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Humilité et unité

«Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps» (I Cor. 12, 13). Pour que l’unité du corps puisse être réalisée, il faut que la réalité spirituelle du baptême du Saint-Esprit soit vécue. Ce n’est pas par hasard que le baptême d’eau, qui symbolise le baptême de l’Esprit, a été placé par toutes les confessions comme condition d’entrée dans l’église. Or qu’est-ce qu’un baptême? C’est une noyade, un enterrement. Par le Saint-Esprit notre vieux moi orgueilleux et égoïste – celui qui veut toujours la première place, qui croit tout savoir mieux que les autres, notre moi susceptible, irascible et entê1é – a été noyé, tué (Voir Ro. 6, 1-10). A sa place, cet Esprit dans lequel nous avons été immergés nous pénètre graduellement, comme l’eau chasse et remplace l’air de l’éponge qu’on y a plongée. Or cet Esprit c’est l’Esprit de Christ, qui est humilité, douceur, patience, paix, charité, amour: exactement les qualités qu’il nous faut pour vivre dans l’harmonie avec nos frères et soeurs et réaliser cette unité profonde et réelle. Tout ce que l’apôtre nous exhorte à être dans ses épîtres, l’Esprit de Christ le produit en nous. Automatiquement? Certes non! Sinon à quoi bon toutes ces exhortations? Notre part consistera
1. en un acte de foi dans la réalité de la mort de notre vieil homme au moment de notre baptême de l’Esprit et dans l’habitation de l’Esprit de Christ en nous;
2. en un transfert des commandes – au moment de la tentation – de notre moi à Christ.

Le chemin pratique de l’unité
L’apôtre nous dit par exemple, Eph 4, 1 «Je vous exhorte à marcher en toute humilité». On vient de prendre une décision dans l’église, mais je n’approuve pas cette décision: «si on m’avait écouté. ..si on m’avait laissé faire. ..de toute façon je n’en ferai qu’à ma tête puisque je suis sûr d’avoir raison. ..» Ainsi parle le vieux moi orgueilleux. Si je veux marcher dans l’humilité, je considère ce moi comme noyé, crucifié avec Christ (Ro. 6, 11}, ses raisonnements n’ont donc plus à influencer mon comportement, j’écoute ce que dit l’humilité qui vient de l’Esprit de Christ. Or l’humilité me dit de considérer les autres comme supérieurs à moi-même, et cet Esprit qui habite en moi m’accorde la grâce de pouvoir le faire en toute vérité. L’humilité me dit de me soumettre aux autres comme supérieurs à moi-même, et cet Esprit qui habite en moi m’accorde la grâce de pouvoir le faire en toute vérité. L’humilité me dit de me soumettre aux autres – en particulier à ceux qui ont autorité dans l’église – «dans la crainte de Christ» (Eph. 5, 21; Héb. 13, 17; I Thess. 5, 12; I Pi. 5, 5}. En obéissant à cet Esprit j’aurai fait un grand pas dans la direction de l’unité de mon église. En effet un examen impartial de l’histoire de l’Eglise nous permet de conclure que c’est l’orgueil qui a été la cause de toutes les divisions des églises et que c’est l’humilité jointe à l’amour qui en sauvegarde l’unité.

«En toute humilité et douceur»
au lieu d’exploser quand on m’a vexé, d’aller vivement reprendre le frère qui a mal fait, de répondre du tac au tac, je vais l’aborder avec douceur, gentiment, avec l’amour qui ne soupçonne pas le mal, mais accorde le bénéfice du doute, cherchant à «gagner le frère» (Mat. 18, 15). La douceur a déjà plus d’une fois sauvegardé l’unité.

«Avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour»
Si l’autre n’évolue pas aussi vite que je le désirerais, s’il met du temps à comprendre et à adopter mes vues qui me paraissent pourtant si évidentes et bibliques, si même il me semble mettre toute sa bonne volonté à déformer mes intentions, à contre-carrer mes projets, à neutraliser mon influence, je ne suivrai pas les impulsions du vieux moi, ni la voix du Diviseur qui me suggère de planter là cet entêté et de me retirer dans ma coquille, mais je laisserai libre cours à l’Esprit de Jésus qui a supporté pendant trois ans cette poignée d’hommes charnels, égoïstes, lents à comprendre et qui finalement a réussi à en faire l’équipe la plus désintéressée, la plus spirituelle, la plus soudée que le monde ait jamais vue. En parlant de l’amour, l’apôtre emploie ici la même expression que celle qu’il utilise pour désigner l’amour de Dieu envers les hommes. Cela n’est possible que parce que cet «amour de Dieu a été versé dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné» (Ro. 5, 5).

«Vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix»
«Vous efforçant», il y a donc un effort à faire, l’unité ne se conservera pas d’elle-même parce que rien ne suscite tant la colère et l’activité du Diviseur qu’une église unie. Plus nous serons unis, plus il cherchera à nous attaquer, plus d’efforts seront nécessaires pour conserver l’unité de l’esprit.

C’est une unité de l’esprit
C’est par l’esprit que nous avons été unis, mais nos âmes – c’est-à-dire, suivant la Bible: nos pensées, nos sentiments, nos volontés – n’ont pas encore trouvé cette unité, elle sera le fruit de «l’oeuvre du ministère» {Eph. 4: 12-13).
Mais en attendant d’être parvenus à cette «unité de la foi et de la connaissance, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ», que du moins nos esprits restent parfaitement un dans le lien de la paix – que nos esprits s’unissent pour la prière, la communion fraternelle, la fraction du pain, l’étude de la Parole de Dieu et tout autre moyen spirituel de progresser vers cette stature parfaite de Christ. Et, plus Christ prendra de place dans nos vies, plus nous nous découvrirons véritablement et profondément UN, car Christ n’est pas divisé; Il ne divise pas, mais unit tous ceux qui Lui appartiennent. Venant de côtés différents, nous gravissons une même montagne; à mesure que nous nous approchons du sommet, nous nous rapprocherons aussi les uns des autres.
Nous avons vu que le secret de l’unité des premiers chrétiens était leur persévérance dans «l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières» {Act. 2, 42). C’est là encore le secret de l’unité des chrétiens du X Xe siècle, aussi bien pour l’église locale que pour l’église universelle.


Extrait du livre «Que tous soient un». Editions Editeurs de littérature biblique, Strombeck-Bever, Belgique.
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Kuen Alfred
Alfred Kuen a été pendant des années professeur à l’Institut biblique Emmaüs, en Suisse. Il est l’auteur de très nombreux livres d’édification chrétienne.