Dossier: La Bible, repère pour la vie
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L’inspiration des Ecritures

Les Témoignages internes relatifs à l’Auteur premier de la Bible

Le but de cet exposé est de présenter le témoignage concis de quelques écrivains sacrés relatif à l’Auteur premier des Ancien et Nouveau Testaments : Dieu. Nous écouterons Jésus lui-même et les apôtres.

Dès les premiers chapitres de la Genèse, l’homme a mis en doute la parole de Dieu1: « Dieu a-t-il réellement dit … ? » (Gen 3.1). Nous ne partageons certes pas les conclusions de la haute critique, mais ne courons-nous pas un danger similaire chaque fois que nous relativisons le message de la Bible ? Paul, lui, affirmait : « Je crois tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes » (Act 24.14). Je crois et je suis prêt à en payer le prix ! Pour les apôtres comme pour Jésus avant eux, il ne fait aucun doute : l’Ancien et le Nouveau Testament sont la parole même de Dieu, ils sont inspirés.

Mais qu’entendons-nous par « inspiration » ?

Définition

Il est possible de définir l’inspiration comme :

L’action du Saint-Esprit agissant sur l’auteur sacré et lui permettant d’exprimer d’une manière exacte ce que Dieu lui a révélé.2

Ainsi, l’auteur sacré est inspiré : « c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pi 1.21). L’Ecriture n’a pas sa source en l’homme, mais en Dieu . Il en résulte que le texte lui-même est inspiré : « toute Ecriture est inspirée de Dieu » (2 Tim 3.16). L’Ecriture est le « produit du souffle créateur de Dieu ».4

Deux termes permettent de qualifier cette inspiration :

o elle est plénière : « Toute Ecriture est inspirée … » Par exemple, en Mat 19.5, Jésus introduit par « il [Dieu] dit … » la citation de Gen 2.24 qui n’est pourtant pas rapportée explicitement comme une parole de Dieu dans son contexte initial5.

o elle est verbale – jusque dans le choix des mots. Par exemple, Mat 22.32 montre la confiance que Jésus porte à l’exactitude des Ecritures puisqu’il appuie toute son argumentation sur un « détail » du texte, en l’occurrence le temps d’un verbe6: « Je suis le Dieu d’Abraham … »

Si l’inspiration trouve sa source en Dieu, elle respecte néanmoins la personnalité de l’écrivain, son style, et ne le rend pas omniscient (Dan 12.8-9). La Bible est donc à la fois parole divine et humaine. Par exemple : une parole de David dans l’Ancien Testament est citée comme parole de Dieu dans le Nouveau (comparer Ps 16.10 et Act 13.35) ; à l’inverse, une parole de Dieu est mentionnée comme étant la prophétie d’Esaïe (comparer Es 29.13 et Mat 15.7).

Enfin, l’inspiration a lieu de différentes manières allant de la vision (Apoc 1.11) à la recherche historique (Luc 1.1-4).

Témoignages relatifs à l’Ancien Testament

L’inspiration de l’Ancien Testament est fermement établie sur un triple témoignage : celui des écrivains eux-mêmes, celui de Jésus-Christ, et celui des évangélistes et des apôtres. Les écrivains de l’Ancien Testament affirment sans hésitation7 qu’ils transmettent les paroles de Dieu. Pour s’en convaincre, il suffit de compter le nombre de fois où l’expression « ainsi parle l’Eternel » apparaît8! Tout au long de son ministère, Jésus ne fait qu’attester cette affirmation. Il se réfère constamment à l’autorité des Ecritures : « il est écrit … » Il reconnaît l’inspiration de cette Ecriture qui « ne peut être abolie » ; il affirme « David, (animé) par l’Esprit […] dit … » (Jean 10.35, Mat 22.43). Il ne met jamais en doute un seul récit biblique, et en parle comme de faits historiques9. Les apôtres en font de même10. Pierre affirme que c’est le Saint-Esprit qui parle dans l’Ecriture : « l’Ecriture dans laquelle le Saint-Esprit, par la bouche de David, a parlé … » (Act 1.16). Paul va jusqu’à utiliser l’expression « l’Ecriture dit … » comme équivalente de « L’Eternel dit … » (comparer Rom 9.17 et Ex 9.16).

