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La perfection de la Bible (Dr Ch. C. Ryrie)

Qu’est-ce, en effet, que l’erreur ? La Bible peut-elle présenter des données approximatives et être néanmoins exempte d’erreurs ? Un écrivain du Nouveau Testament peut-il citer librement l’Ancien Testament et prétendre à l’inerrance en ce qui concerne le résultat du procédé ? Les écrivains sacrés peuvent-ils employer le langage des apparences sans risque d’erreur ? L’existence de différents récits d’un même événement n’implique-t-elle pas nécessairement l’erreur ?

IL ne fait aucun doute que l’Ecriture contient divers modes de pensées et d’expression, ce dont témoignent les approximations, les citations libres, l’emploi d’un langage souvent phénoménologique, ou encore les différents rapports d’un même fait. Si, comme nous l’avons vu, l’inerrance se définit comme « absence d’erreurs ». peut-elle vraiment s’appliquer au contenu de l’Ecriture ? Il va de soi que si cette définition s’accorde avec les enseignements de la Bible relatifs à sa propre inerrance, elle doit pouvoir prendre en compte tout le contenu de l’Ecriture.

Peut-être conviendrait-il d’insister sur l’aspect positif de l’inerrance, plutôt que sur son aspect négatif, ce qui donnerait au débat une dynamique nouvelle. Dire que la Bible ne contient pas d’erreurs, c’est dire en d’autres termes qu’elle est l’expression de la vérité. Cette nouvelle perspective nous autorise à considérer les données de l’Ecriture comme autant d’expressions de la vérité, qu’il s’agisse d’approximations, de citations libres, du langage des apparences, ou des variantes d’un même événement, à condition bien sûr qu’elles ne se contredisent pas. Si vous me disiez, par exemple, que les revenus de tel de nos amis s’élevaient l’an dernier à cinq cent mille francs, je pourrais émettre quelques doutes, ne pensant pas que notre ami fût aussi riche. Si vous insistiez, je devrais néanmoins accepter une réponse catégorique comme l’expression exacte de la vérité, même si l’information est approximative par rapport à sa déclaration d’impôts.

Je pourrais aussi affirmer, par exemple, que le lever du soleil sur le Grand Canyon est l’un des spectacles les plus grandioses que j’aie jamais vus. Si, en voyant votre étonnement, j’insistais en disant: « Oui, c’est la vérité », ma déclaration serait réellement l’expression de la vérité et cela malgré le recours au langage inexact de la phénoménologie – le soleil, en effet, ne se « lève » pas.

La Bible dit-elle qu’il ne faut pas mentir ? C’est en effet ce qu’elle déclare. Cette déclaration est-elle l’exacte expression de la vérité ? Sans aucun doute, et cela nonobstant la citation littérale que voici : « Ne mentez pas les uns aux autres » (Colossiens 3:9). La citation libre et la citation littérale sont des expressions équivalentes de la vérité.

Prenons un autre exemple. Ma femme me raconta un jour que l’un des soldats de la garde du palais de Buckingham s’était évanoui au moment de la relève à laquelle elle assistait. Or, le journal qui relata l’événement fit mention de trois soldats. Les deux récits étaient cependant aussi exacts l’un que l’autre, car ma femme n’avait pas prétendu que « un seulement des soldats s’était évanoui. Bien qu’il se fût agi des trois hommes, son attention s’était concentrée sur celui qui se trouvait à peu de distance d’elle, de sorte qu’elle n’avait pas mentionné les autres. Son rapport n’était donc pas inexact.

Enfin, si nous comparons le texte de 1 Corinthiens 10:8 avec celui de Nombres 25:9, nous apprenons – selon les Nombres – que la plaie a fait 24 ‘000 morts, tandis que l’Epître aux Corinthiens parle de 23’000 morts, mais en ajoutant « en un seul jour » -alors que la plaie a duré plusieurs jours.

Le rôle de l’Esprit-Saint est donc décisif en ce qui concerne les citations libres, car c’est sous son inspiration que l’écrivain du Nouveau Testament emprunte à l’Ancien. La citation revêt donc le même caractère d’autorité que le reste du texte auquel elle s’intègre, sans aucune contradiction. Le Saint-Esprit, auteur de l’Ancien et du Nouveau Testaments, a toute autorité; il peut légitimement conférer à telle ou telle citation une signification que le chrétien, en tant qu’interprète non inspiré, n’aurait peut-être jamais perçue. Le langage des apparences est d’un emploi très courant, et il est souvent plus expressif que le langage scientifique.

En ce qui concerne l’aveugle (Evangiles de Marc et de Luc), ou les aveugles (Evangile de Matthieu) ayant recouvré la vue, la diversité des rapports n’implique pas la contradiction, car ni Marc ni Luc n’affirment formellement qu’il n’y a pas eu d’autres guérisons.

Lorsqu’une discussion à propos de l’erreur s’engage sur le terrain de la philosophie, elle s’égare et fait abstraction de la réalité. Or, la plupart des gens admettent aisément que les données approximatives témoignent de la vérité au même titre que d’autres données scripturaires. La Bible est, par conséquent, exempte d’erreurs en ce qu’elle est tout entière et en détail l’expression de la vérité, sans qu’il soit possible de dissocier à aucun moment la pensée de la forme. Car, s’il n’en était pas ainsi, comment le Seigneur pourrait-il affirmer que l’homme vit de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Matthieu 4:4), surtout si cette parole doit être prise dans le contexte scripturaire suivant: « Toute Ecriture est inspirée de Dieu » (2 Timothée 3:16) ?

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