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Ame assoiffée

« La jeunesse a perdu son souffle, c’est aujourd’hui notre plus grand chagrin ».

Le grave vieux frère, qui présentait cette pensée à son auditoire clairsemé cherchait à démontrer que le désir intense d’obéir à la vérité spirituelle – désir qui était présent au temps du Psalmiste, lorsqu’il écrivait: « Comme le cerf soupire après les ruisseaux d’eau, ainsi mon âme a soif de toi, ô Dieu » – que ce désir, disons-nous, ne se rencontre plus parmi la jeunesse. Est-ce exact ?

De nos jours, dans le monde entier, hommes et femmes semblent parfaitement indifférents quant aux choses de Dieu. « Bénis sont ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés », disait le Maître. En effet, cette soif de l’âme semble manquer. Mais, plutôt, ne semble-t-elle pas cachée sous une apparence d’indifférence ? L’humaniste prétend avoir tué Dieu; il n’existerait plus! En effet, il n’est plus « bien vu » que de fréquenter un service religieux. Cependant, nous croyons pourvoir dire qu’un tel sentiment existe encore dans le coeur de l’homme.

Si ce sentiment est réveillé, un vif désir apparaît alors pour les valeurs spirituelles. Dans ce cas, il est comparativement facile d’amener une personne aux « ruisseaux d’eau », de lui communiquer le message de l’évangile.

En Jean. ch. 4, nous trouvons le Maître qui éveille et étanche la profonde soif de l’âme d’une femme pécheresse. Nous allons suivre le chemin qu’il nous a indiqué.

Jésus se rendit donc à la place où il savait la trouver. Il était Dieu ; toutefois, il devint homme en vue de communiquer le message de Dieu: « La Parole (Jn 1) devint chair » (ce qui veut dire que le Fils de Dieu vint pour un temps sur la terre, comme homme). Puis il fit le long voyage vers Samarie pour atteindre une femme. Il engagea la conversation en parlant des choses de la vie courante: il demanda à boire. Il descendit à son niveau; il se mit à sa place. Il était un Juif, et malgré cela il parla à la Samaritaine dédaignée. Il était pur et sans faute, et cependant il s’adressa à la femme « tombée » dans le péché. Il était devenu homme et il parla à cette femme…

(Il faut remarquer que, dans les pays orientaux, cela est ta seule manière admise qui permet à un homme de s’approcher d’une femme. Il peut sans inconvenance, sans indécence, demander à boire de l’eau, lorsqu’il passe près d’une fontaine ou d’une source).

De cette manière, il suscita un désir de recevoir ce don de Dieu. Elle demanda: « D’où as-tu cette eau vive ? ». Avec grâce et un tact merveilleux, il l’amena à parler de son péché. C’est ainsi que, partant de faits de la vie courante, il la conduisit à parler de religion et d’adoration. Jésus n’aborda pas tout d’abord les questions spirituelles, mais s’approcha d’elle au niveau de ce qu’elle était capable de comprendre. Puis il se révéla à elle.

La soif profonde de son âme fut étanchée, satisfaite. Immédiatement, elle laissa sa cruche et alla porter cette nouvelle à d’autres; elle les fit venir vers Celui qu’elle avait rencontré et qui avait satisfait à son besoin le plus profond.

Dans son livre « Impossible à Dieu ? », Abdel Masih parle de jeunes que Dieu emploie pour annoncer la vérité à d’autres et pour les gagner à Christ. Dieu, de même, emploie des chrétiens au Tchad pour annoncer son heureuse nouvelle. Car Dieu nous a donné un message pour le monde. Remplissons-nous notre devoir ? Notre message est-il compris par l’homme de la rue, par les personnes vers lesquelles nous sommes envoyés ? Correspond-il à leurs besoins ? Notre message attire-t-il les hommes vers notre Sauveur ?

Il y a une très grande ressemblance entre la méthode du Seigneur Jésus et le témoignage si puissant des jeunes chrétiens d’Afrique. Ils ne s’isolent pas, mais prennent contact avec chacun, chaque jour qui passe.

