Série: Fondements
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L’Eglise n’a pas remplacé Israël (1ère partie)

FONDEMENTS

Préambule

L’Eglise est le corps de Christ constitué par tous ceux qui croient en Jésus-Christ comme leur Sauveur mort et ressuscité dans son corps, qu’ils soient d’origine juive ou païenne. Israël, le peuple de l’ancienne alliance, n’a pas cessé d’exister pour autant; preuve en est l’Etat juif en Palestine. Dans le Nouveau Testament, le terme «Israël» se rapporte 68 fois sans équivoque au peuple juif (sur un total de 70).

Deux textes ont été invoqués pour étayer l’idée que l’Eglise aurait remplacé Israël en tant que peuple de Dieu. Le premier: Rom 2.25-29 (je vous invite à le lire). Il est évident que «Juif» ne peut remplacer «chrétien» dans ce texte, qui fait remarquer que pour être vrai Juif, il ne suffit pas d’être circoncis, autrement dit de descendre d’Abraham «selon la chair»; le vrai Juif manifeste par sa vie qu’il a la crainte de Dieu. Un païen incirconcis qui craint Dieu est supérieur à un Juif circoncis qui ne craint pas Dieu (pensée inacceptable pour un Juif du temps de Paul). Le but de Paul: montrer que la circoncision ne suffit pas. – Ce passage n’enseigne pas que tous les croyants seraient des Juifs ou que l’Eglise serait l’Israël de Dieu.

Gal 6.16 dit: Sur tous ceux qui suivront cette règle, paix et miséricorde, ainsi que sur l’Israël de Dieu. Le contexte montre qu’il s’agit de la règle de la nouvelle création en Christ. L’Israël de Dieu se réfère aux chrétiens d’origine juive. Le «Commentaire biblique du chercheur» (éditions Béthel, Québec, 1988) spécifie: «Par crainte d’être traité d’antisémite, Paul démontra, au moyen de cette bénédiction, son amour et son intérêt profonds pour Israël, soit les Juifs qui étaient venus à Christ.»

Le critère décisif se trouve dans les promesses faites à Israël. il faut poser la question: toutes les prophéties concernant Israël trouvent-elles leur accomplissement dans l’Eglise?

La lecture objective de certains chapitres des prophètes de l’Ancien Testament fait clairement ressortir qu’il y a toute une série de prédictions concernant le peuple d’Israël (l’Israël selon la chair, 1 Cor 10.18) qui ne se sont pas accomplies à ce jour. J’invite à la lecture réfléchie des chapitres suivants: Es Il, 65, 66; Jér 31,33; Ez 37; Zach 12 à 14.

Vouloir appliquer toutes ces prophéties à l’Eglise demande des tours de force exégétiques nés du désespoir. C’est pourquoi certains textes sont tout simplement ignorés par ceux qui refusent d’accepter que le plan de Dieu prévoit un avenir glorieux pour le peuple d’Israël, à commencer par le rassemblement d’Israël des quatre coins du monde: En ce jour, l’Eternel étendra une seconde fois sa main pour racheter le… reste de son peuple qui sera resté en Assyrie et en Egypte, à Patros (Haute-Egypte) et en Ethiopie (mai 1991: 25000 Juifs rapatriés en Israël par avion!), en Perse, à Babylone et en Syrie et dans les îles de le mer (l’Europe). Il élèvera une bannière pour les nations, il rassemblera les bannis d’Israël et il recueillera les dispersés de Juda des quatre coins de la terre (Es Il.11-12).

Je donnerai aux développements suivants le sous-titre:

Prophéties encore non accomplies concernant le peuple d’Israël

Je traiterai ce sujet en trois parties:


I. L’actualité confirme les prophéties.
II. L’Eglise ne remplace pas Israël.
III. Exemples de prophéties faites spécifiquement à Israël partiellement ou non encore réalisées.

Je précise que cet exposé est le fruit de ma propre réflexion, complétée par quelques textes et données supplémentaires que m’a fournis le livre de Pierre Despagne cité plus bas.

I. L’actualité confirme les prophéties

Ce processus de rassemblement s’accomplit sous nos yeux. Jamais un peuple dispersé dans le monde entier n’est revenu habiter en sa terre 2 millénaires plus tard, et cela malgré l’opposition mondiale.

La création de l’Etat juif en 1948 est un miracle historique: Un pays peut-il naître en un jour? Une nation est-elle enfantée d’un seul coup? A peine en travail, Sion a enfanté ses fils!… Moi qui fais enfanter, empêcherais-je de naître ? dit ton Dieu (Es 66.8-9).

