Etude biblique
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La vie du chrétien né de Dieu (II)

Le chapitre 8 de l’épître aux Romains nous servira de base pour les deuxième, troisième et quatrième parties de cette étude sur la vie du chrétien né de Dieu.

La vie dans l’Esprit – Première partie de Romains 8

V. 1-17: La vie dans l’Esprit

Introduction

Romains 8 doit être lu sur l’arrière-plan de Romains 7. Dans ce dernier chapitre, Paul considère le chrétien dans son corps; au chapitre 8, il le considère dans l’Esprit. Il n’y a pas deux sortes de chrétiens, comme certains commentateurs l’entendent : ceux qui seraient encore dans Romains 7 et ceux qui auraient passé dans Romains 8. Tous les chrétiens vivent aussi bien dans leur corps que dans l’Esprit, qui d’ailleurs habite en leur corps dès leur conversion.

Ceci est confirmé par la fréquence des mots corps et chair.

Chapitre 7: 2 fois corps, 3 fois chair. Chapitre 8: 4 fois corps, 13 fois chair.

La grande différence est la mention de l’Esprit de Dieu: une seule fois au chapitre 7, mais 18 fois au chapitre 8, dans lequel il s’agit du combat du chrétien entre la chair (le Moi incapable de faire le bien) et l’Esprit (qui en donne la possibilité). Autrement dit: c’est le combat entre la puissance du péché habitant dans le corps [7.20] et la puissance du Saint-Esprit qui y habite aussi [8.11].

L’homme régénéré a deux natures : chair et esprit. Exemple: un arbre greffé.

La vieille nature y est encore, crucifiée en quelque sorte, pour porter la nouvelle nature, seule capable de produire de bons fruits.

Mourir à soi-même, c’est se livrer par la foi et l’obéissance au Seigneur, pour que l’Esprit puisse manifester sa victoire sur la chair (nos tendances pécheresses).

Romains 8 peut se résumer en trois titres :

I. 1-17 La vie par l’Esprit
II. 18-27 La gloire à venir
III. 28-39 Toutes choses

Romains 8.1-17: La vie par l’Esprit

On peut distinguer trois parties dans ce passage:

A. 1-4 Plus de condamnation
B. 5-8 Chair et Esprit contrastés
C. 9-17 La vie selon l’Esprit

La pensée de l’apôtre peut aussi être suivie, dans son essence, en lisant 1-4 & 12-17 (considérant 5-11 comme une parenthèse). Lire ces deux passages ainsi donne un certain impact. Mais j’estime la première conception structurellement plus naturelle.

A. Versets 1 à 4: Plus de condamnation

1. Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus, [qui marchent non selon la chair mais selon l’Esprit].
2. En effet, la loi de l’Esprit de vie en Christ-Jésus m’a libéré de la loi du péché et de la mort.
3. Car – chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force – Dieu, en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair;
4. et cela, pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit.

Le donc au début se rapporte au fait que le chrétien veut servir la loi de Dieu, même si, à cause du péché dans sa chair, il ne réussit pas toujours, ce dont il est sincèrement attristé.

Que dit le texte?

Non pas: «il n’y a plus d’accusation», car Satan nous accuse jour et nuit [Apoc 12.10]; c’est pourquoi Christ est notre avocat auprès du tribunal céleste.

Non pas : «rien en eux ne mérite une condamnation», car le chrétien pèche aussi, selon Romains 7; cf. aussi 1 Jean 1.8: Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous.

Mais: Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus.

La raison est donnée au verset 2: la loi de l’Esprit de vie n’a pas libéré la chair; elle m’a libéré de la loi du péché (du désir et de l’habitude du péché) et de la mort (la mort spirituelle, qui exclut de la communion avec Dieu).

Plus de condamnation: sur quelle base? Mon péché a déjà été condamné dans la chair de Christ: Dieu, en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair (sous-entendu: de son Fils).

Pourquoi cela était-il nécessaire? La suite le dit: et cela pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit.

Ici s’impose la lecture de Hébreux 10.1-10!

Pourquoi le péché dut-il être condamné dans la chair de Jésus ? Le verset 4 le dit : et cela, pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie en nous… Résultat pour le chrétien né de Dieu: …nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. «Marcher» indique la façon de vivre dans son ensemble, non pas les actes isolés pris à part. La marche du chrétien doit visiblement indiquer son caractère. C’est pour ceux-là qu’il n’y a plus de condamnation.

