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La loi et le chrétien sous la grâce

Comment distinguer ce qui est bien de ce qui est mal?

C’est la question qu’on se pose continuellement depuis que le premier couple a désobéi à l’unique interdiction formulée par Dieu au jardin de la liberté totale qu’était le paradis : Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. car le jour où tu en mangeras, tu mourras. Cette mort est morale (immédiate) et physique (à retardement>. En choisissant de désobéir à Dieu. l’homme a détruit la communion avec Dieu, son intelligence et son sens moral ont été obscurcis. L’homme laissé à lui-même a perdu la capacité de distinguer entre le bien et le mal.

Mais Dieu continue à aimer l’homme malgré sa révolte contre Dieu. Pour que l’homme qui en a le désir puisse discerner le bien du mal. Dieu lui a donné la loi. Le chrétien né de Dieu par l’Esprit Saint désire faire le bien. Au début de sa vie chrétienne, il est un bébé spirituel mais Dieu l’exhorte à devenir un homme fait qui, par l’usage de l’enseignement de la Parole, a le sens exercé au discernement du bien et du mal (Héb 5.11-14).

Avant de devenir membre d’une société, on étudie ses statuts et ses règlements. qui révèlent quelles en sont la pensée et les intentions. La loi de Dieu nous montre qui Dieu est, quel est le caractère de Dieu. Vu que Dieu a tout créé, tout se mesure donc en référence à Dieu. Les valeurs exprimées par la loi de Dieu ne sont pas relatives, elles sont absolues. Ce que Dieu déclare bon l’est pour :out le monde. irrespectivement des circonstances. Et si Dieu dit que le mensonge est mauvais, aucun mensonge ne peut être bon. Si Dieu’ déclare qu’un homme et une femme qui se sont unis sexuellement deviennent une chair, une unité indissoluble, les relations sexuelles en dehors de ce con:ex:e sont mauvaises (les mots que Dieu utilise sont adultère, prostitution, fornication). Car une chair exclut « deux chairs », « trois chairs »…

La loi dans l’Ecriture entière exprime donc le caractère de Dieu: non seulement sa sainteté et sa justice, mais aussi son amour et sa miséricorde. Car on constate que la grâce a précédé la loi. Le décalogue commence par ces mots Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte. Le peuple n’avait pas mérité la délivrance de l’esclavage: c’était une grâce, qui fut suivie de la loi : Tu n’auras pas d’autres dieux en plus de moi. La loi a suivi la grâce.

Ce principe se retrouve dans le NT. Nous sommes libérés de l’esclavage du pêché par ce que Dieu a fait en livrant son Fils Jésus à la croix, où il s’est offert comme sacrifice vivant pour que Dieu puisse nous faire grâce de tous nos péchés. Ce qui en découle est logique: Je vous exhorte, frères… à offrir vos corps( Il comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part [qui avez été graciés] un culte logique (Rom 12.1). Cela est suivi d’un ordre qui n’a de sens que pour des graciés : Ne vous conformez pas au monde présent [avec ses fausses valeurs], mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Comment Dieu nous transforme-t-il ? En renouvelant notre intelligence, notre capacité de le comprendre. Et comment est cette volonté de Dieu ? Bonne, agréable et parfaite !

La loi n’a jamais été donnée comme moyen de délivrance. L’observance de la loi n’a jamais procuré le salut, ni dans l’AT ni dans le NT. La loi fut donnée à un peuple (Israël) et à une Eglise déjà sauvés, mais sauvés dans le but de faire la volonté de Dieu, c’est-à-dire ce qui est bon, parce que Dieu est bon et que nous sommes ses enfants.

Mais la loi a une autre portée : elle enseigne à l’homme d’être humble devant Dieu. Je vous invite à vous examiner par rapport à deux seules lois:
Tu ne convoiteras rien qui ne soit pas à toi (loi négative).
Tu aimeras Dieu ton Seigneur de toute ta personne [de toutes tes fibres] (loi positive).

Si le fait de vous trouver confronté avec ces deux lois ne produit pas l’humiliation en vous, il faut croire que vous avez grand besoin de vous repentir.

