Etude biblique
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ChaÎne de tradition ou liberté chrétienne

« Vous anéantissez la Parole de Dieu par la tradition » [Marc 7: 13)

Tout groupement humain, communauté ou nation, a établi au cours de son existence, des règles de vie sociale, civile ou politique. Ainsi se sont établies des coutumes et tout spécialement des traditions religieuses ou empreintes de religion.

Malgré une position de départ unique en son genre, le peuple juif n’a pas échappé à cette évolution. La Loi divine, reçue par l’intermédiaire de Moïse, a été complétée par une masse importante de traditions.

En général, on désigne les cinq premiers livres de la Bible, soit le Pentateuque, comme étant la Loi du Dieu éternel et créateur. Ces livres ont ainsi formé la constitution de l’Etat théocratique (dont Dieu exerce l’autorité) d’Israël.

Cette loi était essentiellement spirituelle et morale. Elle réglait la vie de l’homme face à Dieu et face au prochain. Elle comprenait aussi certaines règles à observer, face aux nations voisines. Du haut des cieux, Dieu dirigeait, Dieu protégeait.

Les traditions

dont nous parlons ci-dessus sont des règles, des adjonctions humaines. On constate souvent que les traditions sont faciles à suivre, plus faciles que l’obéissance à des lois morales ou spirituelles. Un ensemble de traditions modulait la vie du peuple d’Israël. Les chefs du peuple, les anciens, les scribes, surveillaient attentivement toute la population et élevaient la voix à toute faute, à toute infraction aux coutumes admises, aux traditions.

Or, l’Ancien Testament était fort précis à ce sujet. Deut. 4: 2 dit ceci: « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris ». La même recommandation se retrouve au ch. 12: 32 : « Vous aurez soin de faire tout ce que je vous commande ; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien ». La même pensée est encore présente au dernier chapitre de l’Apoc. 22 : 18-19 : « Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu fera venir sur lui les fléaux décrits dans ce livre. Si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui ôtera sa part de l’arbre de vie et de la cité sainte décrits dans ce livre ».

Au temps de Jésus-Christ,

le peuple juif était fortement attaché à la religion de ses pères. Politiquement, ils étaient sous la domination d’une nation étrangère, Rome. Or, pour cultiver leur cohésion, leur culture propre, pour garder leur entité nationale, la majorité des Juifs se pressaient autour du temple. Ils mettaient en pratique leur religion, adorant le vrai Dieu et gardant jalousement leurs traditions. L’apôtre Paul leur rend ce témoignage tt qu’ils avaient du zèle pour Dieu » (Rom. 10: 2). Mais, ajoute-t-il, « ignorants qu’ils sont de la justice de Dieu, c’est leur propre justice qu’ils cherchent à établir » (v. 3).

Au moment opportun,

le Fils de Dieu, venu pour habiter parmi les hommes et continuer l’oeuvre divine, a confirmé la loi transmise par Moïse. « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes ». « Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir » (Mat. 5: 17). Il a voulu, il a tenu à se dégager de toute la tradition humaine. « Ne vous laissez pas séduire par la philosophie et par ses vaines subtilités, inspirées des traditions humaines et des principes du monde, et non des enseignements du Christ » (Col. 2 : 8). II s’est trouvé en opposition avec l’église établie tout au long de son ministère. Pourquoi ? parce qu’elle voulait lui imposer ses règles, ses traditions. La rupture s’est située à ce point. En voici quelques exemples :

Lévi

En Marc 2: 15-22, nous assistons à l’appel de Lévi (Matthieu) par le Seigneur. Tout joyeux, Lévi invite Jésus avec ses disciples et tous ses amis, tant péagers que « pécheurs » (pour reprendre le terme de la Parole). Le scandale, pour les scribes et les pharisiens, consistait dans le fait que Jésus acceptait sans réserve, mais au contraire avec joie, de partager le repas avec tout ce monde! Un monde de gens au ban (à l’écart) de la société: des réprouvés, des repoussés, des gens dont on se détourne… Dont la synagogue ne voulait plus !

Jésus révèle la différence qu’il y a entre leur conception et son message. Ce dernier apporte la nouvelle de la rédemption, du paiement de la dette due par l’homme à Dieu. Il apporte le pardon aux pauvres, aux ignorants, aux délaissés. Il apporte un regard d’amour vers l’homme perdu, parce que condamné. Jésus maintient et confirme la valeur et la pérennité de la loi divine donnée par Moïse, tout en proclamant sa liberté d’annoncer le salut éternel au pécheur, mais en protestant contre les « fardeaux pesants » dont les chefs religieux « chargent les épaules des hommes » (Mat. 23 : 4) .