Ez 37.1-14: Dans cette vision, les ossements qui reprennent vie représentent toute la maison d’Israël (v.11), dont il est dit plus loin: ô mon peuple, je vous fais revenir sur le territoire d’Israël (v. 12). – Les ossements ont repris vie, mais l’Esprit de Dieu ne les habite pas encore, tel que Zach 12.10 le décrit.

La proclamation de l’Etat juif en 1948 a élevé une bannière pour les nations, et Israël est devenu une pierre pesante à soulever pour tous les peuples; tous ceux qui la soulèveront seront gravement meurtris; quant à Jérusalem, Dieu déclare: Voici que moi-même je fais de Jérusalem une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour (Zach 12.2-3).

Quiconque a lu le livre de Dominique Lapierre et Larry Collins, O Jérusalem, doit constater que seule une intervention divine a pu empêcher que Jérusalem soit arrachée aux Juifs et ceux-ci massacrés, les Anglais étant de connivence avec les Arabes en faisant tout pour que ceux-ci réussissent. La parole de Zacharie 12.6 s’est avérée vraie: Jérusalem demeurera encore à sa place, à Jérusalem. Elle y restera jusqu’à l’établissement du royaume millénaire, quoi que fassent les ennemis. Israël a survécu à trois guerres dont chacune aurait dû l’anéantir, à vues humaines:

En 1956: Israël est attaqué par 40’000 Egyptiens équipés par l’Angleterre et la Russie (avions «Mig»); l’armée égyptienne est anéantie en une semaine. Israël fait un butin valant 50 millions de dollars.

En 1967: Israël est attaqué par 4 armées (Egypte, Irak, Jordanie, Syrie), qui sont anéanties en 6 jours! Israël fait 60’000 prisonniers, détruit 900 chars et 450 avions ennemis. 20’000 Egyptiens périssent dans le Sinaï.

En 1973: Attaque surprise pendant le Yom Kippour. Rapport des forces: 1 soldat israélien sur 15 égyptiens; 1 char sur 10 (450 chars israéliens sur 4500 chars russes); 1 pièce d’artillerie sur 24 égyptiennes. Israël se reprend si rapidement que Es 17.1 est presque accompli (la prise de Damas est donc encore à venir). Israël avance jusqu’en territoire égyptien, aux portes de Suez, et encercle une armée égyptienne de 20’000 soldats; plus tard Israël échangera 8000 prisonniers égyptiens contre 250 soldats israéliens! Israël a détruit ou capté 1500 chars et détruit les bases russes SAM.

Note: ces données se trouvent dans le livre de Pierre Despagne, Le grand retour au pays de la Bible, Maison dela Bible, Genève-Paris, 1984, p.61-79.

Ces faits historiques ont du poids pour tout lecteur qui prend la Bible au sérieux. Tous ceux qui ont attaqué Israël ont été gravement meurtris, selon la prophétie. Il est absurde de vouloir attribuer ces victoires extraordinaires à la chance ou au savoir faire des Israéliens. La main de Dieu y est bien trop évidente.

L’histoire confirme d’une manière incontestable ce que les prophètes avaient annoncé: Israël est retourné des quatre coins de la terre au pays de leurs pères; il a fait refleurir le désert; il a retrouvé son identité nationale avec une grande partie de son territoire et Jérusalem comme sa capitale, et il a successivement vaincu ses ennemis. Par contre, le retour des Juifs de l’exil babylonien n’était pas définitif; en 70 après J.-C., les Romains détruisirent Jérusalem et finirent par exiler les Juifs de leur pays; cet exil dura 1800 ans.

L ‘histoire contemporaine confirme aussi la prédiction de Ps 83.3-5: …tes ennemis s’agitent, ceux qui te haïssent lèvent la tête. Ils forment contre ton peuple des projets pleins de ruse et tiennent conseil contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, faisons-les disparaître en tant que nation, et qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël. – On croit entendre les paroles mêmes des Arafat et Co.

Il. L’Eglise ne remplace pas Israël

L’ancienne alliance n’a jamais été révoquée en ce qui concerne l’avenir terrestre d’Israël. Par la foi en Jésus-Christ, chacun bénéficie de la nouvelle alliance, qu’il soit d’origine juive ou païenne, pour former un nouveau peuple de Dieu, le Corps de Christ, l’Eglise. Jésus-Christ n’est jamais nommé le Roi de l’Eglise, toujours le Seigneur. Il sera en ce jour le Roi d’Israël; dans Apoc 15.3, il est nommé Roi des nations.

