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Le corps du chrétien face à l’Eternité

« C’est par la foi que nous savons que le monde a été formé par la Parole de Dieu, en sorte que les choses qui se voient ne proviennent pas de choses visibles » (Héb. 11 : 3). Le mot « créa » (bara) se trouve trois fois dans Genèse, ch. 1. Il correspond au texte cité ci-dessus, c’est-à-dire que Dieu a créé sans matériel préalable, sans élément intermédiaire, le monde que nous voyons aujourd’hui. De la poussière qu’il venait de former, Il créa un corps pour l’être qu’il allait placer sur cette terre. Puis, lui ayant donné un « souffle de vies », ce corps se mit à fonctionner: cerveau, coeur, poumons, glandes diverses, sommeil, cinq sens, tout un organisme très compliqué, qui, en général, fonctionne merveilleusement et sans qu’entre en jeu notre volonté.

Le point que nous désirons relever et qui importe ici, c’est que notre corps, formé de chair et d’os, est « charnel » ; c’est le terme que nous donne la Bible (le mot charnel se rapporte à notre être physique, en opposition à l’esprit, et deuxièmement aux instincts des sens – nous le verrons plus loin). Mais il est une création divine; nous ne devons point le mépriser, mais en prendre soin. Il a des besoins: faim, soif, et d’autres encore. Il a des appétits divers, des exigences charnelles. C’est normal. « Je vous ai parlé comme à des hommes charnels », écrivait l’apôtre aux Corinthiens, « comme à de petits enfants » (I Cor. 3 : 1). Notons bien qu’il s’adressait à des croyants en Christ. Il n’est pas écrit que ces chrétiens s’opposaient à Dieu. Non, leur croissance spirituelle avait plutôt été trop lente, capricieuse peut-être, coupée de rechutes, etc. Ils n’avaient pas obéi, semble-t-il, « de coeur » aux recommandations de l’apôtre; ils étaient encore dominés (peut-être même esclaves) de ce qui avait été le cadre et le fond de leur vie avant leur conversion à Dieu et à Christ (I Cor. ch. 5, 6).

Les mots « chair » et « charnel », pris dans le sens voulu par l’apôtre, sont en opposition à l’esprit. Ils sont relatifs aux instincts des sens, en particulier à l’instinct sexuel. Voici quelques citations: « en effet, lorsque nous vivions selon la chair, les passions mauvaises, excitées par la Loi, agissaient dans nos membres et produisaient des fruits pour la mort » (Rom. 7 : 5). « C’est pourquoi faites mourir ce qui dans vos membres est terrestre: la débauche, l’impureté, les passions, la mauvaise convoitise et l’avarice » (Col. 3 : 5). « Ils déshonorent eux-mêmes leur propre corps; c’est pour cela que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes » (Rom. 1 : 26).

Qu’est-ce qu’une passion ? On peut avoir une passion pour les arts, la musique, la peinture, les voyages. pour des choses bonnes en elles-mêmes; on peut trop aimer le jeu, le luxe, les louanges, les éloges. Plus encore, on peut avoir une passion irrésistible pour la cigarette, le tabac, pour l’alcool, le sexe; on peut trop aimer l’argent. Une pensée raisonnable, un emploi modéré des choses mises à notre disposition peuvent être transformés en envie, puis en convoitise et devenir un acte irréfléchi; éventuellement même une passion à laquelle l’homme ne résiste plus.

C’est ainsi que l’Ecriture décrit une puissance malsaine qui domine l’homme, une force qui dégrade l’être créé par Dieu: « Ils (les hommes) se sont égarés dans leurs pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres » (Rom. 1 : 21).

