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Le Saint-Esprit présent dans l’église

Par spiritualité, on entend, dans les milieux chrétiens, « un état de coeur dominé par les réalités célestes, soit le monde de l’esprit ». Ainsi, l’homme spirituel est caractérisé par le désir de prendre soin des réalités immatérielles et invisibles. Il servira le Créateur, plutôt que la créature et comptera sur Lui pour recevoir force et directives. Il sera préoccupé de victoires morales, plutôt que de circonstances matérielles. Il vit dans le présent, toutefois dans la lumière et les perspectives de l’éternité.

La clé.

Dans la sphère de l’église, l’homme spirituel a égard, d’une manière constante, à un fait capital mais qui reste invisible: ce fait, c’est que le Seigneur, l’Esprit-Saint est personnellement présent. « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Cor 3.16). Par suite et comme la Parole le demande, il faut en tenir compte, se référer à Lui, Lui obéir, oeuvrer dans sa dépendance. Car sa volonté, concernant sa maison qui est l’église, a nécessairement été exprimée dans ses écrits (voir 1 Cor 2.12,13).

La manière de se comporter dans cette « maison » doit correspondre à sa présence (1 Tim. 3: 14, 15). « Je t’écris cela, tout en espérant aller te voir bientôt, afin que si je tarde, tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Eglise du Dieu vivant ». Les manifestations de gratitude, de reconnaissance, d’adoration doivent être contrôlées par l’Esprit-Saint, ce dernier dirigeant les pensées de chacun: « L’Esprit qui se manifeste en chacun de nous est donné à chacun pour l’utilité commune » (voir I Cor. 12 : 7-11). Les offenses, les manquements, dans le cadre de sa maison, s’élèvent contre ledit Esprit (Actes 5 : 1-11, Ananias et Saphira) .C’est lui qui ordonne et dirige les travaux de ses serviteurs, de ceux qui l’adorent dans le cadre restreint d’un lieu de culte, tout comme de ceux qui « vont par les chemins contraignant d’autres à y entrer ».

Ce que nous venons de décrire est une clé pour nous introduire aux méthodes de Dieu. L’église de Dieu est créée pour manifester cette invisible présence. « Les secrets de son (de l’auditeur) coeur sont dévoilés. Il se prosternera donc la face contre terre, il adorera Dieu, et il proclamera que Dieu est réellement parmi vous » (I Cor. 14: 25). En vue de ce but, elle est édifiée de telle façon qu’elle ne peut oeuvrer valablement que lorsque le MAITRE est présent et, de plus, libre d’exprimer sa volonté par Son Esprit.

En temps de réveil.

Tout comme l’oeuvre d’évangélisation ne porte du fruit que si le Saint-Esprit en est la puissance, ainsi l’adoration, en public, n’est qu’un désastre, si le même Esprit n’est pas Celui qui pousse en avant et qui retient. Il est remarquable de voir comment les formes extérieures et la routine disparaissent en temps de vrai réveil dû à l’oeuvre de l’Esprit-Saint et comment le type apostolique reprend vie! Rien n’est plus édifiant qu’une telle adoration; rien n’est plus vide qu’une forme sans la vie.

En temps d’assoupissement.

Lorsque pour divers motifs, le Saint-Esprit est contristé et qu’apparaissent des manquements, que la parole d’édification cesse de convaincre, d’encourager, de consoler, alors la tendance humaine de s’appuyer sur des mesures visibles, matérielles, mécaniques est prête à surgir, à s’affirmer pour maintenir dans l’église de Dieu une semblance de vie spirituelle. Dans la littérature post-apostolique, on trouve mentionnée une personne inconnue du Nouveau Testament, soit un président pour conduire une rencontre de culte, d’adoration. Que l’apôtre Paul, à titre d’évangéliste, ait prêché pendant un certain temps dans une école privée, n’est pas pour nous surprendre: il était seul capable d’annoncer le salut! Qu’il ait parlé plus tard, qu’il ait instruit, communiqué un message d’une valeur exceptionnelle lors d’une visite occasionnelle (Actes 20) est parfaitement compréhensible. Par contre, nous ne lisons pas qu’un apôtre ait occupé une place de président pour conduire et diriger les diverses manifestations de gratitude et d’adoration d’une assemblée de chrétiens,

          -comme si le Seigneur en était absent…
          -comme si l’Esprit n’était point présent pour diriger comme Il le trouvait bon…

Un collyre pour oindre nos yeux.

