Dossier: Le musulman, mon prochain
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Comment annoncer Christ aujourd’hui

Jésus et son temps

Les Juifs du temps de Jésus croyaient que Dieu existait et affichaient un respect très ostensible de la Loi de Moïse, que ce soit dans la distinction soigneuse du pur et de l’impur, du permis et du blâmable ou dans les rites prescrits tels que les fêtes ou les sacrifices offerts au Temple. Les parents de Jésus ont respecté scrupuleusement les divers préceptes de leur religion. Les Juifs étaient prêts à passer pour des gens bizarre dans l’Antiquité gréco-romaine, par fidélité envers leur Dieu, selon les instructions de leurs docteurs de la Loi et par solidarité envers leur peuple, leur famille et leur village. Cette attitude noble et courageuse, nous la retrouvons souvent aujourd’hui chez les musulmans, qui acceptent d’être montrés du doigt ou jugés par des Occidentaux égoïstes et irréligieux, dans la crainte d’un Dieu qui est plus grand que Voltaire ou que Marx.

Mais les Juifs du temps de Jésus avaient aussi besoin du salut, du pardon de Dieu et de la Bonne Nouvelle de la justification par la foi. Même les plus pieux d’entre eux ont dû accepter de "naître de nouveau" selon les paroles de Jésus à Nicodème. Ils ont dû reconnaître que les bonnes oeuvres de leur religion n’étaient pas suffisantes pour satisfaire la Sainteté de Dieu. Ils ont dû faire confiance à Jésus de Nazareth qui disait des choses nouvelles, qui réclamait une reconnaissance exclusive, qui les obligeait à remettre en cause toutes leurs certitudes, leurs espérances et leur conception du monde et de Dieu. Rude tâche pour les Apôtres, qui devaient lutter contre leur propre éducation pour prêcher au nom du Fils de Dieu un Evangile que leurs glorieux aïeux n’avaient pas connu, qui devaient convaincre des hommes plus savants et plus pieux qu’eux de vérités qu’ils n’avaient pas apprises à l’écoute de l’Ancien Testament et qui devaient promettre un salut gratuit dans un monde où tout se méritait! Sans compter le scandale de la Croix, cet échec apparent de la mission du Roi des Juifs, cette preuve que l’élite du peuple n’avait pas suivi Jésus, cette menace de persécutions et de souffrances pour tous ceux qui embrasseraient la nouvelle foi.

Passé et présent : mêmes réactions à l’égard de l’Evangile

De même tous ceux qui ont essayé de parler de Jésus et de la grâce à des musulmans pourront vous dire que les résistances sont nombreuses, que beaucoup de personnes intéressées finissent par se décourager et que chaque nouveau chrétien et chaque nouvelle Eglise sont un miracle de Dieu! On vous dira aussi que les musulmans tendent à confondre foi et citoyenneté dans les états où ils sont majoritaires et à empêcher la propagation de l’Evangile en expulsant les missionnaires et en harcelant les nouveaux chrétiens. Ceux qui connaissent un peu l’histoire de la France qui se disait fille aînée de l’Eglise, le nombre et l’horreur des exactions commises contre les adeptes de la « Religion Prétendue Réformée » ou les pressions que l’Europe contemporaine exerce sur les minorités chrétiennes, ne trouveront là rien d’anormal et comprendront que le message libérateur du pardon de Dieu n’est jamais le bienvenu dans un monde soumis à l’influence de Satan. La partie musulmane de ce monde n’est ni plus ni moins hostile à l’Evangile que le monde où Jésus a donné sa vie pour faire éclater son amour.

L’Evangile annoncé hier

Depuis que l’islam a submergé le sud et l’est du bassin méditerranéen, des hommes ont accepté de donner leur vie à leur tour pour faire éclater l’amour du Christ. L’un des plus remarquables fut Ramon Lull, qui fit traduire le Coran en latin avant de mourir des suites d’une lapidation en Algérie. Sa passion : discuter avec les savants musulmans un peu comme l’apôtre Paul à l’Aréopage. D’autres ont manifesté l’amour en rachetant les captifs des pirates barbaresques. Mais c’est au lendemain de la conquête de l’Algérie par la France que l’Evangile pourra pénétrer réellement à l’intérieur du Maghreb, puis sortir de la torpeur au Proche-Orient. Parmi d’autres missionnaires, les pionniers évangéliques de la North Africa Mission (aujourd’hui Arab World Ministries) inaugurent vers 1880 en Kabylie, à l’est d’Alger, un ministère fécond dont on peut voir depuis 1982 – soit après un siècle de semailles – des fruits étonnants: des églises nombreuses, vivantes, glorifiant le Seigneur en langue berbère sans craindre les attaques de la presse, la menace des islamistes ou l’hostilité du gouvernement. Dans l’intervalle, des stations missionnaires ont été ouvertes de l’Egypte à la Mauritanie, avec des moyens si faibles que l’on doit en attribuer le rayonnement à la grâce de Dieu. Les gouvernements coloniaux n’ont jamais cessé d’entraver l’oeuvre missionnaire, les remous indépendantistes ont entraîné des expulsions, des réquisitions d’hôpitaux, des interdictions administratives… mais à chaque époque l’Esprit de Dieu a manifesté son pouvoir pour ouvrir les portes, pour conduire les captifs vers la liberté et pour fortifier les persécutés.

