Dossier: Intégrité et corruption
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Quand le désir devient trop fort

Cet article reprend plusieurs extraits de Quand le désir devient trop fort publié à la Maison de la Bible1 . Pour bien saisir l’ensemble de la pensée de l’auteur, nous ne saurions assez recommander la lecture du livre dans son entier.

« Que la débauche, ni aucune impureté, ni la cupidité, ne soient pas même nommées parmi vous, ainsi qu’il convient à des saints. » (Éph 5.3).

Jamais assez

Pourquoi placer la barre si haut ? Comment Dieu peut-il nous demander de ne pas même nommer ces choses s’il nous a créés avec le désir sexuel ? Il nous exhorte à rejeter toute impureté de notre vie parce qu’il sait qu’elle ne reste jamais au stade d’une simple « évocation ».

Dans Éph 4.19, Paul décrit le cercle vicieux de la convoitise. Au sujet de ceux qui se sont détournés de Dieu, il dit : « Ils ont perdu tout sens moral et se sont livrés à la débauche pour commettre avec avidité toutes sortes d’impuretés ». Voilà la conséquence de la convoitise : l’avidité. Même lorsqu’on se livre à toutes sortes d’impuretés, on est toujours remplis de convoitise. La convoitise de la chair est insatiable, que ce soit au niveau des relations sexuelles ou de la pornographie. On peut se vautrer dans la convoitise, mais l’avidité n’en disparaîtra pas pour autant. Celui qui s’y livre finit par être esclave de ses mauvais désirs ; il ne peut s’en défaire, étant sans cesse en recherche de quelque chose d’insaisissable.

Dieu dit « ne soient pas même nommées parmi vous », parce qu’il est impossible de céder aux désirs de la chair et de les maîtriser en même temps. Une fois entrée, l’impureté ne fait que nous dominer toujours plus. Plus elle nous domine, plus elle nous prive du plaisir pur et véritable que Dieu veut nous donner. On ne peut négocier avec la convoitise sans en subir les conséquences.

Nous ne pouvons nous sauver nous-mêmes

N’oublions pas : nous avons besoin d’aide, besoin de la grâce de Dieu. Non seulement dans les mauvais jours, mais tous les jours. La tendance à vouloir se sauver soi-même s’appelle « légalisme ». Souvent, nous pensons que le légalisme, c’est appliquer les mauvaises règles. Mais ce n’est pas nécessairement cela. Le légalisme, c’est appliquer n’importe quelles règles, qu’elles soient mauvaises ou bonnes, même les lois de Dieu, de la mauvaise manière. Dans son livre The Cross Centered Life, C.J. Mahaney écrit : « Le légalisme, c’est chercher à obtenir le pardon de Dieu et sa faveur par notre obéissance. »

Le légaliste tente d’ajouter ses efforts à ce que Jésus a accompli par sa mort et sa résurrection. Il cherche à s’approcher de Dieu sur la base de ses œuvres au lieu de s’appuyer sur l’œuvre de Christ, son médiateur, qui intercède pour lui auprès du Père.

Christ est mort pour nous affranchir de l’esclavage de tous nos efforts humains par lesquels nous essayons de paraître justes devant Dieu. La loi et nos efforts pour nous y conformer ne nous rendront jamais justes. La loi ne fait que nous révéler combien nous sommes pécheurs et combien nous sommes incapables de changer seuls.

C’est pourquoi, ne luttons pas contre l’impureté par le légalisme. Cela n’aboutira jamais. Soit nous finirons par désespérer à cause de nos échecs, soit, si nous réussissons, nous serons enflés d’orgueil et de justice propre. Le légalisme peut produire de bons résultats pendant un temps, mais nous ne changerons pas véritablement. Nous adopterons peut-être un autre comportement pendant un moment, mais notre cœur ne sera pas transformé.

La sainteté est une récolte

Peut-être vous demandez-vous quel est le « secret » de la victoire sur la convoitise. Non, vous ne l’avez pas sauté… je n’en ai pas. J’espère que vous n’êtes pas déçu. Il serait formidable de n’avoir à combattre qu’une seule fois pour toutes contre la convoitise et d’en être débarrassé à jamais. Mais il n’y a pas de remède miracle. Et je ne pense pas que nous devions passer notre temps à en chercher un.

La Parole de Dieu nous montre le chemin d’une transformation profonde et durable. Elle ne communique pas un secret. Et le chemin qu’elle montre n’est pas si difficile. Mais il nécessite de la persévérance, de la foi et un abandon quotidien à la grâce de Dieu.

« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Gal 6.7-9).

Ce principe n’est pas vraiment une révélation : Un homme moissonne ce qu’il a semé. Tous les enfants savent qu’en semant des graines de carottes, on n’obtient pas des choux. Nous savons tous qu’il y a un lien direct ce que nous semons et ce que nous récoltons. Il en est de même dans le domaine spirituel. Ce que nous voyons se manifester aujourd’hui dans notre vie est le résultat direct de ce que nous avons semé dans le passé. Savez-vous pourquoi certains croyants font de grands progrès dans leur marche avec Dieu, alors que d’autres stagnent ? Vous êtes-vous déjà demandé si certains naissent avec un « gène chrétien »

Il n’en est rien, évidemment. La différence entre la personne qui grandit dans la sanctification et celle qui ne fait aucun progrès ne vient pas de leur personnalité, de leur éducation ou de leurs dons. Elle vient de ce que chacun a semé dans le sol de son coeur et de son âme. Ainsi, la sainteté n’est pas un mystérieux état spirituel réservé à une élite. C’est plus qu’un sentiment, une résolution, ou un événement. C’est un fruit.

Sur quel sol allons-nous semer ?

Où allons-nous planter ces graines qui façonneront notre avenir, soit de façon positive, soit de façon négative ? Paul nous parle de deux sols : l’un représente l’Esprit et une vie à la gloire de Dieu et dans l’obéissance à sa Parole ; l’autre représente nos mauvais désirs, ou la chair. Nous pouvons tous choisir dans quel sol nous semons. […]

Lorsque nous nous laissons aller à un regard de convoitise, que nous tolérons des pensées malsaines, ou que nous nous permettons de voir un film aux allusions impures, nous semons pour la chair. Peut-être sommes-nous tentés de qualifier ces actes de petites taches anodines facilement effaçables et sans grandes conséquences. Mais en réalité, Dieu montre que nos mauvaises pensées et actions sont comme des graines qui pénètrent dans le sol de notre chair et qui n’en repartent plus. Elles prennent racine, grandissent, et finalement, donnent une grande récolte de mort spirituelle.

John Stott écrit : « Certains chrétiens sèment quotidiennement pour satisfaire leur propre nature et se demandent pourquoi ils ne récoltent pas la sainteté ». Nous ne pouvons rien changer à nos choix passés, ni échapper à leurs conséquences, mais à partir d’aujourd’hui, dès maintenant, nous pouvons décider de semer pour l’Esprit. Chaque décision, chaque pensée, chaque conversation, chaque action qui glorifie Dieu porte du fruit pour la vie éternelle !

Semer pour l’Esprit

Semer pour l’Esprit, c’est chercher à honorer Dieu et à le glorifier à travers toutes nos actions, petites ou grandes. Nous semons pour l’Esprit lorsque nous :

* prenons chaque jour le temps de lire et d’étudier l’Écriture ;
* nous retrouvons avec d’autres croyants pour adorer Dieu et être *enseignés dans sa Parole ;
* servons dans notre église locale ;
* cherchons Dieu dans la prière ;
* parlons avec un ami chrétien de la personne de Dieu et de sa fidélité ;
* mémorisons des versets de l’Écriture et méditons ses promesses ;
* lisons un livre chrétien qui nous aide à grandir dans l’amour pour Dieu ;
* écoutons des cantiques qui fortifient notre foi.

Voici quelques exemples de ce que signifie « semer pour l’Esprit ». Il y en a des centaines d’autres. Mais permettez-moi d’insister sur certains qui sont particulièrement importants. Je crois qu’entretenir notre communion avec Dieu chaque jour en lisant sa Parole, en priant et en nous examinant nous-mêmes est une des meilleures façons de semer pour l’Esprit. C’est ce qu’on appelle le « culte personnel ».

Désirons-nous expérimenter un changement durable ? Voulons-nous grandir en sainteté ? Semons pour l’Esprit chaque jour, en cultivant la communion avec Dieu. Cherchons à le connaître toujours davantage.

Persévérer

Il importe de persévérer dans les domaines concrets que Dieu vous a montrés2 . Et n’abandonnez pas, ainsi que vous y encourage la fin du verset de Galates 6.9 cité plus haut. Dieu sait que nous nous décourageons facilement. Parfois, nous sommes tentés de baisser les bras et de dire : « Ça ne sert à rien ! Il y a trop à faire et c’est trop exigeant ! » Mais ne tombons pas dans la lassitude. Si nous semons pour l’Esprit, nous commencerons à récolter la justice. La semence ne germera pas en une nuit, et parfois, nous aurons l’impression que rien ne change. Mais nous sommes en chemin.

N’oublions pas que ce changement est l’œuvre de la grâce de Dieu. C’est là notre espoir. C’est parce que Jésus-Christ est mort sur la Croix pour nos péchés que nous sommes justifiés devant Dieu, et que nous avons l’assurance qu’il continuera à nous sanctifier jour après jour. Nous pouvons, comme Dieu nous y exhorte, ne pas même nommer l’impureté sexuelle, si nous croyons fermement qu’en Christ, Dieu nous voit entièrement purs.

Grâce à Jésus-Christ, il est possible de remporter la victoire sur la convoitise. Parfois, nous aimerions une victoire définitive ; nous ne voudrions plus avoir à lutter. Mais Dieu nous appelle à lui faire confiance dans ce combat contre l’impureté, à persévérer, et à prouver ainsi la réalité de la victoire accomplie par son Fils.

Sachez que Dieu ne nous appelle pas à renoncer pour le plaisir du renoncement, mais à travers le sacrifice, il désire nous attirer plus près de lui. À l’autre bout de ce chemin se trouvent une beauté indicible et une joie indescriptible. La lutte n’est pas facile, mais elle en vaut toujours la peine. Alors, bienvenue dans ce combat de persévérance ! Bienvenue dans le mystère de la mort à soi-même et de la découverte de la vie véritable ! Bienvenue dans le plaisir et la liberté de la sainteté !

1 © La Maison de la Bible, 2006, CP 151, CH-1032 Romanel-sur-Lausanne. Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.
2 NDLR : saine gestion de l’Internet, regards dans la rue, télévision, etc.

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Dossier : Intégrité et corruption
 

Harris Joshua
Auteur de J'ai tourné le dos au flirt et de Jeune homme rencontre jeune fille, Joshua Harris, 34 ans, est particulièrement apprécié des jeunes pour la pertinence de ses conseils et pour son vécu proche du leur. Pasteur dans l'Église « Covenant Life Church » (Maryland, États-Unis), il est marié à Shannon et père de trois enfants.