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L’âme et l’esprit

(ESSAI)

Cette étude a pour but de dégager, si possible, le sens des mots âme et esprit, tels qu’ils se trouvent dans la Bible.

L’âme

Dans la Bible, nous rencontrons très souvent le mot «âme». Ce qu’il représente n’est pas toujours facile à saisir, car sa signification est très étendue. On s’en rend bien compte dans les pays d’outre-mer, car les chrétiens francophones dont le français n’est pas la langue maternelle ont beaucoup de peine à le comprendre. Ce qui n’est pas pour nous surprendre. En effet, ces deux éléments de notre être, l’âme et l’esprit, sont invisibles et impalpables. Or, ce sont deux forces qui forment la base de notre personnalité. Comment les discerner ? «Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants; elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles» (Héb. 4: 12) . Ce verset nous montre que discerner soit ce qui est de l’âme, soit ce qui est de l’esprit, est au-dessus de nos capacités. Mais la Parole, oeuvre de l’Esprit de Dieu, peut opérer, nous venir en aide.

Longtemps, pendant l’ère chrétienne, on a admis que notre être était dualiste, c’est-à-dire formé par la coexistence de deux éléments différents, l’âme et le corps. En général, les traducteurs bibliques ont rendu au mieux ces expressions, taxant cependant l’âme d’élément inférieur et l’esprit d’élément supérieur dans la même catégorie. C’est pourquoi l’on a utilisé tantôt un mot, tantôt un autre pour désigner ces deux forces.

Dans notre langue française (ce n’est pas une exception, le cas se présente aussi en d’autres idiomes) , le mot âme (psyché en grec) a été rendu par âme, vie, esprit, etc. (environ 40 fois) .De plus, le mot âme peut désigner une personne: «l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra» (Ezéch. 18 : 4). Mais cet emploi est aujourd’hui plutôt rare.

Jusqu’au siècle dernier, l’adjectif du mot âme «psyché» n’avait pas un équivalent français. L’idée que notre être n’était composé que du corps et de l’âme était si ancrée dans la conception chrétienne qu’elle a été la cause d’une déficience de notre langue. Actuellement, et depuis plusieurs décennies, le mot «psychique» a été admis dans notre vocabulaire, et nous avons ainsi un vocable bien précis pour rendre cette valeur. Dans nos versions bibliques courantes, l’adjectif a été traduit par « animal, animé, sensuel, charnel », etc. L’absence d’un adjectif (psychique) a obscurci la doctrine de la nature tripartite de l’homme.

La Bible établit nettement la notion de la division tripartite de l’être humain dans Luc 1 : 46-47; I Thess 5: 23 et Héb. 4: 12. Ces versets confirment que l’homme a été formé de deux éléments différents: un corps formé de la poussière de la terre et un souffle de vies 1) provenant du ciel. Et l’homme devint une âme vivante (ou un être vivant) (selon Genèse 2 : 7) , un corps et deux valeurs spirituelles, l’âme et l’esprit.

L’âme est plus importante que les deux autres, la partie centrale de l’être humain, celle qui, entre autre, assure la liaison entre l’esprit et le corps. Il n’est point étonnant que la Bible explique que l’homme devint une «âme vivante » 2) : personnalité, caractère, volonté, intelligence, sentiments, tout cela fait partie de l’âme.« Le corps humain cache notre réalité, la réalité c’est l’âme », écrivait V. Hugo. C’est bien ce que l’observateur peut remarquer: l’homme «naturel» se conduit, est conduit par une force qui a nom l’âme: une capacité, un réservoir d’énergies, de volonté, de choix à nulle autre pareille. C’est une valeur essentiellement humaine, confiée par Dieu à la créature pour vivre sur la terre. Il serait utile de se rendre compte à qui l’âme rend obéissance, au Séducteur (Gen. 3: 1) ou au Créateur, à l’esprit du mal ou à l’Esprit de Dieu !

