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L’action de la foi

Nous nous sommes inspirés du célèbre face à face entre David et Goliath, dans 1 Samuel 17, pour dégager cinq grands principes concernant l’action de la foi dans la vie du disciple de Jésus-Christ. Dans les deux précédents articles, nous décrivions les trois premiers « doigts de la main de la foi » :

1. Le mode d’action de la foi est personnel (v. 38 et 39).
2. Le mode d’action de la foi doit être choisi avec soin (v. 40).
3. L’accent est mis sur Dieu et non sur le mode d’action de la foi (v. 45, 47, 50). Il nous reste donc à nous pencher maintenant sur le texte biblique pour y découvrir ensemble les deux derniers « doigts » destinés à nous aider jour après jour dans notre marche concrète d’hommes et de femmes de foi.

4. Le précieux alliage de l’action de la foi.

Un détail m’a plus particulièrement frappé dans le récit qui nous intéresse: le moyen utilisé par David pour affronter le géant Goliath au nom de l’Eternel est plutôt banal !… une fronde et cinq cailloux. Qui y aurait pensé ? N’y avait-il pas d’autres bergers dans l’armée d’Israël ? Certes, le texte ne le dit pas, mais tout nous permet de supposer que parmi ces milliers d’hommes alignés sur le champ de bataille, plus d’un savait manier la fronde aussi efficacement que notre jeune berger. Le problème ne serait-il pas plutôt à chercher du côté d’une certaine incrédulité paralysante ? Leurs méninges, leurs facultés de réflexion et de recherche de la solution étaient certainement paralysées par la peur et l’incrédulité. Dans sa foi toute simple en son Dieu, David est libre de toute panique. L’Eternel peut atteindre son intellect pour lui communiquer l’idée juste, car il n’y a pas ce blocage intérieur dû à la crainte que nous connaissons parfois dans nos situations d’apparente impossibilité. En quoi consiste le miracle dans cette histoire ? D’une part, Dieu a donné à David la solution… banale juste au bon moment. D’autre part, le jet de caillou a atteint du premier coup le front de la cible vivante qui s’avançait vers lui. Dieu n’est pas intervenu de manière surnaturelle, par la foudre ou le tremblement de terre, comme Il le fait parfois dans Sa souveraineté, mais en revêtant David d’intelligence et d’adresse.

Ainsi l’action de la foi est-elle bien souvent une association de l’ordinaire avec l’extraordinaire, un précieux alliage fait de naturel et de surnaturel divin. Les solutions de Dieu aux problèmes géants qui nous préoccupent sont maintes fois bien plus simples et proches de nous que nous le pensons. J’imagine les soldats israélites s’exclamant: « Pourquoi Dieu ne renouvelle-t-il pas les miracles du désert et de la conquête de Canaan ? » Mais Dieu ne fait pas des miracles inutiles et inadaptés. Celui qui avec une fidélité parfaite avait miraculeusement fourni la manne au désert lorsque l’agriculture était chose impossible pour Son peuple nomade, lui donna ensuite un pain délicieux par le travail de la terre dès qu’lsraël foula le sol de la terre promise (Jo. 5: 12). Voyez les portes de la prison de Jérusalem s’ouvrir de manière surnaturelle devant l’apôtre Pierre, dans Actes 12, alors que l’ange de Dieu le précède sur la voie de la liberté. Mais, quelques instants plus tard, le même homme devra réfléchir (v. 11 et 12), prendre une initiative qui l’amènera devant une porte fermée… sans ange portier pour ouvrir. Patiemment, il devra frapper jusqu’à ce que la servante vienne tirer le verrou (v. 13 à 16). Pourquoi Dieu ferait-il un miracle extraordinaire là où la sagesse et le bon sens suffisent? C’est Hudson Taylor qui, dans son apprentissage de l’action de la foi, a été amené à écrire: « L’emploi des moyens mis à notre disposition ne doit pas diminuer notre foi en Dieu, et notre foi en Dieu ne doit pas nous empêcher d’user de tous les moyens qu’Il nous a donnés pour l’accomplissement de Ses propres desseins… Quand je soigne des malades, je ne néglige jamais de demander à Dieu de me diriger et de me bénir dans l’emploi des moyens appropriés, et je n’oublie pas de le remercier de l’exaucement et de la restauration de la santé. Mais il me semble présomptueux et mauvais de négliger l’emploi des ressources que Lui-même a mises à notre portée, comme de négliger de prendre de la nourriture chaque jour, et de penser que la vie et la santé peuvent être maintenues uniquement par la prière ».

5. L’action de la foi doit persévérer jusqu’à la victoire complète. (v. 49 à 54) :

Le géant s’écroule dans la poussière, mais l’action de la foi n’en est pas pour autant achevée. David poursuit son effort et s’assure de la mort du Goliath en lui tranchant la tête. Ainsi devrait-il en être de toute action de la foi: le CERVEAU du problème doit être atteint, les COMMANDES de la situation doivent être neutralisées et prises en mains. l’armée d’Israël prolonge d’ailleurs l’acte de David par la poursuite de l’ennemi jusque dans ses derniers retranchements…, attitude qui nous rappelle d’autres épisodes de la vie du peuple d’Israël. C’est Gédéon, fatigué, mais poursuivant toujours (Ju. 8 : 4), avec ses trois cents vaillants soldats, l’action de la foi entreprise contre l’immense armée de Madian. Il faut frapper la tête, dans la personne des deux chefs Zébach et Tsalmunna, pour être vainqueurs à part entière! Les habitants de Succoth et de Penuel leur refuseront du pain (v. 5 à 8) …qu’importe! …la persévérance dans l’action de la foi sera finalement récompensée par des « croissants » (v. 21). C’est aussi, bien des siècles plus tard, un certain Simon Pierre marchant sur les eaux à la rencontre du Christ. Il a bien commencé dans l’action de la foi, mais n’ira pas jusqu’à terme. Son regard changeant de direction en cours de route, il fera naufrage par rapport à la foi. La persévérance aura été supplantée par la peur. N’est-ce pas ici le moment de rappeler ce mot d’Andrew Murray: « Quand il s’agit du commerce, des études, de la guerre, la meilleure défense est dans l’attaque. Rester sur place, c’est reculer. Réduire l’effort, c’est perdre du terrain. Ralentir la marche avant d’avoir atteint le but, c’est perdre la course ». Je crois de plus en plus que la persévérance jusqu’à l’achèvement est une des dimensions de l’action de la foi sur laquelle nous buttons le plus dans notre marche avec Christ. Puissions-nous nous souvenir que notre Dieu est précisément le Dieu de la persévérance (Ro. 15 : 5) présent dans notre vie par le Saint-Esprit et désireux de se manifester comme tel tout au long de notre marche par la foi. Laissons aux Saintes Ecritures le dernier mot de cette étude en nous souvenant avec l’auteur de l’épître aux Hébreux que si c’est bien la foi qui s’empare des promesses divines, c’est la persévérance, mieux encore la patiente endurance de la foi, qui nous en assure la possession (Hé. 6 : 11 à 15).


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