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L’intégrité de la foi chrétienne dans un monde en mouvement

Psaume 119 : 1 -8 :

Heureux ceux qui sont INTEGRES dans leur voie,
Qui marchent dans la loi de l’Eternel !
Heureux ceux qui gardent ses préceptes,
Qui le cherchent de tout leur coeur,
Qui ne commettent point d’iniquité,
Et qui marchent dans ses voies !
Tu as prescrit tes ordonnances,
Pour qu’on les observe avec soin.
Puissent mes actions être bien réglées,
Afin que je garde tes statuts !
Alors je ne rougirai point,
A la vue de tous tes commandements.
Je te louerai dans la droiture de mon coeur,
En apprenant les lois de ta justice.
Je veux garder tes statuts :
Ne m’abandonne pas entièrement.

L’histoire de l’homme est décrite comme une suite ininterrompue de changements. Certains d’entre eux ont été si marquants pour la vie des êtres humains, que ces derniers ont appelé de très longues périodes de temps : Age de la pierre, Age du fer, etc. Aujourd’hui, le changement prend le caractère de bouleversement, un bouleversement qui se transforme en drame. Il est plus riche de conséquences qu’il ne l’a jamais été en d’autres temps, et nous devons constater qu’il ne s’agit pas simplement d’une appréciation surfaite de notre importance présente. Partout, on entend parler de révolution. Mais la révolution scientifique atteint un tel volume que l’information mise à disposition de l’étudiant est doublée tous les dix ans. Une autre révolution, présentant des problèmes sans fin, la concentration urbaine est mise en évidence par la création de métropoles abritant la grande majorité des humains.

La révolution sexuelle, la grande liberté accordée à la femme, les moeurs dissipées de la société, la pilule, la « nouvelle moralité » mettent en danger nos traditionnels standards de conduite. Il semble que tous les secteurs de la vie soient affectés par le changement, un changement radical. Un journaliste disait: « Le changement est l’événement le plus important du monde d’aujourd’hui, et nous ne le saisissons pas complètement ». Si nous ne comprenons pas l’origine et la signification des changements qui s’opèrent autour de nous, nous ne serons pas capables de nous y adapter, d’en apprécier l’efficacité et la portée, et d’en juger le rapport avec la réalité de notre foi chrétienne.

Causes de changement culturel

La vieille culture de notre civilisation occidentale est en train de se désintégrer, de faire place à d’autres. Il y a au moins quatre raisons à cela :

A. La diminution du respect envers l’autorité.

B. Une large aisance généralisée, permettant une meilleure répartition des biens.

C. La foi en la valeur de tout ce qui est moderne.

D. L’importance des découvertes scientifiques, dont les conséquences n’ont pas été évaluées avec assez de soin. Chacune de ces raisons est, cela va sans dire, la résultante de nombreux facteurs.

Le déclin du respect de l’autorité est associé à l’apparition de lois égalitaires ; le peuple n’a plus de crainte et de respect envers le gouvernement et la classe dirigeante. La distance entre dirigeants et dirigés ayant diminué, il en est de même du respect dû à l’autorité. La respectabilité de la personne aussi a fléchi, pour plus de spontanéité, de loisirs, de relâchement des moeurs sexuelles, de l’amour de l’argent.

Le niveau de vie plus élevé a permis d’opérer des choix… Le plein emploi, l’abondance matérielle modifient l’état d’esprit envers le gouvernement. Au lieu d’être crainte et acceptée avec révérence, l’autorité est aujourd’hui contestée. L’individu réclame volontiers ses droits. Une plus grande division ,du travail, un désir accru de gagner beaucoup, un champ d’activité plus étendu, tout cela fait tomber à terre les vieux fondements de la société.

