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L’Eglise primitive

Sa simplicité – Sa force – Son exemple

Plusieurs chrétiens se sentent aujourd’hui un peu nostalgiques quand ils lisent le Nouveau Testament. Les choses semblaient alors tellement simples. Que voyons-nous aujourd’hui ? De grandes et puissantes organisations religieuses qui se mêlent de réformes politiques et sociales. La simplicité et la spiritualité de l’église primitive ont-elles disparu pour toujours ?

Au cours des âges, il y a eu des groupes de croyants qui se sont détournés du courant principal de la chrétienté et ont décidé de prendre les Saintes Ecritures comme seul guide. Ils ont été en grande partie ignorés par le christianisme institutionnalisé, mais ils ont connu une vraie bénédiction spirituelle et la grande joie de plaire à leur Seigneur en agissant ainsi.

L’attraction vers une personne

Les premiers disciples étaient unis, non parce qu’ils étaient membres d’une organisation, mais par leur amour pour la même personne. Ils avaient entendu l’appel du Seigneur et ils étaient devenus ses disciples (Mt. 4 : 18-29). Leur vie entière était centrée sur lui; ils apprenaient de Lui, ils Lui obéissaient, ils L’aimaient. Cette relation qu’ils avaient avec Lui était une relation personnelle. Elle se manifestait par une loyauté qu’on oserait presque qualifier de fanatique. Pierre exprimait le sentiment de tous les autres disciples lorsqu’il a dit: « Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mt. 26 : 35).

Après l’ascension de Jésus-Christ, les nouveaux disciples ont été abreuvés du même esprit. Ils prêchaient au nom de Jésus-Christ (Ac. 4: 12, 18); ils baptisaient en son nom (Ac. 10: 48); ils s’assemblaient en son nom (Mt. 18: 20); ils faisaient des miracles en son nom (Ac.3 : 6); ils défiaient l’opposition en son nom (Ac. 4: 18-20); ils souffraient joyeusement pour son nom (Ac. 5: 41). Est-il surprenant que le monde ait commencé à les appeler « chrétiens » ? (Ac. 11 : 26).

Les croyants qui saisissent aujourd’hui cet esprit délaissent toute étiquette ecclésiastique et se réjouissent de porter le nom de Christ devant le monde. Ils ne désirent employer, que les termes que l’on trouve dans la Bible pour désigner les chrétiens, tels que croyants, frères, saints. Pour eux, l’Ecriture est encore valable: « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus…» (Col. 3: 17).

Soumission à la Parole

Pour les croyants des premiers temps, la seule autorité était la Parole de Dieu. L’Ancien Testament existait déjà et le Nouveau Testament, qui était en train d’être rédigé, furent reconnus comme ayant la même autorité (II Pi. 3: 15-16). Les apôtres insistaient sur l’enseignement des nouveaux convertis (Ac. 2 : 42). Leur Seigneur ne leur avait-il pas commandé de leur enseigner « à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt. 28 : 20). Les vies vécues autrefois indépendamment de Dieu devaient maintenant être modelées selon l’enseignement de la Parole (Ro. 6: 17).

L’enseignement était l’activité la plus importante lors des réunions de l’église primitive (Ac. 2 : 42). La Parole devait éclairer chaque aspect de la vie. Ceux qui avaient vécu dans les ténèbres devaient maintenant marcher dans la lumière (1 Jn 1 : 6, 7). II n’y avait pas de recours à une autorité supérieure. « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur » (I Co. 14 : 37). Ceux qui veulent aujourd’hui suivre le modèle de l’église primitive doivent insister de nouveau sur l’autorité absolue et inchangée de la Parole de Dieu pour tout ce qui concerne la foi et la conduite. Si Dieu n’avait pas parlé, l’homme n’aurait jamais vraiment pu connaître la vérité spirituelle.

Direction par les anciens

Les églises primitives étaient comme des familles. Les familles du peuple de Dieu. Certaines étaient jeunes dans la foi et d’autres avaient davantage de maturité dans la connaissance du Seigneur et de sa Parole (I Jn 2 : 13, 14). Dans chaque famille, il doit y avoir une direction et c’est la même chose pour l’église locale. Après qu’une église avait été formée et qu’elle se fût réunie pendant un certain temps, les premiers missionnaires revenaient et désignaient ceux qui étaient qualifiés pour diriger l’assemblée (Ac. 14 : 21-23). Plus tard, les qualifications requises pour une telle direction spirituelle ont été données en détail par écrit pour les générations futures (Tit. 1 : 5-9 ; 1 Ti. 3 : 1-7). Pour être un dirigeant, il faut avoir une bonne connaissance de la Bible, être moralement au-dessus de tout reproche et savoir diriger sa maison.

Ces dirigeants étaient appelés anciens ou évêques (c’est-à-dire surveillants) et ils étaient les pasteurs du troupeau. Ils avaient une lourde responsabilité. Un jour, ils devront rendre compte du travail qui leur était confié (Hé. 13: 17). Dans chaque église locale, cette responsabilité reposait sur un groupe d’hommes; il n’y avait jamais un seul ancien ou un seul pasteur. « Le salut est dans le grand nombre de conseillers » (Pr. 11 : 14). Les premiers missionnaires confiaient chaque église à la charge de tels anciens. A ce moment, il n’y avait pas d’autorité plus élevée, ni fédération d’églises, ni évêque en charge d’un diocèse ou de surintendant au-dessus d’une région. C’était merveilleusement simple. La direction était laissée entre les mains d’hommes spirituels de l’endroit, qui étaient le plus en mesure de prendre les décisions concernant l’oeuvre qui avait été confiée à leurs soins.

