Etude biblique
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Un faux pas

1 Samuel 27

   « Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber », telle est l’exhortation de l’Apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe. Cet avertissement n’a rien perdu de son actualité. Il est aujourd’hui d’une nécessité vitale, car les chutes sont plus redoutables qu’elles ne le furent jamais, et peut-être plus dangereuses qu’à d’autres périodes. Mais la puissance de Dieu est proportionnée à l’ardeur de l’ennemi. Et la victoire qui triomphe du monde, c’est encore notre foi. Quelques paroles d’avertissement me paraissent opportunes. Elles nous conduisent à un inventaire nécessaire de notre vie chrétienne.

Ceux qui sont exposés

   Qui eût pensé que David, l’intrépide vainqueur de Goliath, le vigilant berger du troupeau de son père et le doux chantre d’lsraêl, pût chuter d’une manière aussi retentissante, lui qui avait manifesté jusqu’alors un discernement digne de plus expérimentés que lui. Le chapitre 27 du livre de Samuel nous le présente sur le chemin des Philistins, non pour les combattre, mais pour leur demander refuge et collaboration. A la lecture de ce récit, il nous semble rêver! Ce jeune chef en Israël, l’espoir de la nation, n’avait pas hésité à mesurer sa faiblesse, enveloppée de la puissance de Dieu, avec l’imposant Goliath qui, matin et soir, défia les armées de l’Eternel pendant quarante jours. Les pierres polies du torrent ont abattu l’ennemi et l’épée tranchante dans la main du fils d’Isaï a achevé sa victoire. Aujourd’hui, c’est un renversement complet et inattendu de la situation. Ce même David vient comme un fugitif chercher asile auprès de ces mêmes Philistins dont il a tué le plus glorieux représentant et dispersé les nombreuses troupes. Il a connu jusqu’ici d’innombrables délivrances. L’huile de l’onction avait été répandue sur se tête et la royauté promise sur Israël.

   Nous avons souvent pensé qu’un chrétien expérimenté, un chef de file, un entraîneur d’hommes, un serviteur de Dieu était à l’abri des attaques de Satan. Détrompons-nous. Si Christ n’a pas été épargné, nous ne le serons pas davantage. Plus un homme cause de brèches dans les rangs de l’Ennemi, plus celui-ci cherche à le supprimer ou du moins à ternir son témoignage. Il met en action ses meilleures réserves pour un témoignage quelconque. Les tentations ne revêtent plus les mêmes aspects qu’autrefois, mais elles n’en sont pas moins redoutables « l’ange de lumière » (Satan), est plus à craindre que le « loup ravisseur ». Jamais l’homme de Dieu ici-bas ne peut s’écrier: « Désormais, l’Ennemi m’est inconnu ». Ce séducteur cherche jusqu’au dernier moment, à enorgueillir l’homme par les succès, s’il ne peut le décourager par les échecs. La victoire est à nous dans la mesure où nous demeurons en Christ par la foi. Un instant de relâchement suffit pour nous conduire vers les Philistins.

Pourquoi cette chute ?

   Les raisons, en cette occurence, ne sont pas difficiles à découvrir, puisque David nous les énumère lui-même.

   Tout d’abord, il fut visité par une éclipse de foi qui enfanta la crainte d’un abandon de Dieu: « Je périrai quelque jour par la main de Saûl », s’écrie-t-il. Avait-il quelque argument pour redouter une telle issue ? Non certes ! Son ennemi se lasserait plus rapidement à le poursuivre, que Dieu à le protéger. Les preuves multiples de la sollicitude divine et de sa sauvegarde lui étaient renouvelées sans cesse. Ne venait-il pas de faire l’expérience de la plus merveilleuse délivrance, en désarmant Saûl couché au milieu de ses soldats endormis ? L’Eternel le comblait d’une exceptionnelle mesure de grâce et, tout à coup, voici une défaillance. Un nuage de doute l’enveloppe; il perd sa route, celle de la foi, et tombe dans le piège de la crainte. L’intrépide vainqueur, le chef invincible succombe à l’attrait du roi Gath. Dieu n’a pas changé à son égard, mais ce qui a changé, c’est… sa foi dans la puissance de Dieu ; c’est le premier pas sur la route descendante.

