Dossier: Toronto
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Remplis de l’Esprit

Aujourd’hui plus que jamais, il est impératif de savoir ce que l’Ecriture, seule autorité sur laquelle notre foi repose, nous enseigne sur la personne et l’ouvre du Saint-Esprit. En notre 20e siècle, le Saint-Esprit est mis en évidence de façon démesurée par rapport au Père et au Fils. Pourtant, dans tout le NT, il n’est nommé que 5 fois sur 100 par rapport au Père et au Fils. Le Saint-Esprit est la lumière qui est braquée sur le Fils afin de le glorifier, alors qu’il se tient toujours lui-même à l’arrière-plan, Nos réflexions prendront pour point d’appui le texte d’Eph. 5.18-6.9: 18 Ne vous enivrez pas de vin: c’est de la débauche. Mais soyez remplis de l’Esprit; 19 entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels,’ chan tez et célébrez le Seigneur de tout votre cour; 20 rendez toujours grâces pour tout à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus- Christ; 21 soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ.

Paul inspiré par le Saint-Esprit, spécifie aussitôt les modalités de cette soumission mutuelle. Voici un extrait des instructions divines concernant la soumission: 22 Femmes, soumettez-vous chacune à votre mari, comme au Seigneur; 23 car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Eglise, qui est son corps et dont il est le Sauveur; 24 comme l’Eglise se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en tout chacune à son mari. -25 Maris, aimez chacun votre femme comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle… 28 …Celui qui aime sa femme s’aime lui- même. 29 Jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin comme le Christ le fait pour l’Eglise. 33 Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. -6.1 Enfants, obéissez à vos parents ( selon le Seigneur), car cela est juste… 3 Et vous, pères, n irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur. -5 Serviteurs, obéissez à vos maîtres…, comme au Christ; et cela non seulement comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ… 7 Servez- les de bon gré, comme si vous serviez le Seigneur... -9 Quant à vous, maîtres, agissez de même à l’égard de vos serviteurs, sachant que leur Maître et le vôtre est dans les cieux…

1) Comment est-il possible de se conformer à de tels principes?

Constatons d’abord que ces instructions sont données à des chrétiens nés d’en haut, donc à des personnes décidées à suivre Jésus-Christ, qui est huit fois donné en exemple. Cette soumission mutuelle selon la hiérarchie établie par Dieu n’est possible que pour des gens qui sont remplis de l’Esprit. Eph. 5.18 est la condition sans laquelle il est impossible de vivre selon les commandements donnés dans ce passage. Ils ne sont pas liés à la culture du temps de Paul et ne peuvent pas être relativisés par la méthode dite de contextualisation, qui ne sert qu’à adapter à notre culture, voire annuler, les ordres donnés par Dieu.

2) Une confusion à écarter: être baptisé et être rempli

Etre baptisé ou scellé du Saint-Esprit n’est pas la même chose que d’en être rempli. Eph. 1.13 se réfère à la conversion, où le baptême du Saint-Esprit a lieu. Trad. litt: Ayant entendu la parole… et étant devenus croyants, vous avez été scellés du Saint- Esprit de la promesse. Ce baptême rend capable de témoigner avec puissance, ce qui arriva à la Pentecôte. La confusion entre « être baptisé » et « être rempli » de l’Esprit est due à l’expression dans Actes 2.4: ils furent tous remplis d’Esprit Saint. C’est l’effet du baptême du Saint-Esprit, expérience unique, conjointe à la conversion depuis la Pentecôte. Par contre, «être rempli» est un état continuellement renouvelé.

3) La question se pose: com- ment être rempli de l’Esprit?

Une constatation: c’est un commandement. Trad. litt.: Continuez à être remplis de l’Esprit (ou: dominés par l’Esprit). Ce n’ est pas une expérience, une bénédiction à demander; c’est un état dans lequel il nous est demandé de rester et de vivre. Ce n’est pas quelque chose qui nous « arrive », mais quelque chose qui est sous notre contrôle et que nous déterminons. Tout comme on peut décider d’être rempli de vin, on peut décider d’être rempli de l’Esprit. Par contraste, le baptême ou sceau du Saint-Esprit est entièrement dû à l’action de Christ à la conversion.