B. Versets 5 à 8: Chair et Esprit contrastés

5. En effet, ceux qui vivent selon la chair ont les tendances de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l’Esprit ont celles de l’Esprit.
6. Avoir les tendances de la chair, c’est la mort; avoir celles de l’Esprit, c’est la vie et la paix.
7. Car les tendances de la chair sont ennemies de Dieu, parce que la chair ne se soumet pas à la loi de Dieu, elle en est même incapable.
8. Or ceux qui sont sous l’emprise de la chair ne peuvent plaire à Dieu.

Appliquons-nous un test personnel :

– Qu’est-ce qui me fait le plus plaisir?
– Qu’est-ce qui est le plus important pour moi ?
– A quoi est-ce que je pense le plus souvent ?

«L’homme vaut ce que valent ses pensées.»

Le verset 5 peut se traduire: avoir les tendances de la chair, ou: s’affectionner aux choses de la chair.

Au verset 6:

a) Paul montre les désavantages de l’attitude charnelle.
la mort de la vie spirituelle
de la paix du coeur
de la joie (de vivre)

Le chrétien qui vit charnellement raisonne sans l’Esprit; il se trompe tout le temps, car il n’a pas de directives valables; il va vers la mort.

b) Paul évoque les avantages de la vie spirituelle.
la vie la paix (la quiétude intérieure), opposée au malaise
la paix, opposée au trouble profond accompagnant la marche vers la mort

Au verset 7, Paul s’étend sur les conséquences d’une attitude charnelle. Celui qui veut accomplir la tendance pécheresse de sa chair se fait ennemi de Dieu en s’opposant à la loi de Dieu (celle de l’amour pour Dieu d’abord, pour les plus proches ensuite, puis pour tous ceux qu’il côtoie). L’ennemi de Dieu donne à la chair ce qu’il devrait donner à Dieu. La chair qui ne renonce pas à sa nature pécheresse en arrive à détester la loi et celui qui l’a donnée.

Le verset 8 dit pourquoi ils déplaisent à Dieu: leur principe est, non la recherche de Dieu, mais celle du Moi.

Par contre, le principe du chrétien spirituel (qui marche selon l’Esprit) : il recherche les choses d’en haut [Col 3.2], parce que c’est là que se trouve Jésus-Christ : …en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Sa vie est cachée avec le Christ en Dieu. Christ est sa vie [lire Col 3.1-4].

C. Versets 9 à 17: La vie selon l’Esprit

Dans ces neuf versets, il y a huit fois si!
– quatre fois: si l’Esprit habite en vous
– deux fois: si vous vivez selon l’Esprit
– une fois: si vous êtes enfants de Dieu
– une fois: si nous souffrons avec lui

La vie selon l’Esprit n’est réalisable que si ces conditions sont remplies.

Versets 9 à 11: habités par l’Esprit

9. Pour vous, vous n’êtes plus sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.
10. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice.
11. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ-Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

A la conversion, le Saint-Esprit vient habiter en le croyant; si l’Esprit ne l’habite pas, il n’y a pas eu conversion authentique, c’est-à-dire nouvelle naissance (selon Jean 3).

L’Esprit est d’abord nommé Esprit de Dieu, car il vient de Dieu; Jésus en était rempli. Puis il est nommé Esprit de Christ, car à la Pentecôte, Christ l’a envoyé pour qu’il suscite l’Eglise. Ensuite tout court : Christ.

Jean 14.26: le Père envoie l’Esprit au nom de Jésus-Christ.

Jean 15.26: le Consolateur (= l’Esprit), envoyé par Jésus de la part du Père, est l’Esprit de vérité provenant du Père pour rendre témoignage de Jésus- Christ; c’est là sa mission principale.

Ces versets 9 et 10 confirment la Trinité: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit sont inséparables.

Digression:

Il est intéressant de noter ici que la Trinité est évoquée 293 fois dans l’épître aux Romains, comme suit :
Dieu (le Père), 159 fois = 54,5%
Christ, Jésus-Christ, le Seigneur, 110 fois = 37,5%
l’Esprit, le Saint-Esprit, l’Esprit Saint, 24 fois = 8%

On s’est mis, depuis le mouvement pentecôtiste et son extension charismatique, à parler beaucoup plus du Saint-Esprit que de Dieu, le Père et le Fils; ce n’est pas ce que fait la Bible, qui ne contient pas une seule prière adressée au Saint-Esprit. (Ceux qui en voient une en Ezéchiel 37.9 n’ont pas remarqué que ce n’est pas une prière au Saint-Esprit, mais une communication que Dieu demande à Ezéchiel de faire à l’Esprit, quelle qu’en soit la signification.)