Une fille de seize ans (Fathema) avait été sélectionnée pour concourir avec une autre fille de son âge. Beaucoup dépendait du résultat! Mais sa pensée suprême était de gagner l’autre fille pour le Seigneur. Juste avant la course, elle eut une pensée lumineuse: « Quelle est ta religion ? » demanda-t-elle à l’autre fille. « Je suis islamique, comme toi », répondit-elle. « Oh, non, dit Fathema, je suis chrétienne ». La musulmane répondit par un rire dédaigneux. « Ecoute, continua Fathema, soyons pratiques. Tu pries Mahomet juste comme tu as l’habitude de le faire, et tu lui demandes d’arriver première. Je prierai mon Seigneur et lui demanderai d’arriver première. Cela démontrera que mon Dieu est le Dieu qui répond aux prières ».

Fathema réalisait qu’elle avait placé tout son espoir sur cette course. Dans le local (utilisé pour changer de costume), elle demanda au Seigneur que si c’était pour sa gloire il veuille bien permettre que le succès soit sa part. Elle fit la course et arriva première. L’autre jeune fille vint la trouver et dit : « S’il te plaît, explique-moi le christianisme. Comment puis-je devenir une chrétienne comme toi ? Fathema donna des explications, lui remit son propre Nouveau Testament. Ecrivant à une amie, elle dit: « Maintenant, j’attends le résultat ». Qu’attendait-elle ? Que la musulmane devienne chrétienne à son tour.

La conversation avait commencé à propos d’une course de vitesse. Elle continua par un défi, lequel mit en évidence la sincérité et la conviction de la chrétienne. Cela même provoqua une question. Le premier contact fut établi lorsque quelque chose de visible apparut dans la vie de la jeune chrétienne.

Si Moussa était un enseignant musulman. Alors qu’il était jeune garçon, il avait souvent fréquenté les classes de l’écolè du dimanche chrétienne. Mais il était demeuré froid et insensible. A l’âge de dix-huit ans, il devint enseignant du coran dans la mosquée locale, comme son père l’avait été avant lui. Il était extrêmement fier de son savoir, fier de sa foi musulmane. Il méprisait tous les chrétiens et spécialement les missionnaires. Que pouvait-il faire pour montrer sa supériorité, pour démontrer pratiquement le fait que l’évangile était dépassé par le coran, pour prouver que son message ne convenait pas aux pays musulmans ?

Il alla visiter une dame missionnaire, emportant un coran avec fui. « S’il te plaît, donne-moi un évangile de Jean en arabe. Maintenant que je suis un homme, j’aimerais l’étudier à nouveau ». La servante du Seigneur tressaillit de joie. Là enfin, une réponse à ses prières! Elle lui donna l’évangile. Il le prit dans ses mains, le déchira en morceaux et le jeta à ses pieds. Croisant les bras, debout, en la défiant, il attendit le reproche, la condamnation, qui ne pouvait manquer… A la place, il vit les yeux de la missionnaire se couvrir de larmes, un regard d’infinie tristesse, mais d’amour indicible. Sans un mot, elle le quitta et rentra chez elle pour prier en faveur de ce jeune homme rebelle.

Si Moussa s’éloigna, mais moins d’une heure après, il revint; non plus le fier musulman, mais un homme brisé, un pécheur repentant, cherchant le salut.

Ce fut le caractère, la personnalité de la missionnaire qui le brisa. Un bon message suivit.

Combien nous avons besoin d’apprendre que le message est exprimé par des paroles, mais qu’il est transmis par la personne (avec tout ce qu’elle est) et les circonstances du moment. L’impact de l’expérience du messager, l’évidence de la réalité, la sollicitude exprimée conduisent celui qui écoute à poser des questions. Incidemment ce fait révèle que l’on fait une erreur en estimant que la radio remplace le missionnaire. Ce n’est vrai qu’en partie. Une communication vivante est nécessaire. Les cassettes, les disques, les enregistrements peuvent aider au départ, mais ils répondent rarement aux besoins de la personne qui écoute. Un poste de radio ne peut répondre à la question « comment puis-je devenir chrétien ? ». Un gramophone ne provoque pas de réaction : « Comment puis-je partager votre joie ? », simplement parce qu’un instrument mort ne peut prévoir la réaction personnelle d’un non- chrétien.

Lorsque le contact a été établi par une personne, la valeur du message est transmise par le caractère chrétien de cette personne.

