Dossier: Déclarations de Chicago
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Sur l’herméneutique biblique

2e déclaration de Chicago, 13 novembre 1982

Quatre ans après la première, la deuxième déclaration de Chicago s’attaque au problème de l’herméneutique biblique, c’est-à-dire de l’interprétation de la Bible. Henri Lüscher continue à nous présenter ces pages si riches de réflexion.

La déclaration commence par une définition de l’herméneutique, science qui enseigne les principes, lois et méthodes de l’interprétation des Ecritures, « désigne les règles de l’exégèse », et se poursuit sous forme de vingt-cinq articles.

Articles I -III

L’autorité normative de la Bible est celle de Dieu attestée par Jésus-Christ. L’autorité de Jésus-Christ et celle de l’Ecriture sont une et inséparables. « Jésus-Christ est à la fois Dieu et homme en une seule personne ». Il en est de même de « l’Ecriture qui est de manière indivisible la Parole de Dieu en langage humain ». Le caractère humain de la Bible ne la rend en aucune façon sujette à l’erreur, comme Jésus dans son humanité était exempt de tout péché. Le centre de l’Ecriture est Jésus-Christ et son oeuvre. Toute négation ou obscurcissement du christocentrisme est rejeté.

Articles IV -V

Le Saint-Esprit, auteur de l’inspiration de l’Ecriture, opère encore aujourd’hui par sa Parole le salut par la foi dans les cours. Jamais il n’enseigne le contraire du contenu de la Bible. Il donne aux croyants la compréhension des Ecritures et la capacité de les appliquer à leur vie. L’homme naturel est incapable de « discerner spirituellement le message de la Bible hors de l’action du Saint-Esprit ».

Article VI

La vérité biblique « exprimée en forme de propositions » est objective et absolue. Elle ne peut être réduite au seul rôle de nous rendre sages à salut. Les signataires refusent également de « limiter la définition de l’erreur à la tromperie délibérée ».

Article VII

« Le sens d’un texte biblique est unique, défini et stable », mais n’exclut pas «la diversité des applications ».

Article VIII

Les enseignements et exigences de la Bible s’appliquent à toutes les cultures et situations, sauf quand elle le montre clairement. Il n’y a pas de distinction entre « exigences universelles et exigences particulières » de l’Ecriture qui soient « déterminées par les facteurs culturels ou les situations », de même que la relativisation des « exigences universelles » dans le contexte d’une culture ou d’une situation d’alors doit être rejetée, comme étant du réductionnisme.

Article IX

Tout ce qui « participe au processus de la perception du sens de la révélation biblique et à son impact sur notre vie » fait partie de l’herméneutique. L’idée que « l’horizon » de l’auteur biblique et « celui de l’interprète » doivent « fusionner » pour dégager l’interprétation du sens de l’Ecriture doit être rejetée. La révélation de Dieu par l’Ecriture est toujours objective et totalement en dehors de l’homme ; elle ne dépend ni de sa compréhension ni de son interprétation, ce qui serait une théorie subjectiviste.

Article X

 » La vérité de Dieu » communiquée par l’Ecriture possède une « grande variété de genres littéraires ». Elle n’est en aucune manière limitée par le langage humain ou rendu inadéquate par cela.

Article XI

Les traductions du texte sacré franchissent « toutes barrières temporelles et culturelles » en nous faisant connaître Dieu. La théorie selon laquelle nous devons réinterpréter les textes bibliques écrits dans leur propre contexte culturel pour les comprendre est fausse et doit être rejetée. Le sens reste, au contraire, toujours le même, car il est transculturel.

Article XII

Le contenu de l’enseignement biblique doit être le même dans toutes les cultures. Mais dans la traduction et l’enseignement de la Bible il faut « vérifier des équivalents fidèles » à ce contenu. Est « illégitime toute méthode » qui ne fait pas cas des « exigences de la communication entre cultures différentes ou qui tord le sens du texte biblique « .

Article XIII

L’étude des genres littéraires appliqués à l’Ecriture est une « discipline légitime », car il est indispensable dans l’interprétation de la Bible de tenir compte des genres littéraires, des formes et styles dans l’Ecriture. Il faut rejeter la théorie qui « exclut l’historicité à des récits bibliques » niant ainsi l’inerrance de ces textes.

