Série: Les béatitudes
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La huitième béatitude, prolongement(2)

LA HUITIEME BEATITUDE: PROLONGEMENT (2)

« Heureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on répandra faussement sur vous toute sorte de mal, à cause de moi.
Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux, car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés» Matthieu. 5.11-12

Comment le chrétien peut-il se réjouir quand il est persécuté ? D’emblée, il est une fois de plus évident que le chrétien est totalement différent des autres gens. Trop souvent, on pense qu’il est presque comme les autres, mais avec une certaine différence. Non, il est essentiellement différent. Il est tellement différent que Jésus disait que père et fils, mère et fille pourraient être divisés radicalement. Et la cause ? Jésus-Christ lui-même: persécuté « à cause de moi », parce qu’il appartient à une autre famille, étant devenu un enfant de Dieu, qui est maintenant son Père au premier degré.

Tout véritable enfant de Dieu est dominé par Jésus-Christ, qu’il nomme Seigneur. Il désire avant tout plaire à son Seigneur, parce qu’il l’aime: « L’amour de Dieu consiste à garder ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles » (ou: « ennuyeux ») (1 Jean 5.3). Il ne ressent pas l’obéissance comme un poids, car il désire plaire au Seigneur. C’est justement parce qu’il vit dans l’obéissance à son Seigneur qu’il est persécuté. Il ne vit plus pour lui-même, pour se faire plaisir selon sa chair habitée par le péché. Par son mode de vie, il se distingue et se délimite de son entourage mondain, d’où la haine qu’il engendre. Il cherche l’intérêt de Dieu avant son propre intérêt.

La persécution peut être violente (prison, torture, assassinat) ou anodine (moqueries, calomnies, perte du travail). C’est dans de telles épreuves que le comportement du chrétien va se remarquer : pas de représailles, ni de ripostes acerbes, ni même de ressentiments (attitude impossible en dehors de Jésus-Christ), et pas de déprime, au contraire: « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse! » C’est tout le contraire de l’homme naturel. Comment cela est-il possible?

La vie du chrétien devrait être dominée par la pensée de sa destinée ultime: le ciel. Jésus précise: « Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel ». Encore et toujours cette différence fondamentale entre le chrétien et le monde, qui fait tout pour ne pas penser à l’au-delà. Le tourbillon des plaisirs cherche à faire oublier la mort : sujet tabou ! Le chrétien y pense avec la joie anticipée d’hériter le ciel.

La récompense

Le chrétien a une espérance certaine au delà de cette vie présente. La persécution à cause de Jésus-Christ lui rappelle ce qu’il est et qui il est. Elle lui prouve qu’il s’est identifié avec Christ et digne de recevoir le traitement que Jésus a reçu. Et lors du retour de Jésus-Christ en gloire, il le rejoindra au ciel: « Car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jean 14.2-3). Alors s’accomplira la promesse citée au début: « Votre récompense sera grande dans les cieux ».

On rencontre des chrétiens qui vous disent: « Je ne recherche pas de récompense. La vie avec Christ est ma récompense et cela me suffit. » Ces gens-là ont l’air très spirituels, des chrétiens exceptionnels que la récompense (disent-ils) n’intéresse pas. Leur attitude tranche avec l’enseignement de Jésus et des apôtres. Prétendent-ils être plus spirituels que Dieu ? Jésus lui-même ne se réjouissait-il pas, au milieu de ses souffrances, « en vue de la joie qui lui était proposée » (Héb 12.2) ? Juste avant dans le texte, nous sommes invités à avoir « les yeux fixés sur Jésus ». L’apôtre Paul écrivait aux Colossiens: « Cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (3.1). Il va plus loin dans sa lettre aux Éphésiens : Dieu « nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus » (2.6). Virtuellement, nous sommes déjà au ciel!

La Bible évoque souvent la récompense. Paul en parle et s’en réjouit: «… l’oeuvre de chacun sera manifestée… Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement (qui est Jésus-Christ) subsiste, il recevra une récompense » (1 Cor 3.11-15, à lire). Oui, la récompense comptait pour beaucoup dans la vie de Paul. « Il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal. Connaissant donc la crainte du Seigneur… » (2 Cor 5.10-11). Quelle crainte? Celle de ne pas être jugé digne de recevoir une récompense. Dans sa 2e lettre à Timothée, jetant un regard sur sa vie passée, Paul écrit: Ayant combattu pour Jésus-Christ et gardé la foi, « la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera en ce Jour-là » (4.7-8). Les deux termes de la 8e Béatitude se retrouvent: justice (« à cause de la justice », v.10) et récompense, ici la couronne (« votre récompense sera grande », v.12), de même que l’espérance des cieux (« en ce Jour »).

Mais ne sommes-nous pas sauvés par grâce? Non seulement cela, mais la récompense, qui diffère de l’un à l’autre, est aussi une grâce, consentie par Dieu dans sa générosité. Jésus nous fait dire à tous: « Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17.10). Et pourtant, le Seigneur accordera des récompenses à ses serviteurs.

Une fois de plus, l’accent est mis sur la différence entre l’incrédule et le chrétien. Ce dernier regarde au but, il y pense et s’en réjouit. Il ne s’arrête pas aux seules choses visibles, mais se préoccupe des choses invisibles. Les hommes de foi décrits dans Héb 11 se réjouissaient des choses à venir. En parcourant ce chapitre, nous trouvons Hénoc, qui croyait que Dieu « récompense ceux qui le cherchent »; Abraham, qui attendait « la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte… », à savoir le ciel ; Moïse, qui quitta les trésors de l’Égypte, « car il regardait plus loin vers la récompense ». Ils anticipaient l’injonction de Jésus: « Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ». L’apôtre Pierre, qui avait entendu Jésus prononcer ces paroles, écrivant aux chrétiens persécutés en Turquie, mentionna l’héritage « qui vous est réservé dans les cieux… Vous en tressaillez d’allégresse, quoique vous soyez maintenant, pour un peu de temps, puisqu’il le faut, affligés par diverses épreuves… » (1 Pi 1.4-6 ; je vous invite à lire et méditer les v. 3-9).

Quelle est la joie anticipée qui remplit votre coeur aujourd’hui?

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