Le message apporté est « Christ ». Le messager doit être semblable à « Christ ». Aujourd’hui, des évangélistes sont toujours nécessaires. Le Seigneur ne fit pas de faute quand il dit: « Allez » et non pas « envoyez », et son ordre est toujours valable jusqu’à la fin de l’époque de l’église.

Dans les groupes de jeunes chrétiens (au Tchad en particulier), que le Seigneur envoie travailler, le but important n’est pas de discuter sur la religion ou les doctrines théologiques. C’est d’oeuvrer tout de suite dans la réalité, dans le réel, pour un résultat qui se voit. Il faut essayer personnellement. C’est ce que j’ai fait. Christ est venu à la rencontre de ma faiblesse. Il peut le faire pour vous. Il a changé ma vie. Il peut changer la vôtre. Ces petits groupes de jeunes croyants lisent le Nouveau Testament. Aucun d’entre eux n’enseigne aux autres, mais le Livre est le guide de leurs vies. Ils lisent pour découvrir comment vivre, non seulement pour savoir. Ils acceptent la Parole de Dieu à sa valeur de face, c’est-à-dire à sa valeur réelle.

De même manière, des groupes de jeunes se rassemblent, en Algérie, en Europe, en vue d’étudier la Parole. Toute l’Ecriture est sondée, pas seulement une sélection de textes pour appuyer une doctrine particulière. Ce sont des jeunes qui, ayant remis leur vie dans les mains du Seigneur, désirent obéir à sa volonté. La Bible est pour eux une règle de vie de chaque jour. Cette manière de faire caractérisait les études de groupes en Algérie. Ils étudiaient l’épître aux Galates verset par verset; des chrétiens de nom, mais non de fait, furent conduits à connaître la réalité d’une nouvelle vie – nés de nouveau. Ils appliquaient l’enseignement de la Bible à la vie de tous les jours. Jamais la question : « Etes-vous sauvés ? » n’a été posée. Le défi qui leur était proposé n’était pas: « Etes-vous prêts à mourir ? », mais « Etes-vous préparés à vivre la vie dans sa plénitude ? ».

En d’autres termes, la théorie du salut n’était pas enseignée, mais le problème représenté par Christ comme un Sauveur et un Maître vivant. Celui qui demande une soumission totale, un total abandon, Celui qui désire obtenir du jeune chrétien le contrôle de toute sa vie, car Il en est l’origine, la source. Il en rend possible le prolongement, la continuation. A chaque pas, le chrétien demande à son Seigneur: « Que veux-tu que je fasse ? ». Christ peut faire partie de la vie entière: une course de vitesse, la réussite d’un examen avec honneurs, la vie courante des bains publics, etc.

Dans chaque cas ou presque, le chrétien gagne la confiance et l’estime de la personne enseignée, avant qu’elle se confie au Seigneur. Le non-chrétien apprend que l’on peut compter sur le chrétien, l’aimer, se fier à lui. Cela conduit par la suite à se confier dans le Seigneur. Les personnes contactées doivent sentir que nous les aimons, que nous les cherchons, avant que l’on puisse leur communiquer l’évangile.

Par-dessus tout ces jeunes chrétiens ont une foi à toute épreuve! La prière joue un rôle capital dans leurs vies. Ils se réunissent régulièrement pour l’intercession. Ils s’attendent à voir la main de Dieu, car ils LUI demandent d’agir. Ils lui font confiance pour en sauver d’autres.

Ce n’est pas nécessairement de doctrine chrétienne qu’ils parlent, mais, le coeur débordant de joie, ils disent ce que Dieu est pour eux, par Christ.

Encore une remarque. Ils sont prêts à souffrir pour Christ, que ce soit dans les mains d’un despote athée, de la police secrète, ou dans le cercle de leur famille.

E. Nida, un Africain, s’est bien exprimé dans ce sens: « Le christianisme, comme motif de vivre une vie de plénitude, ne peut être communiqué valablement dans un monde vivant que par ceux qui ont, non seulement découvert le caractère unique de la foi chrétienne, mais aussi l’amour qui conduit au Calvaire. Les premiers chrétiens avaient la volonté bien ancrée d’aimer Dieu jusqu’au point de supporter toutes les conséquences de leur foi nouvellement trouvée. Ils partirent pour renverser un monde.

Adapté de « Streams in the Sahara », avec autorisation.
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