La loi exprime comment l’homme fait a l’image de Dieu doit vivre pour refléter le caractère de Dieu. Comme Jésus reflétait parfaitement le Ca­ractère de Dieu, le but de la loi de Dieu est de nous faire toujours plus semblables à LUI ! Le problème. ce n’est pas la loi, c’est moi C’est pourquoi. quand Jésus a été crucifié, mon Moi irrémédiablement mauvais a été crucifié avec lui, et l’on sait bien qu’un mort ne fait plus ni mal ni bien. Dieu a échangé ma vieille vie contre une vie nouvelle, la vie même de Jésus-Christ.

Jésus est une des personnes du Dieu trinitaire, dont la vie n a ni commencement ni fin. Et c’est cette vie-là que j’ai reçue ! La vie éternelle que j’ai en moi est la vie de Jésus Christ, de sorte que l’apôtre Paul peut parler aux Colossiens de Christ, votre vie (3.4) et écrire aux Galates : Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi (2.20).

Cependant. cela ne fait pas de moi un homme qui ne pèche plus jamais. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes (1 Jean 1.8). Pourquoi? C’est que le péché continue à habiter en nos corps mortels, et seule la puissance supérieure du Christ habitant en notre esprit peut le vaincre. Qui me délivrera de ce coms de mort ?demande l’apôtre Paul. et il répond: Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! (Lisez maintenant, je vous prie, Rom 6.1-11 et 7.14 25, car ce qui précède se base sur ces textes.)

Quand vous survolez la terre dans un avion, la pesanteur ne semble plus être en action. Mais que les réacteurs s’arrêtent, et elle va montrer toute sa force. De même, la loi du péché reste active, mais elle peut être surmontée par la puissance de la vie du Christ en nous. En d’autres termes : Seule la puissance du Saint Esprit qui habite en nous peut nous rendre capables de mettre la loi de Dieu en pratique, tant que nous restons en communion avec Jésus-Christ (tant que les réacteurs ne s’arrêtent pas).

La question se pose maintenant: Combien de la loi de l’AT s’applique au chrétien vivant sous le régime de la grâce?

Plusieurs réponses ont été données à cette question. En voici trois:

1. Aucune des lois de l’AT s’applique aux chrétiens, car ils ne sont plus sous la loi, mais sous la grâce. C’est juste et faux.
Juste si l’on croit qu’en observant la loi Dieu doit nous compter justes (c’était l’idée des Pharisiens).
Faux si l’on croit pouvoir ignorer la loi puisqu’on est justifié par la grâce.
Jésus a recommandé la loi de Moïse il a prédit que celui qui l’observerait serait appelé grand dans le royaume des cieux!

2. Seuls les dix commandements s’appliquent à nous. Dans un sens, oui. Or, tout le monde est d’accord que les dix commandements résument toute la loi. Donc toute la loi reste valable Calvin a essayé de mettre chacune des lois sous un des dix commandements. Mais cela montre seulement que tous les commandements sont valables.

3. Après la Réforme, la vue suivante devint populaire. surtout parmi les Puri­tains : Toute la loi de l’AT doit être appliquée littéralement, sauf les lois rituelles ou cérémonielles. Cela revient à dire que tout adultère dans l’Eglise doit être puni de mort, de même que toute pratique occulte ou homosexuelle, et même tout faux prophète doit être exécuté, Il est évident que cela ne peut être l’application de la loi sous la grâce.

Jerram Barrs, dans son étude intitulée « Une éthique biblique »(1), propose ce qui me semble la solution juste: Toute la loi s’applique. en tant que principe fondamental, au chrétien d’aujourd’hui et a pour but de le guider.

Paul écrit aux Galates que la loi fut donnée pour les mener à Christ. Mener qui? Les Juifs. Ainsi, la loi devait préparer Israël à la venue du Messie. Nous ne sommes plus. en tant que chrétiens, assujettis à la loi dans un sens littéral, mais nous sommes assujettis aux principes qu’elle incarne.

Nous examinerons tout cela de plus près au prochain numéro de notre revue.

Jean-Pierre SCHNEIDER

1 « A Biblical Ethic » publié dans un recueil d’articles sous le nom de « What in the World is Real? » (Communication Institute, Champaign, Illinois, 1982).

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