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Histoire et destinée du pays de l’Eternel (1)

« Car le pays est à moi» (Lév. 25, 23)
7 juin 1967! Cette fois, il n’y a plus de doute possible. La guerre-éclair en Palestine a attiré l’intérêt du monde entier. D’un seul coup, Israël est devenu la plaque tournante de la politique internationale.
Tout le monde en convient: Il s’est passé quelque chose d’extraordinaire. La petite armée d’Israël, inférieure en hommes et en armes face aux peuples arabes décidés à l’anéantir, a acquis une victoire éclatante sur ses ennemis. Le général français Beaufre a exprimé son admiration en ces termes: «Jamais, peut-être, n’a-t-on vu une exécution si proche de la perfection, ni une victoire plus rapide et plus complète. J’ai vu tous ces hommes qui venaient de remporter cette incroyable victoire. Ils m’ont parlé avec modestie, surpris eux-mêmes de ce que leurs calculs, leurs hésitations et leurs veilles aient produit un résultat aussi miraculeux ». (Paris Match du 24 juin 1967, page 43). Hier encore, les événements du Moyen-Orient ne faisaient guère l’objet dominant de discussions générales. Aujourd’hui, après trois dates marquantes (1948, 1956, 1967), la Palestine a captivé l’intérêt et la passion du monde entier.
L’horloge prophétique avance. Elle indique au chrétien que «l’été est proche». La saison de la moisson divine où jugements et bénédictions se manifesteront successivement envers Israël et les nations va s’ouvrir. Le rameau du figuier recommence à donner des feuilles (Mat th. 24, 32). La résurrection nationale du peuple juif est un signe sûr que nous vivons les toutes dernières heures de la dispensation de la grâce.
Comment, direz-vous peut-être, pouvez-vous mesurer la fin des temps avec le peuple d’Israël? A la lumière des Ecritures, nous allons essayer de présenter les desseins de Dieu à l’égard de ce peuple bien-aimé; on comprendra mieux la gravité de l’heure actuelle.

A. L’ELECTION DE SON PEUPLE

1. Qui est Israël? Ce sont les fils de Jacob, descendants d’Abraham (2 Rois 17, 34). La Parole a soin de préciser ce détail, car ni Ismaël, fils d’Abraham, ni Esaü, frère de Jacob, ne pouvaient jamais être intégrés à ce peuple.

2. Une promesse inconditionnelle est formellement faite à Abraham (Gen. 12,1-3). Il devait obéir à l’appel de Dieu pour aller dans le pays de la promesse. Sa postérité, en tant que collectivité, deviendrait une grande nation. Cette nation serait bénie. Dieu agirait envers les autres nations selon leur comportement à l’égard d’Israël. Et un jour, tous les peuples de la terre seraient bénis à cause d’Israël.

3. L’Eternel s’est donc choisi un peuple qu’il a mis à part (Lév. 20,26). Les dons de grâce et l’appel de Dieu sont irrévocables. Israël est son peuple élu à cause des promesses faites aux patriarches (Rom. 11, 28). L’Eternel est le Dieu d’Israël (2 Chr. 6, 7). Et qui touche son peuple, touche la prunelle de son oeil (Zach. 2,8).

4. Dieu lui a réservé un pays, la Palestine (Gen. 12, 7). Les futures frontières qu’lsraël connaîtra lorsqu’il entrera en possession des bénédictions millénaires, ont déjà été fixées par Dieu. Cela eut lieu quand il assigna une terre à chaque nation (Gen. 10; Deut. 32, 8). Depuis lors, les frontières ont changé maintes fois; des peuples ont disparu, d’autres ont surgi. Mais le principe de différentes races établies sur les terres désignées en Gen. 10 restera; on retrouvera ces nations – bien sûr sous d’autres noms – à la fin des temps, avec les frontières fixées par Dieu.
Le pays d’Israël s’étendra depuis le fleuve d’Egypte jusqu’à l’Euphrate (Lév. 25, 23). Aucune nation n’y touchera impunément.

