Dossier: Genèse
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Mensonges, croyances et vraie science : Réflexions autour de l’évolution de la théorie de l’évolution

Science et « vérités »

On se fie généralement sans hésiter aux lois de la science comme celles d’Archimède, de Newton ou de Faraday. Dans les conditions d’expérimentation et d’application envisagées par leurs auteurs, ces lois se vérifient à coup sûr. Mais la science est tout de même perpétuellement obligée de revoir, de corriger et d’affiner ses conclusions dès lors que les instruments, les conditions d’expérimentation et les domaines d’application changent. Toutefois, il semblerait que certaines théories soient presque devenues sacrées (dans les médias en particulier) et qu’on les conserve (avec des ajustements bien sûr) comme si leurs bases étaient des évidences coulées dans le bronze. C’est sûrement le cas de la théorie de l’évolution rendue célèbre par le livre de Charles Darwin De l’Origine des Espèces, édité en 1859. Nous examinerons ci-après quelques-uns des aléas de cette théorie au cours de l’histoire récente.

I. Des croyances coriaces

Depuis la parution du livre de Charles Darwin, les découvertes se sont multipliées. Elles ont fait réfléchir plusieurs générations de scientifiques.

Ainsi Francis Crick, un des découvreurs de la structure de l’ADN et défenseur de la théorie de l’évolution, écrivit : « Les biologistes doivent constamment garder à l’esprit que ce qu’ils voient n’a pas été conçu [par un dieu, n.d.t.], mais a plutôt évolué. On pourrait penser, par conséquent, que les arguments évolutionnistes auraient dû jouer un grand rôle dans l’orientation de la recherche biologique, mais c’est loin d’être le cas. […] Comprendre exactement ce qui s’est passé dans l’évolution est une chose très difficile. Les arguments évolutionnistes peuvent être utilisés avec profit comme indices pour suggérer des axes de recherche possibles, mais il est très dangereux de s’y fier trop. Il est trop facile d’établir des inférences erronées à moins que le processus impliqué soit déjà très bien compris1. »

Ainsi donc, Francis Crick s’adresse aux biologistes en leur présentant son point de vue : les organismes vivants ont évolué. Il n’y a pas eu de création. Afin de nuancer sa pensée, il précise que la recherche n’a pourtant pas été influencée par la position évolutionniste. Ce propos laisse songeur lorsqu’on connaît par exemple l’ascendant de la théorie de la « récapitulation embryonnaire »2 sur les biologistes, théorie dénoncée en 1997 par Michael Keith Richardson. Notons également que, quelques lignes plus loin, Francis Crick penche pour l’exploitation de l’argumentaire évolutionniste comme axe de recherche, bien qu’avec une certaine prudence. N’y a-t-il pas là parti pris arbitraire en faveur de la position évolutionniste ?

De son côté, Richard Dawkins, biologiste et ethnologue britannique, bien connu pour ses positions athées et évolutionnistes, écrivit : « Les couches de roches géologiques datant du Cambrien, vieilles de quelques 600 millions d’années, sont les plus anciennes où l’on trouve la plupart des grands groupes d’invertébrés. Et nous trouvons beaucoup d’entre eux à un stade déjà avancé de l’évolution la première fois qu’ils apparaissent. C’est comme s’ils avaient juste été plantés là, sans aucune histoire évolutive. Inutile de dire que cette apparition soudaine de gisements a ravi les créationnistes3. »

Stephen J. Gould, professeur de géologie et d’histoire des sciences à l’Université de Harvard et vulgarisateur de la théorie de l’évolution, a déclaré : « L’extrême rareté de formes transitoires dans les registres fossiles persiste comme le secret de fabrication de la paléontologie. Les arbres de l’évolution qui illustrent nos manuels ne sont annotés qu’aux intersections et aux extrémités des branches, le reste est de l’inférence, toutefois raisonnable, mais il n’y a pas la preuve par les fossiles4. »

Au vude ces deux dernières affirmations, ne pouvons-nous pas aussi raisonnablement nous interroger sur les fondements de la théorie de l’évolution ? S’il n’y a pas de preuves, la théorie ne relève-t-elle pas de la supposition, voire de la croyance ?