* * *

1) On pourrait avancer qu’il peut s’agir d’un pluriel d’excellence. Les versets cités précisent que, à la nouvelle naissance, l’Esprit de Dieu vient certifier à notre esprit que nous sommes, chrétiens, enfants de Dieu. Nous croyons donc pouvoir comprendre que le pluriel de « vies » se justifie.

2) Comparez Luc 12 : 16-21 avec Act. 7 : 59. Le riche insensé parle de son âme; Etienne, chrétien de Jérusalem, de son esprit.

***

L’esprit confié à l’homme

Dieu créa l’homme à son image. C’est pourquoi nous pouvons estimer que l’homme est à son tour une créature tri-partite. I Thess. 5 : 23-24 nous instruit comme suit: «Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même parfaitement, et que votre être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible (OU sans blâme) pour l’avènement de Jésus-Christ. Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui accomplira cette oeuvre». C’est ainsi que l’apôtre souhaite nous voir parvenir au jour de l’avènement, de la présence de notre Maître. La précision « tout entier » est remarquable. Dieu veut faire une oeuvre complète; en quelque manière, notre corps participera à la résurrection; disons, en passant, que nous devons en prendre soin et ne pas nous laisser entraîner à « déshonorer nous-mêmes nos propres corps » (Rom. 1: 24; I Cor. 6: 18).

L’Ecriture précise bien que seuls nous serions incapables d’arriver à un tel but, mais que Dieu amènera l’homme devenu chrétien à faire partie de l’Epouse de Christ. (Voir Héb. 11 : 40 et 12 : 23).

Quel mystère pour l’homme que la mort, le tombeau. Nous sommes nés pour vivre et nous mourrons… Est-ce que nous croyons vraiment Dieu capable de faire passer l’homme de la vie à la mort, puis à la vie ? Si oui, alors Dieu peut tout faire; il est tout-puissant; il règne! Il est Roi. Il est l’Eternel !

Sa Parole dit ceci: « Dieu ramènera, par Jésus, ceux qui sont endormis (ceux qui sont morts) ». Et tout cela sans que l’homme perde son identité, son caractère, la notion d’être un être vivant. Les incroyants eux-mêmes ressusciteront: amenés au tribunal de Dieu, «des livres seront ouverts… » et les hommes seront jugés « selon leurs oeuvres, d’après ce qui est écrit dans ces livres » (Apoc. 20: 11-13).

Après la chute, et d’une manière plus ou moins accusée, l’esprit confié à l’homme était resté ouvert à l’appel d’En-Haut. Et Dieu veillait encore et toujours sur sa créature. Il est certain que toute communication entre le Créateur et l’homme a lieu par le moyen de l’Esprit de Dieu et par celui de l’homme. C’est ce que l’on constate tout au long de l’Ancien Testament.

Voici quelques citations:

« Aucun (homme) ne verra le pays (Israël) que j’ai promis par serment à leurs pères. Aucun de ceux qui m’ont méprisé ne le verra! Mais, parce que mon serviteur Caleb a été animé d’un autre esprit et m’a fidèlement obéi, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et sa postérité en prendra possession » (Nomb. 14: 23, 24).

« Alors se levèrent les chefs des familles de Juda et de Benjamin, les prêtres et les lévites, tous ceux à l’esprit desquels Dieu avait suggéré le dessein d’aller rebâtir le temple de l’Eternel » (Esdras 1 : 5).

« Mais c’est l’esprit dont les hommes sont animés, c’est le souffle du Tout-Puissant qui les rend intelligents » (Job 32 : 8).

« Heureux l’homme à qui l’Eternel n’impute pas l’iniquité, et dans l’esprit duquel il n’y a point de fraude » (Ps. 32: 2).

