Dossier: Jésus-Christ
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La résurrection, gage de notre salut

Jean-Bert de Mooy est marié et père de deux enfants. Il est pasteur d’une église évangélique à Bulle, en Suisse romande et conférencier bien connu. Il a fait ses études à l’Institut Biblique « Emmaüs », à Saint-Légier, en Suisse romande, et a suivi des cours dans les facultés de Vaux-sur-Seine et d’Aix-en-Provence, en France. Il travaille aussi avec les jeunes et a élaboré un cours de formation biblique dans le cadre du CyFoJe (Cycle Formation Jeunesse). Il est l’auteur d’un cours sur Les Dix Commandements, disponible comme module du logiciel Bible Workshop Pro vendu par la Maison de la Bible (2004).

1. Mort et ressuscité, selon les Écritures

« Il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre les Ecritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour et que la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée en son nom à toutes les nations à commencer par Jérusalem. Vous en êtes témoins. » (Luc 24.44-48)

Jésus est mort selon les Ecritures. Il ne fut pas la victime accidentelle de qui que ce soit, ni de quoi que ce soit. Ni de Pilate, ni des Juifs, ni de ses disciples, ni de personne… Jésus-Christ est venu dans le monde dans le but de mourir sur la Croix pour expier nos péchés, selon les Ecritures (Luc 19.10 ; 1 Pi 3.18). Sa crucifixion fut la manifestation frappante de son obéissance aux Ecritures. La mort de Jésus fut le point culminant de toute l’histoire de la rédemption.

Qui donc a tué Jésus ? Il est certain que Judas, les chefs religieux juifs et Pilate sont coupables. Il est vrai aussi qu’il y eut trahison, lâcheté, et de fausses accusations contre Jésus. Nous savons que des hommes ont bafoué les principes de la justice humaine pour satisfaire et apaiser une foule manipulée et furieuse contre celui qui n’avait pourtant fait que du bien. Finalement, toute la foule se rendit responsable du meurtre d’un homme innocent. Cependant, l’Evangile de Luc souligne avec force : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour. » (Luc 24.7,44)

N’oublions jamais que Jésus ne fut pas la victime de Judas, ni de Rome, ou du sanhédrin. L’apôtre Pierre dit dans son discours du jour de la Pentecôte : « Ce Jésus fut livré selon le dessein arrêté, selon la prescience de Dieu » (Act 2.23). De toute éternité la mort de Jésus sur la Croix avait été prévue par Dieu le Père. Même s’il est incontestable que les chefs religieux juifs et romains qui le crucifièrent portent la responsabilité de leur crime, Dieu lui-même, dans sa prescience, avait arrêté le dessein de la mort de Jésus.

Poussons ce raisonnement encore un pas plus loin en disant haut et fort : Jésus lui-même a gardé le contrôle absolu des évènements jusqu’au bout de son procès et de son ministère terrestre, car il cria juste avant d’expirer : « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » (Luc 24.46) Peu de temps avant sa mort, Jésus avait prévenu ses disciples en leur disant : « Personne ne me l’ôte [la vie], mais je la donne moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père. » (Jean 10.17-18 ; cf. 19.11)

Un à un, tous les détails des prophéties de l’A.T. furent accomplis, et particulièrement les détails précis concernant sa mort décrits dans le Ps 22 et Ésaïe 53. Chacun de ces détails a été écrit des centaines d’années avant sa naissance. Tout fut accompli exactement comme prédit.

2. Une resurrection historique

« Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour… » (Luc 24.46) La résurrection a rendu possible notre salut. Comme dit l’apôtre Paul aux Corinthiens (1 Cor 15.16-18) : « Si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. »

Le juge et journaliste Lee Strobel a écrit un livre sur Jésus-Christ en utilisant sa formation de juriste et de journaliste pour argumenter sur les faits historiques de la résurrection de Jésus-Christ et la proclamation de la bonne nouvelle au premier siècle. Ce livre est passionnant. En effet, l’auteur conclut que les biographies de Jésus résistent à un examen poussé et il souligne leur crédibilité historique.

