Série: Fondements
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L’Eglise

FONDEMENTS

Remarques préliminaires

Ce sujet a été traité en 1988 («Promesses» No 85), sous trois aspects: A. une définition de: l’Eglise, B. «la discipline dans l’Eglise» et C. «l’Eglise et l’Etat».

Voici un très bref résumé des éléments qui seront absents de l’article présent:

A. Le mot «église», dérivé de «ekklesia» (=assemblée), désigne l’ensemble de tous les chrétiens nés de l’Esprit, qu’il y ait eu baptême d’eau ou non (conversion peu avant la mort). Le seul Chef auquel elle doit se soumettre est Jésus-Christ (un «vicaire» terrestre n’a jamais été prévu) .Seuls deux sacrements furent institués par Christ: le baptême d’une personne convertie à Christ et la Cène, prise en souvenir de la mort expiatoire de Christ (le pain restant pain et le vin restant vin). Seul 1’enseignement de Christ et des apôtres est normatif pour l’Eglise; la communion fraternelle et la prière communautaire y sont pratiquées. (Sur le baptême et la Cène, consulter «Promesses» No 86.)

B. La réprimande (Mat 18.15-17) et l’exclusion pour persistance dans un péché grave (lire 1 Cor 5) ou pour déviation doctrinale; ces mesures ont pour but la repentance et ta réintégration dans la communion fraternelle.

C. Rom 13.1-7 évoque certains principes: toute autorité gouvernementale est déléguée par Dieu, seul Souverain absolu; L’Etat manie l’épée (exécution de meurtriers); le chrétien doit se soumettre à l’Etat, sauf quand il est en contradiction avec les exigences de Dieu; il doit payer ses impôts et servir sa patrie (aussi en tant que soldat, que Paul cite comme exemple du chrétien combattant pour Christ). L’Etat a droit de regard sur les actes des citoyens, non sur leurs convictions.

L’article qui suit considère l’Eglise sous l’aspect:

Unité et diversité

Unité

Voici qu’il est bon, qu’il est agréable pour des frères d’habiter unis ensemble! – C’est comme l’huile la meilleure qui, (répandue) sur la tête, descend sur la barbe d’Aaron,… sur le bord de ses vêtements. – C’est comme la rosée d’Hermon qui descend sur les montagnes de Sion; car c’est là que l’Eternel donne la bénédiction, la vie pour l’éternité (Ps 133).

Cette louange célèbre la bonne entente dans le peuple de Dieu. Les deux allégories en illustrent deux aspects:
   1. Lors de l’onction d’Aaron, l’huile imbibait sa barbe et son vêtement sacerdotal, signes de sa consécration et de sa sanctification pour le service. De même, l ‘unité harmonieuse dans l’Esprit sanctifie toute la communauté.
2. La rosée abondante d’Hermon fertiliserait aussi le Mont Sion. De même, l’amour fraternel rend une église fertile.

Sur cette unité dans l’amour, le Seigneur met sa bénédiction: la vie pour l’éternité!

Ce bref psaume de David est ainsi une image de l’Eglise née 1000 ans plus tard; elle est caractérisée par la vie éternelle de chacun de ses membres. Dans sa prière sacerdotale, Jésus commence par le don de la vie éternelle qu’il a reçu le pouvoir de communiquer: La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ (Jean 17.3).

«Connaître» implique ici «reconnaître»: reconnaître en Christ le Fils de Dieu, le croire, l’aimer, Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole (Jean 14.23). L’amour pour le Seigneur comprend l’obéissance, sans quoi il est vide de sens: L’amour consiste à marcher selon ses commandements (2 Jean 6).

L’unité de tous ceux qui croient en Christ est si totale qu’ils forment ensemble le corps de Christ. Le fondement indispensable de ce corps, l’Eglise, est Jésus-Christ mort et ressuscité, monté au ciel et intercédant pour les siens. Aucune instance ecclésiastique (registre d’église ), aucune canonisation (papale ou autre), aucun sacrement (ou autre cérémonie) n’est nécessaire pour devenir un saint, membre de ce corps, à savoir l’Eglise universelle. Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ (I Cor 3.11).

Or, dans Jean 17, Jésus priait particulièrement pour I ‘Eglise, ceux qui croient en moi par leur parole ( «leur» = celle des apôtres). Cette parole est, pour nous aujourd’hui, toute la Bible, mais plus spécialement le Nouveau Testament, non seulement les faits historiques relatés par les Evangiles et les Actes, mais aussi leur signification plus profonde exposée dans les lettres apostoliques.