« Avant que la poussière (l’homme) retourne à la terre pour redevenir ce qu’elle était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné » (Eccl. 12: 9).
Faut-il ajouter la longue liste des prophètes et des poètes auxquels a été confiée la tâche de rédiger les livres de l’Ancien Testament ?
Et connaissons-nous la « nuée de témoins » restés dans l’ombre, témoins de la grâce de Dieu, croyants de toutes tribus dont les noms seront aussi trouvés dans le « livre de vie », après avoir été jugés « selon leurs oeuvres » ?
En se plaçant au point de vue du Christianisme et donc de la Parole de Dieu, nous comprenons qu’il existe dans ce monde deux classes d’hommes :

1. Les sauvés pour l’éternité: rachetés de leurs fautes par suite de leur repentance envers Dieu et de leur foi en l’oeuvre de Jésus-Christ.

2. Les perdus quant à la vie éternelle (autres religions, personnes indifférentes, opposantes, négligentes, athées, etc.).

La foi en Dieu et en Christ étant à la base du Christianisme, nous trouvons parmi les chrétiens une estimation de la foi en I Cor. ch. 2 et 3.

1. Des petits enfants en Christ – « je vous ai donné du lait » (3 : 1-3).

2. L’homme chrétien psychique (traduit par naturel ou animal) qui n’accueille point ce qui vient de l’Esprit de Dieu; c’est pour lui une folie, et il ne peut rien y comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge (2 : 14).

3. L ‘homme adulte dans la foi. « C’est bien une sagesse que nous prêchons aux hommes faits»(2 : 16).

1. Les petits enfants – les nouveaux convertis encore très ignorants de la Parole, qui ont tout à apprendre, qui ont encore des habitudes acquises dans leur ancien état (animisme, etc.) , qui se laissent encore dominer par des passions diverses.

2. Le chrétien psychique, celui qui a fait de bons pas dans la connaissance biblique, qui, tout en étant enfant de Dieu et sûr de son salut, n’a pas encore abandonné sa volonté et donné son coeur au Seigneur, celui qui se conduit d’après ce qu’il a acquis avant d’être chrétien, d’après son intelligence, ses sentiments ou ses émotions, qui n’a pas voulu ou ne désire pas se soumettre entièrement à la Parole de Dieu. Un manque d’enseignement en est peut-être aussi la raison.

3. Le chrétien spirituel, parvenu à maturité, adulte dans sa foi, qui a appris à considérer la Parole comme oeuvre et expression de l’Esprit de Dieu, et qui fait tous ses efforts pour s’y soumettre; qui applique son intelligence, son raisonnement et ses jugements à être en communion avec l’Esprit.

Cette union se développe dans la mesure où le croyant se sépare de la « chair » et de ses passions, puis où il s’affranchit des notions acquises sous l’influence d’études, d’hommes non chrétiens, pour se soumettre à l’influence nouvelle du Saint-Esprit de Dieu.

« Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4: 24) .L’homme est sorti des mains d’un Créateur, muni de capacités grandioses, d’un cerveau magnifique. Il peut apprendre, appliquer, discerner, juger. Il a été estimé digne de pouvoir choisir... La soif de connaissances a été son piège. Aujourd’hui, la somme des connaissances humaines est sans mesure. Aucun savant ne peut les dominer toutes. Au point de vue biblique, la Parole dit ceci: « En effet, qui peut savoir ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit qui est dans cet homme ? De même aussi personne ne connaît ce qui est en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu » (I Cor. 2: 11).

En ce point, nos connaissances resteront toujours fragmentaires: « c’est LUI qui accomplira cette oeuvre». Nous nous attachons à sa Parole, et nous avons la ferme assurance que « Celui qui s’attache au Seigneur est avec LUI un seul esprit » (I Cor. 6: 17). C’est l’oeuvre de Dieu- nous l’en bénissons.

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Cette étude est désignée comme étant un «essai» Nous recevrions volontiers remarquezs et critiques des lecteurs et remercions d’avance ceux qui voudront bien prendre leur meilleur stylo… Si Dieu le permet, nous éspérons suivre cette ligne.



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