D’une part, l’épître aux Hébreux démontre que tout le côté rituel, sacrificiel, cultuel de l’ancienne alliance est devenu caduc, par le fait qu’en la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ ces ombres des choses célestes (8.5) sont devenues des réalités. Les chapitres 9 à 11 de l’épître aux Romains insiste sur l’accomplissement encore à venir des promesses faites au peuple de l’ancienne alliance. Rom 9.28 dit, en parlant manifestement des fils d’Israël: Le Seigneur exécutera pleinement et promptement sa parole. Paul, se référant à sa descendance israélite, d’Abraham, de la tribu de Benjamin, déclare formellement: Dieu n’a pas rejeté son peuple qu’il a connu d’avance (cela ne ferait aucun sens si cela se rapportait à l’Eglise). Et la suite montre qu’il ne s’agit pas seulement des Israélites devenus chrétiens par la foi en Christ, mais du peuple juif en tant qu’entité ethnique.

Les trois chapitres de Romains 9 à 11 font nettement la distinction entre le peuple d’Israël et les croyants ressortissants des païens: il y a endurcissement partiel d’Israël jusqu’à ce que la totalité des paiens soit entrée (11.25). Quand cela se sera produit, tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: Le libérateur viendra de Sion (Jérusalem), il détournera de Jacob (qui ne peut pas être l’Eglise) les impiétés; et telle sera mon alliance avec eux, lorsque j’ ôterai leurs péchés (11.26-27). La prophétie y relative se trouve p.ex. dans Jér 31.33-34 et Zach 12.10; elle prédit la conversion en bloc d’Israël quand ce peuple verra le Christ venu en gloire, celui qu’ils ont percé; jusqu’à présent, tout Israël n’a encore jamais vu le Messie ainsi. La suite du texte montre qu’il y a une nette distinction entre l’Evangile et l’élection d’Israël en tant que peuple de l’ancienne alliance: En ce qui concerne l’Evangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons gratuits de Dieu sont irrévocables ( 11.28.29).

Dans Actes 15, Jacques, le frère du Seigneur, mentionne d’abord l’intervention de Dieu pour prendre parmi les nations (païens) un peuple consacré à son nom (v.14), sur quoi il cite Amos 9.11-12: Après cela, je reviendrai, et je relèverai la tente de David… Il s’agit donc là d’une nouvelle étape dans l’accomplissement du plan de Dieu: après la formation de l’Eglise, le relèvement d’Israël.

De même, lorsque les disciples demandent à Jésus quand il rétablira le royaume pour Israël, Jésus, loin de réfuter cette idée, répond que seul le Père en connaît le moment (Act 1.6- 7).

Les chrétiens sont appelés enfants d’Abraham parce qu’ils sont justifiés par la foi comme lui; il est ainsi le père de tous ceux qui croient, bien qu’incirconcis (Rom 4.11 ). Pour eux, les promesses faites à Abraham se sont réalisées: ils sont héritiers selon la promesse (Gal 3.29), dont le contenu est aussi bien la venue du Médiateur et la réception de l’Esprit que la patrie et la cité célestes (Héb 11.16). Mais il est évident que la possession éternelle du pays de Canaan, que Dieu promit à la descendance d’Abraham, ne peut être appliquée à l’Eglise, formée d’individus juifs et païens suite à leur foi personnelle, nommée «Corps de Christ», dont les promesses concernent l’héritage céleste et non terrestre, bien que, selon Apoc 20.4-6, les croyants ressuscités lors de l’avènement de Christ, régneront avec lui (Christ) pendant (les) mille ans; ceci est deux fois répété.

Il est manifeste que les promesses faites au peuple de l’ancienne alliance concernant le pays promis et le rétablissement du trône de David à Jérusalem même ne peuvent pas être spiritualisées pour être appliquées au peuple de Dieu qu’est l’Eglise, bien que certains détails peuvent aussi avoir un sens symbolique. L’interprétation des prophéties de l’Ancien Testament doit respecter 2 principes complémentaires:

1. Chercher tout d’abord la signification littérale en rapport avec Israël.

2. Chercher ensuite s’il y a une signification symbolique, un éventuel sens spirituel, à la lumière d’autres passages dans la Bible,

La partie suivante de cet exposé met en évidence des prophéties de l’Ancien Testament concernant de toute évidence le destin du peuple d’Israël et non l’Eglise.

J.-P.S
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Série : Fondements