le service du croyant, dans l’église locale, doit jaillir d’un canal purifié, parcouru librement par le Saint-Esprit. Vivre continuellement dans la plénitude du Saint-Esprit n’est pas un luxe réservé à une élite mais une nécessité absolue pour tout disciple de Christ (Eph 5.18-21). Servir le Seigneur sans la plénitude et la puissance d’En-Haut revient à essayer d’abattre un arbre avec une hache privée de son fer!

B. Oui à la grâce qui restaure

(versets 6 et 7): Si la hache avait été la propriété du fils des prophètes, l’incident aurait pu avoir lieu quand même ! Un second enseignement s’impose après lecture attentive de ces quelques versets: la plénitude du Saint-Esprit se perd vite! Le service du Seigneur et de nos frères dans la communauté locale est révélateur des tristes réalités de notre coeur tortueux. Il suffit de se mettre à l’ouvrage pour découvrir parfois même avec effarement les limites de notre patience, l’effritement rapide de notre persévérance, les démangeaisons de notre langue acide et acerbe… Le fer glisse vite comme happé et englouti dans les flots tumultueux des péchés de toutes sortes qui attristent le Saint-Esprit. Qu’il nous suffise de relire le contexte d’Eph 4.30 pour aussitôt découvrir les multiples raisons de la perte de la plénitude intérieure: mensonge et manque de droiture, colère injuste et aveugle, vol, paresse, paroles malsaines, amertume… Que d’églises locales déchirées par des querelles sans fin, minées par des conflits de personnalités, dévorées par la jalousie et la rancune insatiables. Avec une émouvante clarté, l’histoire de cette cognée empruntée nous montre la voie de la restauration et du renouvellement de la plénitude et de la puissance pour le service.
 a) Reconnaître et confesser ouvertement et précisément la faute commise: Il était emprunté… Il lui montra l’endroit (5b, 6a).
 b) Regarder à nouveau la Croix du Calvaire (6b).
Le geste sauveur d’Elisée annonce la Croix, le lieu des miracles les plus incompréhensibles. Confondue avec le jugement terrible qui frappe à mort le Fils de Dieu, la grâce inouïe du Libérateur se déploie dans toute son énergie, changeant les situations les plus impossibles. Elle est plus puissante que toutes les pesanteurs désespérantes qui nous enfoncent, infiniment plus forte que la loi du péché qui voudrait nous faire disparaître à jamais dans les flots d’un enfer insatiable. Regarder à la Croix, c’est réaliser que le sang de Jésus-Christ n’a rien perdu de sa puissance pour purifier parfaitement notre conscience des oeuvres mortes afin que nous servions le Dieu vivant (Héb 9.14).
 c) Saisir le pardon de Dieu et la plénitude retrouvée.
(7 il tendit la main et le prit.)
Tendre la main de la foi pour saisir les promesses de pardon et de restauration et les appliquer à notre vie: Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice (1 Jean 1.9).

Conclusion

Au coeur d’une vie d’église en marche se dresse la Croix de Golgotha. Elle est le pivot, l’axe de la grâce autour duquel tournent la santé et l’efficacité de l’église locale dans son témoignage. Elle signifie esprit de sainteté à cause du prix infiniment élevé payé par le Christ lorsqu’il versait son sang pour effacer notre dette. Elle signifie également esprit d’humiliation et de pardon réciproque, marche dans la transparence et la lumière de Dieu, renoncement constant à satisfaire les convoitises de la vieille nature crucifiée avec Christ. Tout cela est rendu possible par le ministère du Saint-Esprit qui demeure dans le coeur de chaque croyant et qui est plus grand que celui qui est dans le monde (1 Jean 4.4). Une église en marche ne perd de vue ni la Croix, ni le tombeau vide. Le Crucifié est aussi le grand vainqueur de la mort, le restaurateur parfait, le réparateur des brèches, celui qui relève, fortifie et donne le vrai repos. Tout ceci me remet en mémoire une anecdote entendue dans un lointain passé. Au fronton d’une chapelle nouvellement inaugurée avait été reproduit le début de 1 Cor 1.23: Nous, nous prêchons Christ crucifié. Au pied du mur, du lierre avait été planté qui peu à peu s’était mis à grimper. Dans ses débuts, l’église était bien vivante et la chapelle se remplissait de plus en plus car Christ crucifié était proclamé avec fidélité et puissance. Avec le temps, le lierre grimpant toujours plus haut couvrit le mot «crucifié», Dans la chapelle hélas Christ n’était plus présenté que comme exemple, grand sage parmi les sages. Les problèmes se multipliaient et l’église stagnait. Bientôt, le lierre couvrit le mot «Christ». Dans l’église, l’Evangile avait fait place nette à l’humanisme, au social, voire même à la politique: les rangs étaient de plus en plus clairsemés. Finalement, le lierre couvrit l’inscription toute entière: l’église était vide!

Au moment de mettre le point final au dernier chapitre de cette longue réflexion sur l’église locale, une question s’impose à mon esprit. Je vous la livre: Qu’en est-il de ma hache aujourd’hui? Puissance empruntée ? Manche sans fer? Tranchant émoussé?

Seigneur, je te montre l’endroit où j’ai perdu la puissance dans le service, le feu du premier amour, la paix d’une conscience purifiée, la plénitude du Saint-Esprit… Je reviens à la Croix! Tu es mon Elisée, mon sauveur parfait, le réparateur dont j’ai infiniment besoin. Tu veux purifier ma coupe par ton sang afin que le Saint-Esprit la remplisse à nouveau et qu’elle déborde, selon tes promesses.

M.D.
   

Nous, nous prêchons Christ crucifié
    1 Cor 1.23
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