Puis, les valeurs matérielles du temps présent étant considérées comme un avantage social considérable par rapport au passé, la culture « de masse » a engendré l’appréciation et la foi en ce qui est moderne. Autrefois, les peuples croyaient implicitement en la sagesse et la valeur des expériences passées, que ce soit la morale traditionnelle, littérature ou expérience personnelle de leurs ancêtres. Actuellement, la sagesse est sensée ne résider que dans une seule classe d’âge, celle de la jeunesse! La tradition fait place à l’expérience contemporaine, les valeurs anciennes et reconnues au modernisme: ce sont les influences qui déterminent la société actuelle.

Cette disposition d’esprit, ouverte aux expériences scientifiques, admet que le principe de la virginité et de la continence sexuelle peut être sapé à la base par la contraception. Et comme l’heure que nous vivons a infiniment plus de valeur que la journée écoulée ou que celle à venir, alors !… la pilule rose conduit un nombre toujours plus grand d’adolescents à fuir les responsabilités. Tout cela est la plate-forme sur laquelle se bâtit notre vie contemporaine.

« L’intégrité de l’organisme est indispensable aux manifestations de la conscience » (Carrel).

Qu’est-ce que l’intégrité de la foi ? La probité ne s’exerce qu’envers les autres, elle se défend de faire tort à personne,
elle exclut toute injustice. L ‘honnêteté est valable pour soi comme pour les autres,
elle défend de faire tort à personne,
de plus elle commande de faire à autrui ce que nous voudrions qu’il nous fût fait,
elle exclut le mal et même les mauvaises manières de faire le bien ! L’intégrité comprend la probité, l’honnêteté, la rectitude,
elle se défend et se conserve,
elle exclut l’altération, la corruption et le vice,
elle se maintient pure, intacte et entière. Dans le monde moderne, l’intégrité de nos croyances chrétiennes est mise en question.

Le christianisme, un jeu ?

Il est donc juste et raisonnable que nous nous posions des questions. Ce problème de l’« INTÉGRITÉ » de notre foi va être mis sous la loupe, examiné et sondé toujours plus profondément, car les sciences du comportement humain se développent à leur tour. Un psychologue a popularisé dans le public la manière dont les hommes jouent les « Jeux de la vie ». En sondant le fond de cette pensée, dit-il, les « jeux » sont dramatiques et malhonnêtes, rarement authentiques et véridiques. Mais dans la vie sociale, ils ont un but utile en maintenant notre stabilité et notre satisfaction psychique. Cependant, en raison de leur importance considérable en des situations diverses, comment pouvons-nous être sûrs que notre religion n’est pas un « jeu » auquel nous participons ? Pourriez-vous admettre que nous ayons été attirés dans un jeu qui porterait le nom de « jeu de la vie de l’église » ? Est-ce que notre christianisme ne serait que cela ? Un jeu au cours duquel certains hommes manipuleraient la vie d’autres hommes…

Un jeu supposé divin que nous jouerions, à divers degrés de tromperie, de malhonnêteté, ou sjmplement en jetant de la poudre aux yeux du « simple », du « non-averti » !

Sinon, comment parler de la valeur de notre foi chrétienne et montrer la différence qu’il y a entre elle et un « jeu religieux » ?

Le christianisme déformé ?

L’intégrité de la foi est beaucoup plus qu’une récitation formelle du symbole des apôtres ou que l’assentiment à un certain nombre de règles. Dès la fin du Moyen-Age, deux faits ont tendu à déformer et à rendre superficielle la vraie dimension de la foi chrétienne…

A. L’invention de l’imprimerie a peut-être conduit à donner trop d’importance à la parole écrite, alors que l’église primitive était sous l’influence très réelle de « la Parole faite chair », influence qui commandait toute leur manière de vivre. Il est possible de se plonger dans l’encre de l’imprimeur, en recherchant le vrai mot et la vraie foi, mais sans être chrétien soi-même ! B. Le développement de la recherche universitaire dans tous les domaines a abouti à un mauvais résultat dans les facultés de théologie. Elle a fait de la théologie une branche de science, plutôt qu’une question de foi; elle en a fait une revendication de la science à l’usage de l’intelligence, plutôt qu’un engagement de toute la personne. Comme la science a affaire à des choses et que les choses ne réclament rien… de même la théologie, elle aussi, ne réclame rien. Mais la foi chrétienne appartient à la nature et au cadre des êtres, et elle met une emphase telle sur la valeur des personnes, que Dieu lui-même est décrit en des termes personnels. Tout le vocabulaire des expressions: rédemption, pardon, réconciliation, justification appartient au monde des relations et des droits personnels. La foi chrétienne dans son ensemble est bien plus que crédo et théologie. Elle n’est rien moins que l’abandon total de toute sa personne à Dieu en Christ, en réponse au don de son Saint-Esprit.

