Dossier: Toronto
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Un réveil mondial avant le retour de Jésus- Christ…Qu’en dit la Bible ?

Cette perspective génératrice d’espérance est le fait d’individus et de communautés qui professent la foi chrétienne. Nous allons voir si elle s’ accorde avec les données prophétiques sur les temps de la fin.

I) Mise au point

Déblayons le terrain avant d’entrer dans le vif du sujet.

a) Fausse argumentation

Ceux qui soutiennent la thèse d’un réveil mondial avant l’avènement du Seigneur – la Parousie – parlent volontiers de «pluie de l’arrière-saison» et de «nouvelle Pentecôte».

La pluie de l’arrière-saison. C’est à la faveur d’une exégèse grossièrement fautive de Joë12.23: Il vous enverra la pluie de la première et de l’arrière-saison, comme autrefois, que l’on annonce avec conviction une effusion spectaculaire de l’Esprit pour le temps de la fin, soit la période qui précède de peu le retour de Christ. Mais Joël, dans ce passage, ne fait pas d’eschatologie, il s’adresse à ses contemporains israélites, et la «pluie» dont le Seigneur parle, comme signe de sa bénédiction, est tout bonnement matérielle. Le contexte immédiat, v. 21 à 27, où il est aussi question des bêtes des champs, du figuier et de la vigne, du blé, du moût et de l’huile – un ensemble de réalités matérielles – le prouve. Et que signifierait le comme autrefois – allusion à un phénomène physique régulier -s’il s’agissait d’une pluie «spirituelle» ? C’est au verset 28 seulement que le prophète passe au plan eschatologique, aux derniers temps inaugurés par la venue du Messie promis, et qu’il prophétise alors l’effusion historique de l’Esprit: Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair ...(v. 28 à 32). Cette promesse a été accomplie au début de l’ère chrétienne, le jour de la Pentecôte, selon Actes 2.17 à 21 (1).

Nouvelle Pentecôte
Ce concept n’a aucune base biblique. Davantage, il heurte de front l’enseignement apostolique. En effet, Pierre, en déclarant, par rapport à l’ événement survenu le jour de la Pentecôte: Mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël…, identifie l’effusion de l’Esprit ce jour-là comme la réalisation définitive de la parole prophétique de Joël. A l’instar des autres actes historiques de la rédemption: incarnation, expiation, résurrection, ascension et glorification – celle-ci étant la condition de l’effusion historique de l’Esprit Saint, cf. Jean 7.39; Jean 14.15 à 19; Jean 16.5-15; Actes 2.32 à 36; Eph 4.8 – l’événement de la Pentecôte est unique. Il appartient à l’origine, à la naissance de l’Eglise. Il ne se répétera pas (2).

La conversion nationale d’Israël
Ceux qui défendent l’idée d’un réveil mondial dans les temps de la fin pourraient éventuellement se référer à l’événement extraordinaire de la conversion d’ Israël, attesté sans ambiguïté par Paul, Rom 11.25- 27, et assimilé à une résurrection spirituelle, une vie d’entre les morts, Rom 11.15, avec des répercussions glorieuses pour le monde.

Ce fait, indéniable, n’appartient pas toutefois à la catégorie des «réveils religieux» tels que nous les entendons d’habitude. L’apôtre Paul le classe dans celle des mystères, c’est-à-dire des vérités révélées, des vérités de foi (Rom 11.25). Il est de l’ordre de la prophétie biblique et a un caractère «sui generis», une spécificité qui lui est tout à fait propre. Il n’entre donc pas dans le cadre des réveils classiques, qui ne relèvent pas d’une annonce prophétique. Ils se produisent en effet sans faire l’objet d’une révélation spéciale.

Remarquons ceci: Paul ne présente pas le mystère de la conversion d’Israël comme «la pluie de l’arrière-saison», comme une «nouvelle Pentecôte», mais comme une vie d’entre les morts en bénéfice aux non-juifs eux- mêmes. Contentons-nous de ce qu’il nous révèle et réjouissons- nous avec lui !

b) Fausses conclusions

Quand nous nous permettons de mettre en doute la possibilité d’un réveil mondial à l’approche du retour de Christ, certains concluent, à tort, que notre position signifie:

L’exclusion de tout réveil
Mais nous croyons fermement à la possibilité, aussi longtemps que le temps de la grâce dure, de réveils géographiquement limités, comme il s’en produit d’ailleurs aujourd’hui en diverses régions du globe, en particulier en Asie. J’ai entendu l’évêque africain Kivengere mentionner, il y a un certain nombre d’années, un vrai réveil en Ouganda. Il a même précisé que ce mouvement remarquable de l’Esprit de Dieu ne devait rien au courant charismatique.

