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Que Faut-il faire pour être sauvé?

La doctrine exposée par l’apôtre Jacques dans son épître ne diffère en rien de l’enseignement de Paul, ni de celui des autres écrivains du Nouveau Testament. Pour Jacques, comme pour Paul, seule la miséricorde de Dieu nous fait échapper au jugement (Jacq. 2 : 13) et l’homme est sauvé par la foi (Jacq. 1 : 3 et 2: 1) , comme Abraham fut sauvé parce qu’il crut à Dieu (Jacq.2 : 20-24). Paul, comme Jacques, affirme que la foi qui sauve, c’est celle qui produit des oeuvres (Gal. 5 : 6 ; I Thess. 1 : 3) ; parole et action doivent aller de pair (Rom. 15: 8; Il Cor. 10: 11). L’homme est appelé à travailler à l’oeuvre de Dieu (I Cor. 3: 9; 9: 1 ; 16: 10; Phil. 2: 30; Tite 2: 7). C’est le but même du salut (Eph. 2: 10; Tite 2: 14; Il Tim. 3: 17). Jésus n’a dit autre chose: il a parlé des fruits de la repentance (Matt.3 : 8) que les hommes doivent voir (Matt. 5: 16; 7: 16-27). Les apôtres Pierre et Jean (I Pi. 1 : 15; 2: 15; Il Pi. 1 : 5-8; I Jean 1 : 6; 2: 4-6, 29; 3: 7-10; 4: 21 ; 5: 3) enseignaient exactement la même doctrine.

L’homme est sauvé sans les oeuvres, par la foi, mais si cette foi est réelle, elle produit nécessairement un changement de vie en celui qui la professe.

Ainsi nous rayons, de notre liste des moyens de salut, le chemin qui passe par l’accomplissement d’oeuvres méritoires, par l’observance des commandements d’une loi, fût-elle donnée par Dieu Lui- même. La bienfaisance, la pauvreté volontaire, la prière faite comme une oeuvre pieuse trouvent du même coup refusées.

Le baptême accompli comme un rite peut être assimilé à la circoncision juive dont l’apôtre Paul dit qu’elle ne saurait assurer le salut, pas plus que le respect d’aucune autre prescription rituelle (voir Rom.2 25-29; 3: 1; 4: 10-11; I Cor. 7: 19; Gai. 5: 6, 11).

Restent en liste

la repentance, la conversion, la foi, la nouvelle naissance.

Y aurait-il donc quatre avenues différentes par lesquelles on pourrait accéder au salut ? Que faut-il entendre par chacun de ces termes ? Le désarroi de celui qui cherche honnêtement une réponse à ce problème vital est bien compréhensible, si l’on songe que dans presque chaque église ces mots-clé ont un sens différent.

Le mot repentance, traduit ici par pénitence, là par repentir ou même conversion, signifie tantôt regret des fautes ou réparation de ces fautes, tantôt changement de vie. Lorsqu’un catholique, par exemple, lit dans sa Bible: « Faites pénitence », cela signifie pour lui: « Confessez-vous au prêtre, et recevez l’absolution par le sacrement de la pénitence ».

Pour la nouvelle naissance ou régénération, la plupart des dictionnaires théologiques renvoient simplement à l’article baptême. D’autres y voient une expérience mystique ou un reflet des mystères grecs et égyptiens qui parlaient de la mort et de la reviviscence d’Osiris ou d’autres dieux.

Quant au terme « conversion », il ne s’applique pour les uns qu’au passage d’une religion à une autre; dans le catholicisme, surtout au Moyen Age, il désignait l’entrée au couvent. Pour d’autres, c’est une expérience psychologique qui suivrait des étapes faciles à décrire, ou encore, c’est un processus spirituel se poursuivant de la naissance à la mort.

Dans les différentes sections du christianisme, on s’accorde bien à reconnaître l’importance de la repentance, de la nouvelle naissance et de la conversion. Les déclarations formelles de l’Ecriture (Matt. 3 : 2 ; 4 : 17 ; Act. 2 : 38 ; Matt. 18 : 3 ; Jean 3 : 3-5) y contraignent. On affirme que seuls les régénérés constituent l’Eglise. Mais quelle valeur ont cet accord et ces déclarations si, sous des mots identiques, on place des réalités différentes ?

