Etude biblique
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La méditation d’un chapitre de l’Evangile

Une manière simple et fructueuse de lire l’Evangile consiste à avancer chapitre par chapitre, en se ponant quelques questions élémentaires sur le sens de ces récits pour nous : ce qu’ils nous apprennent sur Dieu, sur Jésus-christ, et sur nous-mêmes.

Prenons l’Evangile le plus simple, celui de Marc. Le premier chapitre nous présente le « commencement de l’Evangile de Jésus-christ ». Il débute par le ministère de Jean-Baptiste. A la fin du chapitre, Jésus, suivi de ses disciples, a déjà accompli plusieurs miracles. Il est si connu qu’il ne peut plus entrer publiquement dans une ville (v. 45).

Que m’apprend ce chapitre sur Dieu ?

Commençons par lire le chapitre en nous posant cette question et en nous demandant comment nous pourrions transformer ce que l’Evangile nous dit en louange et en adoration.

V. 2 : « Voici j’envoie devant toi mon messager… » toi désigne Jésus-christ : celui qui parle est donc Dieu. Il a envoyé Jean-Baptiste. Tout ce que ce précurseur dira et fera a donc une grande importance, puisqu’il agit en tant qu’ambassadeur divin, « messager » du Très-Haut.

Prière : « Donne-moi, seigneur, d’être attentif à ce que ton messager Jean-Baptiste avait à dire. Que j’accepte son message que tu puisses préparer, par lui, le chemin de Jésus dans mon cour ! ».

V. 11 : « Une voix fit entendre des cieux ces paroles : Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mpn affection ».

Dès le début de son ministère, Jésus est accrédité par Dieu, c’est-à-dire par l’instance la plus haute. Qu’importent dès lors l’attitude réservée ou hostile des chefs religieux de la Palestine, les doutes et les moqueries de ceux qui l’entourent. Dieu a parlé, cela me suffit.

Un des parallèles (Jean 5 : 37) me montre que, même pour, Jésus, entouré de l’hostilité des chefs de son peuple, ce témoignage a été d’un grand secours.

P r i è r e : « Seigneur, Je te bénis de ce que tu aies envoyé ton Fils bien-aimé dans ce monde ; tu as donné celui en qui tu avais mis toute ton affection. Que je puisse l’écouter avec attention et respect !

Que m’apprend ce chapitre sur Jésus-christ ?
Qu’en est-il ?

     v. 1 :   Fils de Dieu
     v. 9 :   le seigneur
     v. 7 :   Jean ne se sent pas digne de délier la courroie de ses souliers et pourtant il était « le plus grand parmi ceux qui sont nés de femmes », au dire de Jésus
     v. 8 :   il baptise de saint-Esprit
     v. 11 :   Fils bien-aimé de Dieu en qui il a mis toute son affection.
     v. 24 :    le Saint de Dieu (selon le témoignage des esprits impurs eux-mêmes).


P r i è r e : « Seigneur accorde-moi, par la lecture de ton Evangile, de te reconnaître comme le Fils de Dieu, le Seigneur. Donne-moi, devant toi, l’attitude humble de Jean-Baptiste. Baptise-moi de ton Saint-Esprit ».

Qu’a-t-il fait ?

     v. 9 :   il s’est fait baptiser par Jean
     v. 13 :   il à été tenté par Satan
     v. 14-15 :    il a prêché l’Evangile disant : « Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle
     v. 16-20 :    il a appelé des hommes à le suivre
     v. 22 :   il enseignait comme ayant autorité
     v. 27 :    il commande aux esprits impurs et s’en fait obéir
     v. 31, 34, 41 :  il guérit des malades
     v. 35 :il se lève très tôt pour aller prier
     v. 39 :il prêche dans les synagogues et chasse les démon


Les actes de Jésus révèlent sa nature divine et fondent notre confiance en lui. Puisqu’il est le même hier et aujourd’hui, nous pouvons encore venir à lui avec nos maladies et nos faiblesses ; nous trouverons le secours dont nous avons besoin. Sa voix retentit, encore avec autorité, à travers les évangiles. Le premier message qu’il nous adresse est toujours : « Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle ». Avons-nous obéi ? Il nous appelle, nous aussi, à le suivre ; l’avons-nous fait ? Les esprits impurs sont forcés de lui obéir, mais il laisse les hommes libres ; ils peuvent accepter de le faire ou non. Comment avons-nous employé cette liberté ?

Certaines actions de Jésus peuvent nous servir d’exemples : si, tout Fils de Dieu qu’il était, il s’est fait baptiser, hésiterions-nous à le faire ? S’il a été tenté, serons-nous étonnés de l’être ? S’il a eu besoin d’un moment silencieux de prière, n’est-il pas indispensable pour nous ?
Ces différentes actions de Jésus, nous permettent de nous interroger sur notre comportement envers lui.

