Etude biblique
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Lorsque Goliath rugit dans nos vies… En marge de 1 Samuel 17

 

En marge de 1 Samuel 17

Frank Schœnbach est né en 1953 ; il est marié, père de 4 enfants et 3 fois grand’père. Il travaille comme chirurgien en Allemagne. Par son père, qui fut prisonnier de guerre en France, où il a trouvé le Seigneur, il a toujours entrenu des relations avec les chrétiens francophones. Cet article a été réalisé avec l’aide de Florence Delacoux.

Oh non, pas encore ça ! Comme hier et les jours d’avant, il est à nouveau là, notre gigantesque problème en personne ! Il nous abreuve d’injures, d’outrages, qui nous font tellement peur que nous préférerions nous enfuir. Comment cela va-t-il finir ? Comment nous en sortir ?

1. ATTENDONS-NOUS AU PIRE

Oui, ce gigantesque problème…

– nous ne pouvons pas ne pas l’entendre : Goliath crie si fort à travers la vallée (v. 3) que chacun peut l’entendre, sans mégaphone, et nous ne comprenons que trop bien ses paroles ;

– nous ne pouvons pas ne pas le voir : du haut de ses 2,90 m, il domine tout ce que nous connaissons autour de nous et par notre expérience (v. 4) ;

– nous ne pouvons pas le congédier : voilà déjà 40 jours que nous subissons ses discours provocateurs pleins de haine (v. 16) ;

– nous ne pouvons pas mépriser ses arguments : il suffit de regarder ses armes, et rien que sa lance, aussi longue qu’un arbre, dont le fer pèse près de 7 kg (v. 7). Une telle pique mettrait n’importe qui par terre ! et quiconque peut porter une cotte de maille de 60 kg doit certainement avoir une force illimitée ;

– nous ne pouvons pas esquiver l’affrontement : c’est juste une question de temps avant que le vrai combat ne commence, et pas besoin de se demander comment cela va finir !

– nous ne pouvons pas ignorer que ce monstre tire parti des fautes de nos ancêtres (ce qui est bien navrant !). En fait, nous avons hérité cet ennemi de nos chers aïeux, qui ont désobéi à Dieu lors de la conquête de notre pays (voir Juges 1-3). Maintenant, nous devons en supporter les conséquences, et nous ne savons que faire !

– En un mot : NOTRE ADVERSAIRE EST INVINCIBLE !

2. LA STRATEGIE DE GOLIATH

L’intimidation. Jusqu’à maintenant, il s’est contenté de proférer des injures. Si nous y regardons de près, il n’a encore fait de mal à aucun Israélite, mais il nous en fera certainement ! Cela provoque en chacun de nous un sentiment de découragement, de la crainte et le désir de s’enfuir (v. 11, 24).

La dislocation de notre cohésion. Il essaie de nous isoler (v. 8, 10). Il ne veut se battre que contre un seul homme, et il veut le tuer tout seul. Chacun tremble intérieurement. Ce sentiment se répand comme une épidémie (v. 24), car chacun se retrouve seul face à la mort.

L’initiative du mouvement. Il profite de sa supériorité pour dicter les règles du combat (v. 8-9). N’est-ce pas un comble ? Qu’est-ce qui nous empêche de nous liguer pour l’abattre ? Dieu n’a-t-il pas autrefois ordonné à notre peuple tout entier de partir à la conquête de notre pays, sous le commandement de Josué (voir Josué 1.11-16) ? Et nos pères ont vraiment combattu ensemble et ont remporté la victoire contre un peuple de géants (Josué 11.21 ; 14.15).

L’exploitation de notre lâcheté. Il abuse de moqueries et de mépris (v. 11, 24), et nous nous tenons là comme des imbéciles sous les yeux de nos ennemis, et comme figés devant eux. Goliath sait aussi bien que nous tous que personne ne se lèvera pour le combattre, parce que personne n’a aucune chance contre lui – n’est-ce pas ?

La perte de notre temps (v. 16). Depuis longtemps, plus rien ne se passe, que ce soit ici sur le champ de bataille, ou à la maison, dans nos familles et dans nos champs. Notre temps se perd.