Il est aussi intéressant de noter que la proportion trouvée dans Romains est à quelques dixièmes près la même dans les lettres des apôtres et l’Apocalypse (forcément elle varie sensiblement dans les Evangiles et les Actes). Ce n’est certes pas un hasard; rien n’est un hasard dans la Bible inspirée du Saint-Esprit, qui attire l’attention avant tout sur Jésus-Christ.

L’homme créé à l’image de Dieu étant aussi trinitaire, comme cela est exprimé si clairement dans 1 Thessaloniciens 5.23 (… tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps), Dieu rachète aussi le corps. Le corps meurt à cause du péché d’Adam; ce châtiment est universel, non individuel. L’esprit de l’homme vit à cause de la justice [Rom 5.15,17], à savoir la justification obtenue par la foi [5.1].

L’esprit du chrétien vit à présent. Le corps vivra (deviendra immortel) à la résurrection [v.23].

Nous vivons donc selon l’Esprit dans un corps encore mortel, mais qui est déjà le temple du Saint-Esprit [1 Cor 6.19-20]. La garantie de notre immortalité physique est la résurrection de Christ [v.11].

Versets 12 à 14: Débiteurs de l’Esprit – fils de Dieu

12. Ainsi donc, frères, nous sommes débiteurs, mais non de la chair, pour vivre encore selon la chair.
13. Si vous vivez selon la chair, vous allez mourir; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez,
14. car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.

Le verset 13 fait allusion à un choix: Le chrétien peut vivre charnellement, mais alors il est jugé dans son corps par Dieu [1 Cor 11.30-32]. Mais attention: il y a des maladies qui ne sont aucunement des châtiments de Dieu (exemple: Job!). Pour citer Calvin: «La mort de la chair est la vie de l’homme.»

Le verset 14 est une définition de l’enfant de Dieu. Il est guidé par l’Esprit, c’està- dire obéit à la loi morale de Dieu telle qu’il la trouve dans la Bible. Il ne se laisse donc pas guider par les appétits de la chair qui sont contraires à cette loi. Les versets 15 et 16 indiquent l’action de l’Esprit en nous.

15. Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba! Père!
16. L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

Ce que l’Esprit ne fait pas: il ne produit pas la crainte, qui est produite par la servitude au péché sous la loi. Les religions païennes sont toutes caractérisées par la crainte.

Ce qu’il fait: L’Esprit adopte et donne la nature de fils de Dieu par la nouvelle naissance; il fait ressembler à Christ; il donne libre accès au Père (un petit enfant crie…).

L’Esprit nous donne l’assurance d’être fils de Dieu; il nous fait percevoir ce fait par sa présence, et il fait que nous obéissions de cour à la règle de doctrine transmise [Rom 6.17], dont le premier principe est que toute notre vie est placée sous la grâce (le pardon) de Dieu.

Par l’action de l’Esprit :
– nous aimons la parole de Dieu
– nous aimons les autres enfants de Dieu
– nous ressentons le besoin de prier
– nous savons que Dieu nous aime
– nous aimons Dieu et acceptons tout de sa main [verset 28]

Le verset 17 dit les conséquences d’être enfants de Dieu:

17. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui.

1. Nous sommes héritiers de Dieu; nous héritons de sa nature; de sa sainteté; de sa perfection.

2. Nous sommes cohéritiers de Christ; nous héritons le royaume (nous sommes appelés à régner avec Christ); la gloire de Christ [verset 30].

Mais il y a un « si »: nous acceptons la souffrance morale et physique en nous rappelant que Jésus a souffert plus que nous ne souffrirons jamais. Non pas: souffrir pour être glorifié, mais souffrir parce que un avec Jésus-Christ, dans la souffrance et dans la gloire.

Résumons: Le croyant né de l’Esprit vit dès lors selon les tendances de l’Esprit… si du moins l’Esprit de Dieu habite en lui.

J-P. Sch.

(N.D.L.R.: Nous poursuivrons l’étude de ce chapitre dans le prochain no de PROMESSES).

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