La mise en cause de l’immutabilité de Dieu
Non, nous n’égratignons en rien le fait que Dieu reste le même (Mal 3.6) dans son essence et ses attributs. Nous confessons donc que sa puissance n’est pas moindre aujourd’hui qu’hier(Héb 13.8).

La mise en cause de la souveraineté de Dieu
Nous récusons l’idée irrévérencieuse qu’en certaines circonstances Dieu ne pourrait pas faire ce qu’Il veut, ou que sa souveraineté ne s’étendrait pas à tous les domaines: Notre Dieu est au ciel, Il fait tout ce qu’Il veut (Ps 115.3). Tout ce que l’Eternel veut, Il le fait, dans les cieux et sur la terre, dans les mers et dans les abîmes (Ps 135.6).

Nous croyons par conséquent qu’Il peut toujours susciter des réveils où Il veut, quand Il le veut, comme Il le veut, à l’exemple de ce que nous rapporte Aggée 1.14. Ce réveil intervenait après un temps de relâchement provoqué par le découragement (cf Esd 4.4,5,24).

C’est quand Il parlait à Nicodème de l’ouvre de l’Esprit que le Seigneur a dit: Le vent souffle où il veut… Jean 3.8.
Il en résulte deux choses pour l’homme:
-L’impossibilité d’induire le réveil, de le provoquer. Même la prière instante, ardente, persévérante pour le réveil, «les réunions de réveil», ne sont pas la cause du réveil Cette prière est suscitée et inspirée par Celui-là même qui veut le réveil. Elle n’est pas un facteur autonome, mais un instrument du bras souverain du Seigneur.
-L’impossibilité d’empêcher le réveil. On ne peut pas empêcher le vent de souffler…

Un manque de foi
A cause d’une incrédulité congénitale, nous sommes, il est vrai, toujours enclins à limiter Dieu : Sara (Gen 18.11-14), l’officier du roi à la porte de Samarie (II Rois 7.1-2), Zacharie (Luc 1.18-20), Thomas (Jean 20.24-29).

Mais il est possible de reconnaître d’un cour vrai et entier que Dieu peut tout, absolument – même là où, quant à nous, nous ne voyons que des motifs de désespoir – et cependant avoir de bonnes raisons de douter de la possibilité d’un réveil à l’échelle mon diale aujourd’hui. Un tel doute ne ressortit pas à l’incrédulité.

II) Le noud de la question

En effet, le problème qui se pose à nous n’est pas de savoir si Dieu est en mesure, oui ou non, de produire un réveil mondial aujourd’hui, comme si sa puissance avait changé, mais s’Il veut le faire. Nous le répétons: même de la manière la plus infime, dans son essence et ses attributs, Dieu ne change pas: en Lui il n ‘y a ni changement ni ombre de variation, Jac 1.17. Mais son mode d’action peut changer.

Certes, l’action de Dieu au sein des Eglises et dans le monde ne cesse à aucun moment d’être souveraine, toute-puissante, mais elle n’a rien d’arbitraire, d’aveugle. Le Seigneur, qui sonde tout, connaît les cours et regarde au cour (I Sam 16.7; Prov 15.11). Il prend en compte les dispositions secrètes de ceux au milieu desquels Il agit, pour manifester sa grâce ou son jugement. L’exemple de Ninive nous le montre de façon évidente, Jonas 3.3-10.

Ainsi, dans un cas, Il produit la repentance et sauve, même parmi les païens. Dans l’autre, Il endurcit, même s’il s’agit de son peuple, Esaïe 6.8-10.

Il peut s’Il le veut travailler en profondeur les consciences chrétiennes et les réveiller par le ministère de Sa parole vivante, secouer la torpeur d’églises endormies, produire un puissant renouveau de vie spirituelle chez les siens, avec un impact bienfaisant sur « ceux du dehors ». Cela se traduit alors par de réelles et nombreuses conversions, de significatives transformations du climat moral, social, culturel. La Réforme du 16ème siècle en est une preuve éloquente.

Ou alors, face au débordement de l’iniquité, et jugeant qu’elle a atteint la pleine mesure (cf Gen 15.16), Il peut, par décision judiciaire, enfermer les cours dans leur propre endurcissement.