Par la Parole, tout être humain peut faire la connaissance personnelle de Jésus-Christ. Sanctifie-les par la vérité: ta parole est la vérité (Jean 17.17).Jésus s’identifie avec la Parole; n’est-il pas la parole faite chair?

C’est donc là le fondement de la foi authentique: Christ et la Parole. Il faut recevoir les deux pour être sauvé: une foi qui les sépare n’ est pas valable. Il en est de même pour le corps de Christ, qui forme un tout inséparable. Ses membres n’écoutent que la voix du bon Berger: mes brebis entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger (Jean 10.16). Cela sous-entend que les membres authentiques de l’Eglise ne se laisseront pas dérouter par d’autres, fausses voix et n’entendront pas les faux bergers.

Diversité

L’unité de l’Eglise se compose d’une diversité de membres: Comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ… Mais nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée: si c’est la prophétie, (que ce soit) en accord avec la foi; si c’est le diaconat, que ce soit dans (un esprit) de service; que celui qui enseigne (s’attache) à l’enseignement; celui qui exhorte, à l’exhortation; que celui qui donne (le fasse) avec simplicité; celui qui préside, avec empressement; celui qui exerce la miséricorde, avec joie (Rom 12.4-8).

On ne peut comparer le petit doigt avec l’oreille; mais le même sang les vivifie, alors que leurs fonctions diffèrent. Le corps a besoin de chacun de ses membres. Selon le texte cité, l’Eglise a besoin de:
-ceux qui prophétisent, d’après la définition donnée dans 1 Cor 14.3: Celui qui prophétise… parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console; à une condition: que ce soit selon l’analogie de la foi (c’est-à-dire en accord avec la Bible); puis il faut
-ceux qui exercent un service (le mot grec utilisé a donné «diacre» et «diaconesse» ); ce service est d’ordre plutôt pratique; ensuite, il faut
-ceux qui enseignent; ils expliquent ce que la parole biblique contient (les théologiens en font partie); puis
-ceux qui donnent de leurs biens, en toute simplicité et avec générosité; et enfin
-ceux qui président, avec dévouement et de bonne humeur.

Note: Dans cette épître écrite vers l’an 57, ainsi que dans celles écrites plus tard, certains dons ( «charismes» = dons de grâce) ne sont plus mentionnés, C’est significatif.

Chaque membre qui a reçu un des dons énumérés doit l’exercer sans se sentir ni supérieur ni inférieur à l’un des autres. Comme cela ne va pas de soi, Paul écrit (Eph 4.1- 7): Je vous exhorte… à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, …une seule espérance, … un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous… Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.

Ici la question se pose: Est-ce que chaque membre d’une église peut exercer chacun de ces dons ? Plus exactement: les femmes peuvent-elles exercer tous ces dons?

Depuis un siècle, le féminisme («la libération de la femme») se bat pour l’égalité entre hommes et femmes. En ce faisant, on a dévalué le travail de la femme à la maison; le terme «ménagère» est devenu péjoratif, parce qu’on a confondu la fonction de la femme dans la société avec sa valeur.

Qu’en est-il dans l’Eglise? Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ Jésus: vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ Jésus (GaI 3.26-28). En tant que personne, libre ou esclave, homme ou femme, chaque croyant en Christ est un fils de Dieu (je remarque en passant que les femmes sont aussi nommées «fils», jamais «filles de Dieu»).

Par contre, dans la société, chaque personne remplit la fonction qui est la sienne: l’esclave reste esclave, le libre reste libre, l’homme reste homme et la femme reste femme. Du moment où l’on gomme la distinction entre les fonctions différentes qui caractérisent 1’homme et la femme, on s’élève contre l’ordre de Dieu établi dès la création (I Cor 11.8-9).

Dans l’Eglise, cet ordre est clairement défini. Dans les épîtres, il est spécifié que c’est à l’homme qu’incombe la responsabilité, tant comme chef de la famille

que comme ancien, diacre ou pasteur. Cela n’a rien à voir avec la valeur de l’homme par rapport à la femme! Paul (inspiré du Saint-Esprit) ordonne sans ambages: Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme ( 1 Tim 2.12). Quand cet ordre est ignoré dans une église, la bénédiction est enlevée de cette église. Comment Dieu peut-il bénir ce qui est si évidemment contraire à sa sainte volonté?