Liberté pour le Saint-Esprit

Chaque église locale était donc confiée aux soins d’un groupe d’anciens qui avaient les Ecritures comme guide (Ac. 20 : 32). Les apôtres avaient une très grande confiance en la suffisance de la Parole de Dieu pour la direction et la croissance spirituelle des croyants (II Ti. 3: 16, 17). En plus de les laisser avec un livre, ils les laissaient avec la certitude que le Saint-Esprit continuerait à travailler dans leur coeur et dans leur vie. « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite (complète) pour le jour de Jésus-Christ » (Ph. 1 : 6).

Le Seigneur lui-même leur avait promis, avec la venue du Saint-Esprit, une puissance pour témoigner (Ac. 1 : B). Ils avaient connu d’une manière merveilleuse cette puissance qui les avait rendus capables de parler avec assurance pour Jésus-Christ, malgré l’opposition (Ac. 4: 19, 20). C’est ainsi que l’évangile s’est répandu à travers l’empire romain comme une traînée de poudre allumée par l’Esprit de Dieu. Quand les apôtres laissèrent de petits groupes de chrétiens derrière eux, ils l’ont fait avec l’assurance que le Saint-Esprit, qui les avait conduits à Christ, continuerait de les diriger et de les fortifier. I1s croyaient que le Saint-Esprit leur donnerait les dons spirituels nécessaires à la croissance des chrétiens (Ep.4 : 11; 1 Co. 12 : 4-7). On enseignait à chaque chrétien qu’il était utile et qu’il avait une fonction à accomplir dans l’église locale (I Co. 12: 12). Chacun réalisait qu’il était désormais le temple du Saint-Esprit (I Co. 6 : 19) et que la vie de Dieu devait s’exprimer en lui.

Ces églises primitives encourageaient le développement des dons de chaque personne. Il n’y avait pas de division entre un clergé et les laïcs et la prédication n’était pas réservée à une classe privilégiée. La plupart des réunions étaient sans cérémonie et p1usieurs y prenaient part. Tous les hommes avaient la liberté de prier publiquement (I Ti. 2 : B). (Dans les réunions mixtes de l’église, c’est les hommes qui prenaient la parole, (1 Co. 14: 34). Différents frères pouvaient proposer un cantique, donner un enseignement ou une exhortation. De cette façon, des dons variés commençaient à se développer et à se faire connaître au groupe (I Co. 14 : 26). Avec le temps, certains étaient reconnus comme prophètes ou enseignants. Toutefois il y avait toujours moyen pour une nouvelle voix de se faire entendre et pour un nouveau don de se manifester (I Co. 14: 31). Il n’est pas surprenant que Paul compare l’église à un corps dans lequel chaque membre a une fonction à remplir (Eph. 4: 11-16).

Le repas du Seigneur

Dans Ac. 2 : 42 nous voyons les différentes activités qui avaient lieu lors des réunions des églises primitives: « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières ». L’enseignement, la communion fraternelle, la fraction du pain (le repas du Seigneur) et la prière, voilà ce qui constituait leurs réunions. Le commandement du Seigneur: « Faites ceci en mémoire de moi » était encore très frais à leur mémoire. Au début dans leur amour et leur ferveur, ils se rappelaient peut-être chaque jour du Seigneur (Ac. 2 : 46). Plus tard, les églises ont pris l’habitude de prendre le repas du Seigneur chaque dimanche (Ac. 20 : 7).

C’était le moment le plus important de leurs réunions, un moment d’adoration intense, alors que plusieurs frères conduisaient l’assemblée dans la prière et que l’on partageait le pain et la coupe. Les coeurs étaient attendris dans la présence de Dieu en se souvenant de l’agonie du Sauveur sur la croix. Le pain et la coupe n’étaient que des symboles pour rafraîchir la mémoire: le pain, le corps meurtri du Seigneur Jésus; la coupe, son sang répandu. Les églises primitives attisaient souvent leur amour pour le Seigneur en se souvenant de Lui de cette manière. Les chrétiens d’aujourd’hui ont terriblement besoin d’un attachement semblable à Jésus-Christ (I Co. 11 : 23-26).

Le retour du Seigneur

Quand les chrétiens quittaient la table du Seigneur, les larmes aux yeux, c’était pour affronter un monde hostile. Leur coeur était plein d’amour les uns envers les autres (Ac. 2 : 44, 45). Ils se souciaient grandement de ceux qui n’avaient pas encore reçu Jésus-Christ, car ils savaient que sans Lui les hommes sont condamnée (Ac. 4: 12). Ils évangélisaient partout, parlant aux hommes de leur merveilleux Sauveur. Ils étaient connus comme des hommes qui attendaient… qui attendaient le retour du Seigneur Jésus-Christ.

Aucun groupe ne peut se dire vraiment chrétien s’il n’est pas marqué par une foi profonde dans le retour de Jésus-Christ. « Vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils…» (I Th. 1 : 9, 10). Chaque église se considérait comme une colonie de pèlerins en route vers le ciel, attendant avec persévérance le retour de son Roi (Ph. 3 : 20). Alors, et seulement alors, tous leurs espoirs seraient réalisés. C’était la « bienheureuse espérance » qui remplissait leur coeur et les faisait chanter. La dernière prière de la Bible est prononcée avec cet ardent soupir: « Amen! Viens, Seigneur Jésus! » (Ap. 22 : 20).

Simplicité, spiritualité, puissance… on a la nostalgie des premiers temps de l’église. Et pourtant, Dieu est toujours le même et, au cours des âges, de petits groupes de chrétiens sont revenus à la simplicité de l’église primitive et y ont trouvé la bénédiction de Dieu. « Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez » (Jn 13: 17).
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