Qu’est-ce que ce texte nous apprend sur l’homme ?

      v. 4 :    Il a besoin de se repentir et d’obtenir le pardon de ses péchés
     v. 5 :Il doit les confesser. L’ai-je fait ?
     v. 17 :Jésus l’appelle à le suivre. L’ai-je suivi « aussitôt » comme ses premiers disciples ?
     v. 22 :Les contemporains de Jésus « étaient frappés, saisis de stupéfaction », de sa doctrine. L’habitude n’a-t-elle pas émoussé en moi cette faculté d’étonnement ?
     v. 30 :On annonce à Jésus que la belle-mère de Simon est malade. Suis-je aussi prompt pour lui apporter, dans l’intercession, tous ceux qui passent par l’épreuve ?
     v. 40 :Le lépreux croit sincèrement que Jésus peut tout : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur ». Ai-je la même foi dans la puissance de Jésus que ce lépreux ?
     v. 45 :Cet homme pensait qu’il servirait mieux la gloire de Jésus en publiant sa guérison,
au lieu de suivre l’ordre reçu. Résultat : Jésus ne peut plus entrer publiquement
dans une ville. N’aurions-nous pas aussi, à notre actif, des désobéissantes dues
au fait que nous croyons connaître les intérêts de Dieu mieux que lui-même ?

Ce ne sont là, bien entendu, que quelques-unes des réflexions, questions et prières que ce chapitre peut nous suggérer. Je soulignerai les paroles qui m’auront le plus frappé. J’inscrirai dans mon carnet les résolutions que la lecture de ce texte m’aura amené à prendre : confession d’un péché précis – « laisser tel filet » pour suivre Jésus – prier régulièrement pour tel malade – me lever plus tôt pour prier – réparer les conséquences de telle désobéissance, où j’ai pensé être plus intelligent que Dieu.

Je peux aussi noter les sujets de prière que ce chapitre m’aura inspirés pour m’éviter de me trouver devant Dieu sans savoir pourquoi prier ou d’oublier des requêtes que j’aurai reconnues importantes.

La méditation de l’évangile verset par verset

Une autre manière de méditer l’évangile est de le lire verset par verset et d’essayer de tirer des parallèles entre le récit et notre vie. Cette méthode, plus classique que la précédente nous convient particulièrement si nous disposons de peu de temps pour méditer et si nous voulons nous limiter à quelques versets.

Prenons comme exemple le début du 2ème chapitre de l’évangile de Marc.

V. 1 : Jésus revient à Capernaüm, il ne veut pas que la désobéissance du lépreux guéri prive les habitants de « sa ville » (Mt 9 : 1) de sa présence et de son ministère.
Lorsque je veux faire du bien aux autres et que des difficultés se présentent par la faute d’autrui, est-ce que je n’abandonne pas trop facilement la lutte en rejetant la responsabilité sur ces autres ?

V. 2 : Il est certes réjouissant de voir le grand nombre de ceux qui aiment écouter Jésus, mais où seront ces foules trois ans plus tard ? Grossiront-elles les rangs de ceux qui crieront : « Crucifie, crucifie-le ».

P r i è r e : « Seigneur, garde-moi d’un enthousiasme facile et passager ».

V. 3 : Ces quatre hommes portant le paralytique avaient sans doute entendu Jésus ; ils l’avaient vu guérir des malades, mais ils n’ont pas voulu garder pour eux ce qu’ils connaissaient. Ils ont pensé à leur ami malade et, joignant l’acte à la pensée, ils l’ont amené à Jésus.
Me suis-je arrêté à la première étape, oubliant de partager mes bénédictions avec d’autres ?
Un seul n’aurait pu amener l’ami malade à Jésus ; en s’associant à trois autres, cela lui fut possible. Ce que je ne puis faire seul, je pourrais peut-être le réaliser en munissant à d’autres.

V. 4 : Leur projet se heurte à des difficultés : impossible de parvenir dans la présence de Jésus. Ils auraient pu dire à leur ami : « Tu vois, nous aurions bien aimé t’amener auprès du Maître, mais ce n’est pas possible. Il faut donc y renoncer ». lls ne l’ont pas dit, parce qu’ils aimaient leur ami malade. L’amour rend persévérant et ingénieux. Il leur fait découvrir un moyen original de réaliser leur dessein.

P r i è r e : de Seigneur garde-moi d’abdiquer à la première difficulté – surtout lorsqu’il s’agit de faire du bien à autrui. Donne-moi l’amour persévérant et ingénieux qui animait ces quatre hommes ».

