Dossier: Esotérisme
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Quand l’occultisme et l’idolâtrie se donnent la main

Le phénomène de l’occultisme devient de plus en plus préoccupant dans les églises d’aujourd’hui. Serait-ce parce que la foi en la Parole de Dieu s’effrite, ou que l’autorité de la Parole de Dieu n’est pas bien enseignée et enracinée dans les cœurs ?

Qu’entendons-nous par l’occultisme ? Ce terme est défini par le Petit Robert comme « la croyance à l’existence de réalités suprasensibles qui seraient perceptibles par les méthodes des sciences occultes ». Y sont rattachés : la kabbale, l’ésotérisme, l’hermétisme, l’illuminisme, le spiritisme, la théosophie. L’occultisme implique donc la tentative de se mettre en relation, par le moyen des sciences occultes, avec la réalité surnaturelle. Cette réalité sera désignée de manières fort diverses, selon les écoles : énergie cosmique, démons, anges, esprits, et même Dieu, imaginé selon la doctrine occultiste classique de l’analogie(1) . Mais toutes ces approches entrent en compétition avec le message biblique simplement reçu. En effet, le Dieu suprême, créateur de l’univers et de tout ce qui existe, a choisi de se révéler par Jésus-Christ(2) , à qui toute la Bible rend témoignage(3) . Vouloir monter à Dieu, ou à toute autre puissance surnaturelle, par un chemin différent, équivaut à une forme d’idolâtrie. Or beaucoup de nos contemporains sont tributaires d’une forme ou d’une autre d’occultisme, même s’ils ne sont pas eux-mêmes instruits de toutes les thèses des sciences occultes. Leurs pratiques ainsi que certaines de leurs déclarations prouvent cette dépendance, et indiquent qu’ils ont un autre dieu que le Dieu de l’Ecriture. Observons donc le phénomène tel qu’il se manifeste dans nos sociétés(4) , écoutons ensuite les déclarations de la Parole de Dieu, et terminons enfin par des recommandations à nos frères et sœurs en Christ.

1. Le phénomène de l’occultisme dans nos sociétés

À moins qu’il y ait des « a-occultistes » comme il y a des athées, tout le monde, du moins en Afrique, croit en l’existence de forces invisibles. En soi, cette croyance n’est pas condamnable. Il faudrait même être fou pour ne pas croire à l’existence de ces forces invisibles. Ce qui est condamnable, c’est de se confier en ces puissances pour influencer positivement ou négativement la vie humaine, ou de croire posséder la force de les combattre pour délivrer ceux qui prétendent en être possédés ou influencés.

Ainsi, dans nos sociétés, certains se confient en des divinités inférieures au vrai Dieu, et croient à de bons ou mauvais esprits qui peuvent les aider à réussir — ou les empêcher de réussir — dans leur vie sociale. Il est vrai que certaines pratiques semblent très banales, telles les visites aux devins ou la consultation d’horoscopes pour sonder l’avenir. Mais en réalité, on prête aux devins, ou aux guérisseurs traditionnels (parfois aux charlatans !) le pouvoir d’anéantir les puissances maléfiques, de conférer des pouvoirs bienfaisants, et d’agir à titre d’intermédiaires entre les mondes visible et invisible. De plus, dans nos sociétés africaines, on vénère souvent les ancêtres décédés dans l’espoir qu’ils nous aideront à surmonter certaines calamités naturelles. Au Cameroun par exemple, la tribu Bamiléké exhume les crânes des morts et les conserve dans des maisons construites à cet effet pour communier de temps en temps avec les défunts.

Le phénomène de l’occultisme se manifeste aussi par la présence de lieux spécialement conçus pour abriter la pratique occulte. Des structures sont construites dans la brousse, au bord des rivières, derrière des maisons d’habitation, ou même à l’intérieur de celles-ci. L’occultisme se manifeste par la prosternation devant certains objets ou images, par la concentration dans des postures particulières, à certains moments de la journée ou de la nuit, dans des cimetières ; par l’invocation de certaines personnes ou de certains animaux ; par la pratique de certaines danses initiatiques ou d’un certain régime alimentaire, et par des interdits ou impositions de toutes sortes.