En fait, tout ce qui domine l’homme et l’obsède, tout appétit insatiable est passion. Pour le chrétien, tout ce qui prend une place réservée à Dieu et à Christ dans la vie psychique et physique devient passion. Aujourd’hui, nous voulons chercher à comprendre quels sont les devoirs du chrétien concernant son corps, laissant à plus tard ce qui concerne l’âme. En effet, la Parole de Dieu nous invite à prendre soin de notre corps, car il est écrit: « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous » (Rom. 8 : 11). « Il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité et que ce corps mortel revête l’immortalité » (I Cor. 15: 53). Certes, cela concerne la vie à venir, mais aujourd’hui : « Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises » (Rom. 6: 12). « Vos corps sont les membres de Christ », « le temple du Saint-Esprit ». Création divine, le corps du croyant a une grande valeur aux yeux de Dieu, alors qu’il n’est que poussière…». Ce que Dieu veut, c’est votre propre sanctification ; c’est que vous vous absteniez de l’impudicité; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu » (I Thes. 4 : 3-5). « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité » (Col. 3: 5, cp. Rom. 7: 5, Gal.5 : 24, Marc 7: 21-23. II Tim. 2: 22).

L’essentiel des pages suivantes est condensé des livres « Man’s Origin, Man’s Destiny » et « Herkunft und Zukunft des Menschen », de M. A. E. Wilder Smith, Editions Telos, 9535 Heerbrugg.

L’Ecriture Sainte fait au croyant deux grandes promesses, parmi tant d’autres. La première est le renouvellement du caractère, de l’être intime (âme), au moment de la rencontre avec Christ, à l’heure de la repentance, du pardon des péchés, et par conséquent à la nouvelle naissance. Ce renouvellement de l’homme intérieur se continue pendant tout le reste de sa vie; il est résumé en ces mots: « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création » (II Cor. 5: 17).

Ce renouvellement est activé par la lecture de la Bible, la prière, la communion avec d’autres chrétiens et par l’effort porté à obéir à la volonté de Dieu. Le chrétien est appelé à réformer son caractère, de telle manière qu’il puisse un jour ressembler à son Maître, Christ. C’est la première grande promesse. En termes plus modernes, il est souhaitable que la philosophie de la vie de Christ devienne celle du croyant.

Ce renouvellement ne peut rester isolé. Il influe l’ensemble de l’être humain. Il envahit le corps de l’homme. Les yeux commencent à briller différemment; l’expression de la face devient autre: seules les personnes qui n’ont pas fait l’expérience de la nouvelle naissance douteront de ces faits. L’Ecriture s’exprime comme il suit :

« Nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit » (II Cor. 3 : 18). La langue chante un « chant nouveau » (Ps. 96 : 1-4). Les forces de la jeunesse sont renouvelées (Esaïe 40 : 31).

Nous savons, en effet, que si cette tente (notre corps) où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste… » (II Cor. 5 : 1-2).

Pour parler en langage moderne, l’apôtre nous informe que ce corps sera dissous. Cependant, nous pouvons être tranquilles, car Dieu a déjà prévu, pour nous, un autre corps, supramatériel (mais pas immatériel), pour recevoir notre âme et notre esprit. Car « nous les vivants qui serons restés (c’est-à-dire qui serons en vie au moment du retour du Seigneur), nous serons tous ensemble enlevés avec eux dans les nuées » (I Thes. 4: 17). Ces chrétiens-là ne passeront pas par le passage souvent si pénible de la mort, mais le corps mortel sera transformé en un instant en un corps de « résurrection », la mortalité sera remplacée instantanément par l’immortalité (I Cor. 15: 53, 54).

En effet, la « chair et le sang » ne sont pas propres à la vie du royaume supramatériel de Dieu. « Mais notre cité est dans les cieux, d’où nous attendons le Seigneur Jésus-Christ qui transformera notre corps humilié (par le péché, la faiblesse, la maladie, la mort), en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses » (Phil. 3: 20, 21).

Dans le verset ci-dessus, nous avons l’essence de la deuxième promesse faite au chrétien. La vie n’est pas sans signification, comme de nombreux penseurs modernes aiment à le répéter à satiété. Voici le but de la vie ici-bas : « Car nous sommes dans cette tente (notre corps) …non pas pour nous dépouiller, mais pour nous revêtir (pour nous donner un corps éternel), afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie » (II Cor. 5: 4, 5). Certainement, Dieu nous en a donné l’assurance et laissé une garantie sous la forme du don présent et actuel du Saint-Esprit. Car « celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit » (II Cor. 5: 5).

