Dossier: Ministère féminin
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Le ministère de deux femmes de foi dans l’Ecriture

l)Dans l’Ancien Testament: SARA Princesse, prophétesse et prototype

Sara, femme d’ Abraham, nous est présentée dans l’Ecriture comme modèle pour la femme chrétienne. Nous allons donc étudier sa vie sous le triple aspect indiqué en titre.

Princesse: elle l’était d’abord pour Abraham: l’élue de son cour! Nous ignorons quel était son rang de naissance, mais il devait être sensiblement le même que celui de son mari, qui était aussi son demi-frère, Gen 20.12. (On nous dit que de telles unions étaient courantes à l’époque: elle eut lieu avant la vocation d’Abraham, comme nous le montre Gen 12.5, mais lorsque Dieu sauve, il assume notre passé: Que chacun demeure dans l’ état où il était lorsqu’il a été appelé, 1 Cor 7.20).

Ce qui nous autorise à affirmer que Sara était «princesse», c’est le sens même de son nom. Elle s’appelait d’abord Sarai, «ma princesse» et ensuite Sara, «princesse» tout court, Gen 17.15. En général, l’homme est appelé à traiter sa femme comme une «princesse», 1 Pi 3.7: Maris, vivez chacun avec votre femme en reconnaissant que les femmes sont des êtres plus faibles. Honorez-les comme cohéritièrs de la grâce de la vie… Eph 5.28: De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps… il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’église. Il est certain qu’ Abraham aimait sa «princesse», mais aussi qu’il ne le faisait pas de façon parfaite. La Bible ne nous cache pas les défauts des hommes et des femmes de Dieu: elle ne fait pas d’hagiographie. Ainsi nous savons que Sara a dû souffrir des inconséquences de son «prince» ! En effet, à deux reprises au moins, Abraham a fait preuve d’incrédulité en voulant sauver sa peau au dépens de l’honneur de celle qu’il était censé traiter en «princesse», Gen 12.11ss et 20.2ss. Sara a dû apprendre à accepter son mari tel qu’il était, avec ses défauts et ses qualités: c’est ainsi que l’on se marie «pour le meilleur et pour le pire»! Sa conscience des imperfections de son mari n’a pas empêché Sara de l’appeler (derrière son dos) mon seigneur, Gen 18.12: (c’est bien abusivement que la Bible dite de la Colombe écrit ici «Seigneur» avec une majuscule).

Mais Sara était aussi «princesse» pour Dieu. En effet, la vraie noblesse est celle du cour et de l’esprit, et cette sainte femme avait une vocation royale: les rois de plusieurs peuples sortiront d’elle, Gen 17.16. Dieu étant Roi de toute la terre, la vocation divine est royale en soi, Ex 19.6; 1 Pi 2.9: Vous êtes un sacerdoce royal. Sara a montré cette noblesse d’ esprit en tenant pour fidèle celui qui avait fait la promesse, Héb 11.11, et, ce qui revient au même, en espérant en Dieu, 1 Pi 3.5. Elle avait donc sa propre foi réelle et personnelle: sa vie spirituelle n’ était pas uniquement à la remorque de son illustre mari, «l’ami de Dieu». Mais comme lui elle n’était pas parfaite, ainsi que le montre son incrédulité à la bonne nouvelle de l’annonce de la naissance future d’Isaac, Gen 18.12, et son mauvais traitement envers Hagar , Gen 16.6.

Sara est aussi une «princesse» pour nous, puisque la Bible nous la présente comme une sainte femme, 1 Pi 3.5, et fait mention honorable de sa foi et de son espérance. Elle a sa place dans la galerie des portraits des saints de l’ancienne alliance, dans Héb 11.11-12. Nous devons honorer de tels personnages en imitant leur foi. Pour David, les saints étaient des princes, Ps 16.3.

Sara prophétesse (à son insu)

Ce qualificatif vous surprend peut-être, mais il est justifié par les faits rapportés en Gen 21.10, où les propos de Sara sont ceux de l’Ecriture, Gal 4.30. Nous voyons ici que le fait de respecter son mari ne faisait pas de Sara une carpette, ni ne lui interdisait d’exprimer avec force son désaccord éventuel avec son prophète de mari, dont la réaction ici n’était pas inspirée! En réalité, l’Esprit de Dieu poussait Sara à prononcer une profonde et permanente vérité spirituelle, à savoir que l’héritage du monde à venir est réservé à ceux qui sont libérés par la foi en Christ, le Fils de la promesse, et refusé aux esclaves spirituels qui comptent encore sur leurs propres vains efforts pour se justifier devant Dieu: c’est ce que Paul nous explique à la fin de Gal. 4.

Ajoutons cependant ceci: Sara fut semble-t-il prophétesse uniquement à cette occasion-là, alors que son mari l’était habituellement, Gen 20.7. Par conséquent, on ne saurait justifier la prédication féminine à partir de ces textes. Elle a prophétisé une seule fois (pour autant que nous le sachions), dans le privé, et à son insu. Elle ne ressemblait pas à cette femme de pasteur que nous avons connue; elle croyait «avoir le don de prophétie», et les mauvaises langues disaient: «le pauvre mari n’avait plus qu’à se taire quand «l’esprit» la saisissait» !

