Témoignage
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Comment l’Esprit m’a transformée

Une enfance chrétienne

Lorsque j’ai accepté Jésus pour mon Sauveur personnel, j’ai été pardonnée de toutes mes fautes passées et à venir, j’ai changé d’identité en devenant une nouvelle personne, une fille de Dieu, et j’ai reçu l’Esprit de Dieu en moi. C’est une belle phrase que je suis capable de dire maintenant, mais qu’il y a encore un an j’aurais été incapable de vraiment comprendre. Ce qui suit est le témoignage de mon vécu avec Dieu, et comment cette année passée à Buffalo (Etats-Unis) a été la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.

Mes parents sont des serviteurs de Dieu. Ils nous ont élevés, ma sœur, mon frère et moi, en nous faisant connaître son œuvre. Ils nous ont présentés personnellement à Jésus et nous l’avons tous reçu. Je ne saurais donc pas dire exactement à quel âge et comment s’est passée ma « conversion » : il ne s’agit pas vraiment d’un changement de direction pour moi, étant donné que, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours cru que Jésus s’était sacrifié pour que je sois sauvée.

Il y a eu des petits sursauts dans ma vie avec Dieu (quand je me sentais mal, d’ailleurs) pendant lesquels je me suis mise à le chercher un peu plus. Quand j’ai demandé à être baptisée, par exemple, à l’âge de 18 ans. Mais ces moments de grâce étaient éphémères, et les sollicitations de la vie (comme s’inquiéter pour l’avenir, maintenir mon rang social avec les copines, les études, les garçons, tomber amoureuse, me marier, etc.) reprenaient le dessus. Ma vie de « chrétienne » se limitait à aller à l’église, le dimanche matin, écouter passivement ce qu’on y disait, être émue parfois, m’appliquer à chanter de la façon la plus musicale possible (et m’énerver quand quelqu’un chantait faux). Et attendre la fin du culte pour enfin aller faire ce qu’il y avait d’intéressant : socialiser avec ceux qui me ressemblaient, et ne pas parler à ceux dont la tête ne me revenait pas. Ah oui, il y avait aussi les groupes de jeunes et autres évènements pour les jeunes, où l’on avait plus de chance de passer de bons moments avec des gens de son âge, et où discuter des choses de la Bible était un peu pour moi une façon de m’exprimer, d’échanger avec les autres et d’acquérir de la connaissance. Mais je n’avais jamais, ô grand jamais, compris qui était l’« Esprit saint ».

Une expérience décisive

Et puis, en septembre 2010, avec Christophe, mon mari, nous sommes partis aux États-Unis dans une de ces villes mortes du Nord, pour y passer un an. Pour changer d’air, pour voir autre chose, parce que nous n’étions pas rassasiés. Bien sûr, Buffalo était le dernier de nos choix et le seul disponible sur la liste… On aurait évidemment préféré San Francisco !

En arrivant, on a prié Dieu pour trouver une église, parce qu’on savait que, quand même, c’était important. Alors, on a tapé ‘church + buffalo’ sur Google… La première réponse était : « The church in Buffalo ». On y est donc allés, puis on a essayé plein d’autres églises très différentes, et on est finalement revenu vers la première, même si certaines de leurs façons de faire nous semblaient un peu bizarres. Aujourd’hui, les membres de cette église sont notre famille, et nous les aimons.

Un week-end de février 2011, une conférence pour les jeunes a été organisée par le réseau de cette église sur le thème : « L’appel du chrétien, l’exemple de Paul. » Première conférence. Un jeune d’une trentaine d’année raconte avec beaucoup de force la façon dont Paul a été appelé, avec l’intense lumière, la voix de Jésus qui lui parle directement, et tout et tout. Puis il pose cette question : « Et vous, pensez-vous que tout le monde ici a été appelé par Dieu ? » Heu… non, je n’ai pas l’impression… Des Paul, il n’y en a pas dix-mille, n’est-ce pas ? Mais beaucoup sont montés sur l’estrade et ont donné des témoignages très forts sur leur appel.

Puis, pendant la session en petits groupes qui a suivi, il fallait écrire et lire ensuite à voix haute ce qu’était pour nous le sens de la vie chrétienne, et comment on pensait avoir été appelé par Dieu.

Et là, ce fut le drame. Tous écrivaient, et moi, je n’avais rien à dire. Le blanc total. Pour une simple raison, c’est qu’il n’y avait pas de but dans ma « vie chrétienne ». Et quand vint mon tour de lire mon témoignage, j’ai dû confesser que je ne savais pas. Je me sentais mal, vraiment mal, même si personne ne me jugeait. Toutes ces années sur les « bancs de l’église » à brasser de l’air…

Plus tard, un deuxième jeune prit la parole pour la conférence du soir et lut ce verset : « L’amour du Christ nous étreint, car nous avons acquis la certitude qu’un seul homme est mort pour nous : donc tous sont morts en lui. Et il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort à leur place et ressuscitée pour eux. » (2 Cor 5.14)

En anglais, la première phrase de ce verset donne : « Christ’s love constrains us. » Après avoir lu ce verset, ce jeune commenta : « L’amour de Christ pour toi est tellement fort, qu’il t’étreint, te resserre dans l’espace de ses bras, te contraint en lui. Il t’a acheté à prix fort, et il ne te lâchera pas. Tu ne vis plus pour toi même, mais pour celui qui t’aime et veut que tu reviennes à lui. Voilà pourquoi tu es appelé(e), que tu le veuilles ou non : il est mort pour toi, pas pour que tu prennes ton passeport pour l’éternité et te barres en virée avec tes potes ensuite, mais pour que tu établisses une relation avec lui. Voilà pourquoi il est mort, et voilà ce que cela signifie “être appelé”. Il t’appelle pour que tu parles avec lui. »

