Etude biblique
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La méditation d’un chapitre des livres prophétiques

Ezéchiel 41 : 1-12

Replaçons tout d’abord ce chapitre dans son contexte. Ezéchiel exerce son ministère prophétique parmi les Juifs emmenés en captivité en Chaldée. Pour soutenir la foi des exilés, Dieu lui accorde des révélations contenant deux sortes de messages :

1) Un message de jugement contre les crimes de Jérusalem : son péché est si grand que la ville et le temple seront détruits.

2) Un message de réconfort : lorsque la nouvelle de cette destruction est connue des captifs, Dieu prévient leur découragement par une série de visites réconfortantes, il oriente leurs regards vers l’avenir glorieux qui sortira de cette époque de jugement : relèvement du peuple, avènement du vrai berger, effusion de l’Esprit et conversion des coeurs. Le livre se termine par une triple vision couronnant toutes ces promesses : un temple nouveau remplace l’ancien, un torrent d’eaux vives jaillira, le pays sera redistribué entre les douze tribus retrouvées. Notre chapitre se situe donc au centre de cette vision finale des bénédictions de la nouvelle alliance : après avoir présenté le et Berger, après avoir parlé du coeur nouveau que Dieu donnera à ses enfants et de l’Esprit qu’il répandrait dans leur coeur, Ezéchiel contemple le tableau de la vie spirituelle collective du nouveau peuple de Dieu.

Sens propre ou figuré ? Une question se pose à la lecture des chapitres 40 à 47 : faut-il les interpréter littéralement ou symboliquement ? Ezéchiel voulait-il donner aux Israélites le plan réel de reconstruction du temple ? Notre chapitre répond à la question : le prophète n’a pas pu croire qu’un torrent matériel jaillirait du sommet de la colline du temple, grossirait sans le concours d’aucun affluent, parviendrait à l’est dans la vallée du Jourdain en franchissant une nouvelle montagne et purifierait les eaux de la Mer Morte. Tous ces détails demandent donc à être interprétés symboliquement.

La signification des symboles

a) L’EAU : Lire Ex. 17 ; Ps. 1 ; Es. 55 ; Ez. 36 : 25-26 ; Joël 3 : 18 : Zach. 14 ; 8 : Jean 4 : 10, 14 ; 7 : 37. ; Apoc. 22 : 1-2. Quelle est, d’après ces passages, la signification de l’eau ? Quels sont ses effets ? Quel sens Jésus donne-t-il à ces symboles ?

b) LE TEMPLE, source du torrent. Chercher dans le Nouveau Testament de passages qui parlent du temple Jean 2 : 21 ; I Cor. 3 : 16-17 ; 6 : 19 ; Il Cor. 6 : 16 ; Eph. 2 : 21 ; Ap. 21 : 22.

Qui a remplacé le temple dans la nouvelle alliance ? La personne de Jésus-Christ seule constitue-t-elle le temple ? A qui, en définitive, s’adresse donc symbole ? Quelle est l’origine des bénédictions représentées par les eaux vives ?

c) LA CROISSANCE INTERNE DU TORRENT. Noter les différentes étapes v. 3 petit commencement (Zach. 4 : 10) mais chaque goutte devient source, ainsi le torrent croît de l’intérieur et devient une force à laquelle rien ne résiste. Quelle est la signification de ce symbole ? (pour le chrétien individuel pour l’église ?) . Quelles sont d’après ce passage les lois de la croissance sr rituelle ?

d) LES EFFETS DE L’EAU : deux fonctions essentielles :
      a) v. 1 1-12 : fertilisent : quelles sont les caractéristiques des plantes qui croissent sur les bords du fleuve ? A quoi cela peut-il s’appliquer dans le temps actuel ?
      b) purifient : la Mer Morte est le lieu où s’est exercé le jugement de Dieu contre une humanité dépravée (Gen. 19). Même cette contrée désolée et stérile peut être revivifiée.
Ces effets sont-ils universels ? Lire v. 1 1. A quoi peut se rapporter cet! allusion ?