5. Pourquoi Israël a-t-il été choisi par Dieu? Dans Deut. 7, 6-8, nous trouvons trois raisons:
-L’Eternel l’avait choisi pour rnanifester sa puissance paternelle .Les peuples sauront par Israël que Dieu ne veut pas d’une nation à double coeur. Puisque son peuple ne veut pas marcher dans ses voies, il le fera passer par le creuset de sa main (verset 6).
-Israël a été choisi à cause de l’amour infini de Dieu .De nombreux passages nous apprennent qu’il a gravement failli à son glorieux appel. L’amour est quelque chose de grandiose qui saisit l’être tout entier de l’homme intérieur. Ce n’est pas une vertu. Dieu lui-même est amour dans son essence. Ce passage met en garde le peuple bien-aimé contre un orgueil national. Jamais par ses propres qualités ou ses mérites, il pourra se glorifier de ce titre «mon peuple» (verset 7).
Dieu passe par dessus les défaillances de son peuple. L’amour éternel (Jér. 31, 3) de Dieu attirera un jour Israël rebelle à lui, en vertu de l’oeuvre rédemptrice du Messie accomplie à la croix (Es. 53).
-Enfin, Dieu ne peut renier son alliance unilatérale et inconditionnelle conclue avec Abraham, «car il n’est pas un homme pour mentir. ..aurait-il déclaré quelque chose et ne le réaliserait-il pas?» (No.23, 19)

B. LES PROMESSES RENOUVELEES

-à AbrahamGen 17, 7-10 22, 1&-18
-à IsaacGen, 28, 13-14
-à JacobGen 35, 11-12
Dès lors, Dieu s’est fait «le Dieu d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob », comme disait un éminent serviteur de Dieu Et, sur cette base il se rappellera toujours ses promesses jusqu’à leur plein accomplissement au Millénium A travers tout l’Ancien Testament, cette fidélité de Dieu apparaîtra continuellement pour assurer, à ses serviteurs obéissants, que cette alliance inconditionnelle ne sera jamais rompue, par exemple
-à Moise Exode 3, 6 2, 24
-à David1 Chron 16, 15-18
-à Michée Michée 7, 20
Israël est donc l’élu de l’Eternel sur le plan collectif et en vertu de l’alliance faite avec les pères (Rom 11, 28)

C. LA MISE A L’ECART DE SON PEUPLE

L’histoire d’Israël est parsemée de châtiments, car il n’a pas répondu à l’appel de l’Eternel. Mais, à cause des promesses faites aux patriarches, Dieu restaurera pleinement ce peuple.

1. Avertissements Lévitique 16, 14-39 décrit les six degrés de châtiments, qui finissent par l’exil, si le peuple n’écoute pas l’Eternel.
Deutéronome 28, 15- 69 confirme cette prophétie solennelle en des termes non moins équivoques.
Précisons que ces deux portions sont précédées des promesses liées à l’obéissance d’Israël. Cependant; après ces terribles châtiments, il sera ramené dans son pays, où, purifié et restauré en vertu de l’alliance inconditionnelle avec les patriarches, il jouira du repos divin (Deut. 30).

2. Causes – -L’idolâtrie
Les livres historiques de la Bible racontent comment Israël s’est rapidement éloigné de Dieu et de ses commandements. Le peuple abandonnait l’Eternel pour adorer de faux dieux. «De leur argent et de leur or, ils se sont fait des idoles» (Lév. 26, 30-33; Deut. 29, 24-28; Os. 8, 4).
– Le rejet du Christ
Le Messie pleurait sur la ville bien-aimée de Jérusalem parce qu’elle allait connaître le drame le plus grand de son histoire: La crucifixion de Jésus-Christ, puis la destruction de la cité suivie de la dispersion de ses habitants (Luc 19,41-44). Ils avaient refusé d’écouter le Messie et de le suivre. A l’instar des prophètes dont les messages furent repoussés, le Fils de Dieu fut rejeté comme Messie par son peuple (Mat th. 23, 37-39). Il ne voulait pas qu’il régnât sur eux. Les chefs religieux tout comme le peuple crièrent: «Crucifie, crucifie-le» (Luc 23, 21 ). La sentence prononcée par eux allait, hélas, se vérifier par la suite (Mat th. 27, 25). Le sang de Jésus-Christ était sur la nation, conséquence terrible de ce rejet, à travers les siècles qui allaient suivre.
Mais c’est précisément ce sang précieux de Jésus-Christ qui rachètera la nation de toutes ses chutes, pour la sauver entièrement.
– L’opposition à la prédication de l’Evangile aux nations ..
Pour combler «la mesure de leurs péchés», ils empêchaient les apôtres de prêcher l’Evangile de la grâce {1 Thess. 2, 14-16).

3. Conséquences

Après la mort du roi Salomon, le royaume fut divisé.

En 722 avant J. C., le royaume du Nord fut déporté par les Assyriens (2 Rois 18, 9-12). Ainsi, les 10 tribus restèrent en exil et sont encore introuvables aujourd’hui.

Puis, le châtiment atteignit le royaume du Sud, avec Jérusalem. Sa déportation commença en 606 avant Jésus-Christ, par Nebucadnetsar, roi de Babylone. Le roi de Juda et les nobles furent emmenés à Babylone (Dan. l, 1-5). Un second siège suivit en 597 par les Babyloniens. Finalement, la ville de Jérusalem fut prise et détruite en 586. La majorité du peuple fut emmenée en captivité.