Epis arrachés

Au même chapitre 2 de Marc, il nous est dit que les disciples ayant eu faim, avaient arraché quelques épis un jour de sabbat. Ce fait, admis dans le cours de la semaine, était interdit (tradition) le jour du sabbat: car il était considéré comme travail de moisson. Scandale pour les Juifs. Jésus leur répond et leur cite un exemple de l’Ancien Testament – le repos du sabbat n’a pas été donné pour imposer des règles religieuses, mais pour le bien spirituel et physique du peuple.

Les mains propres


En Marc 7 : 1-8, nous trouvons un nouveau groupe de pharisiens qui, avec des scribes, surveillent les gestes de chacun. Ils remarquent ainsi qu’une partie des disciples omettent de se laver les mains avant le repas. Scandale: ils n’observent pas la tradition des anciens !

Jésus leur fait remarquer qu’il est peu de chose d’observer un rite, une coutume si bonne soit-elle. C’est dans une tout autre catégorie qu’il faut chercher ce que Dieu aime: des coeurs qui L’honorent en vérité! Qu’est-ce qu’un geste: se mettre à genoux, faire un signe de croix, ne pas faire d’oeuvre le jour du sabbat ou du dimanche, réciter des Pater ou des Ave en comptant un chapelet, purifier extérieurement « la coupe », le corps, si le coeur n’y est pas ? On peut parfaitement apprendre tout cela, sans être sauvé par le sang de Christ! On peut avoir l’apparence et non la réalité. Dieu disait, par la plume d’Esaïe : « Ce peuple ne s’approche de moi qu’avec la bouche, il ne m’honore que des lèvres, tandis que son coeur se tient éloigné de moi; la crainte qu’il a pour moi n’est qu’une LEÇON QUE LES HOMMES LUI ONT APPRISE (Esaïe 29: 13) .

Combien sont dans ce cas: une leçon qui est stabilisée dans la tête et qui n’a aucune influence sur le coeur.

L’histoire nous apprend

que les tendances décrites ci-dessus n’ont pas manqué dans le christianisme. Dès les premiers siècles (voir Galates 5), certains ont désiré placer les chrétiens sous un joug, joug de coutumes, de règlements, d’interdictions ou d’adjonctions. De ce fait, la véritable essence du christianisme a été voilée; le chemin qui mène à Dieu est devenu incertain. Par la volonté de faux docteurs, d’hommes qui ont fait intentionnellement profession de foi en Christ, diverses hérésies ont été propagées. Parfois aussi, par le concours de vrais chrétiens, désireux de bien faire, des règles ou des coutumes sont devenues des articles de foi ou de structure et ont finalement influencé l’église tout entière.

La solution de facilité

Dans certains pays, bien des églises sont nées du labeur de nombreux missionnaires. Beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui absolument libres, ne dépendant que de Christ. – Or, « c’est pour la liberté que Christ nous a affranchis… ne vous remettez pas sous le joug de la servitude ». Toutes les églises chrétiennes courent le même danger, soit de se placer sous une servitude quelconque: un jour une solution de facilité est proposée et acceptée, un usage devient coutume, la coutume devient tradition, la tradition devient obligation, exigence… IL y a tant de possibilités de créer, au sein d’un groupement religieux, un nouveau cadre dans lequel s’inscrit la marche, la vie de la communauté. Après avoir abandonné les mille et une coutumes (et obligations) du paganisme, il est triste de retomber dans un autre esclavage: « Faites ceci, ne faites pas cela ». Recourant à des pratiques religieuses pour étayer ou justifier votre foi, « vous vous détachez du Christ ». Faut-il s’étonner de découvrir le fait que tant de braves personnes faisant partie de la communauté ne sont plus du tout sûres de leur salut (I’ont-elles jamais été ?).

Hors des murs

Christ a contesté la structure externe de l’appareil religieux de son temps. Il a été repoussé – hors des murs – de Jérusalem. A son tour, le vrai chrétien, parce que chrétien, est contesté s’il lutte selon les indications de l’Evangile. Mais qu’il veille à l’être pour des raisons bibliques. Christ, face aux pharisiens et congédiant la femme surprise en adultère (Jean 8: 3), a proclamé sa liberté de condamner ou de pardonner. Il n’a pas donné liberté à la licence, mais il a offert la liberté de ne plus pécher, soit de vivre selon Dieu.

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