Série: Chronique de livre - Livres
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OEcuménisme, la grande séduction (Pierre WHEELER)

Pierre WHEELER
Editions Barnabas 1996, 143 pp.
NB: les citations tirées du livre sont mises entre guillemets.

Deux hommes marchent-ils ensemble s’ils ne se sont pas concertés? (Amos 3.3) – Quelle communion y a-t-il entre la lumière et les ténèbres? (2 Cor. 6.14)

L’ouvrage de Pierre Wheeler vient à son heure! Son but est d’alerter les évangéliques qui se réclament encore de la Bible comme seule autorité et base de foi. La première partie parut en 1989. La situation ayant beaucoup évolué depuis, l’auteur a ajouté une deuxième partie en 1996, montrant l’influence grandissante du pape Jean-Paul II, qui veut à tout prix créer « une façade d’unité visible » de l’Eglise chrétienne sous l’égide de l’Eglise catholique.

La séduction est grande en ce qu’elle cherche à nous dépouiller de tous les bienfaits qui ont découlé de la Réforme.

L’auteur commence par mettre trois choses au point:
-Est-il pensable que la prière de Jésus pour l’unité des disciples dans Jean 17 n’ait pas été exaucée? Cette unité est bel et bien une réalité spirituelle.
-Jésus-Christ est l’unique sauveur et médiateur.
-La Bible est la seule autorité, étant Parole de Dieu inspirée par le Saint-Esprit.

La définition du mot « ocuménisme » est suivie d’un bref historique de l’ocuménisme et du COE (Conseil Ocuménique des Eglises), à ses débuts de caractère nettement évangélique, puis manipulé par l’Eglise catholique et glissant vers la politisation.

Le pape a effectué d’habiles manouvres:
-Les hérétiques sont devenus des « frères séparés ».
-Luther a été quasiment « réhabilité ».
-Par le biais du syncrétisme, tout doit être réuni en « une seule Eglise, évidemment catholique romaine ».

Jean-Paul II tire avantage du « laxisme du protestantisme » pour le pénétrer. Comment peut-on évangéliser ensemble quand Marie médiatrice et les sacrements sont déclarés nécessaires au salut, tout en maintenant « l’unique médiation de Jésus-Christ »? C’est du double parler.

Malgré certains arguments prônant l’unité qui pourraient paraître plausibles, un gouffre sépare la doctrine catholique de la doctrine biblique: « pour les uns le salut est essentiellement obtenu par les sacrements ou par les mérites, pour les autres il est l’ouvre du Saint-Esprit qui opère la régénération de celui qui met sa confiance en Jésus-Christ seul. »Comme certains rois juifs, l’Eglise catholique a depuis longtemps fait entrer dans le culte des éléments païens condamnés par la Bible.

L’annexe I de la première partie contient un examen détaillé des hérésies catholiques, confirmées surtout par le Concile de Trente au 16e siècle, déclarées toujours valables par le nouveau Catéchisme catholique qui se veut innovateur mais ne l’ est pas sur le fond. L’auteur juxtapose ces hérésies aux vérités bibliques. Dans l’annexe II, on trouve une confession de foi évangélique basée sur la Bible seule (en l’occurrence celle de la FEF, Fédération Evangélique de France), en confrontation avec les courants modernes libéraux.

Dans la deuxième partie du livre, Pierre Wheeler examine de plus près ce qui se prépare « dans les coulisses », quitte à être critiqué par les ocuménistes inconditionnels. Il ne fait aucun doute que l’objectif principal de Jean-Paul II est l’intégration des chrétiens de tous bords dans le giron de l’Eglise catholique. Cela ressort clairement de sa dernière encyclique, selon laquelle « la totalité de la vérité révélée se trouve toujours auprès de l’Eglise catholique ». Le pape, infaillible, veut devenir le chef absolu du christianisme, y attirant si possible juifs, musulmans, hindous, etc.

« L’avance ocuménique protestante » trouve son expression dans la déclaration « Evangéliques et catholiques ensemble », signée par quelques éminents évangéliques tels que Stott et Packer (« signataires bien naïfs ») .

Le livre se termine par une pressante mise en garde. L’auteur examine la question de la séparation, qui peut être une nécessité bibliquement fondée; le problème de la « Semaine de l’Unité » lancée par l’Eglise catholique; le poids donné à « l’action socio-politique » liée à « l’indifférentisme doctrinal ». Puis il s’attaque au « double langage » qu’emploient les promoteurs (catholiques) de AD 2000. Pour donner un exemple: la « conversion » telle que Jean-Paul II la conçoit est une conversion à l’Eglise catholique plutôt qu’à Dieu.

Le vocabulaire biblique a un sens précis et ce serait notre devoir d’en informer nos interlocuteurs catholiques plutôt que de collaborer avec eux sur une base chancelante. Face à ce « flux de la vague ocuménique », nous avons à apporter l’Evangile pur au monde qui nous entoure, même si nous savons que, selon la prophétie biblique, un « Nouvel Ordre Mondial » qui « sera anti-(Jésus)-Christ » se prépare. Notre vocation de « faire de toutes les nations des disciples » reste inchangée. Mais faisons-le dans la fidélité et avec prudence. C’est sur ce mot d’ordre que Pierre Wheeler termine son exposé lucide et magistral.

Tout enfant de Dieu soucieux de suivre son Sauveur dans la fidélité à la Bible devrait lire ce livre et en tirer les conclusions inéluctables.

J.-P. SCHNEIDER
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Série : Chronique de livre