Oui, Goliath est déterminé à nous barrer le passage, à camper devant notre porte, et à nous anéantir. Quelles formes prend-t-il aujourd’hui ? Nous l’entendons rugir chaque jour dans nos vies, mais il s’adapte à chacune de nos situations. Ses propos perfides résonnent à nos oreilles:

– Pense à ta solitude de célibataire ou de veuf, de veuve : comment vas-tu pouvoir continuer à faire face ?
– Comment vas-tu gérer les problèmes dans ta famille ou les relations avec certains de tes parents difficiles (ou de la famille de ton mari, de ta femme peut-être ?), afin que tout finisse bien ?
– Vas-y essaie de dénouer les tensions, ou même les conflits sérieux de ton mariage

– Peux-tu continuer à supporter les pressions à l’école, les tensions avec un ou plusieurs professeurs ?

– Allez, viens à bout des soucis qui frappent actuellement à ta porte, concernant ton travail, tes difficultés financières, ta santé ou ton handicap !

– Arrive enfin à surmonter ton péché favori (peut-être tout à fait secret), ces mauvaises pensées qui montent souvent à ton esprit, cette dépression toujours latente !

– Abandonne ta vie de foi superficielle, elle n’est d’aucune utilité !

– Fais face à tes problèmes relationnels avec certains frères et sœurs difficiles, qui transforment votre église en champ de bataille, au lieu de faire de l’église votre foyer !

– Et puis il y a encore ces innombrables petites contrariétés de ta vie quotidienne qui t’irritent au plus haut point et qui, parce qu’elles te tapent sur les nerfs, t’apparaissent comme de gigantesques obstacles…

Non formulée, mais résonnant pourtant haut et fort, voici la phrase dévastatrice qui se cache derrière toutes ces attaques : N’INSISTE PAS, TU N’AS AUCUNE CHANCE D’Y ARRIVER !

Lorsque l’un de nous se trouve plus courageux, plus équilibré et plus solide que les autres, il essaie de relever ce défi surhumain. Mais son armure, forgée avec tant de savoir-faire, de compétence et de diligence (v. 38-39) ne l’aide pas à faire un seul pas. Qu’il essaie néanmoins d’avancer, il aura l’air parfaitement ridicule !

3. L’IRRUPTION DE DAVID

C’est alors qu’apparaît quelqu’un qu’on n’attendait pas, et c’est lui qui provoque le tournant décisif dans cette bataille : David. Parce qu’il est également Israélite, il est confronté au même problème que les autres, même s’il n’en est pas encore conscient. Et il annonce publiquement, à l’étonnement général, qu’il va aller se battre contre Goliath tout de suite (v. 32). Comment ceux qui l’entendent vont-il réagir ?

Ses trois frères estiment que le jeune homme, qui est manifestement le benjamin et complètement insignifiant dans la hiérarchie familiale (voir 1 Sam 16.4-11), agit en irresponsable, en curieux à la recherche de sensations fortes (v. 28). Il doit être effronté et insensé pour oser s’engager dans une telle aventure. Ils lui reprochent son initiative – tout en restant eux-mêmes passifs.

Le roi Saül le considère comme un homme jeune et inexpérimenté (v. 33 et suivants), et lui conseille tout d’abord de ne pas aller se battre contre Goliath, ce guerrier professionnel. Mais s’il insiste pour y aller, il aura besoin de conseil humain (v. 38-39) et de l’aide d’un aîné expérimenté – même si ce dernier n’est malheureusement pas assez courageux pour s’approcher lui-même d’un centimètre du problème qui les menace !

Goliath voit en David un gamin ridicule, qu’il ne prend pas du tout au sérieux, mais qu’il méprise profondément et qu’il maudit au nom de ses dieux (v. 42-44). Le colosse est absolument certain de sa propre victoire, car il ne voit que ce jeune garçon, et derrière lui les soldats hébreux terrifiés, qu’il dépasse tous de plus d’un mètre. Mais il n’a pas la moindre idée de la grande puissance qui se cache derrière les Israélites, ni de la faiblesse de ses propres dieux.

4. DAVID ET SON DIEU

Les hommes de l’armée d’Israël connaissaient bien cette puissance, au moins théoriquement. Mais David comptait fermement sur son intervention très concrète.

– En cela, il s’appuyait sur ses expériences précédentes avec son Dieu. En tant que berger, il n’avait pas seulement connu la rudesse et la beauté du désert, joué de la flûte et de la harpe avec plaisir, écrit de beaux psaumes dans des endroits ombragés, et ne s’était pas non plus juste un peu exercé à la fronde. Il s’était aussi retrouvé dans des situations mettant sa vie en péril, ayant eu à combattre contre des lions et des ours. Il avait vu comment Dieu l’avait « délivré » (v. 37). Ces expériences lui donnent maintenant la pleine certitude que son Dieu peut le délivrer également dans ce combat, et qu’il le fera.