Le développement de l’intégrité

Nos personnalités elles-mêmes sont la conséquence de l’interdépendance étroite de diverses fonctions. Sans trève, nos vies forment l’arène de luttes entre des forces qui s’intègrent et se désintègrent à tous les niveaux de notre être corporel, mental, émotionnel ou moral. Quelques-unes de ces forces sont diversement agissantes sur le plan psychologique et moral. Elles sont décrites par l’apôtre Jacques en ces termes: « l’homme dont l’âme est partagée est inconstant dans toutes ses voies » ( 1 : 8). Comme le buveur, c’est un homme qui n’est pas ferme sur ses pieds, mais ambivalant dans sa personnalité. Avec cela, nous devons reconnaître que le terme « personne intègre » n’est pas un synonyme exact de « personnalité chrétienne ». Nombreux sont les non-chrétiens au caractère plus mûr, plus stable que beaucoup de chrétiens. Cela, l’apôtre le reconnaît, car toute son épître parle de malades dans l’église, de nerveux, de personnalités querelleuses, dominées par toutes sortes de problèmes intimes.

Cependant, il ne faut pas aller à l’autre extrême, et dire, comme quelques psychanalystes, que la croyance chrétienne, de sa véritable nature, n’est pas intègre. La religion chrétienne est bien plus qu’une tactique enfantine et défensive pour s’attaquer à l’anxiété, au doute et au désespoir de l’être humain. « La religion procure et fournit l’intention première et profonde qui permet au chrétien, à chaque stade de sa croissance, de trouver un sens à sa relation avec Dieu et Dieu dans Sa plénitude ». Ainsi, là où l’humaniste serait satisfait, disant: « Voilà un vrai spécimen de l’homme complet », le chrétien dirait: « quel magnifique chrétien il ferait! ». La santé de l’âme n’est que le point de départ de la vie chrétienne et non sa destination. C’est ainsi que le chrétien prétend que la conception de l’intégrité de l’homme par l’humaniste ne va pas assez loin; que, à vrai dire, elle est inadéquate à l’existence et à la destinée de l’homme, à ses problèmes de culpabilité et à la mort, à la validité de sa morale et à sa manière de vivre.

Caractéristiques de l’intégrité de la foi chrétienne

Nous voulons chercher à décrire brièvement quatre caractéristiques de l’intégrité de la croyance chrétienne telle qu’elle est décrite au Ps. 119 et dans l’épître de Jacques.

A. Premièrement, cette intégrité est saine, fortifiante, heureuse ou bénie. Si tu désires la loi de Dieu par-dessus toute autre chose, dit le Psalmiste, si tu cherches la sagesse qui vient d’En-haut, dit l’apôtre, ta vie sera agréable, heureuse, saine. « Heureux ceux qui obéissent à ses enseignements, ceux qui les recherchent de tout leur coeur » (Ps. 119: 2). Si quelqu’un écoute la Parole et la met en pratique, « il trouvera son bonheur dans son obéissance » (Ja. 1 : 25). Dans son sermon sur la montagne, notre Seigneur mit l’emphase sur une telle vie, une vie heureuse, béate, bien remplie, balancée à tous égards, soit en ce qui la concerne, soit quant au prochain, soit avec Dieu. Cela forme la vision d’une vie beaucoup plus élevée que le fait d’avoir simplement un corps sain ou d’être dans un état d’esprit heureux.