Alister McGrath écrit : « Tout au long de l’histoire, le christianisme a considéré la résurrection et l’incarnation comme des éléments essentiels à sa propre compréhension historique ; toute tentative d’éliminer ou de modifier radicalement ces doctrines aboutirait à une forme de christianisme en rupture de continuité avec les formes historiques qui ont accompagné son développement. »1

L’ancien professeur de littérature, C.S. Lewis, qui avait enseigné le Moyen Âge et la Renaissance à l’Université de Cambridge, expliquait, alors qu’il racontait sa conversion, qu’avant ses recherches, il pensait que les chrétiens « se trompaient ». Après avoir évalué les bases et les preuves du christianisme, Lewis conclut « qu’aucune autre religion ne présentait un tel caractère d’historicité. »2 Sa connaissance de la littérature l’obligeait à traiter les Evangiles comme étant dignes de foi.

L’Eglise naissante n’aurait jamais pu prendre racine et n’aurait jamais pu s’épanouir en plein Jérusalem si elle avait répandu des histoires fausses sur Jésus. Le juge Bruce Metzger écrit qu’en comparaison d’autres documents de l’Antiquité, les manuscrits du N.T. sont de loin les plus nombreux de tous les récits historiques de l’époque. Rien que cela est déjà un très grand miracle en soi.

La documentation historique que nous possédons sur Jésus est bien meilleure qu’à propos de n’importe quel autre fondateur de religion antique. Des sources extra-bibliques confirment que beaucoup de gens ont rapporté les guérisons opérées par Jésus, qu’il était le Messie et qu’il a été crucifié. Pourquoi Christ reste-t-il, malgré la déchristianisation de nos sociétés, au cœur de notre culture, près de deux mille ans après sa mort ? La réponse traditionnelle et biblique veut que la raison profonde de son rayonnement réside dans le fait qu’il a été Dieu incarné, autrement dit que dans son existence historique spécifique, Dieu a assumé la nature humaine. « Un christianisme qui rejette l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ n’est pas en mesure de placer de façon convaincante la personne de Jésus-Christ au centre de la foi chrétienne. »3

Souvenons-nous des disciples. Ils avaient vécu avec Jésus et avaient nourri de grands espoirs en l’avenir. Mais à l’heure de la crucifixion, tous leurs espoirs de voir Jésus devenir Roi s’écroulaient. Ils regardaient déjà la croix comme la fin de leurs rêves utopiques…. C’est seulement après la résurrection qu’un monde nouveau s’ouvrit devant eux ! Il était réellement ressuscité.

C’est en s’appuyant sur cette réalité que le message de l’Evangile, la bonne nouvelle, sera prêché dans le monde entier : « La foi en la résurrection et en l’incarnation a favorisé le développement et l’expansion du christianisme, et continue de le faire. La vitalité, la profondeur et l’enthousiasme de la foi chrétienne dépendent finalement de ces doctrines. »4 Car quelle serait la crédibilité d’une « nouvelle naissance » qui exclurait l’incarnation du Fils de Dieu mort pour nos péchés ?

Aujourd’hui, les théologiens libéraux sont bien embarrassés par le mouvement du « Nouvel Age », car ils ont plongé l’Eglise dans le chaos en la dépouillant de ses doctrines essentielles. Mais vis-à-vis de nos contemporains assoiffés d’expériences spirituelles, la résurrection du Christ doit rester la clé d’un témoignage puissant. Seul le christianisme confessant, qui a gardé la foi des ses origines, possède les ressources apologétiques et spirituelles nécessaires pour regagner le terrain perdu en Occident.

3. Des temoins dignes de confiance

« Vous en êtes témoins. » (Luc 24.48) Oui, les disciples furent les témoins de ces évènements extraordinaires. Transformés par la foi en Jésus-Christ, ils ne se laissaient pas arrêter dans leur tâche, ayant été les témoins oculaires de la résurrection.

N’oublions pas que les disciples risquaient la condamnation à mort en proclamant la résurrection de Jésus-Christ ! Or, personne d’entre nous n’accepterait de mourir pour un mensonge (cf. Act 4.5-20). Le N.T, on le sait, contient un certain nombre de récits extraordinaires racontant les apparitions de Jésus après sa résurrection. Jésus se montre au moins neuf fois à ceux que Pierre appelle des « témoins choisis d’avance par Dieu » (Act 10.41). Il apparut :
• à Marie de Magdala (Jean 20.11-18),
• à Pierre (Luc 24.34),
• à deux de ses disciples sur le chemin d’Emmaüs (Luc 24.13-35),
• aux dix disciples réunis dans la chambre haute (Thomas n’y était pas, Luc 24.36-42),
• aux onze, Thomas étant présent (Jean 20 :24-29),
• à plus de 500 frères à la fois (1 Cor 15.6),
• à Jacques (1 Cor 15.7),
• à quelques disciples parmi lesquels se trouvaient Pierre, Thomas, Nathanaël, Jacques et Jean au bord du lac de Galilée (Jean 21.1-23),
• à plusieurs sur le mont des Oliviers près de Béthanie, au moment de son ascension (Luc 24.50-53 ; Act 1.6-12),
• enfin, à Saul de Tarse, futur apôtre Paul, sur le chemin de Damas (1 Cor 15.8).