Sara prototype

Ainsi Sara est devenue le prototype des «saintes femmes», I Pi 3.5, données en exemple aux épouses chrétiennes, que leur mari soit chrétien ou non. Quel que soit le comportement du mari, la femme chrétienne est appelée à manifester en toute circonstance un esprit doux et tranquille, I Pi 3.4. Cela n’est possible que par la puissance de l’Esprit de Christ et c’est bien plus précieux aux yeux de Dieu que tous les militantismes qui fleurissent. A l’instar de Sara, la femme chrétienne n’a pas besoin de s’affirmer à tout prix: elle peut compter sur Dieu pour révéler à son mari, d’une façon ou d’une autre, ce en quoi elle a raison contre lui, Gen 21.10-12, lorsqu’elle aura exprimé son avis avec autant de douceur que de fermeté !

Dieu lui-même sera son refuge contre les inconséquences de son mari, comme Sara en a fait la preuve en étant délivrée de la maison de Pharaon et ensuite d’ Abimélek, Gen 12.19 et 20.14. Sara fut fidèle, persévérante, travailleuse et avait bon caractère, Gen 18.6. Elle n’a pas demandé à son mari pour qui il se prenait lorsqu’il lui a dit un peu rapidement: Vite, pétris et fais des gâteaux! Elle entretenait sa propre communion avec Dieu, parallèlement à son mari, ce qui lui a permis, le moment venu, de croire à «l’incroyable» devant le Dieu de l’impossible. L’Ecriture affirme même que c’est sa foi qui lui a permis d’ enfanter: c’est dans la tête, ou dans le coeur, que se joue l’essentiel! (Héb 11.11)

Le ministère de Sara a donc consisté à seconder son mari en toutes choses et ensuite à élever pour Dieu Isaac, le fils de la promesse. Personne, homme ou femme, ne pourrait prétendre prophétiser comme Sara l’a fait dans Gen 21.10b, car l’Esprit de Dieu a bien voulu inclure ses paroles dans l’Ecriture, à laquelle il n’y a plus rien à ajouter, Apoc 22.18. Nous ne devons jamais oublier que dans la Bible nous avons affaire à des gens inspirés, ce qui n’ est plus le cas aujourd’hui. Sara s’est contentée de respecter l’ordre créationnel où il a plu à Dieu de faire de l’homme le chef du foyer, privilège redoutable qui augmente d’ autant sa responsabilité

Priscille, Servante du Seigneur, Epouse d’Aquilas

a) Un couple itinérant

1. Le monde n’a pas attendu le 20e siècle pour connaître des «personnes déplacées»: ce fut le sort des Juifs à maintes reprises et en particulier de ceux qui séjournaient à Rome à l’époque de l’empereur Claude (Act 18.2). D’aucuns se seraient apitoyés sur leur sort: Aquilas et Priscille étaient d’une autre trempe. Ils étaient probablement déjà convertis à Christ et savaient qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre et qu’ils pouvaient donc servir le Seigneur aussi bien à Corinthe qu’à Rome, malgré le fait qu’il n’ y avait pas encore d’église et que la ville était connue pour son immoralité: «faire le Corinthien» était alors une expression populaire qui voulait dire: mener une vie dissolue.

2. Dans le grand port mouvementé de Corinthe, ils ont trouvé l’occasion d’exercer leur métier de fabricants de tentes et ils ont fait la connaissance de Paul (Act 18.2-3), qui avait le même métier et qui élut domicile chez eux, avec leur plein accord, bien entendu: quel privilège que de donner l’hospitalité à l’Apôtre des nations! Sa présence sous leur toit a dû être pour eux une très grande bénédiction qui leur a permis de beaucoup grandir dans la foi, car ils ont reçu un «ange», c’est à dire un envoyé du Seigneur. Soit dit en passant, ce métier était très dur. Avez-vous déjà essayé de percer le cuir avec une aiguille?

3. Un peu plus loin (Act 18.18, 19), nous les retrouvons à Ephèse, où Ils ont accompagne l’Apôtre et où ils sont restés pour préparer son retour en vue d’un séjour prolongé qui allait permettre l’établissement d’une église importante; sans doute la plus grande d’Asie (notre Asie Mineure, la Turquie actuelle ). Plus tard, dans I Cor 16.19, nous les retrouvons à Ephèse avec une église dans leur maison! Il est évident que les premiers chrétiens n’avaient pas de lieu de culte particulier et par conséquent ils se réunissaient les uns chez les autres, là où l’on disposait d’un local assez grand et de gens suffisamment solides pour les recevoir, comme ce fut le cas de notre couple fidèle. Plusieurs d’ entre nous peuvent témoigner des bénédictions reçues dans des circonstances analogues (toute pro- portion gardée).