N’est-ce pas quelque chose de ce genre qu’indique la sentence d’ Apocalypse 22.11, prononcée dans la perspective du proche avènement de Celui qui vient sur les nuées comme Juge de la terre? Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore, et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. -Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi pour rendre à chacun selon ce qu’est son oeuvre, v.11 et 12. Bien entendu, ce n’ est pas à nous de déci der du degré qu’a atteint l’iniquité. Dieu seul, qui fixe les limites, est à même d’apprécier.

III) Arguments en défaveur d’un réveil mondial

a) L’apostasie généralisée: un appel au jugement …

Je crois qu’un examen honnête, lucide, de la société humaine à la fin du 20ème siècle révèle une apostasie généralisée. C’est en masse que les hommes tournent le dos à Dieu, le Dieu vivant et vrai, révélé dans la nature -l’univers créé et la conscience humaine, Rom 1 et 2 – et dans l’Ecriture. Une véritable lame de fond soulève notre monde. C’est la révolte ouverte, délibérée, décrite au Ps 2: Brisons leurs liens, délivrons-nous de leurs chaînes, v .3.

Et comme à chaque fois que l’homme tourne consciemment et volontairement le dos à Dieu – en se détournant de la vérité dont il dispose – il appelle sur lui, non la grâce, non la visitation salvatrice de l’Esprit, mais le jugement divin.

Là où l’apostasie a pris pied, s’est installée, où elle règne, il est vain de s’attendre à un vaste mouvement des manifestations bienfaisantes de l’Esprit. La démarche de l’Esprit est au contraire de se retirer .

Nous le voyons bien dans le cas de la société antédiluvienne, adonnée corps et âme au mal (Gen 6.5), remplie de violence (Gen 6.11 ), débordante de corruption (Gen 6.12). C’est à propos d’elle que Dieu déclare: Mon Esprit ne restera pas à toujours dans l’homme (Gen 6.3), ce qui peut aussi se traduire par: Mon Esprit ne contestera pas à toujours dans l’homme. La Colombe, qui donne en note cette traduction, ajoute en guise de commentaire: «pour le défendre de lui-même».

Là où l’apostasie sévit, le Saint-Esprit quitte la scène, cf Ez 8.6; 10.18; 11.23, en contraste avec Prov 1.23. Il n’agit plus comme un frein par rapport à l’iniquité. Ce retrait est un jugement.

Pour certains commentateurs, II Thes 2.7 pourrait être une allusion à ce retrait de l’Esprit, sans que cela épuise le sens du passage.

Bien sûr, nous ne suggérons pas que les opérations de l’Esprit cessent d’une façon absolue en vue du salut des individus. Nous parlons d’un jugement sur la société. Nous n’excluons donc pas que, même au sein d’une société apostate, le Saint-Esprit puisse agir en réveil ici et là. Mais cette visitation de grâce aura forcément un caractère limité.

A ceux qui rêvent d’un réveil mondial aujourd’hui, un simple rappel, qui doit porter à la réflexion. Le Seigneur, à la fin du sermon prophétique, met justement en parallèle la période qui précédera l’ avènement du Fils de l’homme avec le temps de Noé (Matt 24.36-39). Cela ne nous dit- il rien?

Et dans l’Evangile selon Luc, le parallèle s’étend au temps de Lot, avec le jugement sur Sodome, Luc 17.28-30.

Dans les deux cas, il s’ agit non de grâce mais de jugement sur des sociétés pourries jusqu’à la moelle… exactement comme la nôtre !

b) Le caractère irréversible du mal en temps d’apostasie

Sur ce qui précède, on pourrait m’objecter deux choses. La première, c’est que l’homme a toujours été mauvais et que l’humanité a connu bien d’autres époques de corruption et de ténèbres profondes: par exemple, l’état moral au sein de l’empire romain au moment du démarrage de l’annonce de l’Evangile et de la naissance de l’Eglise de Jésus-Christ.

J’en conviens mais signale d’autre part qu’à vouloir tout niveler l’on va contre le témoignage de l’Ecriture. S’il est vrai, en un sens, qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, il serait abusif de prétendre que cette parole de l’Ecclésiaste englobe tout le message de la Bible. Celle-ci nous parle aussi d’un progrès du mal. Les choses ne sont ni statiques, ni simplement cycliques. Le mystère de l’iniquité agit déjà écrit l’apôtre, II Thes 2.7, ce qui implique un développement, une maturation à travers les âges pour aboutir à la manifestation de l’ homme du péché (II Thes 2.3). De son côté, Jean nous dit: Il y a maintenant plusieurs antéchrists, mais cela ne l’empêche pas d’annoncer en même temps qu’un Antéchrist vient (1 Jean 2.18), qui les dépassera tous.