B. Un second attribut de l’intégrité chrétienne est la stabilité et le courage moral. La lecture du psaume 119 en particulier permet de saisir les profondes détresses que le croyant partage avec l’humanité, détresses parfois plus intenses, mieux réalisées, à cause du silence et de l’apparente indifférence de Dieu. Quoi qu’il en soit, l’homme de Dieu peut poser ses pieds sur la sûre Parole de Dieu. « Comment le jeune homme rendra-t-il pure sa conduite ? C’est en restant fidèle à ta Parole ». Aussi confesse-t-il : « Je te cherche de tout mon coeur. Ne permets pas que je m’égare loin de tes commandements! J’ai serré ta Parole dans mon coeur, afin de ne pas pécher contre toi ». Si nous désirons chercher la sagesse qui vient d’En-haut, nous dit Jacques, nous trouverons qu’elle est « exempte de duplicité et d’hypocrisie. (3: 17). Comme nous sommes, nous chrétiens, dans une société dont l’immoralité n’a plus de limite, nous devons prendre refuge dans la Parole de Dieu, dans la réalité d’une sagesse divine, dans la sécurité qu’elle nous apporte.

C. Le troisième attribut que nous apporte l’intégrité de notre foi est son but moral. La liberté n’a pas de sens si l’on n’a pas un objectif à atteindre. Une foi entière n’a pas de valeur si elle n’a pas un objet à entourer, à choyer, à cultiver. C’est ainsi qu’il n’est pas suffisant d’avoir du succès dans notre carrière ou dans notre vie émotionnelle. Nous avons besoin d’une direction, d’un chemin à suivre, d’un sens à la vie. Vous pouvez posséder une excellente intelligence ou être une personnalité attractive, mais qu’est-ce cela si vous n’avez pas de vision ? Le psalmiste a un but qui transparaît dans les 176 versets de son poème. Il a une ambition qui le domine, un appétit insatiable de vouloir comprendre, de vouloir obéir, de vouloir accomplir la loi de Dieu, dans le courant de toute sa vie. Jacques a un but en écrivant son épître, « car il est serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus- Christ ». A notre naissance, nous fûmes engagés sur un chemin de vie. Ce serait magnifique si quelqu’un, lisant ces lignes, réalisait qu’il pourrait lui aussi confier sa vie entière à Jésus-Christ, pour les jours encore à parcourir.

D. Finalement, laissez-moi ajouter que notre recherche d’intégrité comme chrétien, n’a pas de fin. Nous serions des fats, des pharisiens, si nous pensions être arrivés! Pas du tout. Nous sommes seulement en passe d’y aller… C’est pourquoi les premiers chrétiens ont été nommés « Ceux de la route ». Ils étaient des pèlerins sur la route; ils n’étaient pas arrivés! Tout comme nous ne pouvons réduire en de simples formules les problèmes de la vie, ainsi le fait d’être chrétiens ne nous assure pas un voyage sans heurts.

C’est même le contraire qui peut arriver, car le christianisme rend notre vie plus compliquée, plus tendue. S’il y a peut-être davantage de maladies de nerfs parmi les chrétiens, la raison en est que le but à atteindre est plus élevé! Comme le dit Jacques, les chrétiens sont un peuple appelé à faire face aux « épreuves diverses qui surviennent » (1 : 2), en plus de celles qui les atteignent de par leur propre stupidité.

Oui, l’intégrité de la foi chrétienne est une valeur et je ne connais rien de plus précieux. Paul, l’apôtre, pouvait dire: « Pour moi, vivre, c’est Christ ! Non que j’aie atteint le but, mais je cours vers le but pour gagner le prix ». C’est ainsi qu’ayant un tel but, le chrétien de même est sur un chemin de mouvement, de changement, sur une route où il sera transformé à l’image de Christ. Entre temps, c’est un chemin de vie qui demande sagesse, foi, honnêteté, prières, amour pratique pour le bien des autres. C’est une vie guidée, intégrée à Christ, à coeur ouvert, dans une obéissance voulue à la Parole de Dieu.

Witness 1177, adapté avec autorisation
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