Exactement 70 ans après la déportation des juifs, en 536, Zorobabel retourna à Jérusalem avec quelque 42000 compatriotes. Ce retour put avoir lieu grâce à un décret de Cyrus, roi de Perse. La prophétie de Jér. 25, 9-11; 29, 10; 2 Chron. 36, 20-21, s’accomplit littéralement.

En 516, 70 ans après la destruction du temple par Nebucadnetsar, le sanctuaire en reconstruction fut achevé par les juifs rentrés dans leur pays (Esdr. 6, 15).

Au fur et à mesure que les royaumes des nations se succédèrent et prirent de l’expansion, l’ubiquité des juifs dispersés suivit parallèlement. Leur influence était telle que Strabon, géographe grec connu, écrivit à leur sujet vers l’an 85 avant Jésus-Christ: «Il ne se trouve guère un lieu dans le monde qui n’héberge pas ce peuple et qui ne soit pas sous l’influence de sa puissance.».

La diasporah signifie la dispersion des juifs dans le monde. L’empire romain, à son apogée, comptait alors environ 3 millions de juifs, sans les habitants de Jérusalem, au nombre d’environ 1 million.

Puis le châtiment tomba sur les juifs, et pendant des siècles, ils furent dispersés parmi toutes les nations (Deut. 28, 63-67). Ce passage allait s’accomplir littéralement. L’empereur Titus assaillit Jérusalem sous le règne de son père (Vespasien), fit massacrer près d’un million de juifs et détruisit le temple (Mat th. 24, 1-2; Luc 21,5-6).

Une ultime tentative de soulèvement sous Simon Bar-Kochba mit définitivement fin à..l’état juif en 135. Une fois de plus, 500000 juifs furent impitoyablement massacrés, et l’empereur Hadrien fit passer une charrue sur la place du temple. La colonie romaine Aelia Capitolina fut érigée sur la ville de Jérusalem et l’entrée des juifs interdite sous peine de mort.

Ce peuple bien-aimé passa par d’indicibles souffrances à travers les siècles qui suivirent. Traqués, persécutés, massacrés, ils errèrent de pays en pays, étant bannis de la ville chérie de Jérusalem (Ps. 55, 2; Sam. 1, 7).

En 315, l’empereur Constantin le Grand établit des lois contre les juifs.
En 395, Théodose le Grand exclut les juifs de toutes les places d’administration, et consentit à la destruction des synagogues si, pour des raisons de religion, la chose s’avérait nécessaire.

En 613, la persécution sévit aussi en Espagne. Tous les enfants juifs, dès l’âge de 7 ans, furent enlevés à leurs parents et placés chez des familles non-juives, en vue de leur «éducation chrétienne».

En 1096, l’Allemagne connut des persécutions terribles contre la diasporah. Plus de 120000 personnes furent mises à mort dans les villes rhénanes.

En France aussi, les juifs connurent l’exil pendant 17 ans (1181- 1198). Tout leur mobilier pouvait être vendu par le peuple, tandis que leurs biens immobiliers devenaient la propriété du roi Philippe-Auguste.

A Londres, la haine éclata contre eux à peu près en même temps. De nombreuses maisons furent brûlées, et beaucoup de juifs perdirent leur vie en 1189.
En 1215, le quatrième concile de Latran publia des décrets contre les juifs.

En 1593, le pape Clément VIII bannit les juifs de la cité du Vatican. Ceux qu’on rencontrait sur territoire papal pouvaient être sans autre envoyés aux galères.

Fin 18ème, début 19ème siècle: La haine se déchaîne en Russie contre eux. On oblige les hommes à faire du service militaire pendant 25 ans. Des centaines de milliers quittent la Russie. Pendant le pontificat du pape Pie IX (1846–1878), toutes les lois d’exception contre les juifs sont remises en vigueur.

Fin 19ème, début 20ème siècle: Environ trois millions de juifs quittent l’Allemagne de l’Est à cause de la pression terrible exercée par la Russie.

Le tableau sombre se clôt par la persécution la plus terrible que ce peuple ait jamais subie sous le régime nazi, de 1933 à 1945; six millions de juifs furent massacrés.

Cette dernière tragédie contribua, plus que les autres, à réaliser leur ferme désir de reprendre possession de leur terre. Ainsi, l’Etat d’Israël fut solennellement proclamé dans la nuit mémorable du 14 au 15 mai 1948.

(Fin au prochain numéro)


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Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.