Il y a donc une montée de l’iniquité vers un certain sommet, une crue indéniable du mal vers «la cote d’alerte» .

Jésus-Christ lui-même en Matt 24 parle d’ une intensification de la séduction et d’un accroissement de l’iniquité au fil du temps, Matt 24.11, 12,24,25.

Paul affirme: Les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux- mêmes (II Tim 3.13).

Les choses ne sont donc pas toujours parfaitement égales à elles-mêmes. S’il y a constance dans le mal, il y a aussi progression.

La seconde objection que l’on peut me présenter, c’est que, faire de la corruption ambiante un argument contre la possibilité d’ un réveil, trahit une conception fort défectueuse des réveils : ne sont-ils pas donnés justement pour contrer la corruption, pour freiner le mal, pour le faire reculer? L’Esprit de Dieu agit au milieu de l’iniquité pour délivrer du mal et le vaincre, et non dans «un champ aseptisé»…

Ici encore, je ne peux qu’approuver, mais tout en ajoutant: «aussi longtemps que le mal a un caractère réversible».

Car l’Ecriture elle-même nous enseigne que le mal atteint parfois le stade où il est sans remède, où rien ne le fera déboucher sur la repentance, même sous les pires jugements. Il suffit de lire Apocalypse 16, avec son terrible refrain: Ils blasphémèrent le nom de Dieu. ..et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire (v.9. cf II,21).

Sous l’ apostasie, le mal n’est plus réversible. On ne peut plus inverser le sens de la marée. Hébreux 6.4 à 8 et 10. 26-31 nous atteste solennellement «un point de non-retour» pour des individus qui rejettent sciemment, malignement et définitivement la vérité de l’Evangile: Car il est impossible… qu ‘ils soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ ignominie ( 6.4-6, cf Héb 10.26-27). Cette vérité peut, dans une grande mesure, s’appliquer aussi à une société comme la nôtre, où l’abandon délibéré de Dieu s’affirme de jour en jour – dans le domaine de la foi et de l’éthique – où un massif mouvement de défi à ses lois et à ce qu’Il a institué pour le couple, la famille, la cité, l’Eglise, prend l’allure d’un «tumulte» universel, cf Ps2.1.

N’oublions pas que notre culture est entrée dans un moule qui la prépare à accueillir l’Antéchrist – l’homme «sans loi» par excellence, l’ANOMOS – et que lorsqu’il sera là tous les habitants de la terre l’ adoreront, ceux dont le nom n’a pas été écrit, dès la fondation du monde, dans le livre de vie de l’Agneau, qui a été immolé, (Apoc 13.8) (3).

A l’exception des élus, gardés par la puissance de Dieu et par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps (1 Pi 1.5) -c’est-à-dire pour le glorieux avènement du Seigneur – l’immense masse humaine succombera au redoutable envoûtement de l’esprit d’Antéchrist et l’accueillera, lui, en personne, comme son dieu. L’apostasie – dans le sillage de laquelle l’Impie apparaît, cf II Thes 2.3 – aura conditionné l’humanité pour cela.

c) La disparition du consensus chrétien

Rappelons ici que c’est dans le cadre d’un vaste consensus chrétien – je veux dire dans une culture fortement marquée, imprégnée par le christianisme biblique, par ses vérités, ses certitudes, ses valeurs – que se sont produits en Occident, au cours des siècles passés, les grands réveils, à commencer par la Réforme.

Mais, vers le milieu de notre siècle, tout a basculé (il y a naturellement eu une longue période d’incubation), au point que l’on a pu forger pour nos temps la formule de «société – ou culture – post-chrétienne». Cela veut dire que notre civilisation a franchi un cap décisif et pris un très dangereux virage.

Que cela nous plaise ou non, le consensus chrétien a disparu, par abandon volontaire de la révélation biblique, et ce qui l’a remplacé, c’est un consensus païen.

Ce néo-paganisme dans lequel nous baignons et dont le Mouvement du Nouvel-Age est le fer de lance et le porte-drapeau, est pire que le paganisme primitif, né de l’ignorance (cf Actes 26.17- 18), car il est le fait d’une société «éclairée», où le flambeau de l’Evangile a brillé, mais qui a résolument rejeté la lumière reçue et foulé aux pieds le Fils de Dieu (Héb 10.29).

Et cela a eu comme point de départ – parmi d’autres facteurs – l’effondrement de la foi dans les grandes Eglises historiques issues de la Réforme, qui ont renié (4) les vérités fondamentales de l’héritage chrétien, de la doctrine apostolique, elles qui auraient dû garder le bon dépôt, cf II Tim. 1.14.