4. Plus tard, nous les retrouvons de retour à Rome (Rom 16.3) et il est précisé encore une fois qu’une partie de l’église locale se réunissait chez eux. Nous ignorons si Dieu a donné des enfants à ce couple mais en tout cas, il ne fait pas de doute qu’ils avaient de nombreux enfants spirituels! Il n’est pas facile à une femme, qui gagne durement sa vie, d’exercer l’hospitalité et encore moins de recevoir l’église chez elle; nous sommes frappés et édifiés par l’engagement total de ce couple dans l’oeuvre du Seigneur.

5. Finalement, notre couple est mentionné pour la dernière fois (toujours inséparable) dans 2 Tim 4.19, de nouveau à Ephèse. Comme ils sont les seuls à être salués, il est bien possible que l’église, ou une partie de celle-ci, se soit réunie encore une fois dans leur maison.

Nous voyons donc un couple d’artisans, relativement prospère, et habitant successivement plusieurs maisons (à Rome, Corinthe et Ephèse) assez grandes pour recevoir l’église ou du moins une partie de celle-ci. Il est possible qu’ils aient employé eux-mêmes des ouvriers, puisqu’ils ont pu intégrer Paul dans un travail d’équipe à Ephèse.

b) Leur ministère et surtout celui de Priscille

1. Comme nous l’ avons déjà laissé entendre, le ministère particulier de Priscille consistait avant tout dans l’exercice du devoir sacré de l’hospitalité. Paul a été le premier à en bénéficier (pour autant que nous le sachions), suivi par Apollos (Act 18.3, 26). Le foyer est le cadre idéal pour des entretiens spirituels, car l’hospitalité permet de montrer pratiquement l’amour chrétien dont on est appelé à parler: on a bien dit que la vérité est la conformité de l’acte à la parole!

2. Ce ministère de l’hospitalité était exercé non seulement envers des individus, mais vis-à-vis de l’ église collectivement. A Corinthe: on a suggéré que Priscille et Aquilas étaient trop à l’étroit pour recevoir l’église chez eux, puisque nous lisons dans Act 18.7 que Paul annonçait l’évangile dans la maison de Titius Justus. A Ephèse: même scénario (Act 19.9), Paul enseigne l’évangile dans l’école de Tyrannus; mais dans I Cor 16.19, Paul transmet aux Corinthiens les salutations d’Aquilas et de Priscille, ainsi que de l’église qui est dans leur maison: il s’agit d’une partie au moins de l’église d’Ephèse, d’où Paul écrit. A Rome: ils accueillent encore une partie de cette grande église dans leur maison, Rom 16.5. De nouveau à Ephèse: 2Tim4.19, il est bien possible que leur logement ait encore servi à réunir une partie au moins de l’église.

3. L’enseignement. C’est donc dans le cadre familial que Priscille est associée à son mari en enseignant plus exactement Apollos dans la voie de Dieu, Act 18.26. Il est évident que la voie de Dieu est celle de l’Evangile qui comprend non seulement le baptême de Jean (Act 18.25), mais aussi et surtout celui du Saint-Esprit, la réalité spirituelle dont le baptême d’eau est l’emblème. Soit dit en passant: il fallait une certaine envergure spirituelle et intellectuelle pour instruire un Apollos! -voir Act 18.24,25.

4. On voit une continuité dans l’intérêt que portaient Priscille et Aquilas à leurs frères et soeurs en Christ, en ce que, des années après leur départ de Corinthe, ils saluent encore «beaucoup» les chrétiens qui s’y trouvent (1 Cor 16.19). Ainsi ils ont su éviter le piège trop humain qui consiste à oublier ses anciens amis. La vraie amitié, c’est pour la vie et, dans le cas des chrétiens, pour l’ éternité! On a vraiment de la chance…

5. a) Paul a pour eux la plus haute estime, puisqu’ il les met en tête de ses salutations dans Rom 16 et les présente comme ses compagnons d’oeuvre en Christ Jésus: c’est à dire, il les place pratiquement au niveau apostolique! Et on sait à quel point il pouvait être exigeant vis-à-vis de ses collaborateurs ».

b ) Ils avaient risqué leur vie pour Paul, Rom 16.4, sans doute à Corinthe (Act 18. 12ss)ou à Ephèse (Act 19.23ss) -ou les deux! Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses frères, nous dit le Seigneur, Jn 15.13.

c) Par conséquent, ils avaient une excellente réputation dans toutes les églises d’origine païenne (Rom l6.4b).

Conclusion: Nous remarquons que, dans la moitié des 6 mentions de ce couple, Priscille est nommée avant son mari. Etait-elle plus éminente, plus instruite, plus spirituelle? Nous l’ignorons: toujours est-il qu’il arrive à Paul comme à Luc (Actes) de lui accorder cette priorité. Cependant elle oeuvre humblement aux côtés de son mari, et c’est en cela qu’on voit sa vraie grandeur. Elle a compris à l’école de Christ qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir et que, pour être grand, il faut devenir petit.

C.P.
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