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O Dieu, pardonne-moi !(John MULLER)

La superficialité de la vie des chrétiens d’aujourd’hui provient d’une idée confuse de ce qu’est la repentance. Le fardeau de John Muller n’est pas de faire entendre encore une voix accusatrice et culpabilisante, mais de retrouver le message qui mène à la vie. Publié aux Etats-Unis sous le titre, « Repentance and 2Oth century man » (La repentance et l’homme du 20e siècle), ce livre est encore plus nécessaire en francophonie où le Petit Robert définit la repentance comme « Souvenir douloureux, regret de ses fautes, de ses péchés », sans aucune allusion au changement de conduite qui est le fruit du changement d’attitude, et qui est si bien illustré dans la vie de Zachée ou celle de Saul de Tarse.

Le premier chapitre, « Un fondement pour la vie », établit le ton du livre, Le but visé par l’appel à la repentance n’est pas d’accabler de culpabilité mais de bien poser les fondements de la vie nouvelle en Christ. Aujourd’hui tout pasteur consciencieux constate que bien des problèmes rencontrés chez des personnes se présentant comme « nées de nouveau » proviennent d’une mauvaise conception et de soins prénatals inadéquats; ce qui donne des enfants morts-nés ou gravement handicapés. Tout en soulignant que Dieu résiste aux orgueilleux, l’auteur souligne que « le Seigneur ne peut s’empêcher d’accueillir le cour brisé qui connaît une authentique repentance ». En faisant allusion à la célèbre parabole, il écrit: « Ce Père, dont la sainteté est infinie, n’est pas quelque être sentimental, qui invite les hommes pécheurs à se vautrer dans l’apitoiement. Au contraire, bien que voyant les hommes dans toute leur souillure, il s’adonne à des excès étranges de tendresse. Son amour éclate en une joyeuse activité chaque fois qu’un pécheur se tourne vers lui sous l’exercice de la conviction. Un simple regard au retour du fils prodigue nous suffit pour voir la dynamique de cet amour » (pages 11, 12). Notre erreur, c’est que nous avons réduit l’Eternel à un « être sentimental ». Nous avons oublié l’avertissement de P. T. Forsyth au début du siècle: « Dieu est assez fort pour retenir sa pitié jusqu’à ce que l’affliction ait accompli son ouvre grâcieuse. ».

Le deuxième chapitre est le plus long car l’auteur s’efforce de montrer la différence entre la repentance et la pénitence. Il démontre la nature égocentrique de la pénitence; ce qui explique son inefficacité évidente. En citant le cas d’Esaïe, l’auteur nous rappelle que « la meilleure marque d’authenticité de la vraie repentance est une hardiesse et un enthousiasme joyeux pour les choses de Dieu » (page 29).

Le troisième chapitre est consacré à la vraie repentance, puis les cinq derniers chapitres contiennent des applications pratiques à divers aspects de la vie chrétienne. Nos opinions sur la plénitude de l’Esprit, le chrétien charnel, la cure d’âme ou l’évangélisation seront trop superficielles si notre conception de la repentance est inadéquate. Un retour à la bonne base de toute la vie chrétienne – la repentance envers Dieu, (Actes 20.21) – donnerait une nouvelle santé et une nouvelle vigueur à nos églises. Ce livre pourrait nous aider dans cette démarche difficile mais ô combien nécessaire.

Tony HYNES
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