Il est à relever que cela n’a rien à voir avec la capacité de la femme; bien des femmes seraient plus capables que certains hommes qui enseignent, Mais il ne s’agit pas de cela; il s’agit de se soumettre à la hiérarchie instituée par Dieu. Je veux… que vous sachiez: Christ est le chef de tout homme, l’homme est le chef de la femme et Dieu est le chef de Christ (1 Cor 11.3). Du haut en bas: Dieu le Père – Dieu le Fils – l’homme – la femme et les enfants. Cette hiérarchie selon Dieu est valable pour toute la société, non seulement pour l’Eglise.

Par contre, la femme peut prier ou prophétiser (comme défini plus haut) dans l’Eglise, car 1 Cor 11.5 instruit la femme de prier ou de prophétiser la tête couverte. Le verset 10 indique que cela ne dépend pas du contexte culturel: à cause des anges; or les anges sont les mêmes qu’il y a 2000 ans… Le texte spécifie que la femme doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend (sous-entendu: de l’homme, v.11).

Réduit à l’essentiel, cela signifie que la femme doit porter un signe de sa soumission à l’homme, lui-même soumis au Christ. n se peut qu’ elle puisse indiquer sa soumission par son habillement discret, ou par quelque autre signe extérieur. personnellement, je ne vois pas où est la difficulté; mais je soupçonne que l’objection de se couvrir la tête d’une manière ou d’une autre est due à tout autre chose qu’à une difficulté d’ordre pratique…

La prière et la prophétie sont des dons que les femmes peuvent donc exercer dans l’Eglise. Voyons alors la signification de l’injonction de Paul dans 1 Cor 14.34: que les femmes se taisent dans l’assemblée. L’apôtre se contredit-il? Guère. Cela doit être compris dans le contexte, qui traite du «parler en d’autres langues», ce que Paul interdit aux femmes de faire. Combien il a raison se voit dans les églises du genre pentecôtiste, où ce sont le plus souvent les femmes qui parlent «en langues»; cette pratique sème plutôt la confusion qu’autre chose.

Résumons

Nous constatons que certains principes doivent être observés dans toute église qui se veut fidèle à la Bible:
1. Fondement: la Bible est la seule autorité déterminante.
2. Chef suprême: il n’y en a qu’un seul, le Seigneur Jésus-Christ; sa volonté est précisée dans la Bible; le Saint-Esprit donne la bonne compréhension de la Parole.
3. Les hommes (frères) sont responsables de la bonne marche de l’Eglise, en particulier les anciens (à ce sujet, lisez l Tim 3.1- 7 et Tite 1.5-9).
4. Les femmes (soeurs) sont libres de prier ou de prophétiser (édifier , exhorter ou consoler) lors du culte, de la réunion de prière et de l’étude biblique; mais elles ne doivent pas exercer un ministère d’ancien ou de pasteur, ni d’enseignement (ce dernier peut leur être délégué dans des réunions de femmes).
5. Malgré la diversité de ses membres, l’unité du corps de Christ doit s’exprimer par l’amour mutuel (entraide, harmonie, pardon toujours accordé, absence de querelles et de jalousie, entre autres).

Une église qui fonctionne selon ces principes est par elle-même une évangélisation vivante, car la société ambiante en est bien plus impressionnée que par des «campagnes d’évangélisation» .Celles-ci sont cependant possibles quand le témoignage de l’église correspond aux critères énumérés. Alors seulement, le monde pourra être persuadé de la validité du message de l’Evangile.

En guise de conclusion, jetons un regard sur le but principal que Dieu a en vue pour son Eglise:

1. Ici et maintenant

En relisant Eph 4.11-16, l’on constate qu’il s’agit d’abord du perfectionnement des saints, de leur édification, leur croissance et leur mûrissement, tout cela en restant dans la vérité avec amour.

2. Dans l’avenir

Selon Eph 1.18-23, l’Eglise est intégrée dans la plénitude du Fils de Dieu glorifié. Le but final de l’Eglise est de servir à la glorification de Christ en régnant avec lui sur le royaume de Dieu en tant qu’épouse sans tache ni défaut. C’est à cause de cette destinée sublime que Paul enjoint à l’église de Corinthe de se pardonner au lieu de se quereller: Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde… et les anges ?.. à plus forte raison les affaires de cette vie (I Cor 6.2-3). L’église qui est consciente de cette vocation prodigieuse vivra harmonieusement son unité dans la diversité.

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Série : Fondements