L’ensemble du symbole. La grâce vivifiante de l’Esprit découle du corps de Christ, temple de la nouvelle alliance. Elle se répand au dehors, purifiant et donnant la vie à ceux qui acceptent son action, sa force augmente de l’intérieur.

Les conditions de la bénédiction.

Le torrent jaillit du temple, c’est-à-dire du corps de Christ, de l’assemblée de croyants qui ont expérimenté la régénération dont il est question. Ez. 36: 26-27. Quelles sont les caractéristiques du temple, d’où la bénédiction peut se répandre ? Relisons les chapitres 40 à 46 qui décrivent le temple de la nouvelle alliance et notons les changements importants intervenus entre l’ancien et le nouveau temple ainsi que les détails représentant sous une forme symbolique les conditions spirituelles de la bénédiction divine.

a) Différences entre le temple de l’ancienne et de la nouvelle alliance :

Ez. 41 : 22-24 : 1) l’autel d’or a fait place à une table : le culte a pris l’intimité d’un repas de famille. La grâce coule du lieu où Dieu est adoré comme un Père par des enfants qui vivent en communion avec lui.

2) A la place du voile se trouve une porte à deux battants. Le voile a été déchiré au moment de la mort de Christ. Nous avons à présent « une libre entrée dans le sanctuaire », (Héb. 10 ; 19) dans la présence même de Dieu. Pour que la bénédiction puisse se répandre. aucun voile ne doit s’interposer entre Dieu et nous.

b) Dëtails symbolisant les conditions spirituelles permettant l’action de l’Esprit :

   1) 42 : 40 : 44 : 9, 23 séparation : sens pour le croyant individuel ? pour l’église ?
   2) 43 ; 7 : le trône : l’Esprit peut agir là où Dieu est accepté comme roi et où il peut effectivement régner.
   3) 43 : 7b-9 : purification.
   4) 43 : 10-11 : repentance.
   5) 43 : 12 : sainteté.
   6) 43 : 19-25 : sacrifice pour le péché, comme pour ceux commis par erreur ou par ignorance (45 : 20) , sacrifice quotidien (46 : 15).
   7) 45 : 9-12 : justice – honnêteté : vie conforme à l’évangile.

APPLICATIONS :

a) l’église primitive :

Origine du torrent : Christ éleva au ciel répand son Esprit sur l’Eglise. D’où découle au commencement le fleuve de la grâce ? (Actes 5 : 20) . La croissance du fleuve : 12, 120, 3000, 5000, une foule innombrable. Chaque converti devient lui-même un moyen de multiplication de la vie. Effets : fertilisante, témoignage, fruits – purificateurs : Ananias et Saphira, Simon le magicien, la servante possédée d’un esprit de Python… les ressentent. Dans des contrées stériles (païennes), des arbres poussent pour Dieu (Corneille, Lydie, l’eunuque éthiopien, le geôlier de Philippe…). Les feuilles servent à la guérison des nations : guérisons physiques et spirituelles. Cependant les lacunes restent en dehors des bénédictions : noyaux de résistance à l’action de l’Esprit.

b) Dans l’histoire de l’Eglise :

On pourrait reprendre l’histoire de tous les réveils (au Moyen Age : Bogoumiles, Vaudois, Réformation, Piétisme, Méthodisme, Réveil de Genève, du Pays de Galles, d’Indonésie…) y nous retrouverions les conditions et les caractéristiques relevées par Ezéchiel. Avant que la grâce ne puisse se répandre : régénération de quelques croyants (Ez. 36) , purification, repentance, sanctification de ces chrétiens. Petit commencement, croissance interne jusqu’à devenir un fleuve irrésistible.

c) Aujourd’hui :

A quelles conditions puis-je devenir une source de bénédiction pour les autres ? Comment mon église peut-elle le devenir ? Reprendre pour chacun de ces deux points les différentes conditions de la bénédiction relevées plus haut.

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Kuen Alfred
Alfred Kuen a été pendant des années professeur à l’Institut biblique Emmaüs, en Suisse. Il est l’auteur de très nombreux livres d’édification chrétienne.