Le célèbre biologiste et zoologiste Pierre-Paul Grassé a écrit : « Aujourd’hui, nous avons le devoir de détruire le mythe de l’évolution, phénomène simple, compris et expliqué, qui continue à se dérouler rapidement sous nos yeux. Il faut amener [les biologistes] à réfléchir sur la légèreté des interprétations et des extrapolations que les doctrinaires présentent ou imposent comme des vérités démontrées. La supercherie est parfois inconsciente, mais non toujours, car il en est qui, par sectarisme, ignorent volontairement le vrai et refusent de reconnaître les insuffisances et la fausseté de leur croyance5. »

Pierre-Paul Grassé associe l’évolution à un mythe qui souffre d’insuffisance sur le plan de sa méthode et de pertinence sur le plan de sa démonstration. Comment peut-on encore prétendre atteindre la vérité ? Il s’agit là de croyance, puisqu’aucune démonstration probante ne vient soutenir la démarche. L’évolution relève donc du mythe, et non d’une observation rigoureuse.

Henry Lipson, professeur en physique à l’Institut universitaire de science et de technologie de Manchester en Angleterre, et évolutionniste, écrivit en 1980 : « L’évolution est devenue en un sens une religion scientifique ; presque tous les scientifiques l’ont acceptée et beaucoup sont prêts à “tordre” leurs observations pour s’adapter à elle. […] Si la matière vivante n’est pas le résultat d’une interaction d’atomes, de forces naturelles et de rayonnements, alors comment est-elle apparue ? Il y a une autre théorie, qui n’a plus aujourd’hui la faveur des savants et qui est basée sur les idées de Lamarck : si un organisme a besoin d’une amélioration, il la développera et la transmettra à sa progéniture. Je pense cependant que nous devons aller plus loin et admettre que la seule explication acceptable est la création. Je sais que cela est un anathème pour les physiciens, comme elle l’est pour moi, mais il ne faut pas rejeter une théorie que nous n’aimons pas si la preuve expérimentale la soutient6. »

Henry Lipson va encore plus loin en constatant à son niveau que la théorie de l’évolution est une religion. À la fin de ce passage, il reconnaît avec honnêteté que l’origine de la vie par l’explication créationniste est une thèse entièrement recevable et mieux encore, qu’elle est fondée sur des preuves expérimentales.

II. Quelques suites du consensus évolutionniste

La base majeure qui permet de justifier la théorie de l’évolution aux yeux du monde occidental provient de l’enseignement scolaire dispensé au cours des dernières décennies. En effet, les gens croient que l’évolution est un fait parce que cela est écrit dans les livres scolaires. Parce que les livres scolaires la mentionnent, la chose est démontrée et il n’est plus question de la remettre en cause. Le paléontologue américain John R. Horner souligne fort bien que la paléontologie est une science historique, basée sur des preuves indirectes a posteriori et qu’il n’est pas possible d’en tirer des conclusions absolues. Il rajoute que l’immense majorité des étudiants en biologie n’est jamais informée que cette science est de l’ordre de la conjecture historique et qu’elle est, par dessus toute chose, de nature non conclusive7. Ainsi l’enseignement occidental impose sans gêne un dogme basé sur des affirmations invérifiables ! La paléontologie, comme nous venons de le voir, est une science qualifiée d’historique, et non expérimentale. Il est impossible d’en vérifier les hypothèses pour deux raisons. Premièrement, les sciences expérimentales sont basées sur l’observation de phénomènes : on répète une expérience un nombre considérable de fois et on aboutit toujours aux mêmes résultats (aux erreurs de mesure près). Or, une telle procédure est impossible pour la paléontologie. Deuxièmement, l’évolution du vivant n’est pas mesurable, car il faudrait des milliers, voire des millions d’années pour l’observer ; or, nous ne vivons que quelques décennies. Même en s’appuyant sur le passé et sur des organismes vivants dontl’existence est très courte en comparaison de la nôtre, nous aurions dû assisterà des évolutions significatives. Nous constatons au contraire un sérieux appauvrissement des espèces animales et végétales, mais curieusement pas d’apparitions de nouvelles espèces réellement différentes des espèces existantes.

