Série: Le sermon sur la montagne
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Le sel et la lumière

LE SERMON SUR LA MONTAGNE

Mat 5.13-16

« C’est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, avec quoi le salera-t-on? Il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes. C’est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos œuvres bonnes et glorifient votre Père qui est aux cieux. »

Par les béatitudes, Jésus a décrit ce qui doit caractériser le chrétien dans le monde. Il continue par décrire quelle est la fonction du chrétien, comment il doit fonctionner dans le monde. Il doit être :

1. Le sel de la terre

Si la terre a besoin de sel, c’est qu’elle est fade et insipide. Jésus accentue le « vous », dans un monde qui est corrompu. Aucune philosophie, aucun système religieux, social, ou politique ne produit des hommes bons ; seul le chrétien est bon. Notons qu’il est dans le monde et non isolé. Il agit contre la putréfaction (le sel est antiseptique !). Et — surtout — il donne de la saveur. La vie sans Christ étant insipide, on recherche les plaisirs de la chair : au moins cela !

C’est un avertissement contre l’adaptation à l’environnement. Le chrétien doit oser affirmer les vérités et combattre les erreurs, les hérésies qui foisonnent autour de lui. Il annonce le salut en Christ seul, et la perdition éternelle sans Christ.

Il doit combattre l’œcuménisme, car il est inconcevable d’œuvrer, pour ne citer que cet exemple, avec l’église catholique romaine, dont certaines doctrines sont d’inspiration païenne, niant la seule médiation et la toute suffisance de Jésus-Christ. Il doit aussi rejeter le syncrétisme, qui s’imagine qu’il y a d’autres chemins vers Dieu que Christ seul. Le chrétien qui tombe dans l’œcuménisme et le syncrétisme a perdu sa saveur et n’est plus bon à rien.

2. La lumière du monde

De nouveau, le « vous » est accentué : seuls les chrétiens peuvent éclairer le monde, qui est dans les ténèbres. Le XVIIIe siècle est nommé « siècle des lumières » à tort, car c’est un siècle d’obscurantisme. La « haute critique » a multiplié les attaques contre la Bible, se permettant d’en contester l’autorité divine sans aucune base solide. Citons trois hommes dont les écrits ont contribué à obscurcir la vérité :

Voltaire (1694-1778) n’admet pas de Dieu personnel, bien que la raison (qui est le dieu des « lumières ») exige qu’il y ait une « intelligence supérieure ». Je cite Voltaire : « L’univers m’embarrasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. » Sans admettre l’existence du Dieu personnel, il estime que croire en Dieu est cependant utile à la société.

Diderot (1713-1784) est athée. Il estime que l’idée de Dieu est impensable parce qu’incompatible avec l’existence du mal, et que croire en Dieu risque de dénaturer l’homme, d’être un obstacle à son bonheur. Pourtant Diderot est un moraliste ! Il a fait entrer ses idées dans sa célèbre Encyclopédie, imbue d’humanisme, qui déclare l’homme autonome.

Rousseau (1712-1778), au détriment de toute religion « révélée », prône une religion « naturelle » propre à chaque société. Selon lui, l’homme est bon mais a été corrompu par la société (ou civilisation) ; on se demande comment l’homme « bon » a pu causer la corruption de la société… Au contraire de Voltaire, qui se moque de Jésus, de sa naissance et sa mort expiatoire, Rousseau admire Jésus, mais sans croire en lui comme Fils de Dieu ou Sauveur.

Dans son ensemble, le « siècle des lumières » est un refus de la Bible comme révélation divine, et donc du Dieu et du salut qu’elle proclame en Christ. Un des résultats fut la fiction de l’évolution, dont Darwin fut l’interprète le plus influent avec son livre L’origine des espèces (1859), que tout scientifique sérieux, depuis la découverte des gènes, rejette aujourd’hui comme impossible — ce qui n’empêche pas que l’évolution soit encore enseignée dans les écoles. Le récit de la création dans Genèse 1 est abaissé au rang de légende et le hasard est élevé au rang de créateur (voilà à quelle absurdité aboutit l’incrédulité). Cela arrange tous ceux qui rejettent l’idée du Dieu créateur, parce que de telles positions les libèrent de toute responsabilité morale, puisqu’il n’y a de comptes à rendre à personne. L’aboutissement est le slogan inventé par Nietzsche : « Dieu est mort ».

Dans notre monde de déchéance morale sur tous les plans, seule la lumière de Christ peut dissiper les ténèbres en éclairant le monde plongé dans l’obscurité. Il n’y a aucune autre lumière que celle des chrétiens vivant dans la foi en Jésus-Christ ; eux seuls en sont les porteurs.

Jésus dit qu’elle se révèle par les « œuvres bonnes », autrement elle reste « sous le boisseau ». Elle y reste aussi quand les vérités bibliques sont escamotées (par exemple, par la théologie libérale). Tant que la lumière n’apparaît pas, le monde ne sait même pas qu’il vit dans les ténèbres. « Le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière. » (Mat 4.16) Quand les chrétiens ne sont pas en contraste avec le monde, il n’y a pas de lumière, ce qui est tragique : l’homme, pécheur dès sa naissance, « aime les ténèbres plus que la lumière » (Jean 3.19).

En fin de compte, l’homme n’a pas besoin de plus de lumière, il a besoin de nouvelle naissance, car seul l’homme né de Dieu aime la lumière.

1L’auteur de cet article, et des articles qui suivront sur ce thème, s’est partiellement inspiré de l’ouvrage du Dr Martin Lloyd-Jones, The Sermon on the Mount.

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