Aujourd’hui, emportées par le syncrétisme oecuménique, on les voit tendre les bras non seulement aux systèmes monothéistes – toujours ennemis de l’Evangile du Fils de Dieu et de la grâce, l’Islam et le Judaïsme – mais aux religions païennes. Leur partenaire oecuménique, l’Eglise Catholique romaine, en fait autant d’ailleurs, mais avec plus de subtilité.

Au milieu d’une telle unanimité dans l’abandon de la foi, d’une telle prostitution à l’esprit souillé du monde, d’un tel délire spirituel, un réveil mondial est-il concevable? Répondre par la négative n’est certes pas le signe de l’incrédulité, mais d’une juste appréciation de la sainteté de notre Dieu. Si les fautes des chrétiens attristent et même éteignent l’Esprit Saint, quel outrage ne constituera pas la réalité horrible de l’apostasie (cf Héb.10.29).

Si Jésus-Christ pouvait menacer Jérusalem, incrédule et rebelle, que le temple dont les Juifs se glorifiaient serait laissé désert, Mat. 23.38, vide de la présence du Dieu saint, il est impossible de concevoir que le Saint-Esprit cohabite avec l’apostasie et que sa puissance s’y manifeste en grâce.

Le retour contre nature, dans une société christianisée, des philosophies, religions et pratiques païennes -dont le centre opérationnel est une légion d’esprits immondes dans la sphère invisible – nous montre que nous sommes probablement entrés dans le crépuscule du temps de la grâce et que le monde est mûr pour la moisson et la vendange dont parle Apoc 14.14-20.

Et il ne s’agit pas d’une moisson d’âmes sauvées – comme celle qui a marqué l’effusion historique de l’Esprit le jour de la Pentecôte et toute l’histoire de l’Eglise et de la Mission chaque fois que s’est produit un réveil – mais de la moisson du jugement sous la colère de Dieu.

d) La seule attente bibliquement fondée: la visitation de l’esprit d’erreur.

A lire en toute objectivité les passages prophétiques du Nouveau Testament, l’on ne peut raisonnablement s’attendre à un réveil d’amplitude mondiale dans les temps qui précèdent et annoncent la fin. En revanche, ce que l’Ecriture prophétise de façon tout à fait explicite, aussi bien en Matt 24 qu’en II Thes 2 et Apoc 13.11- 17, c’est une visitation spectaculaire et massive de la séduction orchestrée et dynamisée par Satan lui-même.

Ainsi que le disait un serviteur de Dieu, la seule «Pentecôte» à laquelle nous devions nous attendre, c’est une «Pentecôte satanique», l’anti-réveil venant d’en bas et non d’en haut.

Mais attention! Si cette visitation se fait «par la puissance de Satan» – pour introduire et accompagner l’Antéchrist avec une formidable démonstration de miracles, de signes et de prodiges mensongers, II Thes 2.9-10, cette démonstration a lieu sous l’autorité de Dieu et est un expression de son jugement. En effet, c’est lui qui «envoie» la puissance d’égarement, et Il le fait pour exécuter un jugement, v .11 et 12.

En conclusion, loin d’être le signe avant-coureur d’un réveil mondial selon l’Esprit, le déploiement actuel du «miraculeux» (mensonger) à travers le monde dans des églises qui ont perdu la seule boussole donnée de Dieu – l’Ecriture – traduit une sentence divine d’aveuglement sur une chrétienté infidèle (5) et une société apostate (cf Es 29.9-10).

Bref, beaucoup se trompent d’ attente!

P.-A.D.
Note :
1 Pour un traitement plus approfondi, consultez «Actualités Evangéliques», No 65, juin 1995- Paul Ranc
2 Ce qui se passe en Actes 8 avec les Samaritains, en Actes 10 avec des non- juifs, en Actes 19 avec les douze disciples de Jean-Baptiste, ne sont que trois moments du même et unique acte fondateur, Pour des raisons circonstancielles, l’effusion historique ne pouvait pas atteindre tous les groupes en même temps,
3 On peut aussi traduire: «sur le livre de vie de l’Agneau immolé dès la fondation du monde» (Colombe, Segond révisée},
4 Le reniement n’est pas forcément à visage découvert, ni explicite, Il suffit de vider les termes théologiques de l’Evangile de leur sens originel, de leur substance,
5 L’effondrement de la foi au sein de la chrétienté et l’égarement actuel d’un grand nombre d’églises, n’ébranlent nullement notre conviction que Christ continue à bâtir

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