Dossier: La délivrance du péché
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La puissance de sa résurrection

Dans Philippiens 3.4-9, Paul évoque tout ce qu’il avait été avant sa conversion et qu’il considère désormais comme une perte, parce que son désir est de « connaître le Christ, c’est-à-dire expérimenter la puissance de sa résurrection ».

1. Qu’est-ce que la puissance de sa résurrection ?

a) C’est une puissance

C’est une puissance inimaginable pour l’homme, la puissance, la toute-puissance de Dieu même. Dans l’Épître aux Éphésiens, l’apôtre nous donne cette puissance qui a ressuscité Jésus d’entre les morts comme la mesure de la puissance de Dieu. Il parle de « l’extraordinaire grandeur de la puissance qu’il […] a déployée dans toute sa force en la faisant agir dans le Christ lorsqu’il l’a ressuscité d’entre les morts » (Éph 1.19).

Tout ce que le grec connaît comme termes désignant la force, des mots qui sont entrés par francisation dans notre langue comme dynamite, énergie, tout ce qu’il possède comme hyper et méga pour renforcer une idée, il semble l’avoir accumulé là pour nous donner une lointaine idée de la puissance infinie de Dieu : « la grandeur qui surpasse tout de sa puissance (dynamis) selon l’énergie du pouvoir de sa force ». C’est cette puissance que Dieu a déployée en Christ en le ressuscitant des morts.

Comme la bombe atomique tombée sur Hiroshima a révélé au monde la puissance infinie et insoupçonnée cachée dans la matière apparemment inerte, la résurrection du Christ a révélé à l’humanité la puissance de Dieu. Qui aurait soupçonné que dans un caillou d’uranium de quelques kilos soit contenue une puissance capable de détruire une ville de plusieurs millions d’habitants ? Et pourtant, qu’est-ce que cette puissance en comparaison de celle de Dieu ? Du Dieu qui a créé les atomes, qui les a enfermés dans la prison de la matière et les y maintient dans une immobilité apparente malgré leur mouvement vertigineux incessant.

C’est la puissance du Dieu qui a dans sa main toutes les sources d’énergie de l’univers, qui a donné lui-même l’impulsion première à tous ces astres qui, par myriades, gravitent dans l’espace à des vitesses laissant loin derrière eux toutes les fusées créées par l’homme.

Le Christ est ressuscité par la puissance de Dieu. Connaître la puissance de sa résurrection, c’est donc d’abord connaître la puissance infinie, incommensurable de Dieu, du Dieu tout-puissant, Créateur des cieux et de la terre.

b) C’est une puissance de vie

L’homme a su découvrir d’immenses sources d’énergie cachées dans la matière ; mais qu’en a-t-il fait ? Une puissance de mort.

La puissance de Dieu est une puissance de vie. L’homme sait utiliser l’énergie qui lui est donnée par Dieu, il sait la transformer, libérer l’énergie contenue dans la matière, mais il ne sait pas la créer. Dieu seul l’a créée. L’homme sait aussi étudier la vie, la transformer et la détruire, mais il ne sait pas la créer. Elle reste un mystère pour les plus grands biologistes. Qu’est-ce qui a changé dans la seconde qui sépare le moment où l’oiseau était perché sur une branche de celui où il est tombé mort sur le sol ? Il est toujours pareil, rien n’a changé dans son apparence, mais il ne peut plus voler, plus bouger.

Les savants ont échafaudé des théories complexes sur la transformation de la vie de l’amibe à l’être humain, mais ont-ils jamais pu créer une seule amibe vivante ? Ou rendre la vie à une amibe morte ? Le problème des origines reste entier — avec ou sans évolutionnisme — car on n’a encore jamais résolu le problème de l’origine de la vie.

Car Dieu seul peut créer la vie et la rendre à un corps que la vie a quitté. « Le Père a la vie en lui-même », dit Jésus. Le Père donne la vie, il ressuscite les morts. La puissance de la résurrection est une puissance capable de rendre la vie à un corps qui a perdu tout son sang, qui était enseveli depuis trois jours. Cette puissance, l’homme ne la possède pas et n’est pas près de la posséder.

La puissance de la vie est capable de briser les pierres les plus dures, comme le fait le saxifrage lorsque ses racines s’enfoncent dans une roche. Elle rend de simples pousses de blé capables de soulever des charges cent fois plus lourdes. Connaître la puissance de la résurrection, c’est connaître une puissance de vie.

c) C’est une puissance de vie nouvelle

La vie de Jésus après sa résurrection n’était pas une simple reproduction ou une suite de sa vie d’avant sa mort. C’était une vie nouvelle, avec des caractères nouveaux et différents. Il n’était plus soumis aux lois de la pesanteur, de la distance, de la mort. « La mort n’a plus de pouvoir sur lui. » Il n’y a plus de barrières infranchissables pour lui, il passe à travers les murs et les portes fermées. La puissance de la résurrection transforme la vie en une vie nouvelle.