– David évalue la situation du point de vue de Dieu. Il ne voit pas un géant invincible, qui se moque des troupes d’Israël (v. 10) mais un païen incirconcis, c’est-à-dire le serviteur de dieux morts, qui défie les armées du Dieu vivant (v. 26). Ici, ce n’est pas la réputation de quelques hommes, ou de son peuple, dont il s’agit, mais de l’honneur de Dieu. Il sait que son Dieu se tient aux côtés de son peuple, pour autant que ce dernier se confie en lui. Dieu n’acceptera pas indéfiniment que son peuple ou lui-même soient méprisés et traînés dans la boue.

David savait dans son cœur que le Seigneur n’est pas indifférent à son peuple, mais qu’il est tout près de lui dans les moments de besoin, de crises, et de conflits. Comme Ésaïe l’a écrit plusieurs siècles plus tard, « dans toutes leurs détresses, il a été en détresse, et l’Ange de sa face les a sauvés » (És 63.9). Et Jérémie l’exprime ainsi : « C’est pourquoi mes entrailles se sont émues pour lui ; certainement, j’aurai compassion de lui, dit l’Éternel » (Jér 31.20 ; voir Os 11.8).

Paul a également fait l’expérience de cette aide spéciale et de la présence du Seigneur lorsqu’il était en prison, seul et attendant sa sentence (2 Tim 4.17-18). L’apôtre fait certainement allusion aux paroles de David dans le Psaume 22 lorsqu’il souligne qu’il a été « délivré de la gueule du lion ».

– David n’est pas naïf au point de comparer ses outils de berger et l’utilisation, peut-être très habile, qu’il en fait, à l’armure high-tech de Goliath. Il ne se fie pas à son fantastique talent de frondeur (il savait très bien qu’il pouvait rater sa cible : n’oublions pas qu’il avait cinq pierres en réserve !), mais il va à la rencontre de l’ennemi au nom du Dieu d’Israël, qui est également le Seigneur des armées célestes, que Goliath avait outragé (v. 45). Ce n’étaient pas des cailloux contre une armure de bronze – mais Dieu contre Goliath !

Nous lisons dans le Nouveau Testament que notre combat n’est pas contre la chair et le sang, ce qui signifie contre d’autres hommes, leurs moyens et leurs possibilités, mais contre les forces spirituelles, et que nos armes dans ce combat doivent être spirituelles, selon Dieu, si nous voulons être vainqueurs (2 Cor 10.3-4 ; Éph 6.10-17). Nous sommes également appelés à résister fermement au diable, lorsqu’il « rugit » dans nos vies à pleine voix (1 Pi 5.8-9).

– David voit par la foi – par les yeux de Dieu, pour ainsi dire – l’ennemi déjà vaincu (v. 46-47). Il n’a pas pour ambition de passer pour un héros admirable. Dans cette situation très menaçante pour lui, il lui importe beaucoup plus que les Israélites, tout comme les Philistins, sachent qu’Israël a un Dieu, qui combat lui-même, et qui ne sauve pas par des moyens ou des capacités purement humains.

Le Seigneur Jésus et ses disciples nous ont montré à maintes reprises un ennemi déjà mortellement atteint, même si la victoire finale est encore à venir (Apoc 12 et 20) : « Maintenant c’est le jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12.31) « parce que le prince de ce monde est jugé » (Jean 16.11). « Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi, d’une manière semblable, y a participé, afin d’écraser par sa mort celui qui détenait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable. » (Héb 2.14)

Avons-nous saisi que ces analogies s’appliquent aussi à nos propres vies ?

Malgré nos problèmes « criants », saurons-nous jeter la pierre décisive contre Goliath ?

Faisons donc totalement confiance à Dieu, car Christ nous précède !

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Schonbach Frank
Frank Schœnbach est né en 1953 ; il est marié, père de 4 enfants et 3 fois grand'père. Il travaille comme chirurgien en Allemagne. Par son père, qui fut prisonnier de guerre en France, où il a trouvé le Seigneur, il a toujours entrenu des relations avec les chrétiens francophones. Cet article a été réalisé avec l'aide de Florence Delacoux.