Témoignages relatifs au Nouveau Testament

Pour le Nouveau Testament la situation est un peu différente, mais la conclusion reste la même. Tout d’abord, la prédication des apôtres est considérée comme la parole de Dieu. Paul peut écrire aux Thessaloniciens : « en recevant la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l’avez accueillie, non comme la parole des hommes, mais comme ce qu’elle est vraiment : la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez » (1 Thes 2.13). Ensuite, comme les prophètes pour l’Ancien Testament, les apôtres sont conscients de transmettre les paroles de Dieu : « Voici, en effet, ce que nous vous déclarons, d’après une parole du Seigneur … » (1 Thes 4.15). Enfin, Pierre met les lettres de Paul au rang des Ecritures (2 Pi 3.16), et Paul introduit une citation de Luc par « L’Ecriture dit … » (1 Tim 5.18 citant Luc 10.7). D’ailleurs, Jésus avait promis à ses disciples que le Saint-Esprit leur enseignerait toutes choses et leur rappellerait ce qu’il leur avait dit (Jean 14.26). L’Eglise a reconnu cette inspiration :

Il va sans dire que les pères considéraient l’entièreté de la Bible comme inspirée […] leur vue générale était que l’Ecriture était non seulement exempte d’erreur mais ne contenait rien de superflu.11

Conclusion

La Bible, Ancien et Nouveau Testament, est la parole de Dieu. Cette parole a été écrite afin que nous croyions que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, nous ayons la vie en son nom (Jean 20.31).

Le contexte de deux versets clés cités ci-dessus nous montre l’importance de la doctrine de l’inspiration pour notre vie chrétienne. Le premier passage est celui de 2 Pi 1.19-21 qui souligne la certitude et l’espérance qu’apporte la parole des prophètes, parole qui est « la solidité même » (TOB). Laissons-nous donc éclairer par cette « lampe qui brille dans un lieu obscur » ! Le deuxième passage est celui de 2 Tim 3.14-17 qui insiste sur la valeur et la puissance transformatrice des Ecritures. Elles conduisent au salut et sont une ressource suffisante pour la vie du croyant : le texte inspiré n’est pas lettre morte, il est souffle de Dieu garant d’une puissance qui transforme l’intérieur de l’homme pour déboucher sur une action qui honore son Créateur.

Ne nous contentons donc pas d’affirmer et de défendre la doctrine de l’inspiration mais faisons un pas de plus, tirons-en les conséquences dans notre vie quotidienne : laissons la Parole inspirée de Dieu nous transformer afin d’être « adapté et préparé à toute oeuvre bonne » (2 Tim 3.17).

1 Peut-être est-il bon de rappeler que si la Bible est la parole écrite de Dieu, Jésus Christ est la parole de Dieu par excellence (Jean 1.1,14 et Héb 1.2).
2 J.-M. Nicole, Précis de Doctrine Chrétienne.
3 Ainsi, la Bible du Semeur 2000 traduit 1 Pierre 1.20 de la manière suivante: "Sachez, avant tout, qu’aucune prophétie de l’Ecriture n’est le fruit d’une initiative personnelle". Ce n’est pas l’appréciation humaine d’un contexte historique qui pousse le prophète à parler, mais bien l’Esprit de Dieu (voir R.L. Reymond, A New Systematic Theology of the Christian Faith).
4 B.B. Warfield, The Biblical Idea of Inspiration.
5 Voir aussi Act 4.25; 13.34-35, Héb 1.6; 3.7.
6 Voir aussi Gal 3.16, où l’argumentation de Paul repose sur le nombre d’un mot : "sa descendance".
7 Par contraste il est intéressant de citer la conclusion du livre apocryphe des Maccabées : "Si la composition est bonne et réussie, c’est aussi ce que j’ai voulu; si elle a peu de valeur et ne dépasse guère la médiocrité, c’est tout ce que j’ai pu faire." (2 Maccabées 15.38). Quelle différence !
8 "L’ancien Testament déclare 3808 fois qu’il retransmet les paroles expresses de Dieu", R. Pache, L’inspiration et l’autorité de la Bible, p. 74.
9 Par exemple, les récits de la création (Mat 19.4), d’Abel (Luc 11.51), de Noé ( Mat 24.37), de la destruction de Sodome (Luc 17.29), du don de la manne (Jean 6.49), etc.
10 Par exemple, l’histoire du peuple d’Israël (Act 13.16ss), les récits d’Abraham, de Rahab, de Job, d’Elie (Jac 2.21, 25; 5.11, 17), de Noé (1 Pi 3.20), etc.
11 J.N.D. Kelly, Early Christian Doctrines, "It goes without saying that the fathers envisaged the whole of the Bible as inspired […] their general view was that Scripture was not only exempt from error but contained nothing that was superfluous."

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