Série: Doctrine
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Le rôle de la famille dans le christianisme (1)

ETHIQUE PRATIQUE

(2e partie et fin)

D. Les rôles et les fonctions de la famille

Nous avons examiné les origines de la famille et son caractère profond, sa structure; voyons maintenant quel est son rôle fondamental, ou plutôt quels sont les nombreux rôles qu’elle est appelée à jouer. Il nous faut remarquer tout d’abord que la famille a, dans nos sociétés actuelles occidentales, une fonction extrêmement limitée. Et ce modèle de famille, de par la domination politique, économique et culturelle de l’Occident, a un grand pouvoir d’attraction sur toutes les familles du monde. Mais ce modèle occidental, lorsqu’on le compare au modèle biblique (et au modèle largement répandu parmi les nations, même non chrétiennes, pendant des générations), est en fait une image profondément déformée, qui ne reflète plus le vrai caractère de la famille et les accomplissements potentiels de cette institution. Le modèle actuel occidental de la famille – un regroupement temporaire, fragile et instructuré d’individus égaux et interchangeables – n’a en fait plus grand chose à voir avec la famille telle qu’elle est révélée dans les enseignements des Écritures. Cette vision occidentale réductionniste de la famille est une anomalie 9 sociologique et historique, une aberration philosophique 10, et du point de vue de la Foi Chrétienne Historique, indiscutablement hérétique théologiquement. C’est un modèle à rejeter résolument si nous voulons nous attaquer aux nombreux problèmes qu’il a apportés à notre civilisation.

1. La famille en tant qu’élément fondateur de la société

Comme en témoigne clairement la Torah, la famille possède une priorité temporelle sur toute autre institution sociale. Dieu a d’abord créé Adam, puis d’Adam il a tiré Eve et ensemble ils ont donné au monde des enfants. Toutes les institutions sociales – religieuses, politiques, économiques, culturelles et autres – ont leurs racines en cette famille originelle. Et ceci suffit à justifier la finalité de ce Congrès et explique son motto: la famille naturelle est l’élément fondateur de la société.

Mais il nous faut dire encore beaucoup de choses. Avec la diversification de la société, les fonctions qui par le passé étaient tenues exclusivement par la famille dans les domaines de la religion, de la politique, de l’économie et de la culture, se sont vues déléguées à de plus larges institutions, jugées plus aptes à accomplir ces fonctions , telles que l’État, l’Église, les organisations commerciales, les écoles, etc. Il n’en reste pas moins que plusieurs de ces fonctions font toujours partie, en substance, de la vocation fondamentale de la famille. C’est une chose de les déléguer à d’autres organisations. C’en est une autre d’abandonner les fonctions politiques, économiques, éducatrices et religieuses de la famille à l’État, à l’Église, aux organisations commerciales ou aux écoles; cela constitue un détournement de la vocation des vraies fonctions de la famille. La famille occidentale a en fait renoncé à pratiquement toutes les fonctions que Dieu lui avait assignées, et les a abandonnées à l’Etat Tout-puissant. Elle est dès lors devenue une coquille vide, un assemblage temporaire et insignifiant d’individus, menacé à tout moment d’être dispersé. Malgré leurs prétentions à la liberté et à l’autonomie, ces individus sont totalement dépendants du bon fonctionnement de notre nouveau Leviathan, l’État moderne bureaucratique. Comme nous sommes éloignés aujourd’hui de cette réalité sociale si bien exprimée par le proverbe anglais: Every man’s home is his castle («le foyer de chaque homme est pour lui un château»). Nous allons maintenant examiner ce que représente la vision biblique de la famille.