V. 5 : « Jésus voyant leur foi ». Comment cela ? Il a vu quatre hommes découvrant un toit en faisant descendre leur ami à ses pieds ; pourquoi parle-t-il de foi ? Si ces hommes n’avaient pas eu confiance dans la guérison de Jésus, ils ne se seraient pas donné tant de mal. Jésus voit, au-delà des faits, les mobiles qui les inspirent. Cette phrase définit donc aussi pour nous un aspect essentiel de la foi : la confiance dans la puissance du Seigneur. Une telle foi nous fait agir et fait agir le Seigneur.

« Mon enfant, tes péchés sont pardonnés ». Cette parole nous rend perplexes, un peu comme les scribes du v. 6. Pourquoi Jésus parle-t-il de pardon des péchés ? Parce que, connaissant les pensées des hommes sans explication, il savait que c’était le problème principal de cet homme. Dans ce cas, je peux me demander : est-ce aussi ma préoccupation première – avant la guérison du corps et les autres biens ?

Cette parole m’apprend que Jésus veut et peut (cl. v. 10) pardonner les péchés – aussi les miens. Le verset indiqué en parallèle (Ac. 13 : 38) me le confirme. Je peux donc venir à lui pour lui demander de prononcer ces mêmes paroles sur moi : « Mon enfant – car je le suis (1 Jn 3 : 1) – tes péchés (ceux qui pèsent sur ma conscience) te sont (non pas : ils seront) pardonnés ».

Je peux ainsi continuer, verset par verset, à me demander ce que les paroles et les actes de Jésus ou de ses auditeurs ont à me dire aujourd’hui.

Je peux aussi passer plus rapidement et ne m’arrêter qu’aux versets qui me frappent ou me demander quel est le sens de l’ensemble du récit pour moi. Ici je serai peut-être arrêté par le v. 10 qui semble donner son sens au miracle : Jésus guérit le paralytique pour que les autres sachent qu’il a le pouvoir de pardonner les péchés, Les miracles ne sont donc pas des buts en eux-mêmes. Ils ne sont que des signes et des gages de miracles spirituels bien plus importants. Ils devaient accréditer la personne et le ministère de Jésus (cf . Luc 7 : 18-23). Quel est le sens et la valeur des miracles de Jésus pour moi ? Est-ce que je désire des miracles pour moi ? Lesquels et pourquoi ?

La méditation verset par verset sera surtout fructueuse dans les passages « didactiques » c’est-à-dire ceux qui reproduisent l’enseignement de Jésus (Ex. : le sermon sur la montagne). Chaque parole est, pour moi, l’occasion d’un examen de conscience ou d’une prière.

Prenons, par exemple, le début du chapitre 6 de Matthieu :

V. 1 : N’ai-je pas tendance, moi aussi, à pratiquer ma « justice » devant les hommes, pour en être vu ? Dans quelle mesure mes actions sont-elles faites pour plaire aux hommes ? Quel en est le mobile secret : l’admiration de ceux qui m’entourent ou l’approbation du Père céleste ?

P r i è r e : « Seigneur, délivre-moi de cette recherche de la gloire humaine, détourne mes yeux vers la récompense que tu réserves à ceux qui te servent sans être vus ».

Si je veux prolonger ma méditation sur ce thème, je peux rechercher les parallèles indiqués et suivre la filière :

V. 2, 5, 16 : différentes applications immédiates de ce principe à ma libéralité, à ma vie de prière ou de piété.

Luc 16 : 15 : Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos coeurs : car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu.

Ce verset me renvoie aux références suivantes :

Luc 10 : 29 : le docteur de la loi veut se justifier aux yeux de: auditeurs et Jésus raconte la parabole du Bon Samaritain.

Mt. 23 : 5 : « lls font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi ils portent… »

V 27 : « des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors. et qui, au dedans, sont pleins d ossements de morts et de toute espèce d’impuretés »
I sam 16 : 7 : « L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au cour ».

Prov. 16 : 5 : « Tout cour hautain est en abomination à l’Eternel ».

Es. 2 : 12 : Jér. 4 : 14 : Chacun de ces passages donne à ma méditation une orientation nouvelle (qui pourra éventuellement se prolonger par la recherche des nouveaux parallèles indiqués).


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Douceur

C’est une disposition favorable de l’âme humaine face aux dispensations de Dieu ; c’est un état d’esprit dans lequel nous acceptons sa volonté comme étant agréable et parfaite et cela sans protester. Cette douceur, si elle est opérante et valable devant Dieu, elle l’est aussi devant les hommes.
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Kuen Alfred
Alfred Kuen a été pendant des années professeur à l’Institut biblique Emmaüs, en Suisse. Il est l’auteur de très nombreux livres d’édification chrétienne.