Enfin, le phénomène se propage même dans certaines églises locales ou sur la place publique sous forme d’exorcismes systématiques. Ceux qui imputent leurs problèmes existentiels aux forces des ténèbres rencontrent des exorcistes « patentés » qui prétendent les guérir ou les protéger. Mais dans bien des cas, tant ceux qui consultent que ceux qui se laissent consulter sont impliqués dans l’occultisme, comme dans le récit d’Actes 16.13-17. Les résultats d’un tel commerce sont catastrophiques.

2. Les déclarations de la Parole de Dieu concernant l’occultisme

Il est impossible de citer ici toutes les déclarations de la Parole de Dieu, mais en parcourant l’Ancien et le Nouveau Testaments, on verra que Dieu s’est abondamment adressé à l’homme à ce sujet, l’avertissant de tous les malheurs y afférant.

C’est ce qu’avait compris Jacob lorsque, voulant retrouver sa communion avec le vrai Dieu, il demande à sa famille d’ôter les dieux étrangers qui étaient au milieu d’eux et de se purifier (Gen 35.1-3). Au moment où Dieu transmet la loi à son peuple Israël, au Sinaï, il leur donne pour premier commandement de ne pas avoir d’autres dieux devant sa face, et pour deuxième commandement de ne point se faire d’images taillées pour se prosterner devant elles (Ex 20.3-6). Lorsque ce peuple s’apprête à entrer en Canaan, Dieu formule une interdiction qui doit retenir toute notre attention, à savoir s’abstenir du spiritisme et de l’occultisme (Deut 18.9-13). Le Seigneur va jusqu’à proscrire les mariages avec des ressortissants de nations qui ne le connaissent pas, de peur que son peuple ne se corrompe et ne serve les dieux étrangers (Deut 7.3-4). Les sanctions prévues en cas de transgression seront appliquées rigoureusement par l’Eternel. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, le peuple d’Israël éprouvera des défaites et des souffrances amères à cause de l’idolâtrie et de l’occultisme (Juges, 1 Sam 7.3-4). La royauté de Salomon sera déchirée pour les mêmes raisons (1 Rois 11.1-11). Le pays sera emmené en captivité à cause de son idolâtrie, et envahi à plusieurs reprises (1 Chr 5.25-26 ; 2 Chr 28.1-8,16-25 ; 36.5-7).

Jérémie fait savoir aux femmes d’Israël que leur « pays est devenu une ruine, un désert, un objet de malédiction » parce qu’elles ont brûlé de l’encens et fait des gâteaux à la « reine du ciel » (Jér 44.22-23)(5) . Pour finir avec ces exemples, notons que le roi Saül mourra, entre autres raisons, pour avoir interrogé et consulté « ceux qui évoquent les morts ». (1 Chr 10.13-14)

Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus déclare que si l’on ne croit pas ce qu’il est, lui, Jésus, on mourra dans ses péchés (Jean 8.24). Les apôtres, de leur côté, condamnent et rejettent toute forme d’occultisme et d’idolâtrie (Act 8.5-23 ; 13.6-12 ; 14.11-18 ; 16.16-18 ; 17.16 ; Rom 1.20-25 ; 1 Cor 5.11 ; 6.9-10 ; 1 Pi 4.3 ; 1 Jean 5.21). Des sanctions temporelles et éternelles sont aussi prévues contre ceux qui s’adonnent à l’occultisme, et à d’autres péchés (Rom 1.32 ; Gal 5.19-21 ; Apoc 21.8). C’est pourquoi il nous semble nécessaire de terminer ce propos par un certain nombre de recommandations aux frères et sœurs en Christ.

3. Des recommandations aux frères et sœurs en Christ

L’occultisme montre ses limites dès les premières pages de la Révélation divine. Ces magiciens, charlatans et « sages », que nous appelons en Afrique guérisseurs traditionnels ou prêtres et pasteurs exorcistes, ont été incapables d’expliquer les songes au Pharaon d’Égypte (Gen 41.8), et au roi Nebucadnetsar (Dan 2.5-13). Dans un cas comme dans l’autre, il a fallu l’intervention du vrai Dieu à travers ses vrais serviteurs pour obtenir la bonne interprétation (Gen 41.15-16 ; Dan 2.19-30).