   Une deuxième cause fut un sentiment de lassitude au sein du combat. Lui qui avait manifesté une telle ardeur redoublée d’une constante réussite, le voici subitement tenté de renoncer à la vie périlleuse du soldat pour goûter un sort plus paisible. Il soupire après une existence sans lutte, oubliant qu’elle est plus un piège qu’une faveur. C’est dans le combat renouvelé que se forme un caractère trempé et dans l’exercice que les forces rajeunissent. Le chrétien qui rengaine son arme perd le fruit de la victoire, laquelle ne se conserve que par une autre victoire. L’Adversaire n’est pas disposé à conclure un armistice, à renoncer à la lutte, il vous veut à sa merci, tôt ou tard. Il faut persévérer jusqu’au terme de la lutte, sans se lasser.

   Un dernier motif évoqué par David, c’est l’abandon problématique de la poursuite par Saül. Ses prévisions se sont réalisées à cet égard, mais non sans de graves conséquences. Aussi longtemps qu’il demeurait dans la voie de l’obéissance, il pouvait compter sur la bienveillante protection de Dieu, mais en franchissant la frontière interdite, il se trouvait abandonné à ses seules ressources. Ce fut alors une guerre impitoyable. Nous pensons que c’est aussi ce temps de triste mémoire que Dieu mentionne lorsqu’il ne lui permet pas de Lui construire un temple, parce qu’il avait répandu beaucoup de sang.

   Quelles que soient les causes apparentes ou secrètes qui déterminent une semblable décision, le calcul de l’âme est toujours faux.

CE QUI EN RÉSULTE ?

   David est accueilli avec une grande cordialité par le roi Akis: c’est un triomphe inespéré que de voir le chef d’Israël se réfugier chez les Philistins ! Jamais fugitif ne fut reçu avec de tels honneurs. Bientôt, il occupe une position en vue chez ce peuple d’incirconcis. Une ville lui est donnée avec tout son territoire.

   Aujourd’hui encore, le chrétien rétrograde est l’argument irréfutable des ennemis de l’Eternel. Pourquoi se convertir, puisque ceux qui font profession de la foi retournent à celui qu’ils avaient abandonné ? Où est-ce Dieu qui ne sait pas les garder ?

   Quelle profonde tristesse chez son ami Jonathan qui n’avait jamais hésité à exposer sa propre vie pour le salut de son beau-frère ! Quelle déception chez les femmes et les jeunes filles qui avaient proclamé la victoire de David sur les dix mille ? Quelle affliction en Israël causée par cette pierre d’achoppement pour une multitude ! Ce ne fut pas un moment d’oubli passager, mais un état de chute d’un an et quatre mois vécus parmi les moqueurs, à la confusion du nom de l’Eternel. Combien de faibles ont été renversés, dans leur attachement au fils dîsai, suite à la décision inconsidérée de celui auquel plusieurs regardaient ! Non seulement il est descendu auprès de ce peuple, mais il a entraîné à sa suite 600 hommes d’élite. Une faute ne reste jamais stérile dans ses effets.

   Temps de repos pour David, mais repos coupable. Temps de privilèges, mais de dangereuses faveurs. Temps de victoires nombreuses, mais sans profit pour le peuple de Dieu. Tout cela et bien d’autres brèches encore pour un faux pas. Que reste-t-il de ces seize mois passés à Tsiklag ? Le souvenir de bénédictions perdues et de torts irréparables. Que Dieu préserve nos pas du moindre glissement et nos regards de toute convoitise, car les petites fautes (ou celles réputées telles) peuvent entraîner de graves conséquences.

Auteur inconnu
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