Après sa résurrection Jésus s’est montré à eux pendant quarante jours (Act 1.3). Il y a certainement eu d’autres apparitions qui ne sont pas rapportées dans la Bible. Mais de toute évidence, on ne peut pas écarter un tel nombre de témoins sans chercher une explication. Un tel événement ne peut être une invention humaine, ni le produit d’hallucinations.

Une étude minutieuse des apparitions de Jésus révèle une très grande variété de circonstances, de personnes, de lieux et d’états d’esprit. Ces témoins se trouvent dans le jardin du tombeau vide, sur le chemin d’Emmaüs, sur une montage en Galilée, sur les bords d’un lac, dans les environs de Béthanie. Et les réactions de ces témoins furent également très différentes : Marie de Magdala pleurait, les femmes étonnées avaient peur ; Pierre était plein de remords et Thomas fut incrédule ; les disciples d’Emmaüs étaient troublés par les événements de la semaine écoulée, et les disciples en Galilée étaient absorbés par leur pêche.

Cependant, le Seigneur lui-même eut raison de leurs doutes et de leurs frayeurs, de leur incrédulité et de leurs préoccupations. Il surmonta le scepticisme des futurs témoins. La mort de Christ avait laissé les disciples tremblants, abattus. Et quelques semaines plus tard, selon le récit des Actes des Apôtres, ces mêmes hommes risqueront leur vie pour le nom du Seigneur, et bouleverseront le monde entier par leur témoignage (Act 15.26 ; 17.6). D’où viennent cette foi et cette puissance, cette joie débordante et cet amour extraordinaire pour leur Sauveur et leur Seigneur ? C’est de la puissance de la résurrection, qui fait dire à Paul aux Corinthiens : « Or si l’on prêche que Christ est ressuscité d’entre les morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi aussi est vaine. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu’il a ressuscité le Christ, tandis qu’il ne l’aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. » (1 Cor 15.12-19)

4. Un salut fermement établi

De nos jours l’Eglise doit anticiper sur les difficultés que les chrétiens vont inévitablement rencontrer en parlant avec leurs semblables autour d’eux. La meilleure défense de la foi chrétienne, dont la résurrection est la pierre de touche, réside dans une bonne explication de ses doctrines essentielles. Le prédicateur doit enseigner la fiabilité historique des Evangiles, la réalité historique de la mort et de la résurrection de Christ. Il peut le faire, car il possède une source solide et fiable : la Parole immuable de Dieu. Le sermon doit expliquer les doctrines fondamentales, à l’exemple du témoignage des apôtres, pour qu’un grand nombre de personnes parviennent à une connaissance plus profonde et plus juste du plan de la rédemption (Col 1.9-23).

1 A. McGrath, Jeter des ponts, Collection Sentier, La Clairière, Canada, 1999, p 164.
2 Cité par J. McDowell, La résurrection, Éditeurs de Littérature biblique, Belgique, 1987, p 22.
3 A. McGrath, ibid., p 169.
4 A. McGrath, ibid., p 170.

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De Mooy Jan-Bert
Jean-Bert de Mooy est marié et père de deux enfants. Il est pasteur d'une église évangélique à Bulle, en Suisse romande et conférencier bien connu. Il a fait ses études à l'Institut Biblique "Emmaüs", à Saint-Légier, en Suisse romande, et a suivi des cours dans les facultés de Vaux-sur-Seine et d'Aix-en-Provence, en France. Il travaille aussi avec les jeunes et a élaboré un cours de formation biblique dans le cadre du CyFoJe (Cycle Formation Jeunesse). Il est l'auteur d'un cours sur Les Dix Commandements, disponible comme module du logiciel Bible Workshop Pro vendu par la Maison de la Bible (2004).