Dossier: Ésaïe, l'évangile de l'Ancien Testament
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Dieu à travers trois versets – Ésaïe 40.18; 43.25; 46.4

Dieu à travers trois versets

Les chapitres 40 à 48 d’Ésaïe présentent Dieu de façon multiple. Voici trois versets brièvement commentés qui éclairent chacun un aspect de la divinité. Ils illustrent une lecture possible du livre d’Ésaïe : trouver une application personnelle utile à un texte, sans forcément se lancer dans une étude complète du livre et de sa structure.

« À qui voulez-vous comparer Dieu ? Et quelle image ferez-vous son égale ? » (És 40.18)

Ésaïe 40.12 à 31 présente Dieu comme le créateur universel, capable de transcender toutes les échelles. Il est à la fois à la mesure de l’immensité de sa création — il mesure l’océan dans le creux de sa main et mesure les cieux en écartant les doigts (40.12) ! — et à la mesure de l’humanité à qui il redonne des forces lorsqu’elle est fatiguée (40.29).

Entre ces deux extrémités, le prophète Ésaïe nous invite à réfléchir : « À qui voulez-vous comparer Dieu ? Et quelle image ferez-vous son égale ? » Il s’agit en premier lieu de démontrer l’infinie supériorité du seul vrai et unique Dieu par rapport aux idoles. Mais cette question déstabilise un peu l’esprit humain qui tend à approcher ce qu’il a de la peine à percevoir à l’aide de comparaisons. Non, Dieu ne se compare pas, ne se représente pas… bien plus que cela, d’une certaine manière, il se donne à connaître par révélation de lui-même. La comparaison reste bien sûr un moyen que Dieu utilise pour se faire connaître (par des anthropomorphismes, par exemple) mais dans les limites qu’il détermine lui-même.

 

« C’est moi, moi qui efface tes transgressions à cause de moi-même, et je ne me souviendrai pas de tes péchés. » (És 43.25, Darby)

Ésaïe développe progressivement le thème de la rédemption au cours de son livre. L’état misérable du peuple est décrit dès le premier chapitre, ainsi que le réquisitoire divin correspondant. C’est aussi dans le premier chapitre que l’on trouve les premières lueurs d’espoir données par Dieu lui-même : « Venez et plaidons ! dit l’Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. » (1.18). Le péché est réellement grave mais n’est pas sans solution.

Au chapitre 6, Ésaïe lui-même réalise son insuffisance lorsqu’il voit le Seigneur dans toute sa gloire (6.5). Le charbon ardent pris de dessus l’autel et appliqué sur sa bouche par l’un des séraphins efface le péché de celui que l’Eternel envoie en mission juste après. La rédemption passe par un sacrifice.

Après sa maladie, le roi Ézéchias témoigne de la guérison que Dieu lui accorde : « Voici, au lieu de la paix j’avais amertume sur amertume ; mais toi, tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos. » (38.17, Darby). Avoir ses péchés effacés est aussi fort que d’être délivré d’une maladie qui mène à une mort certaine.

Aux chapitres 43 et 44, l’accent est mis sur la qualité incomparable du Dieu qui est seul capable d’effacer les péchés (43.25 ; 44.22) et sur l’efficacité de son pardon. Le pardon de Dieu est aussi fort que l’obligation que l’on efface (Col 2.14) ou que l’offense que l’on oublie — « je ne me souviendrai pas de tes péchés » — et trouve sa source en Dieu lui-même — « à cause de moi-même ».

Pour terminer, Ésaïe 53 ouvre une percée magnifique sur le serviteur de l’Eternel, l’artisan de son salut : « C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ; il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, et qu’il a intercédé pour les coupables. » (53.12). C’est le point culminant.

Mais le livre ne s’arrête pas là. Il va jusqu’à évoquer les nouveaux cieux et la nouvelle terre (65.17 ; 66.22) : en plus de la grâce du salut, Dieu ajoute la gloire à venir !

 

« Jusqu’à votre vieillesse je suis le Même, et jusqu’aux cheveux blancs, je vous porterai. Moi, je l’ai fait ; moi, je porterai, et moi, je chargerai sur moi, et je délivrerai. » (46.4, Darby)

Dieu est transcendant en ce qu’il est distinct de toutes ses créatures et de toute sa création ; il n’est pas limité au cadre du créé mais le dépasse. En même temps, Dieu est immanent immuable ; cela devient même un de ses titres : il est « le Même »en étant présent et en agissant en tout lieu au sein de sa création.

Ésaïe 46.4 illustre ce dernier caractère de Dieu d’une manière particulièrement touchante. Dieu est fidèle dans sa relation avec nous quel que soit notre âge (il ne fait pas de « jeunisme » !) — « Jusqu’à votre vieillesse je suis le Même » — et manifeste une telle sollicitude à l’égard de sa créature que le soulagement qu’il apporte peut aller jusqu’à notre prise en charge totale si c’est nécessaire : « je vous porterai ».

Le Dieu intrinsèquement incomparable (40.18) est celui qui nous a sauvés (43.25) et qui s’occupera de nous jusqu’à la fin (46.4).

 

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Fayard David
David Fayard, la trentaine, est marié et père de famille. Il travaille dans l'administration française et s'implique dans son église locale.