Victimes d’un véritable lavage de cerveau, les jeunes adultes acquis aux nouveaux dogmes éducatifs sur l’origine de la vie ne se laissent pas même raisonner par les lois de la statistique et des probabilités. En effet, la probabilité d’une apparition de la vie dans l’univers par hasard est tellement insignifiante qu’elle ne peut se produire que par miracle. Ensuite l’idée d’une évolution vers un être intelligent relève d’un ordre de complexité bien supérieur ; il faudrait une cascade de miracles pour y parvenir. En d’autres termes, l’origine de la vie et son évolution « naturelle » sont inconcevables sans une grosse dose de croyance. La logique biblique est bien moins improbable. La création de l’univers et de tout ce qu’il renferme procède d’une cause qui réside en un Dieu créateur.

On pourrait également se pencher sur les conséquences de la théorie de l’évolution dans nombre d’autres domaines : les institutions, la politique, la sociologie, les comportements (morale sexuelle, manipulations génétiques etc.), et se demander si notre civilisation ne s’est pas radicalement sabordée en se donnant d’autres fondements que la foi au Dieu créateur et en la Révélation biblique.

III. Vraie et fausse science

Dans leur grande majorité, les partisans de la théorie de l’évolution ont édifié leur croyance sur le rejet de l’idée d’un Dieu créateur et l’ont baptisée « science ». Julian S. Huxley a dit, lors de la célébration du centenaire de la parution du livre de Charles Darwin : « Dans le système évolutionniste de la pensée, il n’est plus nécessaire et il n’y a plus de place pour le surnaturel. La terre n’a pas été créée ; elle a évolué. Cela concerne tous les animaux et toutes les plantes qui l’habitent, y compris nous les hommes, âme et esprit, tout comme le cerveau et le corps. Ainsi en est-il aussi de la religion. […] L’homme évolué ne peut plus échapper à sa solitude dans les bras d’une figure paternelle divinisée qu’il a lui-même créé. […] Notre nouvelle organisation de la pensée — système de croyances, cadre de valeurs, idéologie, appelez ça comme vous voulez — doit grandir et être mise au point à la lumière de notre nouvelle vision de l’évolution. Donc, en premier lieu, il faut, bien sûr, que cette vision soit elle-même évolutive. C’est-à-dire qu’elle doit nous aider à penser en termes d’un processus majeur de changement, de développement et d’amélioration éventuelle ; à avoir les yeux fixés sur l’avenir plutôt que sur le passé ; à trouver de l’aide dans la substance de nos connaissances, non pas dans un dogme fixe ou une ancienne autorité.

De même, bien sûr, les perspectives de l’évolution doivent être scientifiques, pas dans le sens qu’elles rejettent ou négligent d’autres activités humaines, mais dans la croyance en la valeur de la méthode scientifique pour susciter la connaissance à partir de l’ignorance, et la vérité à partir de l’erreur, en se basant sur le solide terrain des connaissances scientifiquement établies. Contrairement à la plupart des théologies, [les nouvelles perspectives] acceptent la fatalité et, en fait, l’opportunité du changement, et elles avancent en accueillant de nouvelles découvertes, même si celles-ci entrent en contradiction avec de vieilles façons de penser8. »

Or, comme nous venons de le voir plus haut, les partisans de la théorie de l’évolution sont eux-mêmes des hommes de croyance, ils croient en la « Science », en leurs propres capacités ; ils rejettent, dans leur majorité, toute idée de surnaturel ou de miraculeux. Leur ambition ne répond-t-elle pas dans une certaine mesure à la promesse du serpent dans le jardin d’Éden : « Vous serez comme des dieux » ? (Gen 3.15)

