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La méditation personnelle de la Bible

Méditation et étude de la Bible
Distinguons la méditation de l’étude de la Bible. Dans l’étude, j’applique mon intelligence à la connaissance des vérités contenues dans l’a Parole de Dieu, j’examine le texte en m’aidant des lois de la logique et de tous les instruments que la science place entre mes mains (concordance, commentaires, dictionnaires, atlas. ..) pour essayer de comprendre ce qu’a voulu dire l’auteur sacré. La méditation fait davantage appel à l’enchaînement des pensées, à des associations d’idées qui ne sont pas forcément logiques: pourvu qu’elles m’édifient, nourrissent ma foi et me poussent à l’adoration. Le sentiment et la volonté qui n’ont guère de place dans l’étude, entrent en jeu dans la méditation, car celle-ci devra déboucher sur la prière et l’action.
L’étude biblique demande du temps, un esprit alerte et des instruments de travail; la méditation est quotidienne, elle se contente du temps disponible et n’a besoin d’autre chose que du texte biblique. Nous étudions pour connaître, nous méditons pour que Dieu nous parle à travers sa Parole.
Bien entendu, cette distinction est un peu schématique: en fait toute méditation devrait s’inspirer, partiellement du moins, des méthodes d’étude biblique et nourrir notre connaissance du plan de Dieu si nous ne voulons pas aboutir à un vague mysticisme. Toute étude biblique, d’autre part, qui n’alimenterait pas notre foi et notre adoration ferait de nous de savants docteurs de la Loi bourrés d’une science aride et stérile.

Dans quelles dispositions méditer?
Je médite la Parole de Dieu, c’est-à-dire un livre qui a Dieu pour auteur: Lui seul peut donc me l’expliquer et me suggérsr les pensées qu’il désire. Je devrai ainsi commencer ma méditation par la prière en demandant à Celui qui a inspiré ces pages de me parler par elles, d’ouvrir mon intelligence et mon coeur.
C’est le Dieu tout-puissant qui s’adresse à des hommes pécheurs: je viendrai donc dans un esprit d’humilité.
C’est le Dieu de vérité qui ne saurait mentir, je m’approcherai de lui avec un esprit de foi.
C’est le Dieu souverain qui a droit à la soumission de toutes ses créatures, Celui auquel j’ai remis le gouvernement de ma vie: j’aborderai ma méditation dans un esprit d’obéissance, prêt à me soumettre à tout ce qu’il me montrera.
Mais c’est aussi le Dieu d’amour qui ne veut que mon bien, je peux donc venir à lui dans un esprit de confiance.
Je viendrai «le coeur purifié d’une mauvaise conscience», après avoir demandé à Dieu de me purifier de tout péché au nom du sang versé pour moi par Jésus en Croix. J’écarterai toutes les préoccupations relatives au monde: si le bon grain tombait au milieu des épines, il serait vite étouffé. Je n’aurai qu’un désir: entendre Dieu me parler.

Que trouverai-je dans la Bible?
Dieu m’y parle de lui-même, me révélant ce qu’il est; de nous: qui nous sommes, et des relations qu’il aimerait entretenir avec nous. J’y trouverai donc une révélation du Dieu saint, juste et aimant, de Jésus-Christ son Fils, du Saint-Esprit. Cette révélation me poussera à l’adoration et à la confiance en Dieu.
Je trouverai aussi dans les pages inspirées une description impitoyable de l’homme, de ses péchés, de son égarement, de ses vices. ..En me reconnaissant dans ce portrait, je serai amené à la repentance.
Finalement Dieu me dit aussi ce qu’Il a fait pour moi et ce qu’ Il est prêt à faire encore si je me soumets à lui: la méditation de son oeuvre me conduit à l’obéissance, à la prière et à la consécration dans la foi.

Comment méditer?
En me posant toute une série de questions à propos du texte que je suis en train de lire: que m’apprend-il sur Dieu, sur Jésus-Christ, sur le Saint-Esprit? Comment puis-je transformer cette connaissance en louange et adoration? Que me dit-il au sujet de l’homme – c’est-à-dire de moi-même et de ceux qui m’entourent? Est-ce que j’y trouve un péché à combattre en moi? un exemple à suivre? un avertissement contre un danger qui me guette? Y a-t-il une promesse que je pourrais m’approprier? un commandement à suivre? une prière que je puisse faire mienne? une erreur à éviter? un comportement à changer?
La conclusion de ma méditation sera, suivant la nature de ma découverte, une prière d’adoration, de demande, d’action de grâces ou d’intercession. Peut-être ferai-je bien de noter ce sujet de prière pour y revenir les jours suivants. Ce sera peut-être aussi une résolution: la réparation d’un tort causé à autrui, une lettre d’excuses à écrire, un livre à brûler. ..Là encore, il sera bon de le noter pour que je ne sois pas tenté de l’oublier.

Quand méditer?
Chaque jour. Nous ne mangeons pas non plus le dimanche pour toute la semaine. Ford, l’homme le plus occupé de son temps, s’est engagé avec le président Wilson à lire journellement un chapitre de la Bible De préférence le matin, avant que les préoccupations de la journée aient envahi notre esprit et que la fatigue l’alourdisse. Avant d’écouter la voix des hommes, ouvrons notre coeur à celle de Dieu.
Ce qui ne nous empêchera pas, avant de fermer les yeux, d’imprégner encore notre esprit des pensées divines.

Que méditer?
Toute la Bible. Ne nous cantonnons pas aux chapitres favoris. Dieu peut nous parler par toute sa Parole. Il nous enseigne, par certains livres d’apparence fastidieuse de l’Ancien Testament, des lois très importantes de ses relations avec les hommes. Si nous les connaissons, nous comprendrons bien mieux sa manière d’agir avec nous. Il sera bon d’alterner la lecture de l’Anclen et du Nouveau Testament: l’un par exemple le matin, l’autre le soir. Beaucoup de chrétiens lisent aussi chaque jour un psaume pour commencer leur méditation: tous les cinq mois, ils reprennent ainsi l’ensemble de ce livre.
Certains chapitres seront lus plus rapidement, d’autres demandent à être pesés verset par verset, mais même dans le Nouveau Testament, il sera utile de temps en temps de lire un ou plusieurs chapitres à la fois pour nous imprégner de l’esprit qui a inspiré l’écrivain sacré et suivre les grandes lignes du développement de s’a pensée.
Ne nous laissons pas arrêter par les passages obscurs. Suivons l’exemple de Moody qui disait qu’il lisait sa Bible comme il mangeait du poisson: en mettant les arrêtes de côté. A la prochaine lecture, la difficulté se sera peut-être levée d’elle-même. «L’Ecriture, disait Pascal, s’explique par l’Ecriture». L’étude de la Bible m’aidera d’ailleurs à la mieux méditer: en comprenant la pensée de Dieu exposée dans ces livres, j’en tirerai une «nourriture» plus substantielle et mieux appropriée à mon cas, parce que j’aurai appris à discerner l’essentiel de l’accessoire et du passager.

Enfin, je n’oublie pas que la Bible a été donnée non à moi seul, mais au peuple de Dieu tout entier, à l’Eglise: j’ai donc des frères et des soeurs, auxquels je peux demander l’explication des passages obscurs.
D’ailleurs ce qui importe en méditant sa Bible, ce n’est pas de connaître la Bible, mais Jésus-Christ.
«Ne lis pas la Bible pour devenir plus savant, mais pour devenir meilleur. ..La Bible ne dit rien à qui ne se soucie pas de la pratiquer. Qui refuse d’agir, renonce à comprendre» (J. Fallot).

Un exemple nous fera peut-être mieux comprendre comment méditer. Dans le prochain numéro, nous verrons comment méditer un Psaume. Lisez-le et méditez-le à l’avance: Psaume 17.



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Kuen Alfred
Alfred Kuen a été pendant des années professeur à l’Institut biblique Emmaüs, en Suisse. Il est l’auteur de très nombreux livres d’édification chrétienne.