La solution de nos problèmes procède de l’initiative de Dieu. Souvent, il se plaît à nous secourir par des croyants remplis de l’Esprit de Dieu, comme l’a constaté Pharaon à propos de Joseph (Gen 41.38-39), et par des hommes de prière (Dan 2.17-18).

La première recommandation est donc que, quels que soient les problèmes que nous rencontrons dans notre vie, nous allions en discuter avec des conducteurs, des frères et des sœurs dont la foi soit enracinée dans la Parole de Dieu.

La deuxième recommandation est de revenir au Seigneur. L’occultisme sous toutes ses formes entraîne la colère de Dieu, qui se manifeste soit par des problèmes temporels (troubles psychiques et psychologiques, souffrances mentales et physiques, mort physique), soit par la condamnation éternelle (« leur part est dans l’étang de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort », Apoc 21.8). Pour ceux qui ne sont pas encore sauvés et qui pratiquent ces choses, la promesse est faite dans 1 Cor 6.11 que le nom du Seigneur Jésus-Christ est capable de les en laver, de les sanctifier, et de les justifier : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. » (Act 16.31) Aux frères et sœurs égarés dans ces pratiques, nous disons : revenez au Seigneur de tout votre cœur, et ne vous endurcissez pas comme le peuple d’Israël. Tous ceux qui se sont repentis des ces souillures spirituelles ont été rétablis par le Seigneur (1 Sam 7.3-4,10-11 ; 1 Rois 21.25-29 ; 2 Chr 33.1-20), et 1 Jean 1.9 nous assure que nos péchés sont pardonnés, que nous sommes purifiés chaque fois que nous les confessons.

Il n’est pas question de minimiser la puissance des forces occultes ; elles existent, elles sont plus puissantes que n’importe quel homme, et non seulement elles influencent la vie humaine, mais aussi elles la possèdent dans certains cas. Seulement, souvenons-nous que Christ a dépouillé ces autorités, principautés et esprits méchants (Col 2.15), que notre force est en Christ, et que Dieu nous a donné ses armes, qui ne sont pas les armes de la chair (Éph 6.11-18 ; 2 Cor 10.4-5).

La troisième et dernière recommandation est que chaque chrétien reste toujours bien entraîné dans deux domaines : l’étude de la Parole de Dieu et la prière.

Christ a dit : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jean 8.31,32). Il faut méditer nous-mêmes la Parole et la prêcher, l’enseigner aux autres. Beaucoup sont plongés dans les superstitions et dans l’occultisme à cause de leur ignorance. La prière ne doit-elle pas être utilisée en leur faveur, comme en faveur de tous (cf. Jac 5.14-16 ; 19-20) ? Même si l’on se trouve en face d’un démoniaque, le Seigneur peut agir en réponse à la prière (Mat 17.21). Il ne s’agit pas ici de crier et de donner des ordres aux démons (qui d’ailleurs ne sauraient obéir à des hommes, parce que ce sont d’éternels rebelles). Il faut s’appuyer sur les promesses de l’Évangile, exposer son message, et prier pour les victimes des pratiques occultes en leur demandant de se repentir de leurs péchés.

notes
(1) Pour une étude critique de ces principes, nous recommandons le livre de Maurice Ray, Spirites, radiesthésistes, guérisseurs, devins et magiciens à la lumière du Christ, Ligue pour la lecture de la Bible, Vennes-Lausanne (CH), 1959, ch. 3. (Note de la rédaction)
(2) Héb 1.1-4
(3) Jean 20.31
(4) L’auteur rend essentiellement compte de la situation qui prévaut en Afrique, mais derrière les particularismes, il y a bien des similitudes entre l’Afrique et le reste du monde. (Note de la rédaction)
(5) Ce passage constitue un sérieux avertissement à l’intention des adorateurs de Marie, à laquelle ce titre est parfois conféré, en contradiction flagrante avec l’Écriture et avec les paroles de Marie elle-même. (Note de la rédaction)

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Mvondo Simon
Le Dr Simon Mvondo est doyen de la Faculté de théologie biblique du Cameroun, pasteur des EBG au Cameroun, et membre du Comité national de Promesses dans ce pays. Il est marié et père de 8 enfants.