Quand l’orateur a eu fini de parler, je suis sortie. J’ai pris une Bible, et j’ai lu le livre des Actes en entier, pour la première fois. Il était très tard dans la nuit. Puis je suis allée m’enfermer dans une pièce, et je me suis dit que soit je laissais entrer Dieu complètement dans ma vie, soit je lâchais tout. Rester au milieu n’était plus possible. Alors j’ai dit à Dieu :

« Mon Dieu… Je suis fatiguée de vouloir gérer ma petite vie toute seule. Rien n’a de sens. Je me perds dans des passions sans lendemain, je dépense mon temps et mon énergie à des choses complètement inutiles. Je me sens nulle. Je ne suis jamais rassasiée. Alors voilà : maintenant je t’ouvre toutes les portes de mon cœur dont j’avais condamné l’accès, et je te laisse entrer partout. Tu peux entrer, s’il te plaît, entre. Au fond, je ne sais pas qui tu es, mais je veux faire connaissance avec toi. »

À ce moment précis, j’ai senti sa présence m’envelopper. J’ai senti une vague immense au milieu de mon être. Et puis j’étais parfaitement en paix. Toute ma peur de l’avenir, tout ce qui était lourd et qui me pesait, toute la culpabilité que je traînais, tout cela avait disparu. J’ai toujours porté la maladie de ma maman comme un fardeau, chaque jour qui passait. J’en étais parfois venue à penser que j’en étais responsable, et j’avais souhaité plusieurs fois prendre sur moi son mal pour alléger sa souffrance — ce qui était complètement absurde et destructeur, et je le savais en plus ; mais je ne voulais pas lâcher, parce que j’aurais eu l’impression de l’abandonner, de la laisser souffrir seule, ce qui aurait fait de moi une misérable. Et là, j’ai compris que Dieu me disait : « Cette maladie, c’est entre ta mère et moi. Lâche l’affaire. Je sais que tu l’aimes, maintenant laisse-moi le soin de m’occuper d’elle : elle est entre mes mains. Fais moi confiance. Toi, tu dois vivre, et j’ai plein d’autres projets pour toi. »

Désormais, je suis libre ! Je me suis sentie légère comme si je venais de perdre vingt kilos… ! C’est comme si, d’un seul coup, je me réveillais d’un long sommeil, et j’ouvrais les yeux pour la première fois. Plein de passages obscurs dans la Bible devenaient clairs. Je me suis mise à voir comment Dieu agissait dans les autres. Je me suis mise à ne plus être énervée à la moindre frustration. Je me suis surprise en train de réagir gentiment quand quelqu’un me vexait. J’ai complètement arrêté de fumer. En fait, j’étais connectée à l’Esprit saint qui était en moi et je le laissais agir, pour la première fois.

Au service !

Il serait trop long de raconter tout ce que Dieu m’a fait vivre, en si peu de temps.

Voici juste un exemple. Trois jours après la conférence, on se rend plein d’entrain à la réunion de prières du mardi soir. Je priais de toutes mes forces avec les autres : « Seigneur, envoie-moi ! C’est génial ce que tu as fait pour moi, je veux te servir ! »

Soudain toute une caserne de pompiers a débarqué sur le parking de l’église : la maison voisine brûlait. 21 personnes, tous réfugiés congolais, se sont retrouvés à la rue. Des frères leur ont proposé de loger dans l’église, puisqu’il y a un grand appartement à l’étage. La Croix Rouge a débarqué et nous les avons aidés pendant deux semaines, jusqu’à ce qu’ils soient tous relogés. Toutes ces personnes étaient à Christ et parlaient français… J’ai donc été sollicitée comme traductrice pour les formalités administratives, pour l’aide quotidienne et pour les réunions de cultes que l’on faisait désormais ensemble. Depuis, avec Christophe, on a pu apporter notre aide à ceux qui en ont besoin pour leurs démarches auprès de l’immigration américaine, et ils sont devenus des amis. Nous leur avons aussi organisé des cours d’anglais.

Dieu a bien entendu ma prière, ça c’est sûr ! « Tu es enfin prête à travailler pour moi ? Regarde, tu peux être très utile ici ! »

Vivre par l’Esprit

Être en relation vivante avec Dieu par l’Esprit, c’est d’abord prendre conscience du potentiel gigantesque en soi : Dieu lui-même est en toi, tu as accès à lui 24 h sur 24. Et c’est la même puissance qui a ressuscité Jésus d’entre les morts (Rom 8.11) !

C’est ensuite lâcher prise et lui donner le contrôle absolu. L’Esprit ne te force pas, il t’attend, pour que tu sois non pas un esclave, mais un partenaire (Jean 15.15).

Enfin, c’est lui faire confiance, et ne pas s’interposer en y rajoutant du sien parce qu’on a peur que ça ne fonctionne pas : on risque de faire des dégâts ! Il gère parfaitement, il est l’Éternel ! « Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, déclare l’Éternel. » (És 55.8) Même si je pense bien faire, je n’ai pas de vue globale sur une situation : Dieu, si. Alors il est mieux placé que moi pour aider quelqu’un ou m’aider moi. « Un serviteur n’est jamais supérieur à son maître, ni un messager plus grand que celui qui l’envoie. » (Jean 13.16, Semeur) Pour ma part, j’ai encore du chemin à faire…

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