L’évêque Stephen Neill a très bien vu et posé le problème dans son rapport pour la conférence d’Evanston :

« Sitôt que nous allons au-delà de vagues généralités, il devient apparent qu’il existe dans l’Eglise des idées très différentes de ce qu’est l’évangélisation… Sur aucun point ces divergences ne sont plus apparentes que sur la question de la conversion.»

Deux conceptions s’opposent :

a) La conversion est le commencement d’une vie chrétienne véritable. L’enseignement, l’éducation chrétienne, le culte peuvent constituer des préparations valables. Mais nul n’est ou ne peut être appelé chrétien avant qu’il n’ait personnellement rencontré Dieu en Jésus-Christ, avant qu’il ne se soit personnellement repenti, avant qu’il n’ait personnellement accepté le don divin du salut par la foi en Christ, avant que, par sa foi, il ne soit né de nouveau individuellement. La réalité de l’Eglise dans le monde dépend du nombre de gens qui ont passé par cette expérience, et ce sont eux qui peuvent la transmettre aux autres.

b) La vie chrétienne commence au baptême lorsque, par la grâce de Dieu opérant par l’Eglise, le péché originel est enlevé et que la vie divine est semée dans le coeur de l’homme. Par l’enseignement chrétien, par la vie dans l’Eglise et par la grâce des sacrements, cette semence peut croître. Bien que la croissance puisse être retardée par la résistance de l’individu, elle reste néanmoins un processus continu.

Demander un autre nouveau commencement, c’est nier la réalité de la grâce de Dieu. Tout ce que l’individu est appelé à faire, c’est reconnaître la réalité de ce que Dieu a déjà fait en lui et de le prendre au sérieux. .

Ces deux conceptions de la conversion et de l’évangélisation conduisent à deux types d’églises radicalement opposés.

Là où la conversion est comprise et valorisée comme le grand changement d’attitude et de vie, comme le passage d’un camp à l’autre, l’Eglise sera l’assemblée de ceux qui se sont décidés à suivre l’appel de Christ.

Là où la conversion est un processus continu et inéluctable de transformation, qui va du baptême au jour de la mort, l’Eglise sera le champ où croissent les chrétiens, l’école qui les éduque, le peuple de l’Alliance.

Si, pour l’individu, la conversion est le grand « choix » de la vie, celui dont dépendra son avenir TEMPOREL et ETERNEL, la notion de conversion est, pour les églises, le carrefour où les chemins se séparent.

La définition de ces termes-clé : repentance, conversion, nouvelle naissance… commande donc, non seulement celle du chrétien, mais encore la structure des églises.

Après les principes établissant l’autorité en matière de foi (inspiration et pleine suffisance de la Parole de Dieu) , ce sont là certainement, à l’heure actuelle, des questions de la première et de la plus haute importance.

On peut. sans exagérer. prétendre que tout l’avenir de notre christianisme dépend du sens que nous donnons à ces mots essentiels.

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Extrait du livre « Il faut que vous naissiez de nouveau »
Editions Ligue pour la lecture de la Bible, CH 1010 Lausanne (Suisse)


Si on ne vit plus pour soi-même, mais
si on vit dans le Seigneur et pour le Seigneur,
si on est gouverné et conduit par son Esprit.
on vit certes encore inséré dans les structures de ce siècle,
mais libéré de leur emprise, « comme n’en usant pas »,

parce que le temps de ce siècle est désormais compté, et ce monde avec toutes ses structures est en train de passer.

Ceux qui ont reçu vocation de l’Evangile et
qui ont cru constituent un peuple de Dieu,
qui ne peut rien avoir de commun avec les non-croyants et
qui, pourtant, est redevable d’annoncer l’Evangile à ceux du dehors pour en gagner à Christ le plus grand nombre. Revue réformée No 89, page 32, par V. Subilia, professeur.
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Kuen Alfred
Alfred Kuen a été pendant des années professeur à l’Institut biblique Emmaüs, en Suisse. Il est l’auteur de très nombreux livres d’édification chrétienne.