Etude biblique
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La Promesse de l’Esprit (5)

LE PARACLET
Avocat

Nous en arrivons, dans cet article, au sens principal de Paraclet, nom donné par le Seigneur au Saint-Esprit (Jean 14, 16, 26; 15, 26; 16, 7, 13). C’est le sens que nous trouvons dans la littérature grecque classique: l’idée d’Avocat. Le mot est utilisé uniquement dans ces trois chapitres en rapport avec le Saint-Esprit, et une autre fois seulement au début de la première épître de Jean: «Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste» (1 Jean 2, 1). Dans son épître, Jean attribue ce titre de Paraclet à Jésus-Christ et à l’oeuvre qu’Il accomplit pour nous, aujourd’hui même, devant le Père. Que fait le Seigneur Jésus ressuscité et monté au ciel? Il est notre Avocat. Lorsque l’accusateur, le diable, accuse les frères, nous avons un Avocat qui plaide notre cause efficacement, en vertu de son oeuvre parfaite d’expiation sur la Croix. Ainsi, nous sommes assurés du pardon et de l’approbation du Père pendant toute cette vie et pendant l’éternité à venir. Et de même que nous avons notre Avocat auprès du Père, celui-ci a le sien auprès de nous!

J’estime que – dans ce monde rebelle, qui gît dans les ténèbres, éloigné de Dieu -, un homme entende l’Evangile, soit convaincu de péché et se convertisse, cela tient déjà du miracle, c’est l’oeuvre surnaturelle du Saint-Esprit. Dans le même ordre d’idées, qu’un chrétien, malgré sa faiblesse, en dépit de l’attraction du péché, et face au tentateur et à ses attaques, reste fidèle jour après jour à Jésus-Christ, qu’il ne cesse d’affirmer sa foi, qu’il se relève de ses chutes pour se remettre à marcher… n’est-ce pas un miracle tout aussi grand et merveilleux? Et à quoi tient-il ce miracle, sinon au fait, simple et glorieux, que Dieu nous a donné son Avocat, et que ce dernier plaide la cause de Dieu jour après jour.

Avez-vous connu, par exemple, un sentiment de malaise, d’accablement, après une chute? Cela vient de l’Esprit. David lui-même l’a connu: «Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée; car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi» (Ps. 32, 3 et 4}. Ce sentiment de misère – cette tristesse «selon Dieu» – a pour but de nous conduire au pied de la Croix dans la repentance et la confession, afin d’y recevoir à nouveau le pardon et la purification procurés par le sang versé de Jésus.

Si le Saint-Esprit plaide la cause de Dieu dans notre coeur, c’est parce que Dieu nous connaît: Il sait combien nous sommes instables, superficiels, têtus; Il sait à quel point notre volonté propre s’interpose pour nous éloigner du Seigneur. C’est pour cela que, jour après jour, le Saint-Esprit nous dit en substance: «Rappelle-toi , que tu appartiens, non plus à toi-même, mais à quelqu’un d’autre qui a versé son sang pour te racheter.» Et pendant qu’Il plaide la cause du Christ, l’Avocat verse l’amour de Dieu dans nos coeurs. Car nous ne possédons pas cet amour en propre, et sommes incapables de le produire. Mais pour peu que nous aimions le Christ, et aussi chancelant que puisse être cet amour, nous y voyons une preuve de la présence et de l’oeuvre surnaturelle en nous du Paraclet de Dieu.

De même, l’Esprit-Saint plaide notre cause contre le monde où, pourtant, nous sommes appelés par Dieu à vivre. «Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal» (Jean 17, 15). Il s’agit là d’un autre aspect de cette oeuvre de l’Avocat. Si, d’une part, Il rend témoignage à notre appartenance à Jésus-Christ, Il nous rappelle d’autre part que nous n’appartenons plus à ce monde et que, par conséquent, nous ne pouvons plus être «mondains», c’est-à-dire nous associer à l’esprit du monde qui est égoïste, orgueilleux et en rébellion contre Dieu. La séparation d’avec le monde ne peut pas être un éloignement social ou géographique, mais doit être une dissociation, dans son coeur, d’avec l’esprit qui anime le monde et qui le dresse contre Dieu. Cela aussi fait partie de l’oeuvre de l’Avocat, lorsqu’Il plaide notre cause contre le monde.