Soyez en train d’être rem- plis du Saint- Esprit: débarrassons- nous de toute notion de passivité. Loin d’attendre que cela nous arrive, nous avons à décider si, oui ou non, nous voulons être remplis du Saint-Esprit. Ne pas être passif veut dire être actif.

4) Comment être actif?

En lisant et en sondant la Parole. Elle est du Saint-Esprit. Il me parle clairement par elle: il cherche à me persuader, à me reprendre, à m’encourager, à m’instruire (2 Tim. 3.16). Il faut une lecture journalière, suivie, de la Bible. Co1 3.16 nous y invite; ce verset dit aussi ce que nous avons déjà lu dans Eph 5.19, mais y ajoute l’instruction mutuelle et l’exhortation à la sagesse. La Bible seule me fait connaître Dieu, sa pensée, son intention, sa loi, et surtout sa personne. Plus je m’ en nourris, plus le Saint-Esprit peut me remplir, mieux je peux m’y soumettre, dans tous les domaines de ma vie: esprit, volonté, émotions, vie intellectuelle et vie sentimentale. Si chacun fait cela, tous ensemble peuvent s’unir pour partager instruction et sagesse et se réjouir de tout cour par la louange (psaumes, hymnes, cantiques).

Seuls les chrétiens nés du Saint-Esprit ont la possibilité de vivre une vie vraiment harmonieuse dans le couple, la famille et au travail. Ces relations de paix et de soumission mutuelle ne sau raient s’ appliquer à des non- croyants. Il est donc illusoire de penser que le christianisme va réformer le monde, transformer la société (illusion soutenue par l’Eglise Romaine et le post-millénarisme). Personne ne peut vivre comme l’apôtre l’indique sans avoir reçu le Saint-Esprit. Il donne le vouloir et le faire à ceux qui veulent s’y soumettre.

C’ est pourquoi, quand Christ régnera sur la terre, il enlèvera les méchants, il liera (neutralisera) Satan (Es 60.12; Nah 2.1; Apoc 20.2-3; 21.27; 22.11). La Bible est claire sur ce point: le cour de l’homme naturel est dépravé et incapable de suivre les règles de conduite exigées par le Seigneur . Non seulement cela, mais l’homme naturel ne veut pas vivre ainsi; il veut donner libre cours à sa convoitise, à ses désirs, à la lubricité –il veut pécher!

5) Le Saint-Esprit est une personne

Rom 5.5 peut donner l’impression que le Saint-Esprit est un fluide qui est versé dans le cour. Si la Bible emploie des verbes comme «verser», il s’agit d’une métaphore (d’une image). On ne peut pas «faire le vide» et puis être rempli comme un vase vide. Il s’ agit de la troisième personne de la Trinité qui prend possession. Il n’est pas simplement une influence, mais il exerce une influence. On parle de l’influence d’une forte personnalité: dans le chrétien, c’est la personne du Saint-Esprit qui produit l’influence bénéfique.

6) Attrister et éteindre le Saint- Esprit

Eph 4.30: N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu. 1 Thes 5.19: N’éteignez pas l’Esprit. Comment comprendre? Se laisser dominer par la chair (la vieille nature pécheresse), par les passions, c’est attrister le Saint-Esprit. On cède alors à la colère, à la médisance, à la jalousie, etc. Le parallèle avec l’alcool est instructif. Il peut arriver que l’on boive trop une fois ou l’autre; il peut arriver qu’on se laisse aller à une passion de la chair. C’est attrister l’Esprit. Mais si l’on s’abandonne à ce penchant, on peut devenir alcoolique; et celui qui ne se laisse pas reprendre par le Saint-Esprit et continue à vivre selon la chair, fait plus qu’ attrister le Saint-Esprit: il éteint le Saint-Esprit. On ne peut avoir une vie dans l’Esprit tout en ayant une vie dans l’alcool.

