Dossier: Egaux mais différents
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Soumise, moi ?

« Femmes, soyez soumises à vos propres maris. » (Éphésiens 5.22)

Parler de soumission est difficile, car se soumettre n’est pas naturel à l’être humain, homme ou femme. De plus, parler de la soumission de la femme ajoute une difficulté, car la condition de la femme est extrêmement variable d’un pays à l’autre, d’un milieu socio-culturel à l’autre, même au XXIe siècle.

En lisant cet article, gardez donc à l’esprit qu’il a été écrit par une femme occidentale, née dans la deuxième moitié du XXe siècle, chrétienne et mariée à un mari aimant qui partage la même foi.1

Mais bien sûr, ce ne sont ni mon vécu, ni l’apparent bien-être de la plupart des femmes occidentales qui peuvent servir de référence en la matière, mais uniquement la Parole de Dieu, seule norme sûre. Et quand on cherche à comprendre sincèrement ce que la Bible dit de la soumission, on est surpris de constater que celle-ci est source d’épanouissement et non de contrainte !

Ce que la soumission n’est pas

Avez-vous déjà remarqué l’attitude de certaines femmes quand Éphésiens 5.22 est lu à l’occasion d’un mariage ? On a l’impression de lire dans leurs pensées : « Ça y est ! on va y avoir droit ! » Peut-être certains assimilent-ils la soumission à la sujétion, la subordination, l’oppression, l’obéissance servile, c’est-à-dire à tout ce qu’elle n’est pas !
En effet, on ne soumet pas quelqu’un. Se soumettre signifie se mettre volontairement en dessous ; la soumission est donc un choix librement décidé devant Dieu.

La soumission pour tous

« Soumettez-vous les uns aux autres. » (Éph 5.21)
Il n’est pas réservé aux femmes de se soumettre : Dieu, par la plume de l’apôtre Paul, le demande à tous les chrétiens. Le Seigneur Jésus, qui, de toute éternité, était dans le ciel l’égal de Dieu le Père, en s’incarnant, s’est soumis à son Père (Phil 2.5-8). Prenons exemple sur lui !

Soumission = infériorité ?

Non ! Devant Dieu, en Christ, dans la nouvelle création, homme et femme ont la même valeur (mais pas la même fonction).
Se soumettre à son mari consiste donc à reconnaître l’ordre établi par Dieu, d’abord lors de la création (l’homme a été créé le premier), puis lors de la rédemption : le Christ est le chef de l’Eglise, de même le mari est le chef de sa femme (1 Cor 11.3) ; dans ce sens, il prend soin d’elle et la protège. Ainsi cette soumission est grandement facilitée par l’amour du mari pour sa femme.
La soumission de la femme n’est donc pas l’acceptation d’un rôle inférieur.

Soumission et autorité

L’autorité déléguée par Dieu doit toujours s’exercer dans l’intérêt de ceux pour lesquels elle a été donnée, et non de manière égoïste — qu’il s’agisse d’un mari, d’un père ou d’une mère, d’un chef dans le travail, etc. L’autorité n’a donc rien à voir avec l’autoritarisme ou la tyrannie.
Dans le couple, l’attitude du mari devrait être toujours empreinte d’amour (Éph 5.25), selon l’exemple suprême de l’amour de Christ pour son Eglise. Son but principal deviendra le plein épanouissement de la personnalité de sa femme. Alors se soumettre à un tel mari conduira à la liberté.

Des limites à la soumission ?

Toute autorité est donnée par Dieu et est liée à la position de la personne, à sa fonction, et non à son caractère ou à ses qualités2. Néanmoins, le pouvoir d’une personne détenant une autorité n’est pas illimité. Il nous est par exemple demandé de nous soumettre aux autorités aussi longtemps que cette obéissance n’entraîne pas une désobéissance envers Dieu (Act 5.29).
Alors, me direz-vous, si mon mari n’est pas chrétien, je n’ai pas besoin de lui être soumise ? Ce n’est pas si simple ! On voit trop de femmes qui, dès lors qu’elles se tournent vers le Seigneur, s’affranchissent complètement de l’autorité de leur mari, s’imaginent que, parce qu’elles ont trouvé une relation directe avec Dieu, elles n’ont aucun compte à rendre à leur mari incrédule. Ce n’est pas ainsi qu’elles le « gagneront » (1 Pi 3.1-2 ; 1 Cor 7.16).
Leur mari détient toujours une autorité lui venant de Dieu, et si, en l’exerçant, il n’amène pas sa femme à désobéir à Dieu3 , celle-ci devrait s’y soumettre — même si c’est évidemment beaucoup moins facile que de se soumettre à un mari partageant la même foi, et donc se soumettant lui-même à Dieu.

Conclusion

Jésus, par son œuvre, a amené les êtres humains dans la liberté. S’il demande aux femmes de se soumettre à leur mari, ce n’est donc pas pour leur remettre un joug qu’il est lui-même venu enlever. Alors cherchons à vivre cette soumission positivement, en étant persuadées qu’elle est pour notre épanouissement.
Et vous maris, ne cherchez pas à soumettre vos épouses — ce n’est pas ce que le Seigneur fait avec ses rachet&eacu te;s — mais aimez-les en cherchant leur bonheur avant tout !

1Pour écrire cet article, je me suis beaucoup inspirée du livre de John Stott, La lettre aux Ephésiens : vers une nouvelle société.
2C’est ainsi que Paul demande aux chrétiens de Rome de se soumettre aux autorités, sachant qu’à l’époque régnait l’empereur Néron, dont ni la personne ni la conduite n’étaient estimables ! (Rom 13.1-2,5-7)
3L’exemple d’Abigaïl est très instructif : quand elle comprend que son mari a agi contre l’oint de Dieu et que David, en se vengeant, se portera tort à lui-même, alors elle s’oppose à son mari mais fait preuve d’une grande sagesse en ne le prenant pas de front, ce qui aurait certainement déclenché une violente colère chez Nabal ; l’intervention d’Abigaïl « sauve » David et, plus tard, c’est Dieu lui-même qui s’occupe du sort de Nabal.

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Dossier : Egaux mais différents
 

Prohin Anne
Anne Prohin, mariée et mère de deux filles adultes, est collaboratrice de la revue Promesses. Orthophoniste de forma- tion, elle a interrompu son activité professionnelle il y a 20 ans pour s’im- pliquer bénévolement auprès des immigrés dans une association locale ainsi qu’à la Gerbe (association humanitaire chrétienne) où elle donne des cours de français langue étrangère.