Article XIV

Tous les événements, paroles et discours « rapportés par la Bible » sont authentiques, et leur historicité est affirmée. Rien n’a été inventé dans ces rapports par les auteurs inspirés, et rien n’a été rajouté au texte original qui provienne d’une des traditions.

Article XV

La Bible doit être interprétée «selon son sens littéral ou naturel» qui est « le sens historico-grammatical (étude du texte à la lumière des circonstances historiques qui ont marqué les auteurs et leurs textes; étude du sens des mots, de leur étymologie, de leur emploi courant, de leur emploi synonyme, de leur sens en rapport avec le texte, du contexte historique du texte) celui qui a été exprimé par l’auteur » et qui « tient compte de toutes les figures de style et des formes littéraires du texte ». Toute autre approche aboutissant à une « signification du texte que le sens littéral ne soutient pas » doit être rejetée.

Article XVI

Les « techniques critiques » sont nécessaires pour établir un texte biblique exact. Toute autre méthode qui met en doute « la vérité ou l’intégrité de sens d’un texte biblique » doit être rejetée comme illégitime.

Article XVII

Affirmation de l’unité, de l’harmonie et de la cohérence de l’Ecriture « qui est elle-même son meilleur interprète ». Aucun texte biblique « n’en corrige ou contredit un autre ». Aucun auteur biblique, en citant ou en se référant à un autre auteur inspiré, ne l’a mal interprété. Une telle théorie est fausse et doit être rejetée.

Article XVIII

La Bible interprète la Bible, est toujours « conforme au sens du texte inspiré » et l’éclaire, mais ne dévie jamais « de ce sens ». « Le sens des paroles prophétiques » va au-delà de la compréhension du prophète lui-même en contenant » l’intention de Dieu mise en évidence par leur accomplissement ».

Les articles XIX et XX affirment l’inerrance de l’Ecriture quant aux informations historiques et scientifiques.

Article XIX

Cet important article affirme que « les présupposés de l’interprète doivent être en harmonie avec l’enseignement biblique. Toute accommodation de l’Ecriture à des présupposés en opposition avec cette harmonie, comme « le naturalisme (croyance que seul le système de la nature est le tout de la réalité), l’évolutionnisme, le scientisme, l’humanisme et le relativisme  » doit être résolument rejetée.

Article XX

Dieu étant l’auteur de toute vérité biblique et non biblique, celles-ci sont en conséquence totalement « cohérentes et en harmonie les unes avec les autres, et la Bible dit la vérité quand elle touche des sujets concernant la nature, l’histoire ou toute autre chose ».A l’aide de données extra-bibliques toujours utiles, « on peut procéder à des corrections » d’interprétations erronées. En revanche, toute idée qu’une donnée non-biblique fournit pour « réfuter la Bible » ou pour « avoir priorité sur elle », doit être rejetée.

Article XXI

Il y a harmonie complète entre la révélation spéciale (La Bible) et la révélation générale (la création), donc entre « l’enseignement biblique et les faits naturels ». Aucun fait scientifique véritable n’est en désaccord avec le « sens authentique » des textes bibliques.

Article XXII

Les onze premiers chapitres de la Genèse rapportent « des faits, comme tout le reste de la Bible ». Les « hypothèses scientifiques » modernistes et évolutionnistes sur la création (l’histoire de la terre et l’origine de,l’homme) selon lesquelles ces récits sont des mythes, doivent être rejetées fermement, car elles enseignent l’opposé de la vérité biblique pour là renverser.

Article XXIII

La clarté de la Bible est affirmée en particulier en ce qui confirme le salut, même si tous les passages « ne bénéficient pas de la même clarté ».

Article XXIV

Le chrétien peut comprendre l’Ecriture indépendamment de « la science des spécialistes », sans toutefois ignorer « l’étude technique de la Bible effectuée par les savants ».

Article XXV

Cet article termine la déclaration par l’affirmation que seule une exposition fidèle du texte biblique comme Parole de Dieu « est capable de communiquer la révélation divine et ses applications » en rejetant l’idée d’une proclamation « d’un message de la part de Dieu s’il est en désaccord avec le texte de l’Ecriture ».

Le Seigneur a daigné se révéler à nous par sa Parole. Veillons à la façon dont nous la lisons, afin de ne pas l’interpréter d’après la vision du monde qui prédomine dans notre culture!

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Dossier : Déclarations de Chicago
 
Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.