7) Notre conscience reste toujours active

Dans 1 Cor 3.16 et 6.19, Paul avertit les Corinthiens, qu’il taxait de charnels, vivant dans le désordre moral, rongés par la jalousie et la discorde. Nous avons à être conscients que l’Esprit habite en nous. Ne savez-vous pas ? Nous agissons parfois comme si nous ne le savions pas! Je dois me rappeler délibérément: « Le Saint-Esprit habite en moi; il est dans mon corps; je ne m’appartiens pas en propre, j’appartiens au Seigneur, qui m’a scellé de son sceau. » Le Saint-Esprit ne me rend jamais passif; ma conscience reste éveillée; mon esprit reste actif, attentif à l’action du Saint -Esprit.

8) Notre volonté reste toujours active

J’ai à désirer intensivement la communion du Saint-Esprit. La bénédiction de 2 Cor 13.13 implique toute la Trinité. La grâce de Christ et l’amour de Dieu se manifestent en moi par le Saint-Esprit. Je dois le laisser se manifester en moi, me conduire comme le Seigneur le voudrait. Le plus grand désir du Saint-Esprit, c’est de me montrer le Seigneur Jésus-Christ toujours mieux. Comment le fait-il? Evidemment par la lecture régulière de la Bible, la parole de Dieu qu’il a lui-même inspirée, et par la communion avec Dieu dans la prière (1 Tim 4.5). Et c’est une question de volonté. Il faut prendre le temps; on trouve toujours le temps pour faire ce qu’on a vraiment envie de faire. Mais il faut le vouloir, cela ne nous tombe pas dessus.

Ceux qui citent volontiers 1 Thes 5.20 (Ne méprisez pas les prophéties) devraient se rappeler que le temps des prophéties apostoliques est révolu. Il n’y a plus de nouvelles révélations car tout a été révélé une fois pour toutes (Jude 3) et forme le contenu de la Bible entière. Aujourd’hui, toute la prophétie se trouve dans la Bible; celui qui méprise la parole de la Bible (en lui enlevant son autorité absolue) éteint par son incrédulité le Saint-Esprit, qui ne peut plus lui parler. S’il continue à «s’enivrer» en vivant par la chair il fait peu à peu cesser, ou n’entend plus, les réprimandes du Saint-Esprit.

Mais il y a un autre aspect. L’Esprit en nous nous stimule, produit des pensées, nous suggère comment agir: écrire une certaine lettre, aller voir une personne, envoyer de l’argent à une autre… Ne disons pas: «Attends, je veux d’abord faire ceci ou cela» ; l’Esprit se taira peut-être; il n’aura pu nous dominer; on a éteint sa voix.

9) La soumission au Saint-Esprit

Jean 8.31-32: que sous-entend «demeurer dans la parole» ? Comme Christ est la Parole devenue chair (Dieu devenu chair en la personne du Fils), il est ici question de rester attaché à la vérité dont Christ est la personnification. Jésus adresse à ses disciples cette parole instructive: Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruits, car sans moi vous ne pouvez rien faire(Jean 15.5). Nous ne pouvons rien produire de valable à part notre communion avec Jésus-Christ. Une branche coupée du cep ne porte aucun fruit (Jean 15.7). Il est impossible de prier efficacement sans connaître et croire l’enseignement de Christ.

10) Résultats de la soumission au Saint-Esprit

1. Sur le plan personnel
GaI 5.22 parle du fruit de l’Esprit. Ce fruit aux 9 facettes n’est pas dû à mon effort d’observer une loi ou une discipline morale, mais à ma volonté de demeurer en Christ, et il est produit par le Saint-Esprit habitant en moi. Tout chrétien doit porter ce fruit en entier, car si une des vertus énumérées manque, tout son témoignage en souffre; p. ex. s’il est infidèle et déloyal (relations humaines), ou s’il manque de générosité ou de patience, son témoignage en est sérieusement terni, même si les autres vertus sont présentes. Et le plus grave: le Seigneur n’est pas honoré à cause de lui.