L’Évangile annoncé aujourd’hui

Aujourd’hui, il ne reste pratiquement plus de dispensaires, on peut difficilement parler de stations missionnaires dans ces pays, mais le monde a changé. Au lendemain de l’Indépendance algérienne, les premières équipes de ce qui allait devenir Opération Mobilisation ont distribué dans tout le Maghreb des invitations à suivre des cours bibliques par correspondance et les missionnaires ont pu pendant quelques années tenir des stands de livres lors des Foires internationales de Tunis et d’Alger. Aujourd’hui, la radio et la télévision par satellite font pénétrer l’Evangile dans tous les foyers et la communication par le courrier électronique et les sites Internet rapprochent les évangélistes de leurs auditoires avec des possibilités d’adapter le message et de répondre aux questions qui, auparavant, auraient nécessité le concours de milliers de missionnaires. Bien sûr, les mêmes médias donnent aussi de l’Occident supposé "chrétien" une image pitoyable qui constitue un nouvel obstacle que l’Esprit de Dieu doit vaincre dans les coeurs. D’autre part, le témoignage des chrétiens indigènes dans chaque pays, chaque région, chaque ethnie complète efficacement les moyens venant de l’étranger. Il ne s’agit pas d’opposer les uns aux autres, Dieu dans Sa sagesse a voulu utiliser les uns et les autres pour faire éclater l’amour de Jésus.

Mais ce n’est là qu’une facette de la victoire de l’Esprit! Les migrations de travailleurs et de réfugiés ont éparpillé les musulmans dans le monde entier. Certains considèrent ces immigrés comme des menaces d’islamisation, mais la grâce de Dieu a permis que des millions de musulmans se retrouvent ainsi dans des pays où la liberté individuelle est plus grande, l’habitude d’échanger les idées et de lire plus généralisée et la solidarité familiale – qui peut s’apparenter à une tutelle – plus lâche, même pour les femmes ou les jeunes filles. Là où l’Eglise brûle de servir son Maître, l’Esprit de Dieu sauve des âmes, appelle d’anciens musulmans à prêcher l’Evangile et travaille à fortifier l’unité authentique entre croyants, celle qui découle de la foi personnelle en Jésus-Christ .

Quelques pistes pour annoncer Christ aux musulmans

– Les respecter comme Jésus et les Apôtres ont respecté leurs contemporains, en acceptant qu’ils puissent être pieux et profondément honnêtes tout en étant très différents de nous ; cesser de considérer l’islam comme une barrière infranchissable.
– Ne pas leur parler de Jésus comme si nous étions seuls en face d’un ennemi: le Saint Esprit est à nos côtés pour interpeller ceux que Dieu aime et veut sauver!
– Exprimer dans la prière notre dépendance et notre espérance avant toute parole, utiliser des mots simples pour exprimer ce que Dieu a fait.
– Témoigner par notre attitude et notre ton que nous sommes convaincus d’être des pécheurs pardonnés.
– Manifester avec nos faibles moyens l’immense compassion de Jésus à l’égard de ceux qui souffrent ou sont victimes d’injustices.
– Montrer par nos paroles et par nos actes que nous croyons à la Parole de Dieu, que nous y trouvons les promesses de Dieu et la nourriture de notre foi. Présenter dès que possible – mais en toute sagesse – notre église à ce croyant dont les rites sont en général publics et collectifs.

Voilà quelques pistes pour approcher ces hommes et ces femmes qui comptent pour Dieu! C’est Lui qui veut les gagner, et Il veut les gagner pour leur salut et pour sa gloire: nous ne sommes que des serviteurs, des facilitateurs, des frères en humanité avant de devenir des frères en l’amour du Christ.

A la rencontre des musulmans

Il existe encore aujourd’hui des musulmans qui n’ont jamais entendu parler de Jésus. Les obstacles sont souvent l’éloignement ou les difficultés d’accès, la langue et les préjugés de part et d’autre, parmi lesquels la politique et la religion jouent un grand rôle. Il y a des immigrés isolés ou reclus dans nos pays, il y a des pays très hostiles au christianisme comme l’Arabie Saoudite… et il y a tous ces pays au nord de l’Iran, l’Asie Centrale musulmane où il y a peu de chrétiens et beaucoup de réflexes identitaires. Les oeuvres chrétiennes n’ont pas assez d’hommes ni assez d’argent pour atteindre tous ces groupes, mais Dieu est riche et illimité. Il y a aussi les millions de musulmans d’Asie, de la Chine à l’Australie, qui ne parlent pas l’arabe, ne vont pas librement sur Internet et n’ont que peu de chances de rencontrer un jour un témoin du Christ!

Prions le Maître d’envoyer des ouvriers dans sa moisson et osons présenter ce défi à nos Eglises pour l’amour de Jésus en leur parlant du monde sans Dieu qui se meurt, comme à l’époque des premières missions… sans oublier ce que nous pouvons faire nous-mêmes ici et maintenant!

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