2. Que signifie pour nous : connaître la puissance de sa résurrection ?

a) Connaître la puissance de Dieu

Savoir que nous avons à notre disposition une puissance inimaginable, avec laquelle aucune puissance ne peut être comparée. Quand Paul parle de « l’infinie grandeur de sa puissance qui se manifeste avec efficacité pour le pouvoir de sa force », il dit que cette puissance est « pour nous qui croyons ». Que sont, face à cette puissance, nos difficultés, nos impossibilités à l’échelle humaine ?

La résurrection du Christ était aussi une impossibilité à l’échelle humaine. C’est pourquoi beaucoup d’hommes n’y croient pas. Mais elle est un fait qui a embarrassé bien des hommes qui ont commencé à y réfléchir sérieusement.

Frank Morison voulait démontrer que la résurrection de Jésus n’a jamais eu lieu. En juriste consciencieux, il a analysé toutes les circonstances du récit. Le matin de Pâques, le tombeau était vide. C’est une évidence. Car s’il n’avait pas été vide, lorsque les disciples ont commencé à raconter que Jésus était ressuscité, les Juifs auraient organisé une réunion publique autour du tombeau. Ils auraient rompu les scellés et sorti le corps qui commençait à se décomposer. Et plus personne à Jérusalem n’aurait cru à cette histoire de résurrection.

Le tombeau vide était donc un fait. Alors comment l’expliquer ? « Les disciples ont volé le corps », disaient les Juifs. Est-ce crédible ? Etait-ce là tout le respect que les apôtres avaient pour leur Maître : le sortir d’un beau caveau pour le cacher en quelque trou secret ? Et pourquoi l’auraient-ils fait ? Pour le plaisir de raconter qu’il était ressuscité ? En vue de quoi ? Pour se faire persécuter, lapider, crucifier — et jusqu’à la fin, aucun d’eux n’aurait « vendu la mèche », même devant le martyre ! Étudiez les Évangiles et vous verrez que les disciples n’étaient pas du tout prêts à croire à cette résurrection et qu’il a fallu que Jésus use de tous les moyens de persuasion pour les en convaincre : manger devant eux, leur faire mettre les doigts dans la marque de ses clous…

Au lieu d’écrire un livre pour ruiner la foi, Morison en a écrit un autre pour prouver la réalité de la résurrection1. D’autres, comme Wallace, l’auteur de Ben-Hur, ont suivi le même itinéraire. Non, il n’y a pas d’autre explication au tombeau vide que la résurrection de celui qui y avait séjourné pendant trois jours. Mais alors pourquoi nos lenteurs à croire, nos doutes, nos hésitations, nos « Dieu peut-il » ? Parce que nous n’avons encore jamais eu la vision de cette puissance de Dieu. Or, cette vision ne vient pas par le raisonnement, il faut une révélation divine. C’est pourquoi l’apôtre prie pour les Ephésiens afin qu’ils comprennent « quelle est l’extraordinaire grandeur de la puissance qu’il met en œuvre en notre faveur, à nous qui plaçons notre confiance en lui » (Éph 2.17-19). Cette puissance, il l’a déployée dans la résurrection du Christ.

b) Connaître une puissance de vie

La Parole de Dieu dit que, par nature, nous sommes « morts à cause de nos fautes et de nos péchés. […] Mais Dieu […] nous a ressuscités ensemble et nous a fait siéger ensemble dans le monde céleste » (Éph 2.4-7). Jésus a dit : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi vivra. » (Jean 11.26) « Celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il est déjà passé de la mort à la vie. » (Jean 5.21,24) « Et vous, qui étiez morts à cause de vos fautes […] Dieu vous a donné la vie avec le Christ », « vous êtes ressuscités avec le Christ » (Col 2.13 ; 3.1).

Avez-vous déjà fêté la Pâque de votre vie ? Avez-vous expérimenté cette puissance de résurrection qui transforme un homme mort dans ses offenses en un homme vivant pour Dieu dans la justice et la sainteté ? « Je suis la résurrection et la vie », dit Jésus. « Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même s’il meurt. » (Jean 11.25) « Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il est déjà passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24) C’est ce que Jésus appelait une « nouvelle naissance » (Jean 3).