2. Sur le plan social
Eph 5.21 ne peut pas signifier que chacun doit se soumettre à tous les autres; ce serait absurde. C’est l’énoncé général de ce qui suit: se soumettre les uns aux autres selon la hiérarchie divine. Ce qui précède le v. 21 indique que cette soumission mutuelle selon l’ordre établi par Dieu est associée au v. 18: être rempli du Saint-Esprit. Tout comme le mari se soumet au Christ, la femme se soumet à son mari comme au Seigneur. Curieusement, il n’est demandé qu’à l’homme d’aimer son conjoint, de nouveau avec référence au Christ. Pourquoi pas à la femme ? Est -ce à cause de ce que Dieu dit à Eve après la chute: Tes désirs se porteront vers ton mari? La femme chrétienne aime-t-elle tout naturellement son mari? Cela peut être la raison, pour autant qu’il l’aime vraiment et non comme un tyran, mais comme Christ a aimé l’Eglise et s’est livré pour elle. La femme qui sait qu’ il le ferait, peut-elle faire autrement que l’ aimer? Se donner pour sa femme est une expression de plus grand dévouement que ce qui est demandé à la femme.

J’en déduis: vu que le mariage est le symbole le plus parfait illustrant la relation de Christ avec son Eglise (Paul parle d’un mystère), il est extrêmement grave quand un des conjoints du couple chrétien devient infidèle à l’autre. Il détruit l’exemple le plus parlant de l’unité entre Christ et l’Eglise, tout comme Moïse détruisit le symbolisme divin en frappant le rocher au lieu de lui parler. Car la première fois, il dut frapper le rocher, symbolisant ainsi le Christ frappé pour nous à la croix, alors que la deuxième fois, il aurait dû lui parler, symbolisant le rapport du racheté avec son Seigneur qui a été frappé une fois pour toutes. 1 Cor 10.4 dit des Israélites dans le désert: ...ils ont tous bu …à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était le Christ. Pour avoir détruit ce symbolisme, Moïse ne peut entrer au pays promis.

Les parents doivent exiger l’obéissance de leurs enfants; s’ils n’apprennent pas à obéir à leur père terrestre, comment obéiront-ils au Père céleste? Mais les parents doivent exiger ce qui est raisonnable, comme Dieu le fait.

Quant aux relations entre ouvriers et patrons, elles doivent être empreintes de respect les uns pour les autres. De nouveau, les serviteurs doivent prendre exemple sur Christ en servant leurs maîtres. Car chacun, esclave ou libre, recueillera du Seigneur selon le bien qu’il aura fait. Cela donne à la soumission mutuelle ses juste proportions. -Encore une fois: la soumission exigée par le Seigneur n’est possible que pour des chrétiens remplis du Saint- Esprit.

11) Récapitulation

Pour que le chrétien puisse être rempli de l’Esprit, comme Dieu le lui demande, il faut qu’il fasse trois choses principales:
1. Lire et étudier la Bible
2. Demeurer en Christ, donc chercher la communion avec lui et se nourrir de sa parole
3. Céder aux pulsions du Saint- Esprit, qui sont toujours en accord avec la Bible.

12) NOTE SUR LES DONS DE L’ESPRIT

NB: Ce résumé très concis ne peut évidemment pas tenir compte de tous les détails.

Historique

Le mot grec «charisma» est dérivé de «charis» (= grâce) et signifie «don de grâce». Le mouvement dit charismatique est un prolongement du pentecôtisme (début 20ème s., Californie), qui veut que le baptême du Saint- Esprit intervienne quelque temps après la conversion et se manifeste par le don du parler «en langues». Le charismatisme (datant des années 60) prétend renou veler tous les dons donnés à l’Eglise après la Pentecôte, aussi bien ceux qui cessèrent après l’époque apostolique que les dons apostoliques eux-mêmes (2 Cor 12.12 dit que signes, prodiges et miracles étaient les signes distinctifs de l’apôtre; cf. aussi Actes 5.12). Seuls Pierre et Paul ressuscitèrent chacun une personne morte, respectivement Tabitha (Actes 9) et Eutychus (Actes 20). La liste des dons dans Rom 12.6-8 et Eph. 4.11-13 (épîtres relativement tardives, écrites environ 30 ans après la Pentecôte) ne mentionnent plus tous les dons miraculeux, qui semblent avoir cessé (selon 1 Cor 13.8). Dans les Actes, les apôtres n’opèrent plus de miracles après 20.12. Toutefois, Paul ne mourut pas de la morsure d’une vipère (Actes 28. 3-6). Paul ne guérit miraculeusement ni Epaphrodite (Phi12.25-27) ni Trophime laissé malade à Milet, qu’il aurait certainement guéri s’il avait encore eu ce don (2 Tim 4.20).

