Dossier: Épître de Jacques - Edito
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Mes frères bien-aimés

Jacques, dans son Épître, s’adresse à des chrétiens d’origine juive dispersés dans l’Empire romain (1.1). Une grande distance le sépare de la majorité d’entre eux. Il n’en connaît personnellement qu’une partie. Il se fait visiblement du souci à cause des problèmes qui se manifestent parmi ces croyants : querelles, immoralité, matérialisme, désobéissance à la Parole de Dieu, discrimination envers les frères de condition modeste, dureté de cœur, avarice, présomption, etc. Il a des choses sévères et solennelles à leur communiquer. Peut-être même sent-il son esprit s’irriter à cause de tous les manquements dont sont capables ses coreligionnaires. Et pourtant…

Un détail ne devrait pas manquer de frapper tout lecteur attentif. Plus que tout autre auteur des Épîtres du Nouveau Testament, Jacques s’adresse à ses destinataires sur le ton du cœur à cœur le plus ardent. À quinze reprises il emploie l’expression « frères » ; dans neuf cas, il complète par l’adjectif possessif, « mes frères » ; dans trois autres cas, il dit même « mes frères bien-aimés ». Par comparaison, l’apôtre Paul, dans toutes ses Épîtres, ne dit « mes frères » que deux fois, et « (mes) frères bien-aimés » que trois fois.

Ce détail nous révèle beaucoup sur l’attitude de « Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ » (1.1). Animé par l’amour de Dieu et de ses frères dans la foi, l’apôtre fait entendre sans détour ses inquiétudes, ses reproches, ses cris d’alarme. Mais à aucun instant il ne s’élève au-dessus de ses frères ; il agit comme si ces croyants lointains, si peu conséquents, étaient embarqués avec lui sur un navire dont le salut dépendait de tout l’équipage, dont lui-même fait partie. Puissions-nous aujourd’hui nous inclure dans cette fraternité, et ne pas douter qu’à travers les exhortations de Jacques, c’est Dieu lui-même qui cherche à faire de tous ses enfants bien-aimés des croyants matures, heureux dans leur marche chrétienne (1.25), prêts pour le retour du Seigneur (5.7,8).

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Dossier : Épître de Jacques


Pfenniger Claude-Alain
Claude-Alain Pfenniger, marié, père de trois (grands) enfants, est professeur de langues retraité. Il a exercé des fonctions pastorales en Suisse et a collaboré à la rédaction de diverses revues chrétiennes. Il est membre du comité de rédaction de Promesses depuis 1990.