Lorsque le mal est toléré, lorsque baisse la foi, la puissance de l’Esprit est tenue en échec et l’homme prend la place et dirige seton sa propre pensée. S’il y a de l’opposition à l’Esprit de sainteté, les règles de conduite ne garderont pas longtemps leur valeur spirituelle et même morale.
Si l’Esprit de vérité est rejeté, les crédos ne suffiront pas pour garder la foi…
Si l’Esprit de Dieu est restreint dans sa manifestation, des formes cérémonielles, des rites de service ou d’adoration ne seront pas une compensation : « le corps sans l’Esprit est mort ». L’organisme n’est plus qu’une organisation. Si la force cohérente de vie a disparu, le cadre, le squelette peut être consolidé et même manoeuvré avec des ficelles, mais ce ne sera qu’un squelette, si ingénieux soit-il !

« J’ai ouvert devant toi une porte… »

Dans le cas décrit ci-dessus, l’église cesse peu à peu d’être un témoin de l’existence, de la présence, de l’activité de l’Esprit de Dieu. De moins en moins des visiteurs, cherchant l’évidence et la force d’une présence divine, pourront-ils s’exclamer: « Dieu est vraiment vivant parmi vous ». Sans doute, Dieu est encore adoré, mais comme absent !

A ce moment-là, le vrai remède est la repentance, une repentance démontrée par l’humiliation et le jeûne aux pieds du Seigneur: une humiliation doublée d’une confiance sans borne dans son pardon, dans sa grâce, dans la supplication, afin .qu’Il reprenne sa propre place dans l’église et qu’Il veuille révéler à nouveau sa pleine suffisance selon sa Parole.

Recourir à une organisation non apostolique revient à pécher de plus en plus envers le Seigneur, à s’éloigner de son chemin, à confirmer le manque de spiritualité, mais par contre à rendre apparente la stérilité de l’église.

Si la première caractéristique de l’homme spirituel est la reconnaissance d’un Maître invisible, mais présent pour diriger son église, le second signe de sa part est un témoignage d’humilité, d’impotence, de nullité. La spiritualité chrétienne implique l’humilité humaine. L ‘humilité implique la dépendance, la soumission…

La méfiance à l’égard de Dieu était la vraie racine du péché, la contre-partie, soit le salut de l’homme, doit être nécessairement la confiance en Dieu. Parce que l’orgueil met le comble à la méchanceté, les méthodes de Dieu doivent tendre à humilier l’homme…

De crainte que l’homme ne soit confirmé dans sa vanité, dans sa valeur intellectuelle, Dieu ne permet pas que l’homme LE découvre par la sagesse de son intelligence, de sa philosophie: « Car puisque le monde avec sa sagesse n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver ceux qui croient par la folie de notre prédication » (1 Cor 1.21).

De peur que ne s’épanouisse l’orgueil de race, de richesse, de puissance, Dieu a généralement choisi le petit, le faible pour atteindre ses buts (1 Cor 1.26,29) .Ainsi, le salut de l’homme a été mis à la disposition de l’homme par un homme crucifié comme un malfaiteur. Aucun crédit ne doit être attribué au serviteur; toute la gloire est pour le Créateur.

La réalisation de la présence du Saint-Esprit

nous conduit à ce principe d’humilité si nécessaire pour montrer au monde, aux dominations et aux puissances dans les régions célestes, « par l’église la sagesse infiniment diverse de Dieu ».

Il est très facile, pour le chrétien, de prendre plaisir à un beau service, à une belle présentation, à une belle ordonnance d’un culte. L’orgueil peut si aisément prendre la place dans le coeur de ceux qui organisent: .N’est-ce pas là la grande Babylone que j’ai bâtie! .(Dan. 4 : 30) .Nous trouvons dans l’Apocalypse le stade final de la dégénérescence: « Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien »; « Je suis une reine sur son trône; je ne suis pas veuve, et je ne connaîtrai point le deuil » (3 : 17 et 18 : 7) .

Aux temps apostoliques, l’absence de toute organisation interassemblée prévenait ces dangers. Une faiblesse, une humilité consciente gardaient du péril mortel de la confiance en soi et faisaient place à la puissance de Dieu. Ma force, disait Christ à Paul, atteint sa valeur dans ta faiblesse. Après quoi, Paul pouvait dire: je me glorifie dans mes faiblesses, car quand je suis faible, alors vraiment je suis fort. Ainsi fut sa vie: dominée par le désir intense de son coeur: que Christ soit glorifié.


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