Réflexions sur les dons de l’Esprit

L’Esprit donne ses dons à chacun en particulier comme il veut (1 Cor 12.11), donc individuellement selon son bon plaisir . Un don de l’Esprit est une capacité surnaturelle dépassant les capacités normales, donné pour le bien de l’Eglise et jamais à des fins personnelles. Il n’y a aucun encouragement dans tout le NT à rechercher les dons miraculeux (langues, guérisons, exorcisme), mais bien ceux d’édification (prophéties dans le sens de 1 Cor 14.3, enseignement, évangélisation, pastorat, présidence, diaconat, libéralité, etc.).

Marc 16.17-18 se réfère aux apôtres si l’on veut bien tenir compte du contexte. Ils n’avaient pas cru que Christ était ressuscité (v.11), et Jésus leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cour (v.14). Ceux qui auront cru au v. 17 vise donc les apôtres, quand ils auront cru à la résurrection de Christ. Les charismatiques pensent que le v. 17 se réfère à tous les chrétiens, mais ils ne tiennent compte que de l’exorcisme et des langues, laissant de côté les serpents et les breuvages mortels (v. 18) -et pour cause! On ne peut prouver qu’un «parler en langues» est authentique, ce qui explique que c’est le don qui est le plus «exercé»; il a maintes fois été prouvé faux, voire d’origine démoniaque. En outre, le mot grec pour «langues» employé dans 1 Cor 14 signifie sans exception des langues humaines «glossa», souvent accompagné de «géné» ) et non du charabia, que Paul nomme «parler en l’air» (v. 9). Le vrai don consiste à pouvoir parler en langues jamais apprises, mais données pour atteindre des païens qui ne comprenaient pas la langue du pays (comme à la Pentecôte). Paul le dit on ne peut plus clairement: I>les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants (v.22). Elles n’ont donc rien à faire dans un culte réunissant des croyants.

Aujourd’hui, Dieu répond aux prières de ses enfants, quelquefois en donnant un don miraculeux de l’Esprit, car il est souverain; mais ce sont des exceptions notables. Pourquoi la prédication ne doit-elle plus être accompagnée de miracles? D’abord parce qu’il n’y a plus d’apôtres. Ensuite parce que les miracles relatés dans les Evangiles et les Actes doivent suffire au croyant; s’ il ne croit pas que ces miracles se sont produits tels qu’ils sont relatés, sa foi n’est pas authentique et de nouveaux miracles ne le convaincront pas non plus (Jésus nous en avertit: Luc 16.31). D’ailleurs, les dérapages souvent grotesques des promoteurs du «power evangelism» sont révélateurs. Pour les Wimber , Yonggi Cho, Rodney Howard- Browne, Kenneth Copeland, Benny Hinn, Randy Clark, John Arnott et autres instigateurs des dernières vagues charismatiques, la Bible n’est pas la parole de Dieu donnée une fois pour toutes; elle n’ est plus la seule référence qui fait autorité, puisque de nouvelles «révélations» (sous forme de «pro- phéties» ) y ajoutent de nouveaux éléments, qui souvent annulent la parole de Dieu.

Si des «signes et des miracles» s’opèrent aujourd’hui par ces faux prophètes, ils tombent sous la condamnation de Jésus, dont ils invoquent continuellement le nom; on n’a qu’à relire Mat 7.21-23 et 24.23-26. On y relève que, quand les disciples demandèrent à Jésus quel serait le signe de son avènement et de la fin du monde, il répondit: Il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes ; ils opéreront de grands signes et des prodiges au point de séduire si possible même les élus. Je vous l’ai prédit.

Etant donc amplement avertis, nous ne nous laisserons pas séduire par des prétendues «bénédictions», qu’elles soient de Toronto ou d’ailleurs.

J.-P. S
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