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Le «Prophète» vu par Calvin

(en français de son temps)

Il me semble qu’il y a bien peu de prédication vive au royaume, mais que la plupart se récite comme une lecture. Je vois bien les nécessités qui contraignent à cela: car, en premier lieu, il n’y a pas, comme je crois, bons pasteurs et idoines, par quoi il est besoin de suppléer à ce défaut. Il pourrait y avoir beaucoup d’esprits volages qui sortiraient hors des gonds, semant folles fantaisies, comme souvent il se fait en nouveautés.

Mais toutes ces considérations n’empêchent point que l’ordonnance de Jésus-Christ ne doive avoir son cours, quant à prêcher l’évangile. Or, cette prédication ne doit point être morte, mais vive, pour ensei­gner, exhorter, reprendre, comme dit Paul à Timothée (II Ti. 3), voire tellement que si un fidèle entre, qu’il soit navré et convaincu pour don­ner gloire à Dieu, comme il dit en un autre passage (I Co. 14). Vous savez aussi comme Paul parle de la vivacité qui doit être en la bouche de ceux qui veulent être approuvés bons et fidèles ministres de Dieu, qui ne doit point avoir une parade réthorique pour se faire valoir, mais que l’Esprit de Dieu doit résonner en leur voix.

Tous les dangers qu’on peut craindre ne doivent empêcher que l’Esprit de Dieu n’ait sa liberté et son cours en ceux auxquels il a distribué ses grâces pour édifier l’église.

(Revue réformée, 7-3/51).
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