IV. Une profession de foi biblique

En parcourant la Bible, nous découvrons que la création de Dieu est une révélation de Dieu à l’homme, au même titre que les révélations qui nous ont été léguées par les patriarches, par les prophètes et tout particulièrement par la venue de Jésus. La création est un langage (ou un moyen de communication) que Dieu utilise pour se manifester à l’homme. La réflexion qui découle de ce message doit conduire à la reconnaissance du vrai Dieu et à la vraie science (Rom 1.18-23 ; Job 38-40 ; Ps 19.1-5). Découvrir Dieu dans sa création, puis dans sa Parole, c’est découvrir qu’il nous a connus alors que nous n’étions encore qu’une masse informe ; mieux, qu’il nous avait élus en Christ avant la fondation du monde (Ps 139.15-16 ; Jér 1.5 ; Luc 1.15,41 ; Éph 1.4). L’homme n’est pas le « commencement » de la science.

Instinctivement, et malgré le témoignage que Dieu laisse de lui-même et le salut qu’il offre à l’homme, ce dernier recherche l’omniscience et souhaite vivre comme un dieu, loin de sa conscience qui l’accuse. Mais la Bible indique une autre voie que celle de la révolte. D’abord, il faut admettre, comme le fit humblement le roi David : « Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir. » (Ps 139.6)

Alors que Job s’interroge sur sa situation, Dieu se révèle à lui dans la tempête en lui posant quelques 70 questions relatives à la création. Soulignons la seconde : « Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ? Déclare-le, puisque tu es si intelligent ! » (Job 38.4) Cette question s’applique également à nous qui, par orgueil, prétendons souvent mieux connaître les choses que seul Dieu connaît. Le créateur invite les créatures que nous sommes à l’humilité, car nous ne sommes pas capables de dire comment les choses se sont faites.

Ainsi la seule « croyance » qui vaille aux yeux de Dieu est la foi en sa Parole (Héb 11.3). La création ne se démontre pas, elle est manifeste (Rom 1.20)etinvite à la foi. Elle est un sujet d’émerveillement pour ceux qui l’étudient, une raison de glorifier le Créateur, le Seigneur Jésus-Christ (Col 1.16 ;Héb 1.2 ; Apoc 4.11).

1 What Mad Pursuit – A Personal View of Scientific Discovery, Francis Crick, (Basic Book, 1988, p. 138, chap.« Conclusion »)
2 Théorie formulée par Ernst Haeckel (1834-1919), darwiniste et père de l’écologie.
3 The Blind Watchmaker, Richard Dawkins, (W.W. Norton & Company, 3ème edition, 1996, p. 229).
4 Natural History, v.86, mai 1977.
5 L’Évolution du vivant, Pierre-Paul Grassé, (Edition Albin Michel, 1973, p.25)
6 A Physicist looks at Evolution, H. S. Lipson (Physics Bulletin, 1980, Vol. 31, p. 138).
7 Dinosaur Lives: Unearthing an Evolutionary Saga, John R. Horner et Edwin Dobs, (HarperCollins, New-york, 1997, p.19).
8 Voir aussi : Julian Huxley, At random, avant-première télévisée de la célébration du centenaire de la théorie de Darwin, WBBM-TV, CBS, Chicago, 21 novembre 1959, source : http://archive.org/stream/evolutionafterda03taxs/evolutionafterda03taxs_djvu.txt : « La première chose avec la théorie de Darwin est qu’elle n’est plus une théorie mais un fait […] le darwinisme a atteint un âge pour que l’on puisse en parler ainsi. Nous ne sommes plus aujourd’hui à nous soucier de l’établissement du fait de l’évolution. » Voir également le chapitre 8 de l’article de Jean-Pierre Schneider publié dans notre numéro 139, Evolution ou création ? Examen à la lumière de la science et de la Bible (www.promesses.org/arts/139p22-27f.html)

 

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Herrmann Georges
Georges Herrmann est membre du Comité de rédaction de Promesses. Il est ingénieur diplômé en informatique. Il est marié, sans enfant, et travaille dans la vente de produits pour l’industrie. Il participe à la vie d’une église en Suisse romande.