Dossier: L'amour et la grâce de Dieu
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Les multiples facettes de la grâce

Dans le N.T., la grâce vient du grec charis et indique ce qui produit le bien-être d’autrui. Le N.T. semble avoir développé cette notion sous deux angles principaux : la grâce commune et la grâce spéciale.

1. La grâce commune de Dieu pour ses créatures

La « grâce commune » est accordée par Dieu d’une manière générale pour le bien-être de toute l’humanité, sans discrimination raciale, sociale, religieuse, culturelle. Elle régit :

• l’univers qui est ordonné et contrôlé par le Fils de Dieu : aucun chaos ne perturbe donc le fonctionnement de la création, en particulier celui de la Terre (Jean 1.1-4 ; Héb 1.2-3) ;

• la régularité des saisons et du temps (Gen 2.4-9 ; Job 34.19 ; Ecc 11.5 ; És 45.12 ; Jér 27.5 ; Mat 5.45 ; Act 2.24 ; 17.24-26 ; Apoc 4.11) ;

• le principe du gouvernement humain et de ses lois, dont l’objectif est notamment de protéger contre les méchants et de favoriser le bien-être de tous (Rom 13.1-7 ; 1 Tim 2.1-3 ; Tite 3.1 ; 1 Pi 2.13-17 ; cf. Dan 4.17, 25, 34-35) ;

• la conscience de ce qui est juste et injuste, du bien et du mal (Rom 2.14-15) : pour preuve, l’éthique de ces civilisations passées qui n’ont pourtant jamais connu les civilisations judéo-chrétiennes.

Le Dieu créateur traite depuis l’origine chaque être humain impartialement comme mentionné ci-dessus. C’est l’homme pécheur qui embrouille la vérité en s’y opposant par sa désobéissance, sa méchanceté et son ignorance (Rom 1.18-21). Que le monde aille mal (Rom 1.22-32), ce n’est pas la faute de Dieu, mais des hommes insoumis au Créateur et au Seigneur Jésus-Christ.

2. La grâce spéciale de Dieu pour ses enfants

La « grâce spéciale » amène des pécheurs repentants et croyants à la régénération et au salut (2 Cor 5.18a ; 1 Cor 15.10a). Elle est « spéciale », car elle fait bénéficier les sauvés de la vie éternelle et de l’assurance du pardon des péchés en Jésus-Christ (2 Cor 5.18). Elle est dynamique et progressive par sa capacité à transformer et à régénérer le caractère du croyant (Rom 5.3 ; 1 Cor 10.24 ; 15.10 ; 1 Tim 6.18 ; Tite 2.13-14 ; 2 Pi 1.5-7). C’est par l’Esprit qu’elle peut œuvrer victorieusement durant le reste de notre vie (Actes 4.31 ; 1 Cor 2.4 ; Rom 15.16 ; Gal 5.22-23 ; Éph 5.8-11,18c).

Théologiquement parlant, cette « grâce spéciale » se présente sous quatre formes :

La grâce « prévenante » : elle prévient, précède et contribue à la décision humaine. En effet, Dieu prend l’initiative en vue du bienfait de l’individu. C’est Dieu qui initie la relation, parce que l’homme adamique est incapable d’entreprendre quoi que ce soit de bon devant Dieu. Et cette initiative n’est pas méritée par l’individu, mais accordée gracieusement (Ex 34.6 ; Ps 103.8 ; Jonas 4.2 ; Rom 5.6,8,10 ; 2 Cor 8.9 ; Éph 2.4-5a ; 1 Jean 4.10, 19).

La grâce « efficace » : elle produit l’effet attendu de la part de Dieu. Elle réalise et accomplit le but recherché. Ainsi, ce que Dieu décide se fera (Jean 6.37,39 ; 17.2,6,9,12,24 ; 2 Cor 5.21 ; Rom 8.29-30). Quel réconfort pour l’enfant de Dieu, tandis que son univers personnel est chamboulé ! Le Saint-Esprit est le moyen par lequel le Père et le Fils mettent en œuvre cette « grâce efficace » (2 Tim 2.19 ; Phil 4.6 ; 1 Cor 15.10).

La grâce « irrésistible » : elle triomphe envers et contre tout (Act 26.13-18 ; Gal 1.15 ; Éph 1.4), car Dieu est le Créateur (Gen 1.3-5), le Rédempteur (2 Cor 4.6), et finalement le Garant (Ps 37.23-24 ; 138.8 ; Jean 5.24 ; 10.27-28 ; 2 Tim 1.12 ; 2 Tim 4.18 ; 1 Pi 5.10 ; Jude 1, 24). Comment Dieu peut-il garantir notre sécurité sans faire de nous un robot ? Pur mystère. Laissons-lui ce paradoxe (Deut 29.29). Aucun homme ne parviendra jamais à satisfaire sa curiosité dans ce domaine. Soyons reconnaissants que lui sache le pourquoi du comment de tout ce qu’il fait (Héb 11.6).

La grâce « suffisante » : elle est capable de sauver le pécheur repentant et croyant (Act 20.21) et de le garder éternellement (Héb 7.25 ; 13.5-6 ; Jean 10.27-29 ; 1 Jean 1.7, 9 ; 2.2 ; 2 Cor 12.9 ; Ps 118.6). Aussi paradoxal que cela soit, cette grâce inclut aussi le libre choix de l’individu (Jos 24.15 ; Luc 10.42 ; És 7.15-16 ; Act 2.21 ; 15.11 ; 16.31 ; Rom 3.22 ; 10.11,13 ; 2 Tim 1.12 ; Apoc 22.17). Seul l’individu qui refuse délibérément de se soumettre à Dieu en Jésus-Christ se condamne (Jean 3.18, 36 ; 5.40). Le fait qu’un pécheur refuse de se soumettre à Christ pour recevoir le salut ne signifie nullement que l’œuvre rédemptrice offerte au monde (Jean 3.16 ; 2 Pi 3.9) soit inefficace.

L’activité de la grâce de Dieu est un mystère divin bien caché dans les profondeurs de sa souveraineté infinie (Deut 29.29 ; Jér 23.18 ; Rom 11.33-34). Pourquoi untel est-il « touché par la grâce » et pas un autre ? Pourquoi l’un accepte-t-il Christ et pas l’autre ? Le disciple obéissant n’argumente pas avec Dieu sur ce mystère, mais il le considère avec émerveillement, humilité et adoration. Romains 11.28-36 puis 8.31-39 résument cette réflexion au sujet de la grâce multifacette.

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McCarty Scott
Scott McCarty a fait ses études en théologie au Dallas Theological Seminary, aux États-Unis. Il exerce un ministère d’enseignement biblique en France depuis 1971. Cofondateur du Centre d’information à l’évangélisation et à la mission à Grenoble, il est membre de Promesses et auteur de nombreux articles.