Dossier: Vivre la souffrance
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Pourquoi moi, Seigneur ?

Quand l’épreuve frappe à notre porte, les « pourquoi » se multiplient dans notre esprit. L’Ecriture est remplie de récits de croyants qui, dans leurs douleurs, ont crié à Dieu pour exprimer leur désarroi et chercher secours et réconfort auprès de lui.

Le psalmiste, décrivant un temps d’adversité, s’adresse au Seigneur dans son désespoir : « Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu Seigneur ? Réveille-toi ! Ne nous repousse pas à jamais ! Pourquoi caches-tu ta face ? Pourquoi oublies-tu notre misère ?…Lève-toi pour nous secourir ! Délivre-nous à cause de ta bonté » (Ps 44.24-27).

Job, dans sa détresse, s’écrie : « Pourquoi m’as-tu fait sortir du sein de ma mère ? Je serais mort et aucun œil ne m’aurait vu » (Job 10.18).

Joseph a été vendu par ses propres frères. En Egypte, il a subi un emprisonnement injuste. Moïse, en fuite devant le Pharaon, a passé des années dans le désert. David a connu de multiples détresses personnelles et familiales. Elie, le prophète de la solitude, a traversé de nombreuses épreuves. Le prophète Jérémie avait souffert le mépris, la persécution et la prison de la part de ses compatriotes. L’apôtre Paul a été assiégé par diverses épreuves (2 Cor 11.23-33). Aucune affliction ne lui a été épargnée.

L’histoire de l’Eglise nous apprend que les épreuves ont souvent atteint les chrétiens. Encore aujourd’hui, les diverses nouvelles de nos frères et sœurs dans le monde nous informent de leurs épreuves : accidents, maladies, persécutions, décès, chômage, dénouement, faim, conflits ethniques, etc.

Ce grand mystère de la souffrance ne fait-il pas partie intégrante « du mystère de Dieu qui s’accomplira au son de la trompette du septième ange » (Apoc 10.7) ? Comme nous connaissons en partie, nous savons que la souffrance a été imposée à cause de la désobéissance de nos premiers parents au jardin d’Eden (Gen 3). C’est une conséquence du péché. Le chrétien n’échappe pas aux difficultés, car il est encore dans son « corps humilié » (Phil 3.20-21), « en attendant l’adoption, la rédemption de son corps » (Rom 8.23-25). Le salut en Jésus-Christ n’est pas une exemption des épreuves terrestres.

Essayons de dégager quelques pistes pour comprendre les divers chemins de nos croix, de nos souffrances.

1. Le point de départ est que Dieu « est juste dans toutes ses voies et miséricordieux dans toutes ses œuvres » (Ps 145.17). Il ne se trompe jamais et il agit toujours en fonction de sa justice, de sa sainteté et de sa miséricorde. Dans son omnipotence et son omniscience, il a préparé d’avance notre naissance, notre vie nouvelle, notre cheminement avec ses joies, son lot de souffrances et notre entrée dans la gloire. Dans sa divine providence, il n’a jamais fait défaut à ceux qui le craignent.

2. Dans nos épreuves, il nous est parfois difficile de reconnaître « les voies du Dieu juste et miséricordieux ». Mais « nous savons du reste que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom 8.28). Quelles que soient l’intensité de nos douleurs et l’étendue de nos souffrances, jamais celles-ci ne sont pour notre mal. Le Seigneur permet nos souffrances dans un but précis : notre sanctification en vue de l’éternité. Nous en connaissons l’issue : la gloire éternelle avec le Seigneur Jésus-Christ. Mais nous ignorons encore pourquoi Dieu a dirigé les choses de telle ou de telle autre manière.

3. Dans toutes nos épreuves, souvenons-nous de cette déchirante exclamation du Seigneur à la croix du Calvaire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mat 27.46). Dieu a décidé pour l’amour de ses créatures humaines de livrer son propre Fils à la mort afin de porter nos péchés et de nous sauver. L’épreuve suprême a été celle de Jésus endurée à la croix.