L’avocat de Dieu est aussi notre Conseiller. Nous avons une double lumière, si j’ose dire, sur le chemin: celle de l’Ecriture -«Ta Parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier» – et celle de l’Esprit qui éclaire la Parole de Dieu et nous en donne la compréhension. C’est Lui qui nous conseille, nous accordant cette sagesse d’en-Haut promise par Dieu à celui qui la demande avec foi. C’est le Conseiller qui nous donne le discernement dans tous les petits détails de la vie quotidienne. De temps à autre, on rencontre un chrétien qui n’ose pas faire le moindre geste sans demander un signe de Dieu. Mais cette «scrupulité» est-elle vraiment nécessaire? Un bon sens sanctifié par le Saint-Esprit, et contrôlé par une attitude de soumission et de dépendance, nous permettra de jouir à bon escient de la grande liberté que nous a donnée le Seigneur dans la quasi-totalité des décisions de chaque jour. Puis, lorsque nous sommes placés devant une décision importante – la vocation par exemple, ou le mariage – décision déterminante pour toute une vie, soyons certains que Dieu, qui s’est engagé à nous montrer le chemin, ne manquera pas de le faire. Ne nous préoccupons pas de savoir comment Il le fera – Il a bien des cordes à son arc – cherchons plutôt à écarter les barrières d’incrédulité ou de volonté propre en nous, qui nous rendraient insensibles à sa direction !

L’Avocat de Dieu inspire la prière en nous. «Car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit Lui-même intercède par des soupirs inexprimables» (Rom. 8, 26). La vie de prière, elle aussi, est quelque chose de surnaturel et de miraculeux. Elle n’est possible que dans la mesure où nous permettons à l’Esprit la liberté de diriger nos pensées, de nous montrer les motifs d’humiliation et de confession, de nous rappeler les sujets d’actions de grâces, et de nous conduire dans la présence du Seigneur pour l’adoration, les supplications et l’intercession.

Il reste encore un aspect de l’oeuvre du Saint-Esprit, Lui qui est l’Avocat du Père auprès de nous: c’est qu’Il nous donne l’assurance de notre salut. «l’Esprit Lui-même rend témoignage à notre Esprit que nous sommes enfants de Dieu» {Rom. 8, 16). La première épître de Jean est consacrée à ce but: «Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu» {1 Jean 5, 13).

Quels sont les critères cités par Jean, qui nous permettent, en passant au crible notre vie chrétienne, de savoir sans l’ombre d’un doute que nous appartenons à Dieu? Ils sont la possession de la vie d’en-Haut, la marche dans la lumière, dans l’amour et dans la sainteté. Ce sont autant d’aspects d’une seule et même oeuvre du Saint-Esprit. Car c’est son activité transformatrice qui nous donne l’assurance que Dieu nous a sauvés en Jésus-Christ. Avoir cette assurance, ce n’est pas user de la présomption, c’est exercer sa confiance en Dieu par la foi en ses promesses, dans un élan étayé par la conviction intérieure que nous accorde l’Avocat divin.

(à suivre)


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Horton Frank
Après des études au Biblical Seminary à New-York, Frank Horton a été secrétaire général des GBU en France, professeur puis directeur de l’Institut Biblique d’Emmaüs à St-Légier en Suisse. Retraité depuis plusieurs années, il poursuit son ministère d’enseignant. L’article que nous publions est un résumé d’un message donné en Angola, pays où il a passé son enfance avec ses parents missionnaires. Frank Horton est membre du comité de soutien de Promesses.