Lorsque la nouvelle naissance, confirmée par le don de l’Esprit, a assuré le point de départ d’une personnalité renouvelée et restaurée, le Seigneur dirige notre attention sur la question de notre corps, car notre corps devient nécessairement l’enveloppe, le vase dont a besoin le nouveau-né dans un environnement différent. L’âme du chrétien, l’être intime est préparé en vue de vivre dans la présence du Créateur. Le sang et la chair doivent être transformés pour hériter du Royaume éternel, tout comme la chenille doit être métamorphosée pour vivre dans l’air, devenue papillon.

Le corps à venir, éternel, en supra-matériel, sera évidemment un organe neuf (la chair et le sang ayant été éliminés), mais sa structure sera en quelque sorte basée sur le vieux corps de chair, tout comme le corps de la chenille forme la base structurelle du nouveau papillon. Ainsi, aujourd’hui même, notre corps de poussière, assujetti à la pourriture et à la mort appartient à Celui qui l’a formé, au Créateur; de ce fait, il est saint, c’est-à-dire séparé pour Dieu, mis à part (cf. I Cor. 6 : 13, 19).

Il est ainsi essentiel que nous n’estimions pas pouvoir traiter notre corps comme nous le voulons; nous ne pouvons en faire ce que nous désirons. Aussi étrange que cela paraisse, les péchés dont il a été le siège, les oeuvres pour lesquelles il a servi de base, ne disparaissent pas du tout. Ils demeurent comme une base, un fondement. Les outrages physiques (outrages aux bonnes moeurs, par exemple) laissent au cours de la vie une trace sur le corps ou sur les cellules cérébrales ; ils sont enregistrés dans la « mémoire cellulaire ». Comment ? Nous ne le savons pas! C’est encore un mystère.

Notre corps physique sera métamorphosé, tout comme le corps de Jésus-Christ a été transformé après la résurrection. Ce dernier a certainement gardé diverses marques ou empreintes de sa vie passée ici-bas. On peut bien admettre que la marque des clous constitue une exception, car nous savons qu’Il a été « l’Agneau immolé dès avant la fondation du monde », ce qui nous donne une explication suffisante.

Une raison profonde nous invite à garder notre corps dans un état de « sainteté », bien qu’il soit appelé à disparaître. Les quelques versets suivants devraient suffire pour nous instruire. « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps ». On ne se rend pas encore compte du mal qu’apportent les contraceptifs distribués dans les hautes écoles et les collèges, mais nous sommes informés de la pensée du Créateur concernant l’impudicité, la fornication et l’adultère. « Le corps n’est pas fait pour l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps » (I Cor. 6 : 13, 18; cp. Eph. 5: 3; Col. 3: 5; Gal. 5: 19). Nous sommes clairement avertis que celui qui se joint à une prostituée pèche contre la sainteté (pureté) de son propre corps.

En Christ, le chrétien s’est tourné vers Dieu. En Christ, il Lui appartient. Renouvelé, métamorphosé, le corps du chrétien appartient au Créateur. Il n’est pas un terrain de jeu pour satisfaire à toute indulgence. D’une manière à nous encore incompréhensible, il demeure la base de notre futur corps éternel. Si la base n’est pas en ordre, la superstructure en supportera les conséquences ! Pourquoi le Créateur tient-il tant à l’homme et à son corps en particulier ? Il désire qu’il revienne à Lui – corps, âme et esprit. Pourquoi est-il si intéressé à notre vie tout entière ? Nous ne le saurons pas ici-bas. Mais le fait qu’Il nous aime et qu’Il veut nous arracher des mains du Méchant a été prouvé par

L E   D O N   D E   S O N   F I L S
envoyé pour un temps comme homme sur la terre, afin de vivre, de mourir, de ressusciter pour apporter, face à sa créature, la preuve qu’Il l’aimait, qu’Il l’aime. A toujours !

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