4. Parfois nous ressemblons au psalmiste Asaph pour qui l’injustice, le mal, la souffrance étaient difficiles à comprendre. Il disait que « quand il a réfléchi là-dessus pour l’éclairer, la difficulté fut grande à ses yeux ». Il fallait donc qu’il dépasse le raisonnement humain pour « pénétrer dans les sanctuaires de Dieu » (Ps 73.16-17). C’est alors qu’il a commencé à comprendre que « les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Rom 8.18). Il faut entrer dans l’intimité du Seigneur pour comprendre quelque peu le but éducatif d’un Père aimant et miséricordieux envers ses fils. Les épreuves du chrétien sont donc bien plus éducatives que punitives. Mais l’objectif divin sera toujours notre préparation à la gloire.

5. Dans toutes nos diverses épreuves, nous pouvons à coup sûr toujours compter sur la fidélité de Dieu et sur la victoire finale, car « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ » (Rom 8.35-39). Pas même la mort ne le pourra, et cette dernière ne restera qu’une servante pour nous amener vers le triomphe final auprès du Seigneur !

6. Seriez-vous en butte au découragement, à la tentation de la révolte ou de la résignation ? La maladie vous aurait-elle atteint ? Un être cher vous aurait-il été ravi par la mort ? Une autre épreuve vous ferait-elle douter de Dieu et de sa miséricorde ? Un magnifique texte m’a fait beaucoup de bien l’autre jour : « Quiconque marche dans l’obscurité et manque de lumière, qu’il se confie dans le nom de l’Eternel, et qu’il s’appuie sur son Dieu ! » (Es 50.10). Il y a des moments dans nos vies où tout semble obscur, triste, désespérant. La seule lampe que nous ayons alors pour nous éclairer et nous encourager reste l’incontournable et incomparable Parole de Dieu (Ps 119.105), notre véritable « psychiatre » qui remet nos âmes d’aplomb. Remplaçons nos doutes par une confiance, une foi déterminées en Dieu. Pierre rejoint le prophète Esaie en nous exhortant à « résister au diable avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à nos frères dans le monde » (1 Pi 5.9).

7. Puis restons confiants en notre cher Seigneur. N’est-il pas notre divin Berger qui « cherchera la brebis qui était perdue, ramènera celle qui était égarée, pansera celle qui est blessée et fortifiera celle qui est malade » (Ez 34.16). Faisons-lui entière confiance dans ses tendres soins. Il saura nous consoler, fortifier, renouveler en rafraîchissant nos âmes. L’apôtre Paul, après avoir supplié Dieu à trois reprises de le guérir a dû apprendre, pour son bien, que la grâce du Seigneur lui suffit et que sa puissance s’accomplit dans la faiblesse (2 Cor 12.7-10). Pas de guérison pour lui, mais la grâce du Seigneur. En revanche, Epaphrodite, son compagnon d’œuvre, malade et tout près de la mort, avait été guéri (Phil 2.25-27). Les voies de Dieu sont justes mais différentes pour chacun, et nous demandons au Seigneur de nous soumettre humblement à sa volonté. C’est Lui seul qui sait le mieux ce qu’il nous faut pour nous préparer au bonheur éternel avec le Seigneur.

8. Alors reprenons courage selon ce beau texte d’Esaïe qui restera une pièce-maîtresse de grandeur, de miséricorde et de tendre sollicitude divine envers ceux qui se confient en lui dans les circonstances difficiles :

« Pourquoi dis-tu Jacob, pourquoi dis-tu Israël : ma destinée est cachée devant l’Eternel, mon droit passe inaperçu devant Dieu ? Ne le sais-tu pas, ne l’as-tu pas appris ? C’est le Dieu d’éternité, l’Eternel, qui a créé les extrémités de la terre ; il ne se fatigue point, il ne se lasse point ; on ne peut sonder son intelligence. Et il donne de la force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance. Les adolescents se fatiguent et se lassent, et les jeunes hommes chancellent ; mais ceux qui se confient en l’Eternel renouvellent leur force. Il prennent leur vol comme les aigles ; ils courent et ne se lassent point, ils marchent et ne se fatiguent point. » (Es 40.27-31).

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Dossier : Vivre la souffrance
 

Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.