2. La famille en tant qu’ordre politique en miniature

Dans la perspective biblique, le mot gouvernement ne s’applique pas en premier lieu au gouvernement de l’état. Les hommes et les femmes doivent d’abord savoir se gouverner soimême avant de vouloir gouverner les autres. Mari et femme peuvent alors s’efforcer de gouverner leur maisonnée. Puis vient le gouvernement d’organisations plus larges, telles que l’Église, les entreprises commerciales, et toutes sortes d’associations volontaires. Et c’est seulement après que l’on parle de gouvernement en tant que gouvernement de la société au sens large. On fait bien de se rappeler qu’au début (c’est-à-dire à la création du monde), la famille biblique constituait le premier ordre politique. De par sa nature même, elle représente une société politique indépendante. Elle possède une autorité présidentielle en la personne du père; un gouvernement différentié sous la forme de la direction commune de la famille par les parents. Et placés comme ils le sont sous l’autorité suprême de la loi de Dieu, les gouverneurs de la famille établissent les règles par lesquelles elle fonctionne; la famille exerce donc une fonction législative. De plus, au sein de la famille, les parents constituent une autorité judiciaire qui peut, de son propre chef, juger les cas où les lois de la famille ont été violées. Enfin, la famille exerce des fonctions policières très claires, puisqu’elle possède l’autorité biblique lui permettant de punir les actes contraires aux lois de son modeste état.

Voilà les privilèges et devoirs qui, d’une perspective biblique, font de chaque famille un ordre politique indépendant. Bien sûr, ce microcosme politique ne vit pas dans un vacuum, indépendant d’un ordre politique plus large, celui de l’État, placé à son tour sous l’autorité suprême de la loi de Dieu. La signification exacte de la Parole de Dieu est définie par l’enseignement magistérial de l’Église fidèle. L’état est obligé, chaque fois que c’est nécessaire, de punir tout crime perpétré au sein du microcosme politique qu’est la famille. Mais l’intervention d’une telle autorité externe doit se limiter strictement aux crimes bona fide et ne doit être entreprise qu’avec prudence. Car c’est aussi une des fonctions de l’état, tel qu’il est compris dans la Bible, de veiller à ce que l’indépendance de ces ordres politiques miniature familiaux soit préservée. Ce que nous observons de nos jours en Occident, c’est l’action persistante de l’état séculier (i.e. athée), qui cherche à usurper les fonctions politiques de la famille et donc de les réduire à néant. Dans mon pays, la Suisse, par exemple, l’autorité paternelle a été légalement abolie au nom d’une égalité (et même interchangeabilité) fonctionnelle entre mari et femme. Les noms même de «époux» et «épouse» n’apparaissent plus dans notre loi matrimoniale fédérale. Ils ont été remplacés par le terme de «partenaire». Dans certains pays européens, les punitions corporelles que la Bible autorise les parents à utiliser à l’égard de leurs enfants peuvent aujourd’hui amener les parents en prison! Et nous sommes maintenant en train de nous enfoncer encore plus loin dans la dévaluation de la famille biblique avec le projet de nos autorités de donner statut légal aux soi-disant «couples homosexuels ». Cette aberration de la nature et de la morale a récemment passé dans la loi en France, qui suit ainsi l’exemple des Pays-Bas, du Danemark, de la Suède, de la Norvège et de l’Islande. Il est évident aujourd’hui que nos nations «post-chrétiennes» ont perdu tout sens de la nature et de la finalité de la famille. Les nations non-chrétiennes n’ont pas encore atteint un stade aussi avancé de corruption intellectuelle, morale et sociale. Entre autres valeurs, elles conservent encore – mais pour combien de temps? – un sens de la signification créationnelle de la famille.

3. La famille en tant qu’ordre économique en miniature

La vision biblique de la famille implique également un haut degré d’autonomie sur le plan économique. La famille est essentiellement conçue comme un organisme économique indépendant. Donc, d’un point de vue chrétien, l’élément économique de base de la société est la famille. Dans ce sens, tous les membres de la famille ont un rôle décisif, mais différencié, à jouer dans l’économie familiale. Le père porte la responsabilité de pourvoir aux besoins matériels de la famille. Et en cela, il est secondé par les activités très variées de son épouse – de qui le travail touche principalement à la construction du foyer – mais les enfants aussi, en grandissant, deviennent des aides de plus en plus utiles. Les domestiques, et dans certaines sociétés les esclaves, doivent, du point de vue biblique, être considérés comme faisant partie de la maison et être traités en conséquence. Bien sûr, en se mariant, les enfants quittent leurs parents pour constituer leur propre nouvelle famille indépendante. Mais les liens latéraux qui unissent les familles restent forts. Ces extensions de la famille originale forment de nouveaux organismes politiques et économiques, fonctionnant indépendamment des parents mais non oublieux des responsabilités qu’ils gardent envers ceux-ci. Cette relative autarcie économique a été jusque dans un passé récent un phénomène très commun, la ferme familiale en Europe en est un exemple. Un autre exemple en était la petite échoppe artisanale 11. En tant que famille, nous avons fait l’expérience de l’efficacité et du pouvoir d’un tel organisme familial, surtout dans la bataille que nous livrons depuis vingt-cinq ans pour la défense de la famille traditionnelle en Suisse Romande. Sans l’aide constante de mon épouse et de mes enfants, qui ont tous collaboré de bon coeur dans le cadre de notre Association Vaudoise de Parents Chrétiens, nous n’aurions jamais pu accomplir autant de choses 12.

Mais ce n’est pas tout. Une vision aussi hautement fonctionnelle de la famille implique une attitude positive à l’égard de la naissance des enfants. Dans la perspective biblique, la naissance d’un enfant est toujours vue comme une grande bénédiction et la croissance de la famille perçue comme un accroissement de pouvoir. En effet, une famille bien organisée, hiérarchique et disciplinée, est une organisation très puissante. Et c’est bien pour cela que l’État moderne athée s’acharne à la détruire. Car une telle famille est non seulement une institution très productive, mais elle constitue en plus un élément fondamental et extrêmement efficace dans l’exercice de l’assistance sociale. Dans une telle famille, les vieux parents ne sont pas cruellement privés de toute fonction productive dans la société par l’obligation de prendre leur retraite à un âge arbitraire, mais, leurs forces diminuant, ils réduisent progressivement leurs activités. Leurs vieux jours sont assurés, non par les plans de retraite fragiles et impersonnels de l’état, mais par le soutien personnel que leur apportent leurs nombreux enfants, pour qui honorer son père et sa mère garde toute sa signification. Au sein d’une structure aussi forte et flexible, il est également aisé d’intégrer les membres non mariés de la famille. Ainsi, tous – jeunes et vieux, mariés et célibataires – jouent un rôle important dans les multiples facettes de la vie de famille. Le ressort d’une telle famille en fait un organisme capable de soutenir ses membres en situation de crise, en cas de maladie, par exemple, de deuil ou de perte d’emploi. Une institution aussi forte et flexible est un véritable rempart contre les assauts totalitaires de l’état bureaucratique moderne.

4. La famille en tant qu’organisme culturel et éducationnel

En Occident, il est considéré comme normal que la famille ne soit pas directement impliquée dans l’éducation scolaire des enfants. En général, cette tâche est déléguée au système éducationnel de l’état. Mais l’enseignement biblique à ce sujet est très clair: cette tâche est un devoir incombant aux parents, qui sont responsables devant Dieu de l’éducation religieuse, morale, intellectuelle et pratique donnée à leurs enfants 13. Les parents peuvent décider de déléguer leur autorité à des organisations externes à la famille, à des écoles privées par exemple, qui enseignent leurs enfants dans un cadre qu’ils approuvent, ces parents n’en demeurent pas moins personnellement responsables de l’éducation donnée à leurs enfants. Le mouvement Christian Home School (Ecole chrétienne à la maison) qui a pris tant d’ampleur depuis sa création aux États-Unis il y a à peu près vingt ans et qui a aujourd’hui pris racine dans plusieurs autres pays, a beaucoup contribué à la restauration de cette fonction éducationnelle vitale pour la famille 14. Les résultats académiques et éducationnels en ont été remarquables. Mais ce n’est pas tout; la restauration de cette fonction parentale a aussi eu des effets exceptionnels sur la vie même, la structure et la cohésion des familles impliquées. Le retour des parents à cet aspect d’obéissance active aux conditions de l’alliance biblique a amené avec lui de grandes bénédictions. Non seulement, les enfants sont élevés dans la foi chrétienne de leurs parents, mais les parents eux-mêmes redécouvrent les richesses immenses et inattendues de l’institution que Dieu leur a confiée. Ce chemin mène à la restauration de la famille en tant qu’institution fondatrice de la société et au détrônement des prétentions religieuses – dans ce cas culturelles et éducationnelles – de l’état et de sa domination arrogante et contre nature sur les institutions de la société. Le retour à ce chemin d’obéissance à Dieu ne peut que mener à la construction de structures sociales saines dans nos pays.

5. La famille en tant qu’institution religieuse

Il n’est évidemment pas possible de parler du rôle de la famille dans le christianisme sans mentionner son rôle religieux. Comme nous l’avons déjà fait remarquer, la famille est indestructible, car en tant qu’institution créationnelle, elle porte l’image de la Famille Céleste, la Sainte Trinité, Un Dieu en Trois Personnes divines, Père, Fils et Saint Esprit. Nous avons vu aussi que la relation tendrement autoritaire et soumise entre mari et femme constitue une image vivante de la relation qui unit Jésus-Christ à son Église, l’Église représentant le précurseur de la nouvelle création. Dans la perspective chrétienne historique, qu’elle soit orthodoxe orientale, catholique romaine, évangélique ou réformée, la famille est une institution alliancielle. La famille est donc vue comme une institution placée sous la protection spéciale de Dieu. Depuis la fin du XVIIe siècle ce caractère allianciel de la famille a été remplacé en Occident par la notion séculière que la famille ne serait qu’une institution contractuelle, et tant que telle, dissoluble à volonté. La vision de la famille en tant que forme créée stable (comme les espèces en biologie, ou les éléments en chimie) a bel et bien été abandonnée à la faveur de la notion selon laquelle les individus (comme les atomes isolés de la physique newtonienne gouvernés seulement par les lois mathématiques) peuvent «faire» (ou défaire) la famille à volonté. L’Occident a donc abandonné toute perception du caractère sacré de la famille 15. Cette sécularisation de la famille est le fruit de l’athéisation de la pensée occidentale. Aujourd’hui, avec la reconnaissance légale des soi-disant «mariages homosexuels », nous avons franchi un seuil de plus. Nous ne reconnaissons même plus la normativité du caractère naturel de la famille.

En tant qu’institution religieuse, la famille a la priorité temporelle et pratique (sinon spirituelle) sur l’Église. Au commencement, et en la personne de nos premiers parents, Adam et Eve, la famille représentait l’Église. Il est intéressant de remarquer que les premiers sacrifices, ceux de Caïn et d’Abel, ont été offerts dans le cadre de la famille. Ce qui vaut aussi pour Noé aux temps du déluge, et pour les sacrifices offerts par Abraham, Isaac et Jacob. Cet état de choses changea quelque peu avec l’instauration des cérémonies de la loi mosaïque et bien plus tard avec la forme ecclésiastique d’adoration pratiquée dans l’église apostolique. Dans l’église apostolique des premiers temps, la maisonnée biblique servait souvent de noyau pour l’établissement de nouvelles églises locales. Mais même aujourd’hui dans la famille chrétienne, le père garde une autorité spirituelle qui fait de lui non seulement le chef politique, judiciaire et économique de son microcosme social, mais qui en fait également le chef religieux. Nous avons vu que dans la perspective chrétienne, le gouvernement est d’abord personnel; puis le gouvernement est celui de la famille par les parents; et pour finir, nous arrivons au gouvernement politique de la nation. De même, la relation du chrétien avec Dieu est tout d’abord intimement personnelle; puis elle s’exprime dans le contexte plus large du culte de famille; enfin, elle est officiellement ecclésiastique. Nous avons découvert, pas à pas, à quel point, dans la perspective chrétienne, la famille naturelle représente l’élément social fondamental. Nous voyons maintenant que cela est vrai aussi dans la sphère religieuse. Car si la famille est spirituellement en désordre, la communauté religieuse souffrira des mêmes troubles. Et à leur tour, de tels désordres religieux auront des conséquences très fâcheuses sur la société tout entière.

E. Conclusion

Il est temps de conclure notre rapide étude du rôle de la famille dans le christianisme. Ce que j’ai brièvement essayé d’évoquer devant vous n’est évidemment pas une description sociologique de l’état actuel de la famille dans ce qu’il reste aujourd’hui d’une chrétienté autrefois vivante, créative et généreuse. L’image que j’ai tenté de peindre devant vous est celle d’un modèle à imiter, modèle que tous ceux qui souhaitent la restauration de la famille devraient s’efforcer de mettre en pratique. Ce but à atteindre n’est rien moins que l’actualisation du modèle original de la famille établi à la création pour tous les hommes. Ce modèle est, certes, déformé par notre péché, notre désobéissance rebelle à la Sainte Loi de Dieu révélée dans la Torah, dans tous les commandements contenus dans le Tanak et dans le Témoignage Apostolique. Et les pouvoirs omniprésents aujourd’hui qui sont derrière l’utopie athéiste (et panthéiste) du globalisme s’acharnent à faire disparaître de la surface de la terre le peu qui reste de ce modèle dans nos nations. Mais l’assaut mondial actuel contre la famille – une guerre culturelle, politique, économique et spirituelle dont ce congrès témoigne amplement – cet assaut doit être vu comme un signe sûr du saint mécontentement de Dieu envers la condition actuelle de l’humanité. En conséquence de la formidable montée du mal dans notre monde, Dieu, fidèle à ses jugements allianciels quant à la persévérance bornée dans le péché, jugements consignés dans son Alliance avec les hommes, Dieu est aujourd’hui clairement en train de retirer sa main protectrice des familles et des nations de la terre. Il nous faut confesser que ce jugement divin sur les familles du monde frappe d’abord et avant tout, et le plus fort, nos nations chrétiennes – les nations d’une chrétienté impie, immorale et apostate. Il est toujours possible de détourner le jugement de Dieu, mais uniquement par une véritable et sincère repentance; par un abandon des hommes de leurs voies mauvaises et leur retour à la vénération et à l’obéissance dues au seul vrai Dieu. Le chemin de notre délivrance est révélé dans les Écritures divinement inspirées du Tanak et du Témoignage Apostolique, et manifesté publiquement dans la Personne du Fils de Dieu, le Messie d’Israël, notre Seigneur Jésus-Christ.

L’alliance établie au commencement avec nos premiers parents, Adam et Eve, a été brisée par leur désobéissance délibérée. Mais Dieu, dans sa grâce et sa patience infinies, a, à travers l’histoire des patriarches avant le déluge et plus tard avec les descendants d’Abraham, travaillé en vue du rétablissement de son alliance avec les hommes. Et la famille chrétienne est appelée à témoigner clairement de ce travail de rédemption, rédemption qui implique pour elle la délivrance de tous ses ennemis. L’alliance établie avec Adam, renouvelée avec Noé et Abraham, Moïse et David, a été finalement, complètement et définitivement établie par l’incarnation, la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Ce n’est qu’avec le retour en toute humilité de tous les hommes au témoignage de cette alliance immémoriale que nous pouvons espérer voir la défaite totale de ces pouvoirs maléfiques qui, dans leur perpétuelle ambition d’usurper le trône de Dieu, manifestent leur haine de la famille divine par leurs efforts acharnés pour détruire son image, la famille humaine. En ces temps dangereux, nous tirons notre consolation et notre espoir des paroles du prophète Esaïe, fidèlement consignées pour nous tous dans le Tanak d’Israël:

Il rendra à chacun la rétribution qu’il mérite: la fureur à ses adversaires, à ses ennemis ce qu’ils méritent, aux îles la rétribution qu’elles méritent. On craindra le nom de l’Éternel depuis l’occident et sa gloire depuis le soleil levant; quand l’adversaire viendra comme un fleuve, l’Esprit de l’Éternel le mettra en fuite. Un rédempteur vient pour Sion, pour ceux de Jacob qui se détournent de leur crime – Oracle de l’Éternel. Quant à moi, voici mon alliance avec eux, dit l’Éternel: Mon Esprit, qui repose sur toi, et mes paroles, que j’ai mises dans ta bouche, ne se retireront pas de ta bouche, ni de la bouche de tes enfants, ni de la bouche des enfants de tes enfants, dit l’Éternel, dès maintenant et à toujours. (Es 59.18-21).

J.-M. B

Notes:
* Ce texte et celui du numéro précédent de PROMESSES constituent un chapitre dans le livre de Jean-Marc Berthoud à paraître prochainement aux Editions de l’Age d’Homme sous le titre «Foi chrétienne et politique».
1 Etude lue à l’occasion du Deuxième Congrès Mondial des Familles à Genève, du 14 au 17 novembre 1999. (N.d.l.r.: nous avons légérement écourté la partie A. de l’Introduction avec l’autorisation de l’auteur). Pour un exposé plus complet des thèses développées ici, voyez le livre de Jean-Marc Berthoud, L’Ecole et la famille contre l’utopie (L’Age d’Homme, Lausanne, 1997) en particulier sa première partie, qui traite spécifiquement de la famille.
9 J. D. Unwin, Sex and Culture, Oxford University Press, Oxford, 1934; Hopousia, or the Sexual and Economic Foundations of a New Society, George Allen and Unwin, London, 1940.
10 Une aberration philosophique dans son rejet nominaliste des universaux, ici celui de la famille. Voyez l’étude de Georgette Papacostoula, Les conceptions d’Aristote sur la famille et l’éducation morale, Athènes, 1956.
11 Sur la nature de la famille européenne au XIXe siècle, voir les travaux de Frédéric Le Play.
12 Le roman épique Le cheval rouge du romancier italien catholique romain Eugenio Corti fournit un récit détaillé de la façon dont a fonctionné une telle famille en Europe pendant la période précédant et suivant de près la Seconde Guerre mondiale. Ce livre, qui en est déjà à sa quatorzième réimpression en Italie (et ceci malgré une totale ignorance de la part de la presse séculière!) est publié en français, en anglais et en espagnol.
13 Voyez par ex. Deut 6.4-9, et le livre des Proverbes qui abonde en conseils et directives sur la responsabilité essentielle de la famille dans l’éducation des enfants.
14 Voir Samuel Blumenfeld, Homeschooling. A Parents Guide to Teaching Children, Citadel Press (Carol Publishing Group, 120 Enterprise Avenue, Secaucus N.J. 07094), 1997.
15 Voir Alfred Dufour, Droit de l’Homme, droit naturel et histoire, P.U.F., 1991; Mariage et société moderne, Edition Universitaires, Fribourg, 1997.

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Série : Doctrine
Berthoud Jean-Marc
Jean-Marc Berthoud est le président de l’Association Vaudoise de parents chrétiens. Il est l’auteur de nombreux livres sur la défense de la foi chrétienne face à la montée de la sécularisation et du modernisme.