Mais là ne s’arrête pas la puissance de vie que Dieu a déployée en Christ et qu’il veut aussi déployer dans notre vie. Cette vie nouvelle veut éliminer de notre vie tous les germes de mort et triompher de toutes les manifestations du règne de la mort en nous. Selon l’expression imagée de l’apôtre Paul, la mort doit être « engloutie par la vie ». Comme la puissance de vie brise des rocs, elle veut briser le roc dur de notre cœur. Comme elle soulève des poids, elle peut nous donner la force de porter des fardeaux qui dépassent nos forces. « Je veux que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean 10.10)

L’action vivifiante de la puissance de résurrection se ressentira jusqu’en nos corps mortels : « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels (litt. : les vivifiera) par son Esprit qui habite en vous. » (Rom 8.11) Mais cette puissance de vie ne s’arrêtera pas là. Comme toute vie, elle a tendance à se multiplier, à engendrer d’autres vies. Notre vie nouvelle peut aussi devenir une source de résurrection pour d’autres, afin qu’eux aussi naissent à la vie éternelle. « Oui, nous sommes, pour Dieu, comme le parfum du Christ parmi ceux qui sont sur la voie du salut et parmi ceux qui sont sur la voie de la perdition. Pour les uns, c’est une odeur de mort qui les mène à la mort, pour les autres, c’est une odeur de vie qui les conduit à la vie. » (2 Co 2.15-16)

Connaître la puissance de sa résurrection, c’est connaître la puissance de vie :
– qui, de morts que nous étions, nous a rendus à la vie,
– qui triomphe dans notre esprit, notre âme et même notre corps, de tous les germes de mort,
– et qui engendre cette vie en d’autres.

c) Connaître une puissance de vie nouvelle

La résurrection n’est pas seulement une puissance de vie, c’est une puissance de vie nouvelle, d’une vie différente de celle de ceux qui nous entourent.

« Nous avons été ensevelis avec le Christ par le baptême en relation avec sa mort afin que, comme le Christ a été ressuscité d’entre les morts par la puissance glorieuse du Père, nous aussi, nous menions une vie nouvelle. » (Rom 6.4 ; cf. v. 10-11) « Vous êtes morts pour appartenir à celui qui est ressuscité des morts, pour que nous portions des fruits pour Dieu. » (Rom 7.4) La puissance de sa résurrection nous libère de « la loi du péché et de la mort » (Rom 8.2). « Le péché n’aura pas de pouvoir sur vous parce que vous êtes sous la grâce. » Vous avez été « affranchis du péché », libres de la pesanteur de notre vieille nature qui nous tirait toujours vers le bas. Notre vieil homme a été « crucifié avec le Christ » et maintenant « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2.20). « Ainsi, celui qui est uni au Christ est une nouvelle créature : ce qui est ancien a disparu, voici : ce qui est nouveau est déjà là. » (2 Cor 5.17) Cette vie nouvelle se renouvelle de jour en jour à l’image du Christ ressuscité.

3) Comment connaître cette puissance de sa résurrection dans notre vie ?

L’apôtre Paul nous en indique le chemin. Dans l’Épître aux Philippiens où il parle de cette puissance de résurrection, il dit d’abord : « Toutes ces choses constituaient, à mes yeux, un gain, mais à cause du Christ, je les considère désormais comme une perte. » (3.7) Si nous tenons aux gloires de ce monde, à ses honneurs et ses plaisirs, nous ne saurons que faire de la puissance de sa résurrection. Elle nous embarrassera plutôt.

Puis Paul veut « être trouvé en Christ », « avec la justice qui vient de la foi en lui et que Dieu accorde à ceux qui croient » (v. 9). Nos efforts ne servent à rien pour la connaissance de cette puissance. C’est par la foi que nous y accéderons. La foi c’est la confiance dans la grâce de Dieu.

Enfin, « c’est ainsi que je pourrai connaître le Christ, c’est-à-dire expérimenter la puissance de sa résurrection et avoir part à ses souffrances, en devenant semblable à lui jusque dans sa mort » (v. 10). La puissance de la résurrection est encadrée de deux connaissances : celles du Christ et de la communion de ses souffrances. Mieux nous connaîtrons le Christ, mieux nous connaîtrons aussi la puissance de sa résurrection puisqu’il a dit : « Je suis la résurrection et la vie. » Mais si nous voulons connaître la puissance de sa résurrection, il nous faut aussi apprendre à connaître la communion de ses souffrances. C’était l’expérience de l’apôtre Paul (2 Cor 4.10-12). Pour que « la puissance du Christ repose » sur lui, il se complaît dans les souffrances qu’il endure pour lui. Car, lui a dit le Seigneur : « Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. » (2 Cor 12.8-10)

Pâques est inséparable du Vendredi saint. C’est par la croix que la puissance de la résurrection pourra se déployer en nous : « par la conformité à sa mort ». C’est la pensée que Paul développe dans Rom 6.4. C’est dans la mesure où nous acceptons de mourir à notre ancienne vie de péché que nous expérimenterons la puissance de la résurrection du Christ dans notre vie.

1Ce livre, intitulé primitivement Le tombeau vide, a été réédité par la Ligue pour la lecture de la Bible sous le titre La résurrection : mythe ou réalité.

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Kuen Alfred
Alfred Kuen a été pendant des années professeur à l’Institut biblique Emmaüs, en Suisse. Il est l’auteur de très nombreux livres d’édification chrétienne.