Dossier: La Bible, repère pour l'éthique - Témoignage
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Mon fils se droguait

Le combat d’une mère pour son fils

Le drame

Je me souviens de ce jour où j’ai appris que mon fils aîné se droguait…. Le drame ! Il a fallu simplement quatre mots « Il est en manque » prononcés furtivement par son amie pour que ma vie bascule. Je compris donc immédiatement qu’il était en manque de drogue. Ainsi, je me trouvai projetée dans un autre monde, un monde inconnu auquel je devais faire face. Jamais je n’aurais pensé que ce fléau puisse toucher notre famille. Je ressentais le déshonneur et même la honte. Qu’avais-je fait ou pas fait pour que mon aîné tombe dans la drogue ? Où avais-je manqué ? Je me culpabilisais en me faisant des reproches. Désorientée, je me posais de nombreux « pourquoi ». Je cherchais des justifications : un divorce s’était imposé alors que mes deux enfants étaient encore petits. Ils n’avaient pas reçu l’amour d’un père absent et irresponsable. Seule, j’avais dû affronter leur éducation et il avait fallu que je travaille pour subvenir à nos besoins.

Au travers de mes sentiments de culpabilité, j’essayais de me persuader que ce qui arrivait à mon aîné n’était pas forcément engendré par notre situation familiale.

Le combat par mes propres forces

Bien des années plus tard, alors que mes fils étaient déjà de grands adolescents, je me remariai. Mon mari, très attaché à mes enfants, voua une écoute patiente à son beau-fils afin de l’aider à désactiver son attirance pour la drogue. Stéphane consommait de l’héroïne. Commençait alors le cortège de souffrances : des jours et des nuits d’angoisse, de peur, mais aussi de chantages, de mensonges. Des jours et des nuits de cauchemars à l’accompagner dans ses sevrages horriblement douloureux. Des heures d’inquiétude lorsque je n’avais pas de ses nouvelles pendant plusieurs jours. Une lutte acharnée pour tenter de l’arracher à cette terrible dépendance qu’est la drogue. Bien évidemment, je prenais des contacts avec des institutions, des centres accueillant des toxicomanes. De toutes mes forces, j’essayais de le motiver à réagir. Mais je compris que la motivation devait venir de lui-même, sinon mes efforts resteraient vains.

Mon mari me soutenait, mais comme il était très pris par son travail où il devait aussi affronter des difficultés, je ne voulais pas lui donner des soucis supplémentaires. Ainsi, je comptais sur mes propres forces, ma propre volonté pour surmonter ce malheur. En tant que mère, j’étais persuadée que, avec mon aide, mes conseils, j’arriverais à sortir mon fils de sa misère. Mais c’était méconnaître la dépendance de la drogue !

La capitulation

J’ai été élevée dans une famille chrétienne. Néanmoins, à l’âge de vingt ans, je m’éloignai du solide enseignement de mes parents et mis en quelque sorte Dieu à la porte. Certes, je ne doutais aucunement de l’existence du Créateur, mais ma fréquentation occasionnelle de l’église ne reflétait nullement une réelle relation avec Dieu. De ce fait, je n’ai pas été un exemple pour mes enfants.

Avec beaucoup d’énergie, prise dans la tourmente, je luttais toujours…

Toutefois, un jour, épuisée, je me jetai à genoux pour crier à Dieu mon désespoir. En pleurs, je déversai toute ma détresse, ma souffrance, lui abandonnant mon trop lourd fardeau.

Je compris aussi mon éloignement. Et avec une sincère repentance, j’ouvris mon cœur tout entier à l’Esprit de Dieu et l’invitai à entrer dans ma vie, à prendre les rênes de mon existence. Je m’endormis, ce soir-là, consolée. Le lendemain se levait sur un jour nouveau. Certes, le problème était toujours là, mais dorénavant je n’allais plus combattre seule, le Seigneur serait à mes côtés sur mon chemin d’écueils et il me porterait. Et effectivement, tout a changé dans ma nouvelle vie en Jésus-Christ. Malgré notre tragédie, je trouvai la paix intérieure, la paix que Jésus donne.

Certes, j’avais lu la Bible dans mon enfance et ma jeunesse. Mais depuis ma conversion, je méditais cette Parole Vivante avec le cœur. J’apprenais à connaître plus profondément Dieu et à consolider ma confiance en lui. J’y puisais aussi force et encouragement. Je regrettais d’avoir passé tant d’années à côté de l’essentiel, séparée de mon Créateur, d’avoir attendu d’être dans le désespoir pour le chercher. Car j’éprouvais qu’une vie fondée sur l’amour de Jésus-Christ est une vie abondante. Renouvelée par les promesses de sa Parole, je mettais tout mon espoir en celui qui pouvait délivrer mon fils. Dès lors, je priais inlassablement pour mon aîné.

Un esclavage horrible

Stéphane luttait toujours dans sa galère. Ses espoirs n’étaient que désillusions et il perdait toute estime de lui-même. Il entreprit une thérapie, mais sans succès. Chaque rechute le faisait tomber toujours plus bas dans la spirale de la dépendance. Il souffrait énormément de se savoir pris dans le tourbillon de la drogue sans voir poindre la lumière au bout de son sombre tunnel. Il souffrait également parce qu’il était conscient qu’il causait du chagrin à sa famille. La drogue, qui avait été au départ un prétendu plaisir, était devenue rapidement un engrenage où il s’était fait lui-même prendre. Sa prison n’était pas faite de grillages, mais bien des griffes du mal qui le rendait esclave. Souvent, il répétait : « Il faut quelque chose de plus puissant, de plus fort que la drogue pour décrocher ! » Oh ! combien, je savais ce qui était plus puissant, plus fort : l’Evangile de Jésus-Christ tout puissant et suffisant. Oui, Jésus seul pouvait le délivrer. Mon mari et moi ne pouvions que constater l’impuissance humaine face à cette calamité qu’est la drogue. Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

Bien entendu, je témoignais à Stéphane de la bonne nouvelle de Jésus-Christ, de la grâce divine. Il me répondait que Dieu c’était bien pour les autres, mais pas pour lui. Un jour, il arriverait bien à s’en sortir seul avec de la volonté !

Des appuis et des réconforts précieux

Dans cette tourmente, le Seigneur était pour moi un véritable appui. Je trouvais également un précieux soutien et réconfort auprès de mon église et d’amis qui intercédaient également dans la prière. Mon cadet, lui aussi converti, priait pour son frère et parfois l’assistait vigoureusement dans ses sevrages.

Toujours confiante, je remettais Stéphane dans les mains du Seigneur. Je lui demandais aussi la patience, car j’en avais bien besoin.

Transformation radicale

Un jour que Stéphane était effondré, brisé et à bout de ressources, il pensait même à mettre fin à ses jours. C’est alors qu’il s’est souvenu de ce qu’il avait entendu à propos de Jésus. Il décida enfin d’entrer dans un centre chrétien pour toxicomanes. Et c’est dans ce foyer où circulaient le pardon, la grâce et l’amour de Dieu que sa vie fut radicalement transformée. Il accepta Jésus-Christ comme son Seigneur et Sauveur personnel. Dieu brisa les chaînes qui le liaient à la drogue, le délivra, le libéra.

Lorsque Stéphane eut compris que la drogue, c’est mal devant Dieu, que c’est un péché, alors toute tentation, toute envie de drogue disparurent complètement.

Des valeurs sûres

Oui, le Seigneur l’a relevé pleinement de son passé et lui a donné de nouvelles valeurs sûres. Je réalise aussi l’immense bonté de Dieu qui l’a protégé des séquelles pouvant provenir de l’usage de la drogue.

Quelle joie, quelle reconnaissance pour moi, pour notre famille. Le Seigneur a répondu à mes prières et à celles de mes amis intercesseurs. Encore aujourd’hui je le remercie et le loue.

Au travers de cette épreuve, j’ai appris à placer ma confiance dans le Seigneur. Cela n’a pas été facile car je voulais tout contrôler, gérer par moi-même. J’ai dû apprendre à lâcher prise, lâcher ma propre volonté. J’ai appris aussi l’humilité. Et la patience a également été un long apprentissage.

Cela fait maintenant plusieurs années que mon fils est sorti de la drogue. Bien enraciné dans la foi, il sert aujourd’hui le Seigneur avec son épouse.

Aux parents meurtris par les mêmes détresses

Si, pour notre famille, ce passé est bien derrière nous, je veux cependant me souvenir des familles qui se trouvent dans la détresse, confrontées aux problèmes liés à la drogue ou à d’autres dépendances. A vous, parents meurtris, mon désir est de vous encourager à placer toute votre confiance en notre Père Céleste et à persévérer dans la prière. La prière est la meilleure arme des chrétiens, elle est une force merveilleuse. La prière est une relation personnelle et intime entre le Père et son enfant.

Stéphane m’a vivement encouragée à écrire mon témoignage. En conséquence, j’ai écrit un livre1 pour vous mère, père désespérés et peut-être pour toi qui te drogues.

Depuis la sortie de mon livre, la politique de la drogue a changé, mais la souffrance des parents, de celui qui est dépendant est toujours là, bien présente. Nous le savons, la drogue ne régresse pas, bien au contraire, elle progresse et, de plus on commence à la banaliser.

Soyez rassurés, je ne veux aucunement vous effrayer, vous qui avez peut-être des enfants ou petits-enfants. Mais plutôt vous encourager à prier chaque jour pour eux. De les remettre dans les mains du Seigneur, afin qu’il les protège, les garde sur le chemin de l’école, dans leurs jeux, avec leurs copains.

Nous le savons, dans le monde où nous vivons, il y a tant de tentations pour les enfants, les jeunes. Et ce n’est pas seulement la drogue, il y a d’autres dépendances : l’alcool fait aussi des ravages et la violence est toujours plus présente.

Ce n’est pas parce que nous sommes chrétiens que nous sommes épargnés de tout ce qui se passe dans notre monde, mais le Seigneur est là. Il veille précieusement sur ses enfants.

Tout en restant vigilants, nous pouvons nous épargner de vivre dans l’angoisse du lendemain.

Que la force de Dieu dans mon témoignage puisse être aussi une forme de prévention. Ce qui est arrivé dans notre famille, combien j’aimerais pouvoir l’éviter à tant d’autres familles.

Apprenons à faire confiance à notre Seigneur et à nous mettre sous son autorité.

« Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées : voici toutes choses sont devenues nouvelles. » II Cor 5.17.

Notes
1 « H… comme héroïne » Témoignage d’une mère, de Jacqueline Favre (édition Farel, France)

N.d.l.r. : J’ai la joie de confirmer ce splendide témoignage d’une maman qui a combattu devant le Seigneur pour la délivrance de son fils. Ce dernier, marié depuis un peu plus d’une année, s’est engagé dans notre église locale et a laissé des traces lumineuses. Son témoignage dans sa vie professionnelle a été exemplaire. Parti avec son épouse à la fin de l’année dernière, après avoir reçu un appel de Dieu à la mission, leur consécration et leur passion